Proullaud296

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Vers la fin

 Il était une fois un schizophrène. Il exerçait le doux métier de professeur et lassait chacun de ses nombrileries. Il voulait ne jamais quitter l'œuf. Ecrire sans effort, au fil de la plume. Et s'indignait qu'on vînt le lui reprocher. Comment écrire sans souffrir ? Comment oser dresser son flûtiau parmi les grands arrachés des puissants trombones ? Cependant ne va pas succomber au piège de la méthode. Noter successivement n'est pas l'unique salut. Libre à toi de penser qu'un peu de publicité, qu'un peu d'admiration habituelle, transformerait tes manuscrits en belles pages glacées dans quelque manuel de littérature : souviens-toi de la page sur Céline, parce qu'il faut bien décemment, parler de lui ; mais trois pages pour les « poèmes unanimistes » de Jules Romains, normalien, de l'Académie Française ; ainsi se retrouve-t-on étiqueté dans la vaste armoire à confitures de l'Histoire.

 

Survient soudain le Révolutionnaire, ignorant tout de Proust et de Gide, et qui te fusille pour tiédeur.

 

 

 

X

 

 

 

Parfum d'église - Orgue de HaendelPenchée.JPG

 

Chaque heure mûrit et se gâte. Le fiel du temps perdu. L'absence de souffrance se fait cruellement sentir. Le pain amer de la réflexion se révèle indispensable. Jamais pourtant le niveau de mon soc ne s'abaissera au-dessous de la croûte terrestre. Le soc fixe l'éphémère. L'ennui se déguise en rêve, la musique en pensée, comparaisons comme autant de doryphores, qui vont cheminant, comme, comme...

 

Laisse couler le fleuve des automobiles où tourne une sirène, le soleil baisse et va t'atteindre derrière la vitre. Une vieille ouvre son sac, objet vague, les humains fuient, reste, isolée, la moleskine.

 

30 10 2020

 

Dépayse-moi. Dans le temps et dans l'espace. Laisse couler devant moi le fleuve d'acier où surnage et tourne une sirène bleue. Verse-moi les rythmes et hache mon rêve, et le soleil qui baisse baisse derrière la vitre et va m'atteindre. Une vieille solitaire à sa table sphinx banal ouvre son sac répugnant, chairs supposées molles et moleskine empestée, comment deux êtres qui s'aiment peuvent-ils se retrouverr, petites ailes errantes, tonne, juke-box, mâche ta laine de verre. Ombres passantes ouvrant la porte dont les reflets sans me trouver me cherchent, la musique de joie tout étrangère, à travers des dix et quinze ans, à travers les crachouillis d'un transistor tout contre mon oreille.

 

Buffet de gare lieu d'avortements de rêves répugnants sitôt qu'approchés, peines d'autrui aux parfums d'asticots dans votre main, moment présent soleil verre acier musique -Suspendu aux projets d'autrui, ne suis-je pas coupable de devancer autrui, d'imposer à l'autre mes projets confus, (...)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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