L'arrière-cuisine
Je veux m'introduire, me glisser, frayer ma voie dans une famille, à seule fin de sauver une femme. Il me faut pour cela feindre l'amour, le composer, voire l'éprouver. Le jeu consiste en ces chapitres à combiner deux projets illustratifs, ce que la comédie antique appelait « contamination » : ainsi Térence assemblait-il deux pièces de Ménandre ; ainsi, d'une autre manière, Vintila Horia superposa – t - il la relégation de Thomas et l'inhumaine incarcération de Boèce en 525. Sans véritablement tirer de larmes ni infliger le rire, Je devrais alors potasser la chronologie. Onufrio = mec de Véra. Dodo-Béryl, ce serait moi.
Lydie, mélange de Lucinda et d'Amandine Noinin. Rappeler les épisodes de son enfance, mais que ce soit du passé. Lydie aura donc 16 ou 17 ans.
Maintenir l'étagement des trois générations de femelles.
Patch sera infirmière comme Vanessa, et sera pourvue du caractère de Patch, avec les inflexions bipolaires de Vanessa, vers l'effacement. Pas de mec fixe pour Vanessa. insupportable. VERA ET ONUFRIO SONT UN COUPLE TORTUREUR. PATCH/VANESSA LE COUPLE VICTIME. LYDIE/NADINE SERA SEULE, avec un jeune homme qui tourne autour, plus absent qu'autre chose. VANINA/MACHA sont un seul personnage, faible, tantôt catatonique tantôt hypernerveux. Le trio est VERA-LYDIE-PATCH. Et moi, folâtre et inconsistant, je naviguerais entre Patch et Lydie. Nous parlerons volontiers du trio F.T.B., en tant que référence.
ESSAYER une ébauche de plan ou du moins de succession avant de recoudre maladroitement les morceaux. La fin doit être ce que l'on connaît d'abord. La meilleure que je connaisse est l'éclatement et la dispersion. La diaspora.
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ONUFRIO ET VERA font connaissance lorsque ce dernier joue sur une scène et chante à la guitare. Facile à mettre en place. Onufrio doit être argentin et non chilien.
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Il vient chez elle où se trouve déjà Vanessa - Patch 13 ou 14 ans. Et déjà ça le tenterait bien de faire coup double à travers les générations. Penser à Patch adolescente, très idéaliste, sauvage, revêche.
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VERA s'aperçoit qu'à son retour d'une tournée parisienne (la faire plus avancée en grade qu'elle ne fut) (Onufrio l'accueille vertement parce que le voisinage l'a vue revenir à bord d'une somptueuse voiture conduite par Félix-Denis) sa fille Vanessa – Patch est en cloque, et le choc est terrible. Eviter le mélodrame narratif. Penser toutefois à la conduite innommable de Gondaut avec Patch avortée de frais.
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Saut dans le temps : Lydie-Camira-Nadine, fille de Vanessa-Patch et d'Onufrio, a désormais 17 ou 18 ans, avec déjà tout un passé de brimades. Onufrio est parti, idéalisé par toutes. Lydie me raconte ses brimades, parmi lesquelles l'abandon de Nadine par son père Félix. Cela ressemblera également aux boniments de Patch sur BCG prétendu violent et cocaïnomane. BCG serait F., penser aussi à Dodo d'Evry.
Et c'est dans ces structures familiales incestuelles que j'ai envie de m'immiscer, pour les démolir à mon profit. Ma femme serait Annie éternelle malade évanescente. Et je drague aux trois étages. D'ailleurs ces femmes occupent chacune un minuscule appartement par étage, la plus âgée en haut.
GVÊREET HANIM
Gvêréét Hanem, indienne. Sourire à la Gauguin. Son porte-clé est une tête de Ganesha, de faux argent. Sa sœur a épousé un Paki. Son amie est Jurassienne. Elle aime bien que son fils ait rompu avec son premier flirt, qui lui a fait savoir qu'elle ne devait pas parler à une Indienne ; depuis, ils se sont réconciliés. Moi aussi je suis raciste, mais je ne le manifeste pas dans mes actes. Sauf dans ma gêne avec Hamed l'ingénieur. Que je trouve répugnant de douceur. GH possède une fille blonde, qu'elle a eue d'un Normand ou d'un Percheron.
Il porte le prénom juif de Dan, passé de mode : nul ne sait plus que c'est un prénom juif. Je le vois rougeaud, rouquin, vulgaire et ventru. Je ne l'aime pas, car il est le mari de GH., qui le supporte depuis plus de vingt ans. Cocaïnomane intermittent. Il a succédé à Gondaut de la Sécurité Sociale. Gvêréétm'est présentée par mon meilleur ami d'antan, blond squelettique ; il mène campagne à Tranchez, pour la députation : cette ville, vous le savez, constitue l'horizon de mon âme. Le blond sur la toile se fait journellement incendier par un nommé “Dan”, de même prénom que l'autre. Cet autre Dan et Gvêréét en savent beaucoup plus qu'ils n'en laissent paraître ; je vous renvoie au « Blog National” - que le vent de la Dordogne les emporte et les envoie se faire foutre. Eux et leurs convictions ; il a connu Gvêréét, j'en suis convaincu, bibliquement parlant ; la seule répulsive évocation d'un membre court et râblé me dispense d'en dire davantage. Il s'est trouvé que Gvêréét, désireuse de s'affranchir de l'esclavage des garagistes, a voulu s'instuire en mécanique automobile, à l'instar des élites gouvernantes autoproclamées.
A 30 dollars le cours le tarif l'indispose, mais elle consent à ce sacrifice. Après accord téléphonique, l'ami blond me conduit par les raccourcis, me présente à Gvêréét, si bien qu'aux soins grossiers que l'on prend de tout cacher, j'ai deviné sans peine leur liaison passée toujours niée avec une pathétique persévérance : ainsi, dans le film « Z », Trintignant, juge d'instruction, fait-il répéter «bondir comme un tigre» à ses témoins, s'ébahissant ; les autres d'en rajouter, flattés de si bien décrire, se rengorgent, en rajoutent et miment, tandis que le magistrat, feignant l'admiration, découvre en jubilant que tous ces hauts gradés, couverts de galons et de serments solennels, répétent à l'envi le cliché, qui précisément démontre l'appris par cœur, au mot près : « comme un tigre »