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der grüne Affe - Page 118

  • Pascal et notre incompétence

     

    Je crains malheureusement que la suite du raisonnement ne soit obscurcie par toutes sortes de béquilles eclésiastiques faussantes : mais la pensée s'arrête là, et nous passons au numéro 673 : Les philosophes ont consacré les vices, en les mettant en Dieu même ; en effet, si Dieu est infini, il est infiniment vicieux. Ou alors, le vice, c'est l'absence de Dieu, c'est le non-être ; les chrétiens ont consacré les vertus. Ah la belle opposition bien conne... Nous voudrions à présent remonter dans les numéros de l'édition Jacques Chevalier, préfacée par Jean Guitton, grand croyant s'il en fut. Pascal est hélas un grand mathématicien, grand raisonneur, et s'imagine qu'il est raisonnable de renoncer à la raison parfois, et par la foi. Mais les articles de la foi contredisent si souvent la raison qu'ils en ont fait perdre la foi à Renan, qui ne voulut plus devenir prêtre : si Dieu nous avait fait raisonnables, pourquoi nous aurait-il ensuite demandé de piétiner sans cesse cette même raison qui provenait de lui ?

     

    Nous ne pouvons finalement comprendre les textes religieux que de l'intérieur, si nous sommes nous-même religieux. Un imam nous l'avait dit, un rabbin ou un pasteur nous affirmeraient la même chose. Observons-donc le texte, présenté par l'éditeur comme une « Introduction » à des « preuves de Jésus-Christ ». Calmement. « Le monde ordinaire a le pouvoir de ne pas songer à ce qu'il ne veut pas songer ». Assurément. « Ne pensez pas aux passages du Messie » disait le Juif à son fils » - quel Juif ? Pascal ne le dit pas. Ce Juif (ou tout autre) applique ainsi sans le savoir la devise comportementaliste, ou de bon sens, qui consiste à ne pas penser à ce qui nous embarrasse. Vous avez un problème ? N'y pensez plus. Quelqu'un de tourmenté par le sort de l'Homme n'a qu'à ne plus y penser. Totalement inefficace. « Baudelaire n'avait qu'à sortir en boîte, il aurait eu moins de problèmes », devoir de seconde, authentique. L'ennui, c'est qu'une semblable évidence est aussitôt détournée par Blaise Pascal dans le sens polémique : « Ainsi se conservent les fausses religions, et la vraie même, à l'égard de beaucoup de gens. » Immense concession ! La cible, ce sont les gens du commun. Monsieur Truc-Chose. Celui qui ne pense pas, qui veut s'empêcher de penser. « Mais il y en a qui n'ont pas le pouvoir de s'empêcher ainsi de songer, et qui songent d'autant plus qu'on leur défend. » Et moi, Pascal, je vais vous donner la solution, ou du moins la possibilité de la chercher.

     

    Ils étaient comme ça en ce temps-là. Jésus-Christ était l'obstacle obligatoire. De nos jours, c'est peut-être internet ou Miles Davis. Faut pas se moquer. « Ceux-là se défaussent des fausses religions, et de la vraie même, s'ils ne trouvent des discours solides ». Dons la pensée, la réflexion, la raison, par ordre croissant, doivent présider à notre cœur.

     

    Faisons un plan. Pascal écrit un plan, le coud dans la doublure de son vêtement et le porte toujours sur lui. « Preuves de la religion » - celui qui croit est à la fois juge et partie, mais voyons : - « Morale, Doctrine, Miracles, Prophéties, Figures. » Il s'agira donc de « la » religion, la seule valable, la catholique. Nous aimerions posséder la science de Lévi-Strauss, qui introduirait ici la dimension épistémologique : l'art et la manière de classer les pensées en vue d'une connaissance, mais sans garantie pédagogique, sans possibilité d'affirmer qu'ici plutôt que là réside la vérité. Sur un autre feuillet, ici « 487 » : « PREUVE », au singulier en et capitales.

     

    Nous sommes en pleins brouillons pascaliens. « 1° La religion chrétienne, par son établissement : par elle-même établie si fortement, si doucement, étant si contraire à la nature. » Ne le contredisons pas. N'ironisons pas, ce serait trop facile. Voyons comment l'auteur a pu imaginer, se représenter cela. N'est-il pas en train de confondre ce que le christianisme est devenu en lui avec ce qu'il était en ses débuts, extrêmement combatif ? Ne faut-il pas tenir compte de ce que l'information, à ette époque, avait d'incomplet et de forcément tendancieux ? D'autre part, que veut dire «contraire à la nature » ? contraire à la loi du plus fort ? Avons-nous dû attendre l'instauration de la religion chrétienne pour apprendre à dompter notre nature, à ne pas tuer, à ne pas violer ?

     

    Ces préceptes n'existent-ils pas depuis le début des hommes, depuis le code d'Hammourabi, qu'il faut empêcher et punir le meurtre, le vol, la brutalité ? « 2° La sainteté, la hauteur et l'humilité d'une âme chrétienne » : n'avons-nous pas aussi nos préjugés, nos certitudes de détenir la vérité ? Car nous répondrions qu'il y a aussi de belles âmes chez les tenants d'autres religions, et de beaux salauds prétendument chrétiens ; et vice-versa. L'homme religieux donc, et non pas seulement le fidèle de telle ou telle religion, ou bien l'homme qui réfléchit, tout simplement, procède lui aussi de la sainteté, de la hauteur d'âme et de l'humilité. Qu'il utilise la méditation chrétienne, la mystique soufie ou l'étude du Talmud en guise d'échelle vers les cieux, vers l'idéal, peu importe. « 3° Les merveilles de l'Ecriture sainte » : nous sommes ici dépassés, depuis longtemps.

     

    Comme une poule devant un couteau. Ni un couteau, ni un livre, ne peuvent tomber du ciel. «4° Jésus-Christ en particulier ; 5° Les apôtres en particulier » - brisons-là. Nous nous déclarons incompétents...

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  • Les usines à télés

     

    Nous avions l'usine. Inutile d'en proposer à l'Union Soviétique, ainsi que nous l'avions fait à des prix exorbitants exprès... Ce protocole industriel, signé le 23 novembre 1968, soit deux jours avant que ne s'ouvre la VIIIe session de la commission pour la télévision en couleurs, merde avec un "s", était peut-être un préalable nécessaire à l'apaisement qui a eu lieu. Il ne faut pas relâcher nos efforts, camarades, rien n'était achevé avant que nous ne sortissions nos premiers engins matériels, palpables, fonctionnant, concrets. Tout irait bien désormais, et le SECAM aurait vaincu le PAL, ou l'ancestral NTSC, never twice the same colour...

     

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    Est-il bien nécessaire de poursuivre ? Et ne serait-il pas temps de torpiller enfin pour couler par le fond ce document harassant, qui n'aurait jamais dû quitter les archives de l'INA ? Quelles autres raisons avaient-elles pu motiver l'émergence de ce monstre éditorial dans la sphère publique, sinon le seul mobile de le livrer clés en mains à une poignée de spécialistes obtus qui avaient promis de l'acheter, sinon de le lire ? Il ne saurait être question ici de contribution à la littérature ou à la culture, mais de basse technique et de marchandages d'épiciers. C'est ainsi du moins que s'exprimerait un primate mandarin qui n'admettrait pas que l'on s'intéressât à autre chose qu'à la versification latine.

     

    Mais il faut bien donner à bouffer à ma connerie. Nous savons (de Toulon) que l'administration de la télé couleur (sans s) fut une révolution agréable, sensitive aussi bien qu'émotionnelle, qu'elle a enrichi la palette (justement) des émotions humaines, mais qu'il fallait bien que nous en passassions par la grandeur de la France, les autres nations étant favorisées par les collabos, ne brocardons pas le général de Gaulle d'avoir aimé notre pays, et que les diplomates d'un côté, coincés entre les USA et l'URSS sans compter le Japon et la société Sony, d'une part, et d'autre part les techniciens, commerciaux et financiaux, se décarcassassent afin que l'intendance pût nous fournir à tous ces appareils merveilleux d'un mètre cinquante de profondeur dans les années 1910, devenus depuis les "écrans plats", où défilent j'en suis bien d'accord 85% de conneries, mais ceci est une autre histoire. Nous en revenons à 1971 ancien style, 2018 selon mon propre comput laïque :

     

    "Les diplomates français, cependant, se montrent toujours prudents et conscients des problèmes que pourrait causer le recours à un investisseur américain dans ce très sensible jeu d'équilibre.

     

    "En la matière, la diplomatie française suit toujours la même voie : il n'est pas question de renoncer à la coopération franco-soviétique ; et les responsables français veulent en assurer et l'opinion et leurs partenaires russes, en publiant, le 23 avril 1971 au soir", très importante précision n'est-ce pas, "un communiqué officiel émanant du ministère du Développement industriel et scientifique, censé donner une lecture rassurante de l'accord conclu entre les deux industriels." Intervient alors comme un taureau sur la soupe une de ces notes à faire déraper un train de marchandise, numéro 294, et rédigée comme suit, à l'intention des maniaques de la maniaquerie : 'Archives du M.A.E." (Ministère des Affaires Etrangères), "Affaires économiques et financières, Affaires générales, télévision SECAM, article 924, projet de communiqué du M.D.I.S., rédigé au ministère des Affaires étrangères, daté du 23 avril 1971".

     

    "Ce texte précise qu'après cet accord, le développement du tube à grille par France-Couleur qui peut se le - est "maintenu" et que le contrat qui définit l'aide que les pouvoirs publics accordent à cette société est toujours en vigueur. Il affirme, dans le même temps, que le procédé SECAM, qui donne toute satisfaction, "n'est pas concerné par cet accord industriel" : cet accord s'applique seulement à la fabrication de tubes en couleurs" avec un o, "utilisables pour la construction de récepteurs et adaptable à toute norme comme à tout procédé", seulement pour les vis du quart nord-est de l'écran, et les nuances de vert bouteille à bleu de Prusse.

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    "Cherchant à épargner aux Russes toute surprise inopportune, une démarche avait même été entreprise, dès le 20 avril, auprès des représentants soviétiques. Ainsi le département des Affaires étrangères signale-t-il à l'ambassade de France à Moscou qu' "à la demande du M.D.I.S., Monsieur Farnoux, Vice-Président de France-Couleur, a fait s avoir aujourd'hui, 20 avril," lendemain du 19 et

     

    veille du 21, "à l'ambassadeur d'U.R.S.S.", qu'un accord venait d'être conclu, à propos des tubes couleurs entre le groupe Thomson et la firme R.C.A., "inventeur et premier constructeur mondial du tube shadow mask" (...) "Cet accord prévoir la création de la société VIDEOCOLOR, qui a pour objet la fabrication en France des tubes shadow mask. Les études et les développement du tube à grille relèveraient uniquement, dès lors, de la compétence de la société France-Couleur" – et c'est de semblables minutieuses organisations et discussions que dépendent de grandes causes, comme pourquoi pas les cessez-le-feu, auxquels on aurait pu penser, peut-être, moi je dis ça comme ça, avant de déclencher le feu, mais je dois être un peu simplet.

     

    "Les Français prennent soin de prévenir leurs partenaires soviétiques de cette évolution. Il réside une bonne part d'audace dans cet assaut de prévenance et d'attention. Toute éventuelle protestation russe ne changerait rien, en réalité, à la situation. Ce qui l'emporte dans l'esprit des hauts fonctionnaires, en cet instant, ce n'est nullement le fatalisme, car ils restent déterminés" (miaoûûû) "à tenir leur place dans la coopération franco-soviétique, mais bien l'idée qu'il est indispensable de se conformer aux réalités."

     

    A ce moment où le suspense est à son comble, notre auteur se fend d'un sous-titre en deux lignes et néanmoins en italiques :

     

     

     

    Apaiser les Soviétiques face à la perspective d'une coopération triangulaire dans le domaine des tubes catholiques.

     

     

     

    La signature de cet accord ne suffit pas, cependant, à rendre aussitôt effectives ses dispositions.

     

  • Bassin de femme

     

     

    C'est affreux. Ça fout un malaise. On ne voit rien au-dessus du diaphragme, ni au-dessous des genoux. On ne voit ni le diaphragme ni les genoux. Et c'est couvert de poils, de façon maladive. On dirait une infection, ou un défaut génétique. Une sorte de femme à barbe, dont le ventre, les bras (le long du corps) et les cuisses seraient recouverts d'une toison malsaine. La femme porte un slip mal ajusté, la fente sexuelle est très nette, placée bas comme il convient, mais tout ce pelage grumeleux empêche qu'on en soit ému. Les mains sont disposées de part et d'autre des cuisses à peu près jointes, à la façon d'un garde-à-vous. Entre les jambes mal jointes c'est l'espace habituel aux femmes, une longue fente blanche, et le léger renflement des cuisses qui s'effleurent avant l'entonnoir définitif.

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    Précisons qu'il s'agit d'une photo en noir et blanc sur fond de sépia jaune, sur un papillon publicitaire de faibles dimensions. Le pubis est nettement séparé de la partie supérieure de la culotte par un pli horizontal du tissu. A l'intérieur un renflement peut-être vide, une saillie presque pénienne. Le nombril à peine indiqué dans une disposition convergente des poils. Et puis je regarde mieux cette pilosité, ou ces croûtes, ces tavelures, et il me vient à l'esprit qu'il s'agit d'une combinaison de couleur chair où sont dessinés, collés, toutes sortes de mousses rases, de lichens épars, de scrofules en tissu. C'est une femme qui pose, simplement, sans aucune intention, détournant toute interprétation érotique par ce rapprochement avec le règne animal ou végétal.

     

    Un simple fragment de corps, comme offert à la science visuelle. Le ventre eest légèrement renflé, il esquisse un bourrelet sans excès, harmonieusement modelé. Nous pourrions aussi rapprocher ce plaquage uniforme d'une manifestation de vergetures post partum,c'est si bien imité, si parfaitement galbé, que l'utilité de cette femme s'estompe, que sa beauté se tourne en évidence documentaire ; elle n'est pas pour plaire, elle est là, comme une planche médicale, ses longs doigts légèrement détachés des cuisses par le renflement naturel de la paume. Elle ne demande rien, ni désir ni pitié ni appréciation esthétique ou autre.

     

    Juste apprendre à surmonter une apparente répugnance, juste accepter une indépendance. Cette vignette annonce JUR, qui se produira le 4 février à Mugron, dans les Landes.

     

  • Sur le Ramadan

     

    1. RAMADAN

    2. Eliminons d'emblée toute ressemblance profonde entre le Ramadan et le carême  chrétien, désormais très peu respecté : le Ramadan ne saurait être en effet une « préparation au mystère de Pâques », étranger à la foi musulmane. Le Ramadan aurait cependant pour origine le jeûne d'une journée à l'occasion de l'Achoura juive.

    3. Le mot « ramadan » s'apparente à « ramida », « sécheresse, chaleur intense », en parlant plus précisément du sol : le croyant se purifie, « brûle » ses péchés. Ce n'est pas une fête, mais la quatrième des cinq bases fondamentales sur lesquelles est édifié l'Islam, une période de jeûne (« as-Siyâm ») et de recueillement qui s'achève par une fête (la « rupture »). Pour commencer, Mahomet ne prescrivit qu'un jeûne d'une seule journée, à rapprocher du Yom Kippour juif. Puis il voulut que le jeûne fût plus sévère encore que chez les juifs ou les chrétiens : il fut de trente jours. Les religieux reconnaissent que le jeûne fut pratiqué par Moïse et 'Aïsa (Jésus), que Daoud (David) jeûnait un jour sur deux.


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      • Le Prophète, quant à lui, avant la Révélation, jeûnait trois jours par mois. L'obligation de jeûner pour tout musulman fut instaurée dans la seconde année de l'Hégire, par la révélation de ce verset du Coran : « Ô vous les croyants ! On vous a prescrit as-Siyâm [le jeûne] comme on l'a prescrit à ceux d'avant vous, ainsi atteindrez-vous la piété. » (Sourate 2, verset 183-1). Ce verset montre clairement que le jeûne est une obligation pour tout musulman en âge et en capacité de le faire. Toute personne remplissant les conditions (être âgé de treize ans et en bonne santé), sachant qu'elle doit le faire, et s'en abstient volontairement, commet un péché. Ce rite musulman soigneusement observé par 80% de son milliard au moins de fidèles dans le monde - proportion en augmentation - représente donc le rite religieux musulman le plus universellement observé.

    5. Le jeune se dit « sâwn » en arabe. Il est recommandé en période ordinaire, mais devient obligatoire pendant le mois de ramadan : du lever au coucher du soleil pendant trente jours, les musulmans s'abstiennent intégralement de manger, de boire, de fumer et d'avoir des relations sexuelles. Ils s'abstiennent également de dire du mal de quiconque ; c'est le « jeûne de la langue ». Il faut tenir sa langue, sans jurer, sans bavarder frivolement, sans dire du mal (faux, ou vrai...) de quiconque, ni même y prêter l'oreille. Interdiction de se mettre en colère ! ou même de mentir ! - sinon, à quoi bon jeûner. Et si l'on vous insulte, ou que l'on vous provoque, vous direz simplement : « Je suis en état de jeûne ». Il serait également préférable de s'abstenir de respirer du parfum ou de regarder quoi que ce soit d'illicite, en particulier à la télévision : où l'on recommande les émissions religieuses, voire les informations, mais rien de frivole.

    6. Les 10 derniers jours du Ramadan sont considérés comme hautement bénis, en particulier la « nuit du destin », laylat-al-Qader, nuit où le Coran fut révélé à Mohammed en 610 de l'ère commune, ou « nuit de la valeur ». «  Et qui te dira ce qu'est la nuit d'Al-Qadr ?. La nuit d'Al-Qadr est meilleure que mille mois. Durant celle-ci descendent les Anges ainsi que l'Esprit, par la permission de leur Seigneur pour tout ordre. L'archange Gabriel prie pour le croyant la nuit du Destin» (Boukhari) Elle est paix et salut jusqu'à l'apparition de l'aube." La tradition, fondée sur une indication du Prophète, reste imprécise : il s'agit d'une nuit impaire ; nul ne saurait exactement s'il s'agit de la 21e, de la 23e, etc. Sinon, certains esprits tièdes ou formalistes risqueraient de négliger la présence d'Allah durant les autres jours du mois. Les dix derniers jours sont marqués par une intensité spirituelle toute particulière, et l'on passe cette nuit à prier, à se repentir, à réciter le Coran. Et souvent, c'est cette nuit que l'on choisit pour la cérémonie de la circoncision.

    7. DETERMINATION DU RAMADAN

    8. C'est le neuvième mois. Le début du ramadan se déterminait autrefois par les observations directes, ou la science du calcul (comme en Lybie), et bien sûr, il ne commence pas au même instant partout. Les Emirats Arabes Unis se rangent à l'avis de l'Arabie Séoudite. Le "Conseil français du culte musulman" (CFCM) précise pour notre pays le début et la fin du Ramadan, et, tous les jours, l'horaire du jeûne plus court en hiver, plus long en été. Rappelons que le cycle annuel civil correspond à une période d'à peu près 35 années, à raison de 11 ou 12 jours de retard d'une année sur l'autre.

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    10. PRESCRIPTIONS RITUELLES

    11. Le premier repas (iftar) se prend aussitôt que le soleil se couche ; le Prophète dit : « On ne cesse d'être dans la bonne voie tant qu'on s'empresse de rompre le jeune. » Il invoque Dieu au moment de cette rupture : « N'est pas repoussée la demande faite par le jeûneur au moment de la rupture de son jeûne. « Bismillah ! Allahoumma laka soumtou wa 'ala rizqika aftartou ! Au nom d'Allah ! Ô mon Dieu, j'ai jeûné pour Toi et j'ai rompu avec ce que Tu m'as donné ! » La prière a eu lieu quelques minutes après le coucher du soleil. Comme le ramadan met l'accent sur la vie communautaire, souvent les musulmans partagent l'iftar à la mosquée la plus proche et invitent des parents, des amis, des voisins.

    12. Le fidèle prend un dernier repas, le « sahour », en fin de nuit, à l'approche de l'aube, sans toutefois s'alimenter au-delà. Le Prophète dit : « Le sahour est tout entier bénédiction ; ne le délaissez pas. Prenez-en ne serait-ce qu'une gorgée d'eau car Allah envoie sa miséricorde et les anges demandent le pardon pour celui qui fait ce repas. »

     

  • Fêtes religieuses musulmanes et lunaisons

     

    1. La notion de fête ne semble pas représenter la façon la plus significative d'aborder la religion musulmane, essentiellement spirituelle. En effet il n'existe que deux fêtes canoniques dans l'Islam, et c'est à cela que nous devons attribuer dans ce livre un nombre de pages moins élevé que pour les autres religions : après le Ramadan, où le Coran fut révélé au Prophète « Mohammed » (« celui qui est digne de louanges »), ce sont

    2. 1° Idoul Fîtr (« rupture » du jeûne), le premier jour du mois de shawwal,

    3. 2°, du 10e au 13e jour de ce dernier mois, Idoul Adhâ, fête du sacrifice.

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    5. LE RAMADAN

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    7. COMMENT SE DETERMINE LE MOIS DE RAMADAN – LE CALENDRIER MUSULMAN

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    9. Il s'agit d'un calendrier lunaire. Chaque mois commence dès la Nouvelle Lune, lorsque le débit du croissant devient visible. Les mois comptent 30 et 29 jours alternativement ; leur durée moyenne (29,5 jours) est voisine de celle de la lunaison. Les années contiennent 12 mois. Or, 12 lunaisons faisant 354,3 jours (les lunaisons ne sont pas en concordance parfaite avec les jours), le début de l'année musulmane se décale de 10 à 12 jours par rapport aux saisons (en moyenne de 10,87 jours par an).

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    11. 1 Mouharram 30 jours 7 Radjab 30 jours

    12. 2 Safar 29 «  8 Chaaban 29 « 

    13. 3 Rabi al Awal 30 9 Ramadan 30 « 

    14. 4 Rabi at Tani 29 10 Chawwal 29

    15. 5 Djoumada al Oula 30 11 Dou al Qada 30

    16. 6 Djoumada at Tania 29 12 Dou al Hidjia 39 ou 30

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    18. ( A titre indicatif, les jours de la semaine (« jour » se dit « youm ») s'appellent : youm al Had, youm el Itnine, youm al Tlet, youm al Arbia, youm al Khemis, youm al Joumouya, youm al Sebt ; leurs noms s'inspirent des adjectifs numéraux ordinaux)

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    4. Le cycle lunaire des musulmans est de 30 ans.

     

    1. GENERALITES - LE CYCLE LUNAIRE

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    3. Le cycle lunaire des musulmans est de 30 ans. Au début de l'ère musulmane ou hégire, il a été décidé de rajouter 11 jours par période de 30 ans. Donc, certaines années ont 354 jours (années communes) et d'autres 355 (années abondantes). Plus précisément, sur 30 ans, 11 années abondantes possèdent un jour de plus, ajouté au dernier mois : les années 2, 5, 7, 10, 13, 16, 18, 21, 24, 26 et 29.

    4.  

    5. 1er de l'An

    6. C'est le 1er Mouharram. L'an 1 du calendrier a débuté le premier jour de l'hégire, soit le 15 ou le 16 juillet 622 après Jésus-Christ. Le calendrier musulman fut adopté dix ans après la « fuite » de Mohammed. Une date donnée dans ce calendrier se reconnaît par l'adjonction de la mention « calendrier musulman » ou « hégirien », « ère musulmane » ou « de l'hégire », en abrégé « H » ou « AH » ( du latin anno Hegirae).

    7. Il s'utilise depuis 632, alors qu'en France, par exemple, nous avons adopté le calendrier dit « grégorien » de puis le 2 décembre 1582 seulement Les musulmans utilisent pour leurs affaires communes le calendrier grégorien sans aucune restriction. Mais le calendrier religieux est fondé sur le Coran (sourate IX, 36-37) et son observation est un devoir sacré.

     

  • Jules César, Moi, etc.

     

    La Guerre Civile de Jules César, je n'en ai rien à foutre. Que ceci soit bien clair, j'ai ma femme à l'hôpital et peut me chaut de César ou de Pompée (Moil'Nœud). Tout juste si j'admire ses qualités tactiques, et ses roueries destinées à décrédibiliser l'adversaire. Il bat en retraite, et parvient à faire admirer sa sagacité, sa célérité, la façon dont :même alors il évite les pertes et remporte des succès (prise de Gomphi, « Les Gonds »), sans oublier de déposer blessés et malades (saucios aegrosque). Pendant que j'y suis, je m'admire aussi de comprendre César à première lecture, plus facilement encore quand je viens de lire la page en français. Cela dit, je vais devoir me concentrer. Enfin, pas trop, pour ne pas me perdre, ce qui fait que j'ai tout raté... A propos de ratage, M. sous-entendait qu'il n'était relatif qu'à la reconnaissance sociale, sans tenir compte de la réalité interne des êtres ; à quoi je répondrai que la réussite sociale entraîne, ipso facto, la réussite intérieure ; quand à ceux qui dépriment, ils l'ont cherchée, non, cette réussite sociale ? ils ont bien piétiné tout le monde ? sans aucune pitié ? eh bien quand ils se cassent la gueule, qu'ils ne s'étonnent pas de n'en rencontrer aucune, surtout pas la mienne. Je me souviendrai toujours de cette fille magnifique, abandonnée aux mugissements ridicules de Ferrant, amoureux de la même que moi, et que je n'ai pas eu le cœur de renvoyer ; la fille en question, Monique Gras, s'est détachée de tous les deux.

     

    J'aurais pu me marier avec elle ; mais j'ai laissé le plus défavorisé tenter sa chance. Je ne trahis pas les amis, moi. Je rate tout. Cette Monique m'eût laissé tomber en raison de mon caractère de persécuté, certes. Et César ? Je m'en fous ! J'étais, je suis encore comme Jean-Christophe : il se laissait battre par de plus petits nettement plus cons, parce qu'il aurait eu honte de les vaincre. Pour moi, c'est pareil. Mais lorsque Jean-Christophe (je ne m'en souviens plus) a commencé de gravir les échelons de la sélection musicale et de la gloire, aurait-il laissé sa place à tel candidat malchanceux ou démuni financièrement ? Non, je ne le crois pas. Toute réussite est due à une multitude de petits écrasements.

     

    Et moi je n'écrase pas. Et je me plains, parfaitement (« Tu as choisi-euh, tu as choisi-euh «  - tu parles ! Que veut dire « choisir » dans un contexte pareil ? Est-ce que tu choisis d'être généreux ? Ou lâche ? Hier j'étais à cinq mètre de ma femme, derrière des cloisons. Ce n'était pas l'heure des visites, Sonia et moi nous avons dû rebrousser chemin. Quand on te dit non, il faut gueuler ? Insister ? Ruser ? Je n'ai jamais su. On me dit non, c'est non. Faire changer quelqu'un d'avis, c'est l'humilier. Je n'humilie pas. Et les petits malins qui me critiquent ne m'auront jamais, ce qui s'appelle jamais, fourni le moindre procédé concret. Jamais. César, lui, puisqu'il faut paraît-il en parler, balayait les obstacles avec persévérance, ruse et mauvaise foi ; mais c'est une chose de bouter l'ennemi hors d'un camp ou de le truffer par ses astuces, et de répondre à une infirmière qu'on veut voir sa femme quand même, soins ou pas. Tu aurais fait quoi, toi ? « Je ne sais pas, moi ! » - O.K. conseilleur-critique, alors c'est à toi de fermer ta gueule. Toujours cette question de « responsabilité », de « choix » : si je n'en ai pas conscience, si je n'assume pas ce choix, si l'impression d'avoir toujours la main forcée reste chez moi prédominante, comment puis-je me convaincre que je suis en quelque façon que ce soit « responsable » de ce qui m'arrive ?

     

    Poussons l'analyse, peut-être que ça servira à quelqu'un : ce texte doit concerner Jules César. Je l'ai choisi. En réalité, je me le suis imposé, au moyen de tout un système d'ordre de lectures et d'ordre d'écriture. Aujourd'hui, j'ai lu la Guerre civile (Bellum civile); aujourd'hui, je devais « faire le commentaire d'une lecture ». C'est dans un certain ordre, ce que j'appelle une « noria » : lire ceci, écrire cela. Le croisement des abscisses et des ordonnées aboutit à « commentaire de la Guerre civile ». Ça ne va pas plus loin. Sinon, je devrais « choisir ». Or, dois-je faire ceci, ou cela ? Quel motif y a-t-il ? Il faudrait donc que je sois libre et responsable ? Que je me confronte aux conséquences de mes choix ?

     

    Que je me fasse engueuler, que je me sente coupable ? Merde alors je l'ai assez fait. En classe oui, dans l'urgence, il fallait choisir la meilleure solution, là tout de suite, dans l'urgence gravissime, parce que les élèves se rebellent sitôt qu'ils ne sentent plus la présence du professeur. Mais hors ce cas, poil au caca, comment déterminer ce qui est urgent et ce qui ne l'est pas ? S'apercevoir que depuis des années je n'ai plus la moindre envie d'écrire ? A quoi aurait servi ma vie, alors ? Si je me suis trompé ? Que je n'aime pas ma femme ? A quoi a-t-il servi que je reste avec elle contre vents et marées ? contre parents et amis ? Je me perdrais donc de vue ? Je ferais « travailler Jacques Brel » comme disait Brel ?

     

    Ca veut être Laurent Terzieff.jpgSans me soucier des ruines que je laisserais derrière moi ? Ruines humaines s'entend. Et puis, lorsqu'on s'est lancé dans quelque chose ou une relation nouvelle ou un amour, il faut poursuivre, il faut lire le livre jusqu'au bout, il faut achever le roman en cours, et s'ili vous fait chier, l'être, le livre, le voyage, il faut tout abandonner ? Il ne faut jamais s'efforcer, jamais se casser les pieds ? Si quelque chose vous emmerde il faut le mener jusqu'au bout, prisonnier de son « choix » premier, alors qu'on aurait bien envie cette fois de choisir autre chose ? Et cette persévérance, au nom de la « responsabilité », de la « cohérence » - lâchons le mot : de l' »honnêteté », voire de l'Honneur ? Mais alors, cela revient au même que mon procédé : je persévère, je commente (quand je peux) mes lectures, je me livre à des digressions : ici, j'ai choisi de ne rien commenter, mais comme l'inspiration philosophique (de comptoir) m'abandonne, je vais retourner au texte. De César. Et en latin s'il vous plaît, parce que c'est là que j'en suis, et que je poursuis mon travail d'écriture, vocation ou pas. Merde alors : un Grec s'enferme dans ses murailles et se fait assiéger par César, et ad Scipionem Pompeiumque nuntios mittit, ut sibi subsidio veniant. Il envoie des messagers à Pompée, à Scipion, pour recevoir du secours. « La cause de César plut à la fortune, mais la cause vaincue à Scipion ».

     

    C'est très beau. Derniers sursauts de la démocratie, qui ne revivra plus que par miettes rarissimes au Moyen Age, ou plus tard à Genève, presque plus rien jusqu'aux révolutions, anglaise et française. Une démocratie qui s'accommodait bien des esclaves prisonniers de guerre. Les socialistes défendent les dernières bribes de démocratie – mais il ne faut pas exagérer. A Rome, c'était parti pour cinq cents ans de dictature militaire. Puis mille ans de monarchie germanico-capétienne. Le vent de l'histoire est un gros pet dans ta gueule. Avouez tout de même que ça vaut le coup de lire mes commentaires, et qu'ils étaient indispensable au monde... Je continue, il est onze heures dix et je « choisis » depoursuivre jusqu'à (je regarde) 11 h 37.

     

    Je confonds (feins de confondre) liberté avec papillonnage, éparpillement, licence. Mais moi aussi j'ai ma cohérence. Vous aussi. Prochain sujet d'étude (quand ça me tombera dessus) : pourquoi toujours reprendre ces choses cent fois démontrées ? Une piste : le comportement compulsionnel de celui qui revient sans cesse en arrière pour vérifier s'il a bien fermé la porte. « Compulsionnel » ; je crois avoir été ainsi diagnostiqué. C'est plus grave que le type de la porte fermée, parce que les modalités de raisonnement elles-mêmes sont atteintes. Motif : manque de confiance – César, César : se confidere munitionibus oppidi, si celeriter succuratur ; longinquam oppugnationem sustinere non posse - « il avait confiance en la solidité des murailles, si onle secourait rapidement, mais ne pouvait soutenir un siège prolongé ».

     

    Il sera pris et vaincu. J'ai lu le français, je sais comment cela se termine. Poil à la mimine. Je me gratte pour parler de moi, assiégé. Je trouve. Les autres me conseilllent parce que je fais toujours part de mes doutes. Je dis que j'utilise des procédés pour vivre, faire et vaincre. Les autres aussi, mais ils ne le disent pas. Ils ne font pas mention de leurs hésitations. Si je le fais, c'est pour attirer l'attention de parents qui n'existent plus. Pour qu'ils me plaignent et m'aiment. Inutile de dire à quel point cela est dépassé. Tous, s'ils se fouillent, éprouvent ce besoin d'être consolés d'un intarissable chagrin. Tous les humains. Tous comme ça. Tu n'attireras donc la compassion de personne. Mais je me plains encore : c'est pour combler les vides de la conversation, que l'on interpréterait comme une sécheresse de cœur, comme une trahison. J'observe bien tout de même que si je force ma voix, l'éclat de mes yeux, je convaincs Muriel, Stéphane, que j'éprouve pour eux un intérêt puissant, et je glane un repas, de la considération.

     

    Alors que je me fous de tout le monde. Mais qu'il ne faut pas le montrer. Je parle de vous, restez avec nous, après cette page de publicité. Ce serait un vrai rêve pour moi, non pas de rester cohérent, car je le suis, de mener à bien une action, car je l'ai fait, mais de cesser, extérieurement ! de me plaindre. Ma comédie sociale est au point. Mon emploi du temps (ou l'emploi de mon temps, ce qui est autre chose) est parfait. Ma gestion des rapports humains, pour me protéger, pour être aimé, est impeccable. Ce que je ne parviens pas à faire, c'est à persuader les autres de m'accorder telle ou telle chose. Persuader l'infirmière. Mettre le pied dans la porte ? Ou bien, être plus attentif, me rappeler que les visites ne reprennent qu'à 18 h ?

     

    Donc, « me concentrer ». M'oublier, puisque j'ai tout bien fait, que je n'ai de compte à rendre qu'à moi-même, et quand je le veux. Respirer, tiens, bien respirer. Oui, j'ai choisi. Ça me revient. Scipio, discessu exercituum ab Dyrrachio cognito, Larisam legiones adduxerat. « Scipion, ayant appris la séparation des armées à Dyrrachium, avait conduit ses légions à Larissa », soit au centre de la Thessalie. Il semble qu'il s'agisse de la rupture de contact entre Pompée d'une part, et César d'autre part, qui fait retraite – je vérifie : « les armées avaient quitté la région de Dyrrachium », y compris donc celle de Pompée. Je regarde la carte, l'action s'est plus déplacée vers l'est que je n'aurais cru. Pompeium nondum Thessaliae adpropinquabat. « Pompée n'approchait pas encore de la Thessalie ».

     

    Donc César va s'emparer de Gomphi, car une forteresse assiégée finit toujours par tomber. C.Q.F.D.