Proullaud296

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Bassin de femme

 

 

C'est affreux. Ça fout un malaise. On ne voit rien au-dessus du diaphragme, ni au-dessous des genoux. On ne voit ni le diaphragme ni les genoux. Et c'est couvert de poils, de façon maladive. On dirait une infection, ou un défaut génétique. Une sorte de femme à barbe, dont le ventre, les bras (le long du corps) et les cuisses seraient recouverts d'une toison malsaine. La femme porte un slip mal ajusté, la fente sexuelle est très nette, placée bas comme il convient, mais tout ce pelage grumeleux empêche qu'on en soit ému. Les mains sont disposées de part et d'autre des cuisses à peu près jointes, à la façon d'un garde-à-vous. Entre les jambes mal jointes c'est l'espace habituel aux femmes, une longue fente blanche, et le léger renflement des cuisses qui s'effleurent avant l'entonnoir définitif.

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Précisons qu'il s'agit d'une photo en noir et blanc sur fond de sépia jaune, sur un papillon publicitaire de faibles dimensions. Le pubis est nettement séparé de la partie supérieure de la culotte par un pli horizontal du tissu. A l'intérieur un renflement peut-être vide, une saillie presque pénienne. Le nombril à peine indiqué dans une disposition convergente des poils. Et puis je regarde mieux cette pilosité, ou ces croûtes, ces tavelures, et il me vient à l'esprit qu'il s'agit d'une combinaison de couleur chair où sont dessinés, collés, toutes sortes de mousses rases, de lichens épars, de scrofules en tissu. C'est une femme qui pose, simplement, sans aucune intention, détournant toute interprétation érotique par ce rapprochement avec le règne animal ou végétal.

 

Un simple fragment de corps, comme offert à la science visuelle. Le ventre eest légèrement renflé, il esquisse un bourrelet sans excès, harmonieusement modelé. Nous pourrions aussi rapprocher ce plaquage uniforme d'une manifestation de vergetures post partum,c'est si bien imité, si parfaitement galbé, que l'utilité de cette femme s'estompe, que sa beauté se tourne en évidence documentaire ; elle n'est pas pour plaire, elle est là, comme une planche médicale, ses longs doigts légèrement détachés des cuisses par le renflement naturel de la paume. Elle ne demande rien, ni désir ni pitié ni appréciation esthétique ou autre.

 

Juste apprendre à surmonter une apparente répugnance, juste accepter une indépendance. Cette vignette annonce JUR, qui se produira le 4 février à Mugron, dans les Landes.

 

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