Proullaud296

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Nox perpetua Développements D

560326

Nous avons loué, Arielle et moi, une cabane campagnarde sans confort et délabrée. Un abri de jardin, la porte et deux fenêtres ouvertes entre les demi-rondins. Nous Nous n’avons pas pris la bonne direction : les gorges au lieu du causse, affalés parfois de fatigue l'un sur l'autre en pleine route.Noël se fête en famille, nous en aurons ici esquissé une. Il nous attendent là-bas dans le village, dansant et chantant pour une naissance. Peut-être notre erreur n’est-elle pas involontaire, car nous ne les aimons pas plus que les autres. Mais ne nous ennuyant pas moins, nous sommes revenus sur nos traces, à l’église, en salle des fêtes. Au bar, de vrais jeunes des vraies années, en panoplies complètes. La musique d’alors était une efflorescence, mais chaque temps a ses tiédeurs, et Fier-Cloporte émettait des réserves sur un certain groupe d’Outre-Manche, s’apercevant trop tard qu’il dansait précisément sur les chorus du même, ici présent sur l’estrade. « Je ne les ai pas reconnus » - piteuse cacade.

Il est vrai que le nappage à l’orgue préenregistré n’aide pas au régal auditif.

Qu’est-ce qui leur a pris.

Cloporte et sa femelle et d’autres demi-vautrés sur une épaisse tranche d’arbre s’assoient devant de bons vieux cidres du Cotentin, avant de se détendre sur le skaï des banquettes - un lit, plus tard, « avez-vous du savon ? »

- Bien sûr.

L’hôtesse en apporte au moins neuf dans l’emballage, et comme la questionneuse a souri sans oser le dire, elle ignore pour l’instant que nous partirons tôt dès le lendemain, au lieu des trois nuitées retenues. Arielle et Fier-Cloporte ont pu rentrer pour la nuit leur deuche antique à l’abri d’une grange. Dans un coin gisent deux lits près d’un lavabo. Mais pour flirter, la Deuche est plus confortable. Sous un siège arrière une salamandre en plastique. À libérer pour sa liberté. Liberté des objets. Bonheur des objets. Au loin les cloches sonnent O stille Nacht.

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L’Espagne est à la fois le paradis des imbéciles et le réceptacle de tous les mystères. Le père d’Arielle en est un, lozérois, rusé, sans propension à cultiver son attrait. Beau mais froid, distant et dissimulé. Jamais il n’aura emmené sa fille en Espagne. Les Landes font l’obstacle.

Supposons que nous soyons parvenus en ce pays dont nous sépare un vaste golfe de pins. Que notre beau-père et père, sans compter tout un groupe compact, visite avec nous toute une enfilade de pièces à l’étage, richement meublées. Ce serait comme un musée, une suite de pièces semblables au palais d’Aranjuez, richement meublées, au bord du malaise thermique. Le guide n’est pas là. Nous l’attendons tous. Parvenus sans doute en bout d’étage, nous refluons par petits groupes, examinons bien tout sous toutes les jointures : lits et guéridons, coffres et secrétaires. Nous nous exclamons à voix basse et ne savons que faire. Deux somptueuses harpes, trois clavecins ornés, flêtes à bec et autres baroquismes. Plus loin se tient un pianoforte, dont un plastique transparent surplombe le clavier : « Ne pas toucher ».

Mais j’abaisserais volontiers une touche, juste pour entendre, cela ferait venir le guide ! qui m’engueulerait d’autant plus qu’à en croire certaines démonstrations de physique, j’aurais par simple vibration précipité tout l’instrument dans un ruineux effondrement. Mais je ne l’ai su que plus tard. Pourquoi n’explique-t-on pas aux enfants la raison d’une interdiction ? « Parce que ! » ,n’est pas une réponse ! ...un espace subsiste au-dessus des touches, où le doigt ruinatif peut s’infiltrer : pourquoi laisser traîner une telle tentation ? Un autre pianoforte, plus loin, montre dans cet espace un petit fouillis de papiers froissés, raides et entoilés comme fragments de tentures murales. Quel accordeur favorisé du sort a pu frôler ces touches sans dommage ni foudroiement ? Sur les couches à baldaquin s’étalent des courtepointes matelassées négligemment retroussées. L’index s’y attarde. Je confie au Sieur Beau-Père que notre appartement, au 21 de la rue Dassin, pourrait bien se transformer, lui aussi, en lieu de visite.

Il en serait aussi d’accord. Nous parcourons tout cela. Et retournant sur mes pas l’exploration faite, je m’aperçus soudain dans un miroir mural : se tenait là un riche personnage ; sous son large collier de barbe et ses fripes d’apparat, il ne pouvait s’affirmer que c’était bien moi, bien qu’il reprit très exactement tous mes gestes et attitudes. Alors, comme un enfant, je fis défiler devant ce miroir en pied ceux et celles qui m’accompagnaient. Nous mentionnons les femmes car l’emplacement de la barbe pour elles se fondait en menton féminin. Le guide s’aperçut qu’il n’était plus suivi, son rôle était d’accourir, et il accourut, suivi au trot par tout un autre groupe ; le coude du guide agité se logea dans l’orbite d’une dame, qui sur cette révélation phosphénique se mit à rouler une pelle à sa voisine. Voilà où mène l’intrusion d’un membre masculin.

Ma visiteuse éborgnée ne voyait plus que la moitié féminine des humains, et je ne sais comment parvint au remboursement de la moitié de son billet ! Puis la jonction s’établit, le nouveau groupe visita, l’ancien dont nous faisions partie poursuivit en d’autres lieux son existence touristique, médecin compris. Puis-je ajouter que délivré de mon beau-père en exploration d’autres coins de pêche, il m’advint de pénétrer le sanctuaire de Morella, où résonnaient les trompettes catholiques du Grand Orgue. Je monte en tribune. Terzieff en personne joue de l’orgue en virtuose, dans une virtuosité désinvolte qui n’est pas de sa nature. Lang Lang seul parvient à cet autre stade des accomplissements. Et dans son regard, je crois le voir lire dans le mien. Étrange dialogue des yeux de part et d’autre de la serrure. Mais il se trompe, ou plutôt, la double erreur vient de moi seul.

Il a trouvé le temps et le moyen de m’adresser sur un dernier accord amphithéâtral un chaud regard de fraternité. Il me semble qu’on peut rebâtir toute une vie sur un seul de ces coups d’œil, sur un seul de ces mots qu’il m’adressa en redescendant de l’estrade, et dont je n’ai saisi que l’intention.

 

 

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À quoi ne faut-il pas s’attendre en ces temps de décadence banal comme la pluie ? Figurez-vous, cher X. de M., qu’ayant garé ma voiture sans l’aide d’aucun cocher, il me fut impossible de la retrouver. En ce temps-là nous n’avions pas de télécommande permettant de lui faire dresser les oreilles en criant bip-bip-bip. Et comme on ose tout en telles circonstances, le moi qui me tient lieu de je trouva très expédient de pousser une porte au bas d’un de ces accès cimenté au garage, parfois même à l’habitat principal, ce qui n’a rien de commun avec une bite de proviseur. Bref ! Tout le monde était en train de manger derrière cette planche à cercueil ! Avec l’anneau de Noël typiquement germanique ! Ils souriaient en mâchant la bouche pleine, ce qui est périlleux mais très aimable. Papa Maman Fifille et deux cousins très sympathiques me servent à manger à l’office, des trucs à l’huile savoureux et dégueulasses, pour la santé j’entends. La lycéenne me regarde de profil par la porte ouverte. Efforàons-nous de bâfrer proprement. Après le dessert, que nous avons fini ensemble, nous nous sommes essuyé les commissures, et sur ma description, toute la michpra s’imaginait m’avoir dépanné : « Celle-ci ! Celle-là ! » - de la métallurgie d’Autriche, Scheuch und Linsinger, « ça se reconnaît à vingt mètres, mein lieber Herr ! Les parents s’éparpillaient en dandinant sur le parking, la lycéenne et moi nous reposions de ne rien faire, et nous parlions, chacun selon notre âge.

Et nous étions redescendus vers le garage, au pied de la pente privée. La maison comportait un grand nombre de pièces, très propres à recevoir. Le propriétaire n’en était que le père, plus tard était venue la mère, fauchée mais fiancée. « Tiens, mes parents reviennent ! » Ils n’avaient rien retrouvé. De là à me faire inviter pour le soir, dîner plus chambre sans dépense, il y avait de quoi surprendre. Mais l’ex-fiancée fauchée me lorgnait avec injonction de partir me faire foutre. Qui allais-je me sauter ce soir ? La mère, la fille ou mes cinq doigts ? J’eus tout le temps d’y réfléchir après mon départ, sans dîner ni baise en fait, mais à pied. Voici une bifurcation ; ma route coupe l’Y à la jonction des voies de droite et gauche, j’ai continué tout droit (représentez-vous le symbole du yen [¥ ] (mais à unique transversale) -

rien ne me revient, sinon l’instinct, sur la route de quelle ruine, ensablement du cerveau. En dépit des encouragements les moins convaincants jamais entendus.

Je m’aperçus alors dans l’effroi montant que tout ce quartier, ces maisons basses où n’habite personne, délabrées et cimentées à la diable, s’éloignaient de plus en plus de France et rappelaient de plus en plus la banlieue de Saragosse…

Alors se déclenchèrent d’étranges circonstances, ici rapprochées sous le nom de Cauchemars, 1 et 2 :

Numéro 1 : ladite banlieue secrète en ses bas-fonds l’auberge espagnole mal tenue des romans picaresques,où la tenancière acariâtre facture ses reliefs de gargote à des prix de divas. Elle est chafouine et recuit dans son gras des menaces de plaintes pour défaut de paiement. « Ou bien acceptez-vous un petit rabais ? ...votre chambre après vous est un vrais dépotoir, je devrais vous mettre tout le ménage sur le compte. » Nous accepterions bien, pourvu que la plainte fût retirée, mais contre la logique elle maintient la plainte. Esprit obtus. « Gardez vos 20 % » et je bats en retraite, vers mes convives sur le seuil qui m’attendent.

Et c’est l’instant pris au vol pour s’étonner à haute voix que mon épouse accepte de coucher avec moi lorsque je sors visiblement des bras d’un homme : Esta mujer realmente se acuesta con cualquiera - “couche avec n’importe qui”. “Eso no importa” lui dis-je, alors que survient son mari menaçant “je vous dis” les digo a los dos que no importa. Le costaud marital à vaste ceinture paysanne pousse alors devant moi leur fille de dix ans qui me fixe, mauvaise, en relevant ses jupes. Je NE joue pas à ces jeux-là. C’est m’offenser de le supposer : « Pas avec toi ! ¡Contigo no! » La gamine est vexée ; ou peut-être tendue : elle me saute dessus pour se battre, me griffe avant que j’aie pu réagir.

Elle n’ose pas battre son père. Si je la frappe il m’inculpera pour violence, sur mineur. Il faut parer les coups et les morsures sans toucher un point critique. Elle me les expose avec insistance. Je lui dis que j’ai déjà vu cela, que cela ne:m’intéresse pas. Les parents m’épient, pour me prendre sur le fait. Je ne parle qu’à la fille, qu’on appelle Pepita. Tantôt en français, tantôt en espagnol. Elle comprend le français, ou le sens général. Quand nous nous sommes apaisés l’un et l’autre, Pepita et ses parents m’invitent dans leur appartement privé. Comme s’il ne s’était rien passé, ils me projettent sur un mur blanc des vidéos bien nettes, pour enfants ou jeunes adolescents – de ces chasses aux trésors merveilleux, au sud-est de l’Australie – ou bien, 12 000km à l’est, au nord de BuenosAires, dans une « réserve française ».

Je serais donc présumé pédophile, ou gavache en voie d’extinction. Y aurait-il en France une réserve d’Hispaniques ? Il y a peu de temps nous avons reçu plus que de raison mon amante andalouse, dont l’ouverture couvre en entier la paume de ma main...

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Ainsi se parcourt le monde. Les groupes s’agglomèrent ou se dissolvent. Nous pénétrons à quatre, Arielle et moi plus Müller, Fulano et peut-être un cinquième, dans une maison vide et claire. Nous nous dispersons bien, scrutons partout, croyons avoir tout laissé en l’état. Il n’en est rien, chacun s’étant démis sur l’autre du soin de tout laisser en l’état, mais un coup d’œil par dessus l’épaule montre aisément l’étendue des dommages. C’est une fuite. Mais une ombre nous suit, détachée d’un mur du fond, échappée d’un pogrom, une Gitane sombre qui m’entrains sur le chemin de mon évasion et me plaque dans une pièce sur un unatelas gonflable, meuble unique sous les écailles du plafond. Comme j’essaie de la surmonter, elle me repousse et je veille à son confort.

Serais-je sul à ne pas avoir su m’évader ? mes compagnons me cherchent et me retrouvent, en honteusze position : sur le matelas d’une Gitane mal remise en ses vêtements mais sans y avoir touché. Ils me disent en sa présence que tous les sentiers s’étaient brouillés, comme mêlés, sans qu’il soit possible de vraiment partir, comme un écheveau enchanté. La Gitane se lève et nous raccompagne au dehors. Sans avor dit un mot, elle nous montre en bas du perron un très jeune enfant à peine sur ses jambes, et en nous retournant, son jumeau en haut des marches tout juste arrivé. Ils se regardent intensément sans nous voir, le frère d’en haut, le frère d’en bas.

Loin d’avir voulu nous cerner, leur contemplation nous ignore, l’écheveau des sentiers s’est donc dénoué puisque nous repartons sans encombre et même à la course. Me voici seul au galop dans un pays de prés himides comme en confluents d’Anjou, de population dense, et dans la terreur de l’air frais je m’abrite très mal en refermant sur moi une porte de bois. C’est un réduit obscur où ma femme me rejoint. Elle apporte une abondante platée de rillettes d’Angers. « J’ai toujours su que nous en sortirions ». Dans la rue d’un village aux maisons rapprochées nous nous sentons une fois de plus encerclés – sauvés ! Un mur aisément praticable permet de s’élever en se dissimulant de statue sainte en statue sainte, mais bientôt des gargouilles en surplomb bloquent nos deux progression, il suffirait que les natifs lèvent les yeux pour nous surprendre immobiles et plaqués comme d’énormes blattes.

 

 

 

Il était une petite« Corsa » noire, en panne souvent mais très résistante. Il était la même fois un peintre corpulent, gentil comme son ventre, et qui entrait à peine sur le siège passager. Quant au conducteur, l’inénarrable Fier-Cloporte, il se ratatinait pour manier le volant, raccompagnant le peintre non seulement ventru mais barbu. Au demeurant très sympathique, avec l’accent de l’Aveyron. « Tu tiens beaucoup de place, Gévaudan » (c’était son nom). « Tu es trop gros ». Dont acte. Qu’y pouvait-il ? On ne défait pas en un jour vingt-cinq ans de sandwichs rillettes. Et la voiture allait vaillamment, de feu rougeen feu rouge.

Les voici au domicile de destination. Gévaudan descendit en se contorsionnant, puis monta lestement les marches de son perron. Fier-Cloporte quant à lui, qui avait transporté dans son coffre Dieu sait quelle table de nuit, dut se suspendre au hayon pour l’enclancher solidement. Gévaudan reviendrait le prendre à même le trottoir. Fier-Cloporte redémarra. Il n’avait pas la conscience tranquille : à présent que la table de nuit dressait sur le trottoir sa structure biscorrnue, le moindre flic jetant un œil par la vitre arrière eût découvert sans peine l’enfant à plat-ventre sur le tapis de sol, serrant un téléphone portable. Il n’aurait su expliquer sa présence : l’enfant passait par-là, il l’avait enfourné à toutes fins utiles, et la table de nuit par-dessus ; espérant qu’il n’étoufferait pas, ou bien disparaîtrait.

Mais quelle idée.

Ce n’était pas un rêve.  Que l’on transporte ainsi dans ses bagages avec la discrétion d’usage.

Un vrai garçon de neuf ans, parfaitement viable, qui serrait sous lui son Nokia pour empêcher tout vol à l’arraché. À ce moment déboule sur le trottoir et la chaussée tout un groupe de jeunes déversés par un autocar scolaire ; ils empêchent tout mouvement du véhicule. Le garçon, identifiant des voix de son âge, se déplie, ouvre d’une poussée la porte arrière et s’échappe au galop dans la cohue, le portable à l’oreille. La bousculade est telle qu’il s’y fond aisément. Les

roues du véhicule tournent à si faible allure qu’on ne peut s’y coincer un pied. Aussi bien sommes-nous arrivés : l’Immeuble du Peintre se trouve devant nous, haut, étroit et noir. Un perron resserré monte à une porte rouge. Le Peintre se nomme,ou se nommait (peut-être est-il mort) Pinsecte de Maudgirard. On ne prononce pas les d. Tout musée est un cénotaphe. Mais aucunnom ne figure sur les sonnettes.Ni mêmed’initiales. Ne logent là que les sommités. On aime à le faire connaître. La spirale ascendante des marches intérieures se déroule autour de sa cage de marbre.

Le Maître loge au dernier étage. Derrière la porte s’étend un jardin dont j’étais familier, clos d’un grillage léger ; une mezzanine s’étend au fond formant vérandah : c’et l’atelier. Dans cet invraisemblable espace jardine un jeune rapin dans le plus simple appareil au sexe minuscule. Quand il m’aperçoit, il m’indique du bout de sa binette un trou dans le grillage, mais je ne vois pas ce trou, masqué par desplantes grimpantes. Pourtant je sais quel accueil je recevrais du peintre sur sa mezzanine, mais quand la binette rate le trou, que voulez-vous faire ? Évidemment renoncer, remonter dehors dans son Quatre Roues, dans son bus personnel, au choix des réalités flexibles, tant que le volant tourne, tant et si bien que tout s’emballe, qu’il ne me reste plus qu’à sauter du siège, tandis que tel ou tel dispendieux véhicule zigzague dans le mur où il s’enflamme.

Financièrement, j’ai gagné ma journée. Ce que dirait n’importe qui. « Un rêve, ce n’était qu’un rêve », ce que dirait n’importe quel garçon de douze ans. Tous ces échecs m’ont réveillé, à 65 ans bien sonnés. Faut-il prendre au sérieux le rire du créateur ?

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Combien de fois faut-il arpenter de grands planchers abandonnés, despièces délabrées de toute présence humaine ? Comien de fois nous sommes-nous réfugiés dans les toilettes les plus convenues, sales, aux chasses fuyantes mais seul asile contre les représentants et les femmes pressées ? Nous nous relevons tout breneux, et le papier manque aussi bien qu’aux passagers de la Méduse qui chiaient dans l’eau en tâchant d’éviter les cadavres. Et lorsque le chieur du rêve cherche le papier à petits pas furtifs, car on écoute et on flaire à la porte, ce ne sont au sol que des feuilles de salade bien défraîchies, bien inapte à soulager l’entrefesses.

 

 

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Le pire est de se rendormir. D’embrayer sur un monde totalement nouveau, comme un lacet de montagne. De retrouver son Lazarus, lié à sa vie, incrusté dans l’atelier de peinture. Nous y avons des tables, des chaises, et je ne sais quels seigneurs de Molière, installés sur la scène. Tout le monde assiste indiscrètement à nos échanges verbaux. Je lui parle d’un film où jouait Beigbeder, qu’il a personnellement connu. Mais qui ne connaît pas Beigbeder, dès que celui-ci pourrait avantage ? Sa filmographie se présente de façon trop confuse pour nous.

Lazarus imite Beigbeder. Ce dernier serait affligé d’un tic verbal : il répéterait sans cesse « Alors je lui ai dit » - est-ce vrai ? Croyons Lazarus, il en sera flatté. Ses gestes sont précis et rigolos. Il se lève, il part, et l’assistance, plus prolétaire à coup sûr, se compose à présent de rrepasseuses, dont les unes plaquent le fer, et dont les autres bâillent, comme sur ce Renoir ou que sais-je… Il faut que la substitution de figurants se soit faite en un temps record, le temps d’une fascination éclair. C’est mon linge qu’elles repassent, à l’ancienne, avec des braises dans le cul du fer.

En attendant la fin du repassage, me voici presque nu : caleçon 1900, maillot de kick-boxer, et l’air stupide d’un athlète à poil. Et Lazarus ressort des coulisses, traînant avec lui un écrivain très renommé dont je n’ai jamais ouï dire : un homme très bien pour ses 60 ans, habillé, lui. Il me serre la main, seulement, si les repasseuses se sont peu à peu évanouies côté cour, je n’ai pas retrouvé le goût ni l’odeur de mon sous-vêtements. Maudissons les concepteurs du slip « Kangourou », car s’il est à la hauteur de toutes les bourses, il ne les contient pas toutes.

L’auteur visiblement se demande pourquoi j’apparais ainsi, alors que j’eusse pu respecter, sinon ma dignité, du moins la sienne Étienne. Lazarus : « Cet homme » (il le désigne) « professe à peu près les mêmes idées que toi » - l’auteur dissimule son air interloqué, mais très gauchement. Cen’et pas ainsi que l’on accueille un écrivain sur scène. Et Lazarus profite d’un haut-le-cœur mal réprimé pour me glisser àl’oreille (clin d’œil) « ...tu verrais sa bagnole... ») - je comprends tout : mes idées, cher Mintor (car on ne prononce pas « mantor », non non non) : mes opinions (sur les femmes, la religion, les religieuses) peuvent rès bien se soutenir sans en avoir honte. Preuve en est que ce Monsieur de Soixante Ans, pour sa part, a parfaitement géré sa baraque : il a pu s’acheter une automobile bien plus belle, qui reprend bien mieux dans les montées, - que la mienne, ce vieux tas de ferraille vaguement rouge aux fauteuils élimés.

Ô miracle des mises en scènes : les repasseuses reviennent, soigneusement débarrassées de leurs tenues de travail, et à deux ou trois rougeurs près, mignonnement parées.

Variante :

C’est génial un atelier de peintre. Il ne faut pas forcer sa destinée. Mais à quoi bon rester tel quel ? Va au-devant de toi. N’espère pas trop qu’un autre le révèle, le révèle. Partout nous avons discuté, déployé note verve, à temps perdu. Face à Lazarus, je me suspends à sa moue dédaigneuse, au sein d’un atelier déserté par l’artiste. Les toiles s’entassent côte à côte. Les tables se côtoient jusqu’à « faie estrade », « trois par trois », croassaient les Massacreurs, quand il fallait dire « trois sur trois » (mètres, barbares, mètres). Le comble de la communication est la narration de films, où l’autre ne comprend pas plus que l’un ce qui se passe dans le scénario.

Mon autre ami rigole tant que je ne puis plus suivre, il me tarde qu’il ait fini, peut-être abrège-t-il aussi en regardant sa montre sous son revers de poignet. Tous les clients sont là, pariant sur des courses tonitruantes, atelier clos après la peste. Je me rappelle seulement que vers la fin du film, celui que je raconte sans rire, Beigbeder jouait, brillamment, comme un arrière-petit-gendre de Mac-Mahon. Beigbeder n’est pas juif, mais pyrénéen : son ancêtre était un bedat de montagne, répartissant les irrigations par les canaux creusés. Quel homme ! j’ai vu son nom sur une dalle au pied des montagnes. Tous ces gens sont homo comme on respire - pour les femmes, on ne compte même plus – l’important c’est d’aimer n’est-ce pas.

Je les laisse parler, non sans avoir déclaré : « Ça ne te gêne pas d'être au milieu de toutes ces femmes ? Ça n'est pas trop dangereux ? » (humour).

Lui : « Non non... »

 

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Sortons de ces pièces. De ces ateliers abandonnés. C’est accablant. Passons au Comité des Fêtes. De la Musique, de ce que l‘on veut, de la distribution des prix à Tunis, de tout ce que l’on veut. Supposons une foule bigarrée mais dans le comble du mauvaisgoût. Au son des mélodies traînantes de fin 59, imaginons qu’un organisateur tout poudré dépose entre nos bras une petite fille poussiéreuse et en pleurs. Nous serions tous les deux ses papas. Elle nous verait double à travers ses larmes. Et nous chercherions tous ensemble. Nous l’installerions dans une poussette abandonnée dans Dieu sait quel coin de vestibule, petite pour elle qui s’y coincerait en pleurant, et nousla pousserions dans la rue tunisienne au niveau des pots d’échappement et des commentaires sur sa peau noire.

Petite amie, arrête de pleurer.

Les trottoirs sont encombrés. Les infractions s’yétalent et s’y multiiplient. Les véhicules qui l’encombrent, les vieux piétons rapides qui piétinent des orteils les belles empeignes cirées de neuf, et la fillette rit sur lescahots de trottoirs défoncés. Nous lui faisons la Course aux Zigzags et ses sanglots s’apaisent. Quels bons pères nous avons là. Ils chantent en poussant au refrain le Michel Strogoff de la Garde Républicaine, la pousssette s’emballe et les pousseurs gueulent de conserve. Le vacarme attire une grosse dame au nez rouge de clown qui s’écrie ana walidathou, je suis sa mère ! et nous flanque en échange un gros chat blanc qu’elle appelle Athanase. Athanase, (« L’Immortel ») est une incarnation de cette fille anonyme.

La ressemblance de l’animal est frappante. Nous nous regardons, harrassés par la course. Nous nous rafraîchissons à l’ombre d’un restaurant-bar tenu et fréquenté par des Algériens. Mais on nous a collés à fond de salle, avec notre gras chat blanc, presque sous l‘escalier. Dans le brouhaha bistrotique des pas lourds résonnent sur nos têtes : c’est une femme lourde qui descend en rajustant sa jupe sur sa taille : chiottes ou chambres de bordel ? Il faut qu’un restaurant arabe soitmal famé. Sinon nos nepourrions exercer notre racisme. La voici qui rajuste son bonnet C de soutien-gorge.

Eh oui, les femmes ont un corps. Les arabes aussi. Nous nous regardons lui et moi entre terreur et hilarité. « J’ai bien tout nettoyé » crie-t-elle à l’employeur. Les deux seins aussi ? Le chat descend de nos genoux asns que nous y prenions garde. Il nous fuit. Il emporte loin de nous la femme, et la fillette que nos poursuivions. La femme de service poursuit la conversation en langue arabe avec sa patronne, ici nous serions massacrés, faisons durer la consommation sans nous montrer davantage. Autrefois nos pouvions bavarder à notre aise, de n’importe quel sujet. Autrefois, dans un autre établissement proche de celui-ci, Arielle m’avait publiquement demandé « ce que signifi[ait] le mot goy. J’avais pu répondre sans embarras que c’était de l’hébreu, sans me faire insulter par la foule.

Ici le chat nous abandonnait ; la fillette aussi, nos remparts s’écroulaient. Pourquoi aussi faisions-nous les intéressants ? Quelle preuve avions-nous que cette substitution féline prouvait la bonne volonté de cette femme qui criait « Je suis sa mère ! » De qui d’autres sommes-nous encore les parcelles ? Pourquoi par 37° de température interne suis-je là parmi vous frères maghrébins, transi de trouille et sans certitudes ? Pourquoi Ma Femme Arielle si peu évoquée par raccroc se trouve-t-elle incarnée sur le siège voisin ? elle sourit, me parle avec volubilité dans notre langue, babille d’un sujet à l’autre comme une Rosanette : « Sais-tu que Julie m’a lu à haute voix de longs passages de tes notes personnelles ? Ne prends pas ces airs offusqués tu sais bien qu’ils traînent partout de ton propre aveu, comme si le plus urgent pour toi était de se répandre comme un vase. »

Elle se tait d’un coup. Je n’ai rien à répondre. Du moins sur l’instant. Pris à la gorge mon corps déménage à trois guéridons de distance, que vient de libérer un anonyme. Sous mon nez le garçon nettoie tout d’un coup de torchon, me place un couvert propre et complet. Il est 4h 7 minutes. Trop tard ou bien trop tôt pour un repas. J’y suis j’y reste. Exaspéré. Mais il ne s’agit pas de cela : c’est l’heure du repas pour les serveuses. Quel métier. Des tables et des guéridons se dressent dans ce fond de salle. Ma bite, non. Les vieilles serveuses, apparemment. J’en vois même une s’installer près de moi.

Si j’emmerdais ma femme ? Je fourre ma main de profil entre les cuisses d’une belle sexagénaire, les autres la regardent d’un œil narquois. Je dis « Ben quoi ? Ben quoi ? » Elles piquant leurs nez et leurs fourchettes dans les assiettes. Quel métier. Finalement je ne branle personne, car le plat de Madame est arrivé. Nez baissé, schkroumpf, schkroumpf. Et je reste juste en face, devant mon assiette vide. Elle fait environ 25cm de diamètre. Mon épouse s’est éclipsée. Elle fait toujours ça. Ma belle sexagénaire me fait du pied sous le guéridon. Elle vient d’avaler son hors-d’oeuvre, la première faim passée, elle peut m’entreprendre, prétend m’avoir connu dès mon plus jeune âge, dans l’Aisne, affirme que nous avons à deux ans près le même âge, il est bon qu’une serveuse désarçonne un insolent qui se croit séduisant. « Nous sommes » dit-elle « à égalité : une vie partout». - Partouze ? - Ta gueule » - oui nous avons connnu le camp américain de Margival, j’habite en Dordogne dit-elle pour ma profession. Rien qui touche plus la Dordogne que le Lot-et-G., plus Villeréal.

Arielle tient à table des propos incohérents. Si je partais. Si je m’attablais à la table des vieilles que je vois là en invité surprise. Si elles me lisaient la bonne aventure, leurs mains sous la table non pour la braguette mais pour le pèze, sans y trouver l’une ni l’autre. Nos propos conviennent à la bonne chère, la vie est belle et je vois de là le dos de mon épouse, queue du bonheur. Ses cheveux sont auburn. Il nous sera plus tard impossible, ressortant de cette boîte à bouffe, de retrouver la trace de la fille : les Tunisiens que nous croisons ne parlent que de banques, et des arnaques permises ou non de musulmans à feujs comme ils disent. En vérité quelle étrange atmosphère.

Même malaise trois jours plus tard, lorsque nos chers amis distillent ce profond ennui que nous émettons tous. Ils sont venus à trois, Odile deux hommes, Fondis et Méta, sur le Residential parking, d’où nous avons dû venir les guider, car notre barre est longue et difficile à vivre. Débitées ces lourdes évidences nous n’avons plus rien à dire. Soudain Fondis, le plus beau des hommes que j’aie connus, aperçoit un énorme rhinocéros noir comme l’ébène, ce qui n’est pas commun. Lequel s’orne d’une bosse torsadée. Des haut-parleurs diffusent un message sur musique de cirque : « CHOPO s’est échappé, prenez garde… Notre rhinocéros CHOPPO s’est échappé. Il a trois mètres 20 de long. N’essayez pas de le capturer ».

Nous évitons cette découverte en nos faufilant parmi les voitures en stationnement, et sans me demander un seul instant si mes états d’âme présentent une telle importance qu’il faille en négliger cette évasion spectaculaire, je me confie dans le vide (mes compagnons et pagnes sont pourtant surexcités comme des gamins) : « j’ai le cafard, JE me sens maussade avec tout le monde, ils ne doivent pas se sentir visés on s’en fout on se planque la bête barète en lançant sa corne au hasard des tôles, et s’il s’écorche c’est pas ton problème cours et ferme-la. Notre quintette humain reprend son souffle dans un hall d’immeeuble où se sont déjà pressés les fuyards qui se bousculent contre les vitres. « Vous visiterez bien notre appartement ? » Ils ont d’autres soucis vraiment, de la conversation pour trois semaines, « Un rhino sur le parking » bon titre, Odile a demandé par politesse et tremblante si la nouvelle cage humaine était plus grande que l’ancienne, plus lumineuse, donnant à l’ouest puisque sur l’autre rive de l’Yvette mais on sent bien qu’elle s’en fout, puisqu’elle n’avait déjà pas voulu visiter le logement d’avant et que cet abruti de rhinocéros est là et s’obstine à faire son intéressant.

Jusqu’à Fondis qui l’interrompt grossièrement (ce qui me surprend car il est raffiné) pour déplorer vraiment qu’une installation dans un lotissement si banal puisse prendre le pas sur un si gigntesque divertissement : « Nous visiterons une autre fois quand nous aurons plus de loisir » et tantis qu’ils s’éclipsent avec leurs trois beautés je me rappelle en un éclair que je me suis sauvé comme unvoleur d’une salle d’examen, parfaitement, au beau milieu, fusillé du regard par la surveillance et les yeux apeurés des plancheurs un instant dardés au-dessus de leurs feuilles d’épreuve. Ce qui fait un beau point commun entre le rhinocéros et moi. Bientôt ils s’en iront, rendant copie blanche ou presque, tandis que moi, j’achèverai le texte promis, car pas un suveillant ne m’a vu m’esquiver, ni revenir.

Dsieu sait que je n’ai pas fraudé. Qu’est-ce qu’il en sait, Dieu, de choses. Ici la discipline est relâchée. Du moins, me laisse-t-on libre de mes mouvements. Pouvez-vous seulement imaginer que cela vous advient, à vous. Une salle comble. Des surveillants attentifs. Et ne haussant pas le moindre sourcil si je repasse la porte, afin de récupérer mon Canon Prima oublié sur un tabouret dans le couloir. Lecteur, dis-moi si tu t’émeus d’apprendre que mon épouse, Arielle, restée maternellement dans ce passage, me tend, en râlant, cet appareil photographique absolument indispensable dans une salle d’examen : « Tu laisses toujours tout traîner ». Maman (c’est elle) (sans être ma mère) me tend une Sergent-Major (mais enfin, on ne se ert plus de ça depuis mille ans!), puis un stylo vert (tu me vois rédiger en vert?ce serait versifier, mais tu persifles, perroquet, sur mon épaule, tu persifles) – enfin vient Le stylo raisonnable, banal et fonctionnel. J’ai lu tant de mauvais livres, qu’il m’en faut bien empiler un autre dans notre Bibliothèque Nationale. Si, ma foi si, Je me préoccupe, je me hante de Mon Lecteur, qui porte plus souvent la fente au bas du ventre que la bite, l’ignoble bite. Et pour que l’escabeau ne reste pas seulâbre en plein couloir, Maman Ma Femme l’introduit, discrètement, au pied de ma table scolaire.

Ce dernier geste permettra sans doute de passer l’épreuve de version latine. Mais pour elui de langue italienne, il n’y faudra pas compter : j’ai des invités à recevoir, moi, jene suis pas un étudiant qui planche sans bouger, sans me voir. Alors que Mon Rôle est ici primordial, sur cette planète : après l’explosion du Vésuve, il s’est formé aux USA un État italien, où l’on comprend l’italien, mais dont la langue officiel est l’anglais : le Saporta, où j’aimerais me rendre et commander. Du nom de Karine, chorégraphe dauphinoise.

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Ce grand jeune homme noir “qui me ressemblait comme un frère” vous est-il proche, = ô vous que votre langue, vous dont les doigts experts à presser les boutons, éloigneront de nos soucieux nombrils - je ne sais. Mais le millième d’entre vous qui saisira Mes Phrases et Mes Intentions se réjouira peut-être en son for du bon accueil réservé à ce fantôme, en des temps reculés, dans les contrées solitaires de l’Aveyron, car la toponymie se transmet le mieux à travers les âges. Il existait en ces temps-là des groupements d’humains appelés “communautés”. C’étaient d’étranges survivances, des enclaves où se pratiquaient de non moins étranges conduites comme l’égalité des sexes et le libre échange des partenaires, pour peu qu’il vous reste un bout de métal à branler. 

lignes,signes,singes

Il existait des femmes accueillantes, recevant à bras ouverts ls jeunes hommes sombres et vêtus de noir. Leurs sourires désarmaient les désirs malpropres et prématurés, permettait de s’installer pour voir, au milieu des essaims d’enfants qu’elles avaient faits. Ils galopant partout en liberté totale. Au milieu du domaine trônait une maison dont on avait “perdu la clef” comme l’avait chanté Le Forestier, dont les plus vieux se souviennent encore. Le jeune homme y montait, visitait les dortoirs aux lits alignés bien faits sous les plafonds arachnéens, entendez par là ornés d’inoffensives toiles d’araignées.

 

 

 

56 08 21 Je monte au sommet de la maison, regarde les lits faits dans une chambre, avec des toiles d'araignée. Un type passe l'aspirateur et me dit en colère de ne plus monter ici, car une petite fille aurait pu tomber dans l'escalier (j'ai laissé un passage ouvert). Annie vient, il n'est plus question d'attendre huit jours, comme me l'avait dit un jeune homme américain ayant reçu mon chèque d'inscription de 60 euros - « il n'était pas au courant »). J'ai toujours quelque chose à faire. Le père d'Annie est venu effectuer des recherches généalogiques, Annie descendrait de Berbères.

Je m'enferme dans des chiottes à battants, Josette pousse les portes et se retire en disant « Pardon ». Il paraît qu'on la traitait de « briside » (?), ce qui est typiquement bordelais. Je me récrie là-dessus alors qu'en réalité je n'en sais rien. Ici tout le monde s'aime, les enfants veulent faire voir leur sexe, la fillette me prend par les épaules : le nouvel arrivant est roi.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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