Proullaud296

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  • Jérôme

        Au milieu d'un fourré de doutes et d'interrogations, mon sort me mène au sein d'une méditation de Jérôme, futur saint. Elle concerne la meilleure façon de mener sa vie. Epinglons cette inconséquence de Cicéron, je crois, qui affirme ne pas se soucier des observations des autres sur son propre compte, "à moins qu'elles ne soient justifiées" : en effet, comment distinguer, et qui distinguera, les observations justifiées de celles qui ne le sont pas ? On y passe toute sa vie, à étudier précisément les réflexions des autres ! Nous dirions plutôt qu'il ne faudrait pas tenir compte de ces autres. Oui, mais s'ils se jettent à la traverse ? S'ils vous "taclent" ? La réponse n'est pas même simple chez Jérôme, lequel vante le monacat : il n'est rien de plus pénible de vivre dans une société restreinte et sans renouvellement perceptible.
        Non, il s'agirait pluôt de l'ermite, de l'anachorète, du "séparé. Encore se voit-on hanté par de certains dédoublements de nous, sous formes de démons hallucinatoires ou d'un phénomène cérébral qui se fait passer pour Dieu. Nous serions donc un carrefour d'influences rivales, un courant d'air. Cette conclusion sans appel et sans grande originalité une fois acquise, retournons-nous, retrouvons-nous, dans la Littérature, seul champ illimité à notre portée : ca    r la glose est inépuisable : à l'exemple des marins, entonnons un refrain joyeux en guise d'épilogue. La joie de vivre, en accord avec le modèle humain du Christ je suppose. Démerdez-vous, et soyez en accord avec vous-même, dédoublé en un Sauveur largement fantasmé.   
        Nous nous sommes trompés, tout est réductible, nul champ n'est sans limites. Ô désert que diaprent les fleurs du Christ ! Et c'est parti pour le délire litanique et l'exaltation à deux balles. Le désert, oui. Les fleurs du Christ, surtout des fleurs de sang, sous les épines, autrement, nous sombrerions dans la guimauve de calendrier des postes. Surtout ne rien prendre au sérieux, sous peine de tomber dans la paralysie tautologique : "Ce qui est, est". Ô solitude, où naissent ces pierres fameuses, desquelles – selon l'Apocalypse – se bâtit la cité du grand roi ! Les métaphores vont leur train. Les deux premiers mots exceptés, nous n'acceptons rien. Quant à la solitude, elle ne se peut concevoir, sous-entend Cicéron, que dans l'espoir d'une publication de ses écrits : dans le désert, mais bien en vue. Ô ermitage qui jouit de la familiarité divine ! Complétons Jérôme : cette familiarité avec le dédoublement se mérite, passés de nombreux écueils.

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        Il y faut une âme d'athlète, une lucidité sans faille, alternant avec l'extase. Et cette familiarité, que Dieu soit extérieur ou non, cette étincelle, cet éclair répété entre ces deux pôles de soi-même, consume sans devoir brûler, s'il est vrai que la conscience est le bien suprême. Alors, s'il est une conscience, elle ne pourra que se tourner vers un destinataire, et voilà pourquoi Dieu créa le monde et la conscience de l'homme, son extension à lui. Frère, que fais-tu dans le siècle, toi qui es plus grand que le monde ? Appel ici à la dignité, à la vanité aussi, à ce sursaut de crête de coq par lequel nous pensons nous élever au-dessus de notre charogne. Mais posé le Transcendant, nous en procédons, et notre orgueil n'est qu'humilité. L'absolu ne vaut rien. Il stérilise, anesthésie, endort. Tue. Bâillonne à tout le moins. Ne reste que le chant. Le bruit. Le Verbe. Boucle bouclée ? Jusqu'à quand un toit t'oppressera-t-il de son ombre ? Mais c'est qu'il y a de la véhémence là-dedans, un sacré mouvement, une bousculade !
        Ne saurons-nous sortir de ces morcellements, ne rendrons-nous pas justice à tant de conviction, à tant d'enthousiasme ? Én théos ! Il est vrai que Dieu résout tout, du moins ouvre tout, propose une clôture qui soit à la fois suprême ouverture, infinie diversité ! Sans chercher aussi loin, ne serons-nous pas sensibles à cet appel du large, appel au nomadisme de l'esprit, corps immobile mais âme cherchant Dieu dans son dédale ? Jusqu'à quand t'enfermera la fumeuse prison de tes cités ?  Mourons donc dans un bus déglingué, au fond de l'Alaska. Fuir ou rester ?  S'il le faut, part. Ma focale est coincée. Le monde relatif m'échappe. Crois-moi, il me semble contempler ici un jopur plus lumineux ! Je m'éveille face à l'aube, au bord de ma caverne.
        Bientôt le soleil torride me renverra dans mon abri. Pour l'instant je bâille comme un lion, avec le soleil dans l'œil. Libre, immobile, retiré, joint au monde par courrier, vagabond des espaces infinis de la prière et de l'adoration, revenant à moi-même assez souvent pour dissiper les craintes infondées de fusion, d'absorption... Je jouis d'avoir rejeté le fardeau de la chair et de m'envoler vers le ciel brillant et pur.  Adaptons : la chair serait notre télévision, nos écrans. Notre société de communication ? Non, puisque Jérôme écrit pour convaincre. La réalité subsisterait, mais plus pure, comme sous un cristal filtrant, la conscience du monde caché au-dessus de nous autres. Vivre en vibrante et constante alternance entre le Haut et le Bas.
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        Coucou, Jérôme, bonjour au lion, bonjour au crâne. T'as mal au cââne, visiblement, t'as mal au cââne. A présent il se débat, notre Jérôme, avec des visions bibliques, prises au pied de la lettre : Isaïe a vu le trône du Seigneur environné d'un couple de séraphin, de six ailes : deux pour couvrir le haut, deux pour couvrir le bas, deux enfin pour voler. Il disserte pour savoir comment il se fait que les séraphins soient à à la fois siégeant et volant. Qu'ils aient représenté le Fils et le Saint-Esprit, alors que d'autres ont vu le Fils Unique sur le trône. Il va falloir redescendre de notre ironie pour examiner ces symboles avec érudition. Parler du Christ, cuius domus sumus nos, dont  nous sommes la maison. “Il faudra donc ne pas nous souiller du péché”, dont le plus répugnant n'est-ce pas est la luxure. A chaque père sa spécialité : pour Augustin, c'est la culpabilité PARDON SEIGNEUR PARDON DE N'ETRE QU'UNE MERDE JE ME ROULE A VOS PIEDS SI ÇA NE PUE PAS TROP ; Jérôme, c'est le zizi : “Les trois commandements de l'Eglise sont PAS DE SEXE, PAS DE SEXE, et troisièmement PAS DE SEXE.” Eternellement il me faut surmonter cela. Il ne m'a pas été donné d'intelligence supérieure. Pourtant si : le pressentiment qu'enfermé dans un système clos, ce système devient littéralement, rigoureusement exact. La clôture de la pensée juive est emblématique de cette fascination : si l'on accepte la symbolique, la correspondance juive trait à trait de ce monde-ci et de l'autre ici bas même présente, rien ne permet d'en sortir, et tout se justifie au micron près dans une construction confortable et agrandissante.
        “Si toutefois jusqu'au bout nous gardons fermement le principe de sa substance”, principium substantiae eius. Latin d'Eglise, ordre des mots inversé. Citation de l'Epître aux Hébreux III. Ne peuvent avancer sans béquilles de chaque côté, afin de corroborer leurs dires, et que l'on se prosterne en les écoutant, devant Dieu, bien entendu, devant Dieu... Or plus Grand Corps Malade s'appuiera ostensiblement sur sa béquille, plus il en aura besoin : ça marche en sens inverse ; au lieu de te guérir, tu t'aggraves. Et l'exégèse de Paul mène aux langues de bois, qui fleurissent en chaire. Il faut expliquer les explications, comme un répétiteur de saint Thomas d'Aquin. Ce que je préfère aux sermons d'aujourd'hui, que l'on croirait écrit par un Michel Drucker.
        Et notre Jérôme de joindre référence à référence, Epître cette fois à Timothée. Il fait comme moi. Il se raccroche, faute de mieux en lui-même, aux textes saints, à l'Ecriture, puis il commente. Race de profs. Traducteur de la Bible, la Vulgate. Dispensateur de la bonne parole, par opposition avec l'hérésie. Accusé lui-même d'hérésie par les hérésiarques. “Dans la maison de Dieu, qui est l'Eglise”. Il y a, Sonia, ce que je pense avec le cœur, et ce que je dois faire et penser. A dire sans détours sa pensée, chacun se trouverait confronté aux ennemis en tout genre. Je ne veux pas passser ma vie entouré d'épées menaçantes. Au sein de l'hostilité de ma famille, sans compter ma femme à dompter.
        Donc je me fais aimer, j'opère des concessions, je prêche ce qu'il faut, je pense à l'extrême droite et je vote à gauche, voire à l'extrême gauche. Tu trouves cela bien curieux, et tu n'es pas la seule. Mes terminales de Belvès se demandaient aussi ce que je pensais vraiment. Et je répondais que je ne me sentais pas le droit de les désespérer. Dans ma fonction de professeur. Moi non plus je ne crois à rien, mais vous êtes vous -mêmes, adolescents, suffisamment pénétrés de nihil pour que je me dispense d'y ajouter mon nihil personnel. Et combien je m'en félicite, n'est-ce pas... Retournons donc au saint texte : Sequitur (Suite) “Et les Séraphins étaient debout autour de lui ; six ailes à l'un et six ailes à l'autre”. Et l'on y croyait. Pourquoi le Seigneur en effet n'eût-il pas envoyé ses visions ? Car si tu crois, tout devient possible, logique, évident, digne d'être rapporté, voire d'être aux autres imposé. Rien de plus terrible que la logique. “Tout change, et il n'y a que des opinions”.
        Autre écueil : l'évaporation du cerveau. Pétrification, sublimation : Eros, Antéros. Ordre et Désordre. Nous revenons toujours buter à cette aporie. Demeure l'action : il fit ceci, et fit cela, trame de tous les romans et récits. Puis à bien voir les hommes dans les rues, ou sur les journaux, mon Dieu, ce sont bien toujours les mêmes mille actions qui s'enchaînent autour de leurs axes toujours les mêmes. En mathématiques, il me fallait toujours en revenir au axiomes, aux théorèmes déjà depuis longtemps démontrés : le moyen de poursuivre une démonstration, lorsqu'il fallait toujours étayer les béquilles ? Le texte, le texte : “De deux ailes ils voilaient la face, de deux les pieds, de deux ils volaient, et duobus uolabant. On se voile la face devant Dieu, par respect, pour ne pas non plus être brûlé.
        J'ai oublié le sens de seraphim. Les voici donc en libellules. “Et ils criaient l'un à l'autre et disaient : saint, saint, saint le Seigneur Sabaoth, la terre entière est pleine de sa gloire” - “des armées”, sabaoth, “des armées”, Messieurs de Vatican II, armées d'anges et de dominations. Le ciel est un plafond d'Opéra, bourré d'anges bouffis et fessus, dans une avalanche de bleu et rose, sans une fissure de vide, roulant sur les nuages gras et ramenant leurs pans de voiles sur leurs grassouillettes anatomies de nourrissons géants. Bien préférables sont les libellules de Jérôme. Qui se crient dans la gueule sanctus sanctus sanctus, “et paix  sur la terre aux hommes de bonne volonté”, ce qui ne signifie pas que les autres sont dans la guerre et l'affliction. Se répéter comme en classe, le public se renouvelant chaque année. A présent s'approfondir, les classes ayant disparu. Je ne suis plus que devant moi, devant Dieu, qui est mon jugement. Mais alors : voir plus haut, impasse, aporie, sans étapes intermédiaires.  “Il n'y a pas de Purgatoire”. “Nous voulons savoir ce que sont les Séraphins debout autour de Dieu, ce que sont les six ailes de chacun et le total de douze” - m'sieu ! m'sieu ! Les apôtres ! Quomodo duabus uelent faciem et duabus pedes - “comment de deux ils voilent le visage”, etc... Jérôme professe, conte, répète...
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        Etrange explication en vérité d'estimer que les séraphins (de genre neutre) voilent la face de Dieu, et ses pieds, et non pas les leurs propres ; ce qui nous renvoie à notre ignorance de l'extrême passé , et de l'extrême avenir : qu'advenait-il avant le monde, qu'adviendra-t-il après le monde ? Il faudrait donc que le temps soit une dimension physique ? Et nous autres, humains, n'aurions pour voler de nos propres ailes que les deux ailes du milieu, suffisantes pour notre territoire de connaissance. Non moins étrange l'interprétation des ailes voilant la face de Séleucus, roi aveuglé, conduit en captivité à Babylone, la paire inférieure voilant les pieds parce que les derniers rois ont été enchaînés dans leurs captivités successives.  L'exégèse aurait beaucoup à voir avec l'explication de textes, tout débouchant sur tout, et l'association d'idées, tout mot se situant au carrefour infini des possibles. Ce qui rend si hasardeux toute exégèse. Puissance et faiblesse du Verbum. « Mais moi, dont les yeux ont des ragards de convoitise, dont la main m'est cause de scandale, moi qui pèche par les pieds, par toutes les parties de mes membres » - il est temps de considérer ces évidences non plus comme d'intolérables humiliations de la glorieuse nature humaine, mais comme d'autres incontestables évidences : nous sommes impurs par réalisation, par rapport à ce néant qu'est Dieu.

  • La femme d'à côté

    Alors comme ça c'est toi la femme d'à côté. Avec tes airs triomphants; parce que tu es certaine de te faire aimer, avec tes yeux de braise et ton air de cours après moi que je t'attrape. Parce que c'est con, les hommes, un sourire, emballé c'est pesé. Par le bout du nez - enfin le nez... Vous n'avez qu'à vous baisser - oh pardon... Nous les hommes, quand on est seuls, on le reste. Vous n'en avez rien à foutre des hommes.Rien à redire, d'ailleurs ; sauf quand vous vous mêlez de nous faire la morale - c'est la meilleure. Femmes  d'à côté, d'un autre monde. Le monde des femmes. Celui de la faiblesse. Tu parles. Les hommes, ça le fait mal. Ça viole, ça tue, ça étripe, ça dépèce. Faut voir le costume qu'on nous taille dans les médias. On en a pour trois âges de glace. Une joggeuse par-ci, une petite fille par là. Sans compter les guerres. Qui est-ce qui fait les guerres ? Gagné, les hommes. Odieux on vous dit. Ou ridicules : ça souffle comme un bœuf enfin un taureau (impuissant, ou violeur ; vous, vous n'avez rien demandé). L'homme d'à côté, il bat sa femme. Une femme sur dix ! Vous vous rendez compte ! Vous croisez des femmes dans la rue : une, deux, trois,... dix : une femme battue. - 3 femmes par jour meurent sous les coups de leur compagnon - combien d'enfants, sous les coups de leur mère ? Plus encore. C'est pourquoi, ô femme d'à côté,inciter les hommes à pisser assis, par voie d'affiches dans le métro ça c'est du sérieux – mais quand on pend des filles de seize ans pour "mauvaise conduite", attention, faut pas stigmatiser, silence radio. Bien sûr, salaire égal, droit de vote, liberté de tout. Mais de là à se faire poursuivre pour harcèlement, pour attouchements, et dès qu'on rate sa baise, pour viol - c'est un peu fort tout de même. "'Il faut aller vers l'autre" Bonjour madame. Ah pardon vous êtes lesbienne – logique – suis-je bête – moi aussi j'aime les femmes – bon ça va je n'insiste pas – que de dégâts juste avec ce truc qui pendouille j'arrête parce que je vais dire des conneries.
        Alors que j'ai toujours adoré les femmes, celles d'à côté (forcément, les autres on ne les voit pas). Nous perdons notre ignoble domination n'est-ce pas, je ne me suis jamais autant aperçu que j'étais un saligaud qu'en regardant les journaux et la télé. Alors maintenant la femme est libérée, flic elle tire mieux que les mecs – mais qui est-ce que je vais protéger, moi ? Qu'est-ce que je vais bien pouvoir lui apporter ? Attirante, sexy ? - revêche, rébarbative. Et l'amour dans tout ça ? (j'oubliais : pas de prostituées, ils ne pensent qu'à ça ma parole) – il faut avoir confiance. Ça ne se décrète pas comme ça, la confiance. C'est une longue approche. La femme d'à côté a tout son temps. Les hommes vous savez c'est dégueulasse : ça a besoin de  ça avec une femme en vrai.Alors la femme d'à côté, eh bien on la met de côté. Elle est libre. Elle est seule.  Où est le problème ?

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  • Enfer et limbes

    ...Comment peut-il se faire qu'un Dieu infiniment bon, infiniment cruel, ait pu laisser subsister, non loin de Guantanamo (j'plaisante !), un endroit matériel où les âmes, mêmes celles des Anglais, ne cessent de hurler avec "le feu partout, le feu dessus, le feu dessous, le feu à droite, le feu à gauche, le feu devant, le feu derrière" – et Dieu sait comment les séminaristes montherlantistes pouvaient bien interpréter cette pantalonnade – l'auteur s'empresse d'ajouter que les paroles exaltées du prédicateur jésuite suscitaient sous cape de sacrilèges ricanements). Mais ces flammes n'ont jamais pu se définir de façon éclairée,  humaine, logique :
    Les théologiens s'accordent aujour'hui à conférer à ces flammes une valeur métaphorique, symbolisant les sentiments d'abandon, de soliltude totale, de désespori et d'abandon par dieu: la Déréliction. Ces âmes se desespèrent d'avoir été elles-mêmes pleinement responsables de cet ^te mise à l'écart définitive et infinie de l'Esprit d'Amour :
        Et s'il faut, pour sauver de l'Absence éternelle
        Les âmes des damnés s'affolant de l'Absence,
        Abandonner mon âme à l'Absence éternelle,
        Que mon ême s'en aille en l'absence éternelle.
        L'enfer est l'ultime aliénation, le vide à soi-même, ce "qui suis-je" voire ce "suis-je" pour lequel fut interné Nicolas Bouvier, dont la recherche de l'autre à tout prix au cœur de ses voyages l'avait privé du sentiment de soi-même, car on ne cherche les autres que pour se trouver...  
         D'après les termes mêmes du Credo, le Christ "est descendu aux enfers" : il conffirme ainsi aux saintes âmes n'ayant pas connu la Rédemption qu'elles seront sauvées, au jour du Jugement Dernier ; finalement, tout le  monde sera sauvé, depuis Adam, qui signifie "l'Homme", jusqu'à Noé, dont tous les cotemporains futent noyés, jusqu'aux immenses sages antiques, Platon, Sénèque, Plotin : ils ne ne sauraient avoir été voué à la souffrance juste en raison de leur ignorance. On ne parle plus d'enfer, dans notre religion d'à présent. Il ne faudrait plus parler d'enfer, maid il faut faire croire que Dieu n'est qu'Amour, "c'est que du bonheur" et autres fadaises, alors qu'il est aussi Justice et Equilibre.
        Mais cette imagination, cette représentation, cet article de dogme, relayés de siècle en siècle peuvent-ils ainsi s'être évanouis, peut-on les rayer d'un trait de plume ou d'un compte rendu de concile, alors qu'elle a visiblement dirigée, maintenu sous sa férule, voire structuré des peuples entiers, femmes terrorisées, pères de famille se battant la coulpe, mea culpa, mea maxima culpa ? Ces flammes ou ces glaces, ces fers rouges et ces tenailles, ont hanté l'imagination de millions de nos ancêtres, ont servi d'instruments de domination, instruments d'un clergé indigne amateur de pouvoir lâchement extorqué. Or, nous rappelle Luz Amparo Cuevas, à qui la sainte Vierge apparut, "l'enfer existe. Nous voudrions tous qu’il n’existe pas, mais il existe bel et bien, tout comme le Ciel existe." Et chacun sait que la plus grande ruse du Diable est de faire croire qu'il n'existe pas.
        Mais, "si [l'enfer] était vide ?" Peut-être venons-nous juste de laisser derrière nous les  siècles les plus cruels de la superstition théologique, et ne sommes-nous qu'au tout début de notre interminable ascension vers la nature de Dieu... Nous pourrions toujours espérer que l'enfer soit vide... Mais cela contredit l'Evangile : « Luttez pour entrer par la porte étroite, car beaucoup, je vous le dis, chercheront à entrer et ne pourront pas. » (Luc 13, 23-24) A moins de mettre en doute les paroles du Christ – donc le christianisme lui-même : prétendre qu'à la fin des temps Dieu et le Diable se réconcilieront est une hérésie. Nous conclurons provisoirement par cet aphorisme peut-être d'Ambrose Bierce : "Si Dieu et le Diable existent, ils doivent bien se frotter les mains ensemble"...
    En Madrid,
    Seis meses de invierno
    Seis meses de infierno.

  • Mouloud

    (« MOULOUD ») (naissance du Prophète)

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    DATE
         Pas plus que pour le Christ, nous ne possédons de traces précises de la date de naissance de Mahomet. Il serait venu au monde le lundi 12 du troisième mois, Rabia al Awal, en 570, « année de l'éléphant ». Cette naissance n'est pas célébrée (sauf sans doute, jusqu'à l'avènement du vizir   Al-Malik al-Afdhal, ainsi que les anniversaires d'Ali et de Fatima (1095), dans  la dynastie fatimide), car elle ne serait pas conforme à l'enseignement du Coran.

    RESTRICTIONS 
         Il existe, disent certains religieux, deux catégories d'innovations : les nuisibles, et les tolérables. En 1207, au VIIe siècle de l'Hégire, le roi Irbil exprima le souhait que l'on se réjouît publiquement pour cette noble naissance.  Il n'y aurait donc pas à blâmer cette innovation, digne d'être nommée une bonne tradition (sounna haçanah). En Arabie séoudite, cette célébration n'est pas interdite par le ministère des affaires religieuses. Ce sont les salafistes qui mettent en relief l'interdiction formelle de célébrer ce jour-là : « Le Prophète a dit : « Ne me louez pas comme les chrétiens ont loué le fils de Marie. Je ne suis qu'un serviteur et dites plutôt « serviteur et messager de Dieu » ; ils assimileraient donc la célébration de l'anniversaire de Mahomet à une manifestation d'idolâtrie – ce à quoi se livreraient les chrétiens le jour de Noël. Cette fête, non plus que le Jour de l'an ou le carnaval, ne présente évidemment aucun caractère sacré pour le musulman.
         Rappelons que la stricte obédience islamique admettrait seulement deux fêtes : l'Aïd el Adha (Fête du sacrifice) et l'AId el Fitr (Fête de rupture du jeûne). Le Prophète n'a jamais fêté son anniversaire, non plus que ses compagnons. Tout musulman est tenu de suivre ce que le Prophète et ses compagnons faisaient, sans innover, ainsi le jeûne du ramadan et le sacrifice du mouton. Il est inutile, comme le suggère le démon (ce que disent les salafistes) de gaspiller son temps et son argent à de telles occasion : tous deux seraient mieux employés à faire l'aumône et à prier. « Les dépensiers sont les frères des diables et le Diable est vis-à-vis de son Seigneur un très grand négateur » (Allah Taâla, sur le verset 27/17). Que dire alors de ceux qui adressent des prières au Prophète en lui demandant d'exaucer tel ou tel vœu, comme le feraient les chrétiens avec leurs saints, ou bien pensent que Dieu créa le monde pour Mahomet. Mais d'autres musulmans ont RELIGIEUSES MUSULMANES                    119
    AL MAWLID (« MOULOUD »)



    rétorqué :  « Comment les «Salafi» peuvent-ils déclarer quelque chose de haram (interdit) alors que le plus strict de leurs savants, Ibn Taymiyya, permit de célébrer sous certaines conditions, et que ibn al-Jawzi et ibn Kathir encouragèrent chacun en rédigeant un livret intitulé Mawlid et composé de poèmes et de passages tirés de leur sira ? » Cette fête, en marge de la pratique religieuse, relèverait donc de la tradition populaire.

    COUTUMES
        Or, les mêmes coutumes se retrouvent pour cette fête : sacrifices de chameaux, de vaches, de moutons, festivités, cadeaux, consommation de pâtisseries et de confiseries – les petits enfants arborent leurs plus beaux costumes. En Algérie, grand repas à la tombée de la nuit, fusées, pétards.  Offrandes d'aumônes aussi bien sûr. En 2007, le sultan  Mohammed VI accorda sa grâce  à 710 personnes. Des soirées de danse et de poésie célèbrent la vie du Prophète et divers aspects de la vie religieuse musulmane. A Salé, en face de Rabat, se tient la veille une grande procession des cierges, et plusieurs soirées musicales sont organisées.  A Meknès, les Aïssaoua se rendent en pèlerinage sur la tombe de Cheïkh El Kamel, El Hadi Ben Aïssa,  « saint de la délivrance ».  Au Sénégal, c'est le Gamu, nom du mois de Muharram en ouolof : on ne travaille pas ce jour-là. Cette fête est célébrée d'un bout à l'autre du monde musulman, de l'Egypte à Singapour, en public aussi bien qu'en privé.
        Ni le jour de l'Hégire, ni celui du Voyage et de l'Ascension nocturne (voir infra)  ne sont cependant fêtés dans le cadre d'un rituel.

  • Cimetière et retour

    Du 4 rue du Poujeau jusqu'à
     rue Blanqui au Bouscat


    Prendre Rue Poujeau 0 m 0 min

    Feu.JPG

    2. Fin de zone piétonne : Continuer avec votre véhicule et continuer sur 113 m 0 m 0 min
    3. Prendre à gauche Rue Lavoisier et continuer sur 136 m 113 m 0 min
    4. Prendre à gauche Rue Stéhélin et continuer sur 14 m 249 m 1 min
    5. Prendre à droite Rue Dutour et continuer sur 107 m 263 m 1 min
    6. Prendre à gauche Rue Cérey et continuer sur 227 m 370 m 2 min
    7. Prendre à droite Rue Masson et continuer sur 309 m 597 m 3 min
    8. Prendre à gauche Avenue Saint-Amand et continuer sur 68 m 906 m 4 min
    9. Continuer tout droit Avenue de Verdun et continuer sur 286 m 974 m 5 min
    10. Prendre à droite Avenue de Strasbourg et continuer sur 96 m 1,3 km 6 min
    11. Prendre à gauche Rue Lamolinerie et continuer sur 144 m 1,4 km 7 min
    12. Continuer tout droit Rue Coiffard et continuer sur 178 m 1,5 km 8 min
    Le Bouscat
    13. Prendre à droite Avenue d'Eysines et continuer sur 101 m 1,7 km 8 min
    14. Prendre à gauche Rue Faidherbe et continuer sur 146 m 1,8 km 9 min
    15. Prendre à gauche Rue Roger Salengro et continuer sur 70 m 1,9 km 9 min
    16. Prendre à droite Avenue Léo Lagrange et continuer sur 170 m 2,0 km 10 min
    17. Prendre à gauche Rue Lamartine et continuer sur 195 m 2,2 km 10 min
    18. Au rond-point, prendre à droite Avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny et continuer sur 94 m 2,4 km 11 min
    19. Au rond-point, continuer tout droit Avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny et continuer sur 123 m 2,5 km 11 min
    20. Continuer tout droit Rue Paul Bert et continuer sur 280 m 2,6 km 12 min
    21. Au rond-point, continuer tout droit Avenue Léon Blum et continuer sur 54 m 2,9 km 13 min
    22. Au rond-point, continuer tout droit Rue Coudol et continuer sur 410 m 2,9 km 14 min
    23. Prendre à droite Avenue de Tivoli et continuer sur 76 m 3,3 km 16 min
    24. Zone piétonne : Stationner votre véhicule et continuer à pied 3,4 km 16 min
    25. Prendre à gauche Rue Blanqui et continuer sur 56 m


    4 Avenue Victoria 33700 MERIGNAC / CIMETIERE DU BOUSCAT 2 Rue Blanqui




    - environ 12 minutes
     
        1.    Prendre la direction estsur Avenue Victoriavers Rue Bel air    57 m      
        2.    Tourner à la 1re à gaucheet continuer sur Rue Bel air    0,2 km      
        3.    Tourner à la 1re à droiteet continuer sur Avenue Léon Blum    0,3 km      
        4.    Continuer sur Rue de Capeyron    94 m      
        5.    Prendre à gauchesur Rue Périnot    0,6 km      
        6.    Rue Périnottourne légèrement à gaucheet devient Rue Lagraveyre    0,3 km      
        7.    Prendre à droitesur Avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny    1,2 km      
        8.    Prendre à gauchesur Avenue de Verdun    0,6 km      
        9.    Au rond-point, continuer tout droit sur Rue de Caudéran    0,3 km      
        10.    Prendre à droitesur Rue Constant    0,2 km      
        11.    Continuer sur Avenue Marius Marchandou    0,2 km      
        12.    Au rond-point, continuer tout droit sur Avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny    0,1 km      
        13.    Tourner à gauchepour rester sur Avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny    27 m      
        14.    Tourner légèrement à droitepour continuer sur Avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny    91 m      
        15.    Continuer sur Rue Paul Bert    0,3 km      
        16.    Au rond-point, continuer tout droit sur Avenue Léon Blum    51 m      
        17.    Au rond-point, continuer tout droit sur Rue Coudol    0,2 km      
        18.    Prendre à droitesur Rue Bertrand Hauret    0,2 km      
        19.    Au rond-point, prendre la 3esortie sur Cours Louis Blanc    0,2 km      
        20.    Au rond-point, prendre la 3esortie sur Avenue de Tivoli    0,1 km      
        21.    Prendre à droite sur Rue de Verdun    0,4 km      
        22.    Prendre à gauche sur Rue Blanqui    0,2 km     



    CIMETIERE DU BOUSCAT 2 Rue Blanqui / 4 Avenue Victoria 33700 MERIGNAC

    6,3 km - environ 12 minutes
     
        1.    Prendre la direction ouestsur Rue Blanquivers Avenue de Tivoli    31 m      
        2.    Prendre à gauchesur Avenue de Tivoli    0,2 km      
        3.    Au rond-point, prendre la 2esortie et continuer sur Avenue de Tivoli    0,8 km      
        4.    Prendre à droitesur Boulevard Pierre 1er    0,4 km      
        5.    Continuer sur Boulevard Président Wilson    0,1 km      
        6.    Continuer sur Boulevard du Président Wilson    0,9 km      
        7.    Prendre à droitesur Rue Pasteur    0,9 km      
        8.    Au rond-point, prendre la 1resortie et continuer sur Rue Pasteur    1,9 km      
        9.    Continuer sur Rue Louis Pasteur    0,1 km      
        10.    Continuer sur Avenue de Montesquieu    0,5 km      
        11.    Prendre à droitesur Rue du Jard    45 m      
        12.    Tourner à la 1re à droiteet rester sur Rue du Jard
    Traverser le rond-point    0,3 km      
        13.    Prendre à droitesur Avenue Victoria    22 m     

  • L'Ingénu

        Il me faudra donc encore déposer mes excréments au pied  des grands textes, comme si bien l'exprime le Huron du conte. Mais ce n'est pas pour démolir Jean Racine, ou Fénelon : c'est pour développer Voltaire. On le revend ces temps-ci, pour cause d'attentats. L'Ingénu, étymologiquement, c'est «l'homme libre ». Dans le conte précité, c'est le Candide, celui qui s'instruit par la simple nature de son esprit délié. Le voici sorti de prison, par le sacrifice de Mlle de St-Yves, qu'il ne conçoit pas : il faut, dit-il en substance, que le pouvoir de la beauté soit bien grand à la cour. Mais elle s'est donnée avec horreur afin d'obtenir ce double élargissement, si l'on peut me permettre. Il est triple même, car le père Gordon, janséniste, et professeur du jeune prisonnier, s'est vu lui aussi grâcié.
        Cela n'est pas sans annoncer le Comte de Monte-Cristo et l'abbé Faria ; mais ce dernier fournit un trésor, et c'est, ici, le Huron qui offre à son compagnon de geôle un cadeau plus précieux : la liberté de penser. Et c'est ainsi que, par miracle, un Huron convertit un janséniste. Et chacun raconte ses aventures à table, au milieu d'une famille attendrie, tandis que la belle St.Yves ne sait plus où se mettre. « Hélas ! dit Gordon, il y a peut-être plus de cinq cents personnes vertueuses qui sont à présent dans les mêmes fers que mademoiselle de St. Yves a brisés ». Faudra-t-elle coucher cinq cents fois ? Nœud sartrien (Les mains sales), nœud cornélien – nœud de Lorenzaccio ! « Comparez les trois situations, vous avez quatre heures ».
        Nous n'avons pas trouvé d'exemple pour Corneille et n'employons le dérivé qu'à titre général. Nous avons fort apprécié l'appréciation de l'Ingénu, au passage, concernant Rodogune,qui laisse en effet les yeux secs. Ces enfermements sont bien propices aux confessions littéraires, et Voltaire s'y livre. À l'écoute de ces maux bastillaires, la belle St. Yves doit croupir dans sa honte, et nous autres, sottement, nous attendons : confessera-t-elle ce moyen de délivrance qu'elle a utilisé ? « ...leurs malheurs sont inconnus », poursuit le brave ecclésiastique. « On trouve assez de mains qui frappent sur la foule des malheureux, et rarement une secourable. » Belles paroles. Nous étions au temps de Louis XIV, et la Bastille fonctionnait à fond. « Cette réflexion si vraie augmentait sa sensibilité et sa reconnaissance : tout redoublait le triomphe de la  belle St. Yves ; on admirait la grandeur et la fermeté de son âme. » A sa plus grande confusion bien entendu.
      

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      Il semblera bien étonnant au misérable cacographe que je suis de voir l'auteur considérer que les mots augmentent la sensibilité de celui qui les prononce, par un effet de renforcement mutuel. Mais la chose n'est point fausse, et Voltaire le savait. Bien ingénue en vérité toute cette assemblée bretonne. « L'admiration était mêlée de ce respect qu'on sent malgré soi pour une personne qu'on croit avoir du crédit à la cour ». Bien plus que pour la bonne action. Voyez la belle perfidie. Honneur, pouvoir et vertu : ces trois choses ne devraient-elles pas marcher de conserve ? « Mais l'abbé de St. Yves disait quelquefois : « Comment ma sœur a-t-elle pu faire pour obtenir si tôt ce crédit ? »
        « On allait se mettre à table de très bonne heure. » L'expression « se mettre à table » avait-elle déjà ce sens à l'époque de Voltaire ? Les soupçons ne viennent que peu à peu. Mais bien des femmes aussi délivrèrent des prisonnniers pendant la Seconde Guerre modiale. Ou alors, très peu. La question tout de même se sera posée. « Il n'y a qu'à », disent les hommes, qui ne sont pas des femmes. « Voilà que la bonne amie de Versailles arrive, sans rien savoir de ce qui s'était passé ; elle était en carrosse à six chevaux, et on voit bien à qui appartenait l'équipage ». C'est elle apparemment qui a conseillé la jeune St. Yves. Nul doute qu'elle ne fasse commerce de ses charmes, non pas par putinerie, mais par ces seuls moyens laissés aux femmes trop souvent pour se soutenir en société.
        Il n'est pas sûr qu'elles se soient bien délivrées de ces servitudes. La nature ici et l'atavisme s'entremêlent de trop près. La femme est plus petite et plus faible que l'homme, il en est ainsi dans notre espèce. Leur égalité tient encore dans leur parure, et le respect que leur fierté peut inspirer. Je dis ma foi de bien exactes sottises. « Elle entre avec l'air imposant d'une personne de cour qui a de grandes affaires, salue très légèrement la compagnie, et tirant la belle St. Yves à l'écart : « Pourquoi vous faire tant attendre ? » - à la cour sans doute ? Où l'on obtient tant avec son cul ? Brave mère maquerelle ! Ô cruels tourments de la pureté ! « Suivez-moi : voilà vos diamants que vous aviez oubliés. » Elle ne put dire ces paroles si bas que l'Ingénu ne les entendît : il vit les diamants ; le frère fut interdit ; l'oncle et la tante n'éprouvèrent qu'une surprise de bonnes gens qui n'avaient jamais vu une telle magnificence ».
        Voltaire bavarde. Il y prend plaisir. Il n'omet rien de ce qui rend le conte bien vivant. Il n'y  a qu'en « Basse-Bretagne » qu'on croie ainsi en la vertu. L'Ingénu fera scandale, sur le dos de l'entremetteuse, la scène sera terrible, avec évanouissements et maints éclats de voix indignés. Puis tout se terminera bien – à moins que le Huron, écœuré, ne s'en retourne en Huronie, avec ou sans sa promise. « Le jeune homme, qui s'était formé par un an de réflexions, en fit malgré lui, et parut troublé un moment ». Ma foi, voici de la prose bien tournée, mon Excrétion n'y trouve rien à redire non plus qu'à dire, le Huron se forme par la tête, la fille par le cul, « son amante s'en aperçut ; une pâleur mortelle » - toujours mortelle, la pâleur - « se répandit sur son beau visage » mais il faut bien que le cliché soutienne l'expression, toujours parodique, « un frisson la saisit, elle se soutenait à peine. « Ah ! madame, dit-elle à la fatale amie, vous m'avez perdue ! vous me donnez la mort ! » - ô perte inestimable d'une telle langue, théâtralité du propos, du sujet, des jeux de scène : la sensibilité n'est pas loin : « Ces paroles percèrent le cœur de l'Ingénu ; mais il avait déjà appris à se posséder ; il ne les releva point, de peur d'inquiéter sa maîtresse devant son frère ; mais il pâlit comme elle. »