Mon beau sapin
LE SAPIN DE NOËL
Le sapin n'a rien à voir lui non plus avec le christianisme. C'est tout simplement un message d'espoir et d'éternité, puisqu'il perd ses aiguilles tout au long de l'année, et non pas à l'automne, symbolisant ainsi la permanence de la vie au beau milieu des feuilles mortes. Mais les protestants l'ont rattaché, dès le XVIe siècle, à la croyance de l'arbre du paradis... En 1738, Marie Leszczynska, épouse de Louis XV, fit dresser un sapin de Noël à Versailles. En 1765, Goethe se montra fort surpris devant son premier arbre de Noël, à Leipzig. Comme elles sont parfois récentes, ces coutumes que nous croyions millénaires !
La bûche, elle, n'était pas en bois de sapin. Sa flamme représentait le soleil toujours espéré, c'était chez les Germains la fête de Licht, la lumière (...d'où la Sainte Luce, le 12 décembre...) ou le Yule Log druidique. . Autant que possible, on l'allumait avec les tisons de la bûche de l'année précédente ! On ne pouvait la manipuler qu'avec les mains. Cependant, parfois, une vieille grand-mère la frappait d'une pelle à feu pour en tirer des étincelles et disait : « Bonne année, bonnes récoltes, autant de gerbes et de gerbillons ! » ...A moins qu'on ne prédise le nombre des mariages à faire ou de poulets à naître...
Il fallait rappeler, disait l'Eglise, que l'Enfant Jésus était né dans une étable glaciale... où le seul chauffage était le souffle de l'âne et du boeuf... Cette bûche porte un nom différent suivant les pays (en Italie c'est le ceppo) et les provinces :
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en Bretagne : kef Nedeleg
- en Bourgogne : suche
- en Franche-Comté : tronche
- en Loir-et-Cher : tréfoir, tréfou
- en Provence : calignaou (en bois d'olivier). -
Les cendres de la bûchepréserveraient ensuite de la foudre, des pucerons, des renards, etc... A présent, il n'y a plus de grands âtres... c'est une délicieuse pâtisserie, dont le sens symbolique – peut-être fécondant ? - s'est éteint.
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LA CRECHE
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du germain « krippia », « mangeoire ». Mais on disait en France presepe, (latin praesepe qui
désignait à l'origine un parc à bestiaux, l'étable, puis la mangeoire de l'étable) (presepio en italien et en portugais, presebbio en napolitain, pesebre en espagnol. Depuis saint François d'Assise, qui l'a réalisée le premier en 1223, à Greccio, avec des figurants en chair et en os, des crèches reconstituent la scène de la Nativité, et l'adoration des bergers, attestée dans l'Evangile. Noël est donc la fête de l'imagination , car l'existence de la crèche, entre le bœuf et l'âne, semble plus relever de l'astrologie que de la vérité historique ! Chaque région chrétienne conserve ses traditions, les plus connues restant bien entendu depuis le XVIIIe siècle celles des santons de Provence ; à la Révolution, toutes cérémonies chrétiennes étant interdites, on se replia sur son domaine privé. Chaque métier se fit représenter par un santon (« santoun », petit saint) en terre locale : ni plomb, ni plâtre, ni plastique, Les rois mages y sont aussi, mais on ne ne les célèbre que le 6 janvier.
La ville de Naples réalisa de magnifiques crèches, sur plusieurs étages, et les vendit dans toute l'Europe.
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CHANTS ET DICTONS
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Dès le XIIe siècle, on célébra des mystères mettant en scène l'adoration des bergers, d'abord à l'intérieur, puis devant les porches des églises.
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Quant aux chants de Noël, ils rappellent toujours les hivers de l'Europe. Le chant allemand O stille Nacht (« Ô douce nuit ») fut créé en 1818 par l'instituteur en chef du village, Franz Xaver Gruber, et le prêtre Joseph Mohr, à la guitare, faute d'orgue. Quant au refrain bien connu « Il est né le divin enfant / Jouez hautbois résonnez musettes / Il est né le divin enfant / Chantons tous son avènement elle fut imprimée en 1874 en Lorraine, mais remonterait à un air de chasse du XVIIe siècle
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Un volume ne suffirait pas pour recueillir les chants populaires de Noël ; nous avons retenu ce couplet poitevin
« Lavou qu'tu cours donc si vite, Pierrot sans chapeau
Courre, courre itou Nanette, quitte ton troupeau
Quitte ton troupeau, Nanette, quitte ton troupeau
Laisse ici dormir tes ouailles au milieu des prés
Et viens voir une merveille que j'te vas conter
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Le sauveur que Dieu nous baille est né cette nuit... »)
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Nous pourrions écrire un livre entier sur les chants et dictons de Noël :
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Noël au balcon, Pâques aux tisons !
Lune de Noël gouverne le temps jusqu'à la Saint Jean
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Claire nuit de Noël, claire javelle
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Vent qui souffle à la sortie
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De la messe de minuit
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Dominera l'an qui suit
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Noël humide, Greniers et tonneaux vides.
COMMENT SOUHAITER NOEL
Alsacien : Fréliche winorde
Basque : Eguberri On
Breton : Nedeleg laouen
Catalan : Bon Nadal
Corse : Bon Natale
Créole : Jwaïeu Nouel (Guadeloupe), jénwèl (Martinique), zwayé Noèl (Île de la Réunion)xxx
Niçois : Bouòni Calèna
Normand : Bouon Noué
Poitevin : Boune Nàu
Provençal : Bon Nouvé, Nadau ou encore Calèndo (en hommage aux Calendes de janvier romaines, qui désignaient le Jour de l'an
Anglais : Merry Christmas
Allemand : Fröhliche Weihnachten