Proullaud296

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der grüne Affe - Page 93

  • Les vieilles et la gravure

    Marciau roule la gravure et la pose à côté de son assiette. Jeanne grignote une croûte froide du bout de ses dents de cheval. La Naine se remet à ses mots croisés en se tamponnant le front. La fumée retombe en pendeloques aux angles du plafond. Vous avez la télé ici ? - Derrière vous." Le représentant se tourne.  "On n'a jamais envie de l'allumer. - Parle pour toi ! - Je la supporte dit Soupov." L'homme se lève et tourne le bouton. Je me demande ce que vous pouvez voir dans cette fumée. Un ronronnement très fort. Pas de son. À l'écran des boyaux rougeâtres entrelardés de gras – Emission Médicale – Gretel s'envoie une gorgée de rhum ; la Naine lui arrache la bouteille. "Changez de chaîne pour voir ?" - même image, ronronnement plus aigre Curieux ces traces de rouge dans le noir et blanc – l'appareil s'éteint de lui-même. Le représentant coupe le contact, se rassoit, bouffe une gaufre.
    ...S'il y a des disques, ou la radio. "Nous avons un disque. - Un requiem ? - A nos âges, vous êtes fou ? - Oui." Jeanne minaude : "Ce sont des extraits d'opéras. Léon Escalaïs, ténor, très rare - tourne-disque en panne. Marciau se dresse pour placer, finalement, la gravure, sur le manteau de la cheminée. L'homme gonfle les joues en soupirant. Dit que ça sent bon ici. D'habitude chez les vieux ça pue. Chante la pendule d'argent – qui ronronne au salon... – Je ne supporte pas les pendules coupe Soupov. Le Niçois passe la main sur son cou, répète c'est étouffant - vraiment étouffant. 
    DSCN0919.JPG- Nous avons une fenêtre, tout de même ! - Seulement on ne l'ouvre pas. - Trop froid dehors dit la Naine, et Gretel : C'est bien toi qui es venu ici tout seul ? - Moi je lis" dit Jeanne et Soupov "Je tricote", et la Naine "Je pense". C'est pas marrant dit le représentant. - Les mots croisés c'est bien, répond Marciau ; comme un  échiquier, en mieux : le labyrinthe, la conquête - tenez : combien de définitions pour – elle fixe l'homme à travers ses lunettes - "désir" ?
    - Il peut être inconstant, ferme, fugitif. Ardent.
    - Aveugle, dit Soupov.
    Jeanne : "Exclusif, excessif" - Impétueux, crie Gretel. Soupov propose "physique, refoulé". L'homme se prend au jeu : "Satisfait" - On  l'avive, dit Jeanne. Soupov précise qu'on le fouette, Marciau la Naine parle de le borner, de l'éteindre.
    "Il naît", reprend l'homme. Je veux le confort et la gloire déclame Jeanne. "Moi"

    Gretel darde ses yeux ivres. "Deux verticalement : "on s'essouffle à sa poursuite", sept lettres – orgasme évidemment ! - ça ne colle pas. Gr
    - Si, dit l'homme.
    La Soupov rit à grands coups d'asthme.
    - "Poisson gadidé" en sept lettres ?
    - "Bonheur" ?
    - Monsieur retarde d'une définition.
    - Je ne peux tout de même pas savoir par cœur... voulez-vous lâcher ça ? - lâchez ça tout de suite ou j'appelle la police ! Mesdames je vous prie ! Mesdames !
    - ...Rends-lui son Tome II tu vois bien qu'il va pleurer." Jeanne rend le volume. La Naine saute au feu, pivote en présentant son tisonnier : "Vous avez dit combien, pour les mensualités ? - Soixante francs halète l'homme - ...et caroncules myrtiformes ça y figure dans votre machin ? hymen, cul ? - ...les grands mots soupire Jeanne.
    - Evidemment dit l'homme : champ lexical médical, historique, physique...
    - C'est trop ! - ...comment, "trop" ? - ...les 60 francs.
    - Soupov, ne commence pas à marchander.
    -  ...Gretel, bouscule ton vieux : sous le traversin à droite...

  • Les nazis

    Plus loin, c'étaient les nazis. Vous n'avez pas connu cela. Notre professeur de philo nous disait qu'il fallait toujours discuter. Une voix s'était levée : « Et quand on est coincé entre deux soldats allemands, on esaye aussi de discuter ? - Je n'ai pas dit non plus qu'il fallait être con. » Ma chère, votre généralisation tombe à l'eau. Il en est de même pour tout raisonnement. Nous n'avons qu'un outil imparfait : ne le dénigrez pas pour autant. Echappons-nous vers le haut, pendant que les nazis nous courent aux talons dans l'escalator : saurons-nous courir galvanisé sur les toits ? Et si un nazi, lourdement armé, se révèle capable d'engager la poursuite là-haut ? Saurons-nous le bousculer par-derrière sans perdre  nous-mêmes l'équilibre ? Aurons-nous eu le temps de lui subtiliser une arme de poing, saurons-nous l'utiliser au lieu de ne pas même ôter le fameux « cran de sécurité » ? Le cliquetis, et le bon sens, ne mèneront-ils pas le regard vers le haut, d'où provient le bruit, d'où provenait la poussée ? Or la chance a voulu que parvenu sur le toit par une trappe qui toujours se trouve là dans les récits, débouchant à proximité d'une batterie de cheminées, nous nous soyons transformés en fumée : quel humour, cher Destin ! Et puis je suis redescendu. Les retrouvailles avec notre communauté furent fiévreuse. Un de mes coreligionnaires et comédien, Steinmetz (« le joaillier »!) se fit à demi-convaincre par mon récit, où je l'exhortais à recourir à ce moyen, moderne, magique, sophistiqué. Pourquoi donc étais-je revenu me faire piéger dans ce trou à rat où s'entassaient mes connaissances ?  Parce que mon récit est faux. Parce que je me suis échappé par d'autres moyens, dont je ne me souviens pas.
        Des SS ne se laisseraient pas berner si facilement. Ils vérifiaient tout minutieusement. Peut-être même avaient-ils usé de clémence en me replongeant précisément dans mon ghetto. Ils m'avaient reconduit revolver dans les reins jusqu'au bas des escalators. Et là, sous le dernier d'entre eux, dans l'éclat des chromes, j'avais bien vu qu'on fusillait à plein bras sous les néons. Les clients du supermarché passaient en détournant leurs yeux gris. Les exécuteurs, très jeunes, prenaient bien soin de ne pas éclabousser leurs uniformes flambant neufs. Et j'allais toujours : Schnell ! Los ! combien d'autres avant moi s'étaient-ils rués vers les derniers étages, sans concevoir le piège tendu sur le dernier palier.Couple dans les tons rouges.JPG
        Plus bas notre magasin présentait des escaliers très ordinaires, donnant par le côté sur des couloirs blancs. Derrière une de ces portes, elles aussi blanches, j'attendrais ma sentence. Les portes s'enfilaient à l'infini, mal détachées rue le mur, semblant se gonfler et se mutiplier gar gonflements organiques, l'une après l'autre. Mes gardes, avec humanité ! m'ouvrent alors à ma demande une de ces portes donnant sur des toilettes, ou plutôt un réduit, triangulaire, très obscur dans tout ce blanc, sans la moindre issue ni  fenêtre. Et moi, voyez jusqu'où descend l'esprit : j'imaginais (une fois de plus) qu'ils seraient imbéciles au point de m'oublier là, de ne plus savoir derrière quelle porte j'étais en train de pisser ; alors, profitant de ce qu'ils auraient le dos tourné, ou descendus sans y penser de quelques étages encore, je m'évaderais !
        Qui se représente exactement les ravages que peuvent exercer les bandes dessinées sur le cerveau d'un jeune juif imaginatif ? Mon appréhension n'y résiste pas : par terreur d'une telle angoisse, je me livre, ou je meurs. Certains peuvent penser qu'il suffisait de m'éveiller – c'est bien ce que je dis.

  • Noirs en tas


        Un jour ne plus exister. Ces feuilles à la décharge et disparues. Mais je ne lâcherai pas. Photo couleurs en une (Midi Libre). Légende : Olé ! , chaque lettre en bleu, puis blanc, rouge. Le point d'exclamation, rouge, figure seul, à l'endroit, à la française. La photo représente une pyramide de joueurs noirs en maillots blancs, s'étreignant de joie sur la pelouse après le but de Vieira contre l'Espagne. Photo sinistre parce qu'elle montre en perspective 6 crâne noirs entassés, plus ne face de blanc, plus, par-dessus le profil aux yeux clos de Zidane, fou de joie pour l'équipe. Il ne faut pas dire de mal des noirs. Il ne faut pas dire des noirs qu'ils sont noirs. Il ne faut pas ditre que les faciès des joueurs qui viennent de subir un intense effort est « simiesque ». « Le faciès de noir est simiesque » peut bous coûter une fortune en correctionnelle, même si vous ajoutez que le seul Européen du groupe présente une vraie tête de fou crétin.

    Chat et maîtresse.JPG


        C'est le rasage de tous ces crânes qui entretient tant de laideur. Tous rasés, luisants, pétrifiés, comme des choses, des rochers, comme des déportés décapités entassés là. C'est ignoble. Trois montrent leur gueule : Vieira, contre le sol, supportant 6 de ses camarades. Sa bouche est grande ouverte, peut-il seulement respirer ?  Ses yeux écarquillés, son front plissé. Le blanc, penché à gauche, le regard fou tourné à 45% vers le haut à droite, dont la main se reconnaît. Un autre noir, le front en avant, bas du visage ravalé en encorbellement par l'angle de vue. Celui-là semble joyeux, il est moins écrasé que les autres ; seul Zidane le prend à bras le corps de part et d'autre et semble le sodomiser, ce qui est absurde.
        Une autre face à demi invisible dans sa noirceur. Un autre profil de même. Tout cela forme un groupe aux expressions, aux positions très diverses. Mais au premier abord, c'es tun empilement de galets noirs, énormes, oblongs, chus d'un bloc obscur. A droite, le monstre hybride polycéphale se prolonge par deux postérieurs, des caleàons blancs très érotiques évitant les frictions de cuisses, des chaussures blanches sur des chaussettes de même dissimulant d'épaisses cnémides. Ce mollet surdimensionné se retrouve à gauche, en prolongement du corps de Vieira. J'ai asssité à ce huitième de finale. Je me suis mis dans le coin droit, sur un siège de café, la vitre dans mon dos.     L'écran était si haut que le spectateur qui s'assit devant moi ne me dérangeait pas. Il m'a demandé ensuite si j'étais espagnol : pas que je susse. Et de quelle région je venais : « Bordeaux ».  Il ne m'a pas cru, à cause de mes cheveux blonds et longs. Comme il comprenait difficilement « Verdun », où s'est formée ma famille, j'ai chanté Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine. Quand les joueurs ont entonné La Marseillaise, un grand beau s'est mis à gueuler de son tabouret, et j'ai braillé avec les autres mais en tendant le poing. Et j'ai suivi, en réagissant moi aussi, modestement, de mon côté. Au but d'égalisation, j'ai même fait trépigner devant moi une chaise vide, et on l'a remarqué. Nos joueurs se sont de mieux en mieux débrouillés. Mais je savais qu eje n'étais pas du village. A la mi-temps, je suis allé rejoindre ma femme qui n'a  pas voulu venir. Elle rêvait àplat ventre sur son lit, elle m'a dit “déjà”, suis reparti, transistor à l'oreille, diffusant Dieu sait quel classique. Je suis donc revenu m'asseoir à ma place, et je n'ai pas renouvelé mon Coca : excellent spectacle, pour deux euros !
        Deux à un, puis par Zidane trois à un, but d'une extrême finesse technique, après avoir évité deux tacles, puis poussé délicatement le ballon de l'extérieur du pied droit tout en finesse sous le cul du gardien qui tombait. Ensuite, tout le monde a sauté, dansé en s'étreignant, reprenant La Marseillaise, mais seulement à partir de contre nous de la tyrannie. J'ai remarqué la prononciation en nhiatus  [san(g) impur], et mon questionneur du début, petit brun volubile, m'a désigné pour signifier que je devais chanter : je le faisais, mais une octave plus bas, car tout le monde se la pétait dans les aiguës. Ce matin, je suis allé chercher le journal, j'ai croisé cet homme, et l'ai reconnu trop tard, parce que je me prenais le soleil pleine face.
        Il n'est pas facile de se faire des amis dans le midi.

  • Le cul hospitalier des vieilles

    Le Représentant ne désarme pas, cherche entre les quatre vieilles un lien, une onde, quelque chose  - ...entre nous deux complète Jeanne.     Gretel : Vous voulez qu'on parle de cul ? - Cuve et tais-toi dit Soupov (hautaine, tournée vers l'homme) nous parlerons de cul si Monsieur le désire. - A propos dit l'homme pas de visites ? - Comment, "à propos" ?s'indigne-t-elle.  Le représentant s'embarrasse, le gaufrier tourne et grince sur ses tringles dans un bruit d'armure, Jeanne mâche bouche ouverte et depuis quand vous connaissez-vous ? - Bien assez longtemps fait Soupov très morne. - C'est pour moi ça ? c'est moi qui t'emmerde ?" mais l'homme repère un long regard de biais coulis vers la Marciau qui s'est bien gardée de souffler mot.
        Il se frotte les mains pour ôter quelques grains de sucre. "En tout cas dit Jeanne c'est nous qui nous sommes connues les premières. - C'est nous qu'on s'est connues rectifie Marciau. "Pardon" intervient Soupov, j'ai connu Gretel avant toi. Petites annonces complète la Mulhousienne - Soupov précise :  "Pour aide ménagère" – Na ja ! soupire l'autre, et dans ce long soupir passent des kyrielles de serpillières et de seaux hygiéniques ; de gants sous les aisselles et le long des seins gras. Il faut avouer récite Jeanne que vous eussiez été tout ébaubis d'apercevoir notre future amie vêtue de satin noir et chapeautée, tricot en bataille, épiant les ébats des danseurs et seuses, battant de sa pantoufle le tempo d'un baïon. Quelle aventure cherchait-elle en ces lieux ?
    - Qu'est-ce que tu y foutais toi-même ?
    - But artistique.

    Aigle sur globe.JPG


    - La chasse aux vieux tableaux ?
    - J'observais, dit Jeanne, solennelle.
    - Qu'est-ce que j'avais de si observable ? dit Gretel.
    - Il émanait de cette femme un je ne sais quoi...
    - On le saura que t'as été gouine. Moi aussi, mais  che le crie pas sur les toits."
    Jeanne prend les autres à témoin : "Je n'ai jamais parlé de ça. Si je t'ai observée, c'est que tu correspondais exactement au type de petite vieille...
     - "Petite vieille ! petite vieille ! t'avais qu'à te regarder, eh, cadavre ! 
    - A soixante-douze ans on n'est pas vieux, dit la Soupov, conciliante, retournant ses gaufres.
    - Je me serais sentie flattée de servir de modèle.
    Gretel, 83 ans : "Et avant de passer, la Soupov, tu vas me les payer, ces trois derniers mois de soins ?
    Soupov, exorbitée : "Et les gaufres ? Et ton couvert à l'œil ? Et ta copine que tu as ramenée ? (sans laisser à Jeanne le temps de protester) – et la Marciau, là, est-ce que je lui ai demandé de s'installer ici ? oh, tu en sors, de tes mots croisés quand je te parle?
    - On peut toutes se tirer, si tu veux ! tu crèveras sur ton fauteuil ! - Je suis de trop, peut-être ? susurre le Représentant, extatique. La Soupov s'étouffe dans une quinte de toux : des chocs profonds et sourds en ondes mamellaires gélatineuses, tandis que la louche dégouline sur les plaques de fonte. Gretel en titubant la redresse elle se laisserait bien crever ! Marciau la Naine rassoit l'ivrogne et Soupov se rétablit seule en soufflant, l'œil égaré, puis reprend sa tâche sans mot dire.    

  • Discours d'adieu

    DISCOURS D'ADIEU    juin 2041



        Vous vous attendez au pire, vous avez tort, ce sera pire.
        Mesdames, mesdemoiselles, s'il en reste, Messieurs, s'il s'en trouve, et autres, Ladies et Gentlemen, Saadi ou Saayadati, Allah ou akbar ou zebbi rikiki, meine Samen und Spermen, Senoras y Senores, Monsieur le Pincipal, Monsieur le Principal Adjoint, Mon Colonel, Ma Sœur, mes pieds, gens du monde entier et d'ailleurs, faune invisible et lointaine, cher public, salut.
        Douze années dupont vous supportâtes avec une allégresse résignée mâtinée d'une espèce d'hilarité navrée les élutrouducubrations j'ose espérer parfois cathartiques de votre non moins perplexe observateur, acculés que vous fûtes en ces lieux chaleureux, dont les vastes baies remarquablement conçues vous permirent quelle que fût la saison de recuire vos rancœurs enmi les touffeurs d'un éternel hammam.
        Et cependant de mon trou lointain j'observais, je considérais ce ballet d'ombres platoniciennes et cavernicoles, ces reflets sur paroi de bulle formant mon seul et unique diorama social en ces dutrs déserts banlieusains, percevant l'un, pressentant l'autre par une phrase, un regard, un tic, placé placé par mon enchantement dans l'impossibilité volontaire Sigmund le sait d'effleurer la bulle éphémère.
        Heureux Théophile Gautier qui sut dans sa jeunesse s'enflammer pou tant de femmes successives, faisant tenir toute une vie d'amour en quelques semaines. Pour moi, il n'est pas une femme, il n'est pas un homme ici dont ej n'eusse voulu devenir l'amant ou l'ami, chiasme qui peut. Il n'est pas un trésor humain dont je n'eusse voulu un jour détenir la clef si bien que, les yeux, les yeux plus gros que l'âme et suivant mon penchant, je me vis contraint avec nostalgiques délices de prendre à chacun l'étincelle qu'il voulut m'accorder, et nul d'entre vous ne s'est dérobé à sa générosité.
        Mention spéciale à mes compagnes et pagnons d'hodierens festivités, pedantissime loquendo, à qui j'adresse mes congratulations à l'occasion primo d'une prise de voile que junon féconde - « Tu vus du jus ? - Non. » , deuxio d'une OPA sur le Marseille's football-club, enfin des repreneurs sérieux, troisio d'un rapprpochement Bouhumiano-charentonnais qui n'étonnera que les cloportoïde anti-sadiens. Merci aux Trois Grâces ici présentes et bintôt loin de nous – ce n'est plus de la transhumance, c'est de l'hécatombe. La première par délicat piston me procura les murs et le plafond où présentement j'habite encore ; l'autre m'apprit qu'on peut se faire secouer le caféier en tout bien tout honneur, la troisième enfin, last but not least, m'a enseigné dans la persévérance aux plaisirs de l'amitié entre un homme et une femme, si si, ça existe ; sans elles j'étais nu, sans elles je restais sur le seuil. Merci à ceux qui sont revenus subir le pot sur le revenu. Merci à l'administraiton que je n'hésiterai pas à qualifier de géniale en ce mqui me concerne s'il est vrai que « le génie est une longue patience ».
        Merci à tous d'avoir existé, d'exister à tout jamais dans l'exaltante mission que le Ministère nous confie auprès des masses turbinantes.
        Merci d'avance aux collègues de Lettres Classiques à qui est désormais dévolu le soin de révéler aux chastes oreilles de leurs élèves les historiques et ineffables mystères des frères Moilnœud, Crassus et Pompée.
        Et laissez-moi pour terminer lever mon verre à toutes les femmes de l'établissement que je n'ai pas eues, ce qui fait tout de même, sans vouloir me vanter, un sacré paquet, lekhaïm !

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  • Sujets sensibles (s'abstenir)

    La revue qui donne des leçons aux donneurs de leçons


    1069  Rien   n'  invite   tant  à s'approcher D'un autre que ce qui en sépare, et quelle plus infranchissable barrière que le silence ?

            Marcel Proust

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    A la recherche du temps perdu – Le côté de Guermantes p. 122 Pléiade

    Les sottises ci-après imprimées n'engagent que leur auteur. Vous êtes priés le cas échéant de vous en référer à lui-même, et de ne pas vous laisser aller à des comportements dénonciateurs de la plus basse espèce, merci.

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        Je l'ai pas lu je l'ai pas vu mais j'en ai entendu causer, comme disait Cavanna (et d'autres) sur Charlie Hebdo de 69 à 81; juste feuilleté, puis je l'ai reposé, parce qu'en effet, des assassinats, des tortures, et plus si affinités, nous en avons notre ration tous les jours et ça déborde par tous les trous.  Seulement, là n'est pas la question. Et ce que nous avons vu, le dernier samedi de février, c'est Laurent Ruquier, présentant La France Orange Mécanique d'un autre Laurent, Obertone, sur France2 : un petit homme tout rabougri, tout mal à l'aise, sapé comme un prof, mal coiffé, timide, honteux, mal accueilli, mais sachant émettre quelques points de vue d'une toute petite voix, terrorisé mais vaillant.
        Comme il va répétant, calmement, que la majorité des attaques, viols, viols et autres joyeusetés sont commis par des personnes non pas étrangères, mais issues de certains pays pour ne pas dire ethnies, appelées aussi dans l'ineffable novlangue de la bien-pensance "minorités visibles", forcément, ça n'a pas plu. Cependant, depuis un certain procès contre Zemmour, qui a essuyé les plâtres comme souvent, tout le monde reconnaît désormais que c'est vrai, que c'est un fait, quelles qu'en puissent être les causes, qui sont hors sujet face aux chiffres. Il est possible que cela change, mais ça n'en prend pas le chemin, à entendre les discours stupides sur les "atrocités" de la colonisation, le rétablissement de la paix entre tribus par exemple, en remontant jusqu'à la prise d'Alger tant qu'à faire (il était impossible de circuler en Méditerranée vu la piraterie exercée par des marchands d'esclaves, africains) - nous vous rappelons que les Anglais ont brûlé Jeanne d'Arc sur le rocher de Sainte-Hélène, et que les Boches nous ont fusillé je ne sais combien de résistants : allons-y pour la thèse de l'ennemi héréditaire, c'est vachement intelligent).