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Les usines à télés

 

Nous avions l'usine. Inutile d'en proposer à l'Union Soviétique, ainsi que nous l'avions fait à des prix exorbitants exprès... Ce protocole industriel, signé le 23 novembre 1968, soit deux jours avant que ne s'ouvre la VIIIe session de la commission pour la télévision en couleurs, merde avec un "s", était peut-être un préalable nécessaire à l'apaisement qui a eu lieu. Il ne faut pas relâcher nos efforts, camarades, rien n'était achevé avant que nous ne sortissions nos premiers engins matériels, palpables, fonctionnant, concrets. Tout irait bien désormais, et le SECAM aurait vaincu le PAL, ou l'ancestral NTSC, never twice the same colour...

 

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Est-il bien nécessaire de poursuivre ? Et ne serait-il pas temps de torpiller enfin pour couler par le fond ce document harassant, qui n'aurait jamais dû quitter les archives de l'INA ? Quelles autres raisons avaient-elles pu motiver l'émergence de ce monstre éditorial dans la sphère publique, sinon le seul mobile de le livrer clés en mains à une poignée de spécialistes obtus qui avaient promis de l'acheter, sinon de le lire ? Il ne saurait être question ici de contribution à la littérature ou à la culture, mais de basse technique et de marchandages d'épiciers. C'est ainsi du moins que s'exprimerait un primate mandarin qui n'admettrait pas que l'on s'intéressât à autre chose qu'à la versification latine.

 

Mais il faut bien donner à bouffer à ma connerie. Nous savons (de Toulon) que l'administration de la télé couleur (sans s) fut une révolution agréable, sensitive aussi bien qu'émotionnelle, qu'elle a enrichi la palette (justement) des émotions humaines, mais qu'il fallait bien que nous en passassions par la grandeur de la France, les autres nations étant favorisées par les collabos, ne brocardons pas le général de Gaulle d'avoir aimé notre pays, et que les diplomates d'un côté, coincés entre les USA et l'URSS sans compter le Japon et la société Sony, d'une part, et d'autre part les techniciens, commerciaux et financiaux, se décarcassassent afin que l'intendance pût nous fournir à tous ces appareils merveilleux d'un mètre cinquante de profondeur dans les années 1910, devenus depuis les "écrans plats", où défilent j'en suis bien d'accord 85% de conneries, mais ceci est une autre histoire. Nous en revenons à 1971 ancien style, 2018 selon mon propre comput laïque :

 

"Les diplomates français, cependant, se montrent toujours prudents et conscients des problèmes que pourrait causer le recours à un investisseur américain dans ce très sensible jeu d'équilibre.

 

"En la matière, la diplomatie française suit toujours la même voie : il n'est pas question de renoncer à la coopération franco-soviétique ; et les responsables français veulent en assurer et l'opinion et leurs partenaires russes, en publiant, le 23 avril 1971 au soir", très importante précision n'est-ce pas, "un communiqué officiel émanant du ministère du Développement industriel et scientifique, censé donner une lecture rassurante de l'accord conclu entre les deux industriels." Intervient alors comme un taureau sur la soupe une de ces notes à faire déraper un train de marchandise, numéro 294, et rédigée comme suit, à l'intention des maniaques de la maniaquerie : 'Archives du M.A.E." (Ministère des Affaires Etrangères), "Affaires économiques et financières, Affaires générales, télévision SECAM, article 924, projet de communiqué du M.D.I.S., rédigé au ministère des Affaires étrangères, daté du 23 avril 1971".

 

"Ce texte précise qu'après cet accord, le développement du tube à grille par France-Couleur qui peut se le - est "maintenu" et que le contrat qui définit l'aide que les pouvoirs publics accordent à cette société est toujours en vigueur. Il affirme, dans le même temps, que le procédé SECAM, qui donne toute satisfaction, "n'est pas concerné par cet accord industriel" : cet accord s'applique seulement à la fabrication de tubes en couleurs" avec un o, "utilisables pour la construction de récepteurs et adaptable à toute norme comme à tout procédé", seulement pour les vis du quart nord-est de l'écran, et les nuances de vert bouteille à bleu de Prusse.

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"Cherchant à épargner aux Russes toute surprise inopportune, une démarche avait même été entreprise, dès le 20 avril, auprès des représentants soviétiques. Ainsi le département des Affaires étrangères signale-t-il à l'ambassade de France à Moscou qu' "à la demande du M.D.I.S., Monsieur Farnoux, Vice-Président de France-Couleur, a fait s avoir aujourd'hui, 20 avril," lendemain du 19 et

 

veille du 21, "à l'ambassadeur d'U.R.S.S.", qu'un accord venait d'être conclu, à propos des tubes couleurs entre le groupe Thomson et la firme R.C.A., "inventeur et premier constructeur mondial du tube shadow mask" (...) "Cet accord prévoir la création de la société VIDEOCOLOR, qui a pour objet la fabrication en France des tubes shadow mask. Les études et les développement du tube à grille relèveraient uniquement, dès lors, de la compétence de la société France-Couleur" – et c'est de semblables minutieuses organisations et discussions que dépendent de grandes causes, comme pourquoi pas les cessez-le-feu, auxquels on aurait pu penser, peut-être, moi je dis ça comme ça, avant de déclencher le feu, mais je dois être un peu simplet.

 

"Les Français prennent soin de prévenir leurs partenaires soviétiques de cette évolution. Il réside une bonne part d'audace dans cet assaut de prévenance et d'attention. Toute éventuelle protestation russe ne changerait rien, en réalité, à la situation. Ce qui l'emporte dans l'esprit des hauts fonctionnaires, en cet instant, ce n'est nullement le fatalisme, car ils restent déterminés" (miaoûûû) "à tenir leur place dans la coopération franco-soviétique, mais bien l'idée qu'il est indispensable de se conformer aux réalités."

 

A ce moment où le suspense est à son comble, notre auteur se fend d'un sous-titre en deux lignes et néanmoins en italiques :

 

 

 

Apaiser les Soviétiques face à la perspective d'une coopération triangulaire dans le domaine des tubes catholiques.

 

 

 

La signature de cet accord ne suffit pas, cependant, à rendre aussitôt effectives ses dispositions.

 

Commentaires

  • "Ca a un coût !" glapissait l'intendante, en refusant un repas. "Ca a un coût !" - Et que je me déplace jusque dans votre établissement pour des clopinettes, ça n'a pas un coût ? répliquait l'intermittent du spectacle. LA PINGRERIE DES INTENDANTS DE LYCEE DEPASSE TOUTE MESURE.

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