Proullaud296

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  • Matrice

     

    52 02 25

     

    A. Je suis prisonnier, on m'emmène dehors en promenade. Je m'enfuis vers l'intérieur, profitant d'un moment d'inattention de la bonne sœur petite et boulotte qui me sert de gardienne. Des doubles portes s'ouvrent, il s'agit d'un appartement bourgeois ordinaire à l'ancienne. Ma course est comme ralentie, mais je me dis que la bonne sœur sera également ralentie. A un moment donné, les doubles portes ne s'ouvrent plus. Forte angoisse.

     

    B. Chez nous, au sommet d'un bâtiment. Annie ramène une consœur spécialisée dans l'artisanat. Je suis tout fier qu'un Courrier des Lecteurs de Télérama mentionne et cite mon Singe Vert : une phrase emphatique sur ma lutte pour plus de justice. Le lecteur conclut : “On verra bien”. Un autre journal me mentionne également. Seulement les deux femmes sont plutôt pressées de faire le repas avec des provisions d'été qu'elles ont rapportées. L'autre dit son prénom, je me plonge dans une revue d'artisanat, sans aider. Les articles que je mentionne ensuite à table sont accueillis avec une indifférence polie. Là encore, angoisse.

     

     

     

    52 03 03

     

    (...) grâce à la voiture de son frère (j'apprends ainsi son existence). Elle est un peu plus jeune (80 au lieu de 90) et les os de son visage se marquent plus (il s'agit de Mme N.). Je réponds que je préfère utiliser ma voiture, pour être plus libre. Elle me l'a demandé deux fois – la deuxième fois, elle me dit que ma femme leur avait laissé une liste de courses à faire et me la rend par la fenêtre, or il s'agit plutôt d'une facture d'achats déjà effectués, au supermarché. Flash et moirures.JPG

     

    Putain le rêve mystique...

     

     

     

    52 03 05 Rêve se terminant par la vision d'un tennisman immobile, rattrapant et renvoyant infailliblement les balles, en faisant des mimiques supplémentaires, comme semblant de téléphoner, d'esquisser des gestes, avec l'aisance impassible et ironique d'un petit bonhomme brun de Gottlib aux bras multiples.

     

     

    52 03 10

     

    Touriste au Portugal, je suis logé dans ce qui s'appelle “chambre appartement” extrêmement fruste – avec un jeune Indien foncé souriant, qui fait une vague vaisselle sur une pierre à eau ou évier. Je découvre donc que le matin je devrai moi aussi me laver à l'eau froide, et me nettoie la figure avec un gant usé. Quant à lui, qui travaille et se lève tôt, il se propose de me faire chauffer une bouillotte. Arrive le propriétaire, grand rouquin, qui me reparle du prix et veut y ajouter 200 euros pour un professeur de médecine dans le besoin, épuisé par sa nombreuse clientèle. Je le laisse parler, feignant de ne pas comprendre, d'ailleurs son portugais est à peu près incompréhensible, le mien aussi, celui de l'Indien aussi. Je lui dis qu'il devrait l'écrire. Finalement nous réglons cette histoire de location à de grands guichets de marbre, sorte de banque ; il ne me reparle plus du professeur. Pour revenir, j'emprunte une plate-forme de train surchargée, de laquelle j'aperçois un avion flambant neuf et au design Twingo. Il hésite dans un ciel de banlieue, se disloque et tombe sous les commentaires apitoyés de tous. La plate-forme passe près des débris qui occupent un espace assez restreint, je vois des rangées de sièges inoccupés, de la partie arrière, espérant qu'il n'y a pas eu trop de victimes.

     

    C'était la ligne Dakar-Lisbonne. La plate-forme continue son chemin, je dois lever la jambe pour ne pas me la faire happer par les rails...

     

     

     

    52 03 14

     

    A. Dans une ville d'Amérique du Sud où règne un vice-roi, tout le monde vit dans le luxe, avec des vêtements tout brodés d'or, dans un raffinement extrême. Chacun passe son temps à se parer, à se laver, en vue d'une magnifique représentation théâtrale. Je me nettoie successivement les deux bras avec solennité. Tout le monde se reçoit, parade dans les rues. Je rencontre un énorme gouverneur auprès de qui je dois m'excuser de mon attitude jadis avec Chimène. Donc, je suis le Cid. Le tout se passe dans la plus extrême dignité, au cours d'une réception.

     

     

     

    B. Annie part huit jours à Paris, sans regret. Je reste seul avec Lazare, amant délaissé par Marie-Christine, et qui doit lui aussi partir bientôt. Sous son nez je la pelote (sa tête est dissimulée sous un foulard) et elle va m'escalader en accélérant son rythme respiratoire. Il ne se rend compte de rien ou ne veut pas s'en rendre compte. Je reste avec elle contre une vitrine d'épicerie-librairie. Le gérant sort pour nous dire de ne pas nous appuyer. Nous suivons des yeux une demi-dousaine d'hommes emportant une espèce de caisse ongue et lourde recouverte de tissu bleu pâle. Ces deux rêves se déroulent dans une atmosphère de richesse et de plénitude.

     

  • L'Hégire

     

    1. FETES RELIGIEUSES MUSULMANES

    2. H E G I R E (« Ras el 'Am », Jour de l'an)

    3. GENERALITES

    4.  

    5.  

      Le tapis de feuilles mortes.JPG

      Premier de l'an musulman, commémorant le fait que Mahomet ait quitté La Mecque, où il se sentait menacé, pour parvenir à Yathrib (qui devint Médina an-Nabi, « la Ville du Prophète »). C'est la naissance de l'Oumma (communauté musulmane) : cette date, et non pas celle de la naissance ou de la mort du Prophète, fut fixée par le calife Omar, second calife des musulmans, après Abou Bakr. Le jour de l'Hégire, quoique souvent férié, ne correspond à aucune fête particulière dans la communauté musulmane. Son nom dérive de « hijra », « émigration », « exil ». Avant cela, les années se comptaient en fonction de la montée sur le trône de tel ou tel monarque, par exemple. Les musulmans appellent cette époque de confusion chronologique la ,djahiliyya : le "-temps de fureur".

    6.  

    7. DATE

    8. Le départ de Mahomet, à l'âge de 52 ans, se situerait historiquement le 9 ou le 22 septembre 622, mais la tradition préfère la date du 16 (ou du 15) juillet, pour qu'il coïncide, justement, avec le nouvel an lunaire. Bien entendu, il ne suffit pas de retrancher 622 à la date commune pour obtenir la date musulmane ; l'année lunaire s'écoule, en quelque sorte « plus vite » : le calendrier précédent comportait des mois intercalaires, que le Coran interdit à partir de la neuvième année de l'Hégire. Les deux années, courantes et musulmanes, coïncideront en 20 874... Les deux calendriers coexistent : celui de la communauté internationale pour la vie courante, le musulman pour la vie religieuse (ce dernier reste seul valable en Arabie séoudite). Un consensus se dégage pour que les dates du calendrier soient unifiées dans le monde musulman tout entier.

    9. Certaines sources historiques parlent d'une offensive victorieuse de l'empereur grec Héraclius en 622. Mahomet, allié des Perses, se serait replié avec ses armées, et non pas avec 70 convertis désarmés devant la colère des marchands de la Mecque redoutant de perdre leurs bénéfices (les païens honoraient les idoles au sanctuaire préislamique de la Kaaba). La tradition rapporte que peu de temps avant le départ de Mahomet, il fut averti par l'ange Gabriel (Djibril) que son parent Quraysh (« Petit requin »), de La Mecque, avait comploté pour l'assassiner pendant son sommeil. « La nuit où l'assassinat devait avoir lieu, son cousin Ali Ibn Abî Tâlib se coucha dans le lit du Prophète, tandis que celui-ci se réfugiait avec son compagnon Abû Bakr dans une caverne au sud de La Mecque, à l'opposé de la direction de Médine. Heureusement pour Ali, les meurtriers découvrirent son visage,et ils ne le poignardèrent pas. »

    10. Mahomet et Abû Bakr se cachèrent quant à eux trois jours dans une grotte. Or leurs ennemis se tenaient un certain jour à quelque distance d'eux, à l'extérieur de la grotte, mais Allah les protégea : « Une araignée venait en effet de tisser sa toile à l'entrée de la caverne ; de plus, des colombes y avaient fait leur nid et pondu leurs œufs. Les poursuivants se dirent : «Nul n'a pu pénétrer dans cette caverne récemment ! » et ils ne la fouillèrent pas.

    11. Les deux compagnons, conduits alors par un guide païen, empruntèrent une route côtière. Lorsqu'ils furent arrivés à Médine, Mahomet lâcha les rênes de sa chamelle jusqu'à ce qu'elle se posât. Il acheta la terre où la chamelle s'était arrêtée pour y construire plus tard la première mosquée. Il fut accueilli par des partisans, les « Ansars » (« ceux qui ont aidé »)

    12. LA FONDATION DE L'ISLAM

    13. La plupart des premier compagnons de Mahomet étaient esclaves et se faisaient maltraiter, voire torturer. Il leur avait donc fallu fuir. Enfin ils posséderaient un lieu où pratiquer en paix leur religion monothéiste. Telle fut la naissance de l'Etat islamique. Jusqu'ici, les révélations de l'archange Djibril traitaient essentiellement de la relation individuelle de l'homme avec Allah. Mais une dimension sociale (politique, économique) se fit jour dans les sourates ultérieurement communiquées. Cela commença modestement, par une transformation de la ville de Médine. La ville, d'abord très sale, fut nettoyée de fond en comble : « Nous arrivâmes à Médine alors que c'était la terre de Dieu la plus polluée. L'eau qui s'y trouvait était nauséabonde. » Le Prophète demanda aux Compagnons de creuser des puits (plus de 50) en divers endroit de Médine. La culture de la terre fut encouragée : quiconque apporterait ses soins à une terre inculte la possèderait. Bientôt, la nourriture suffit à toute la ville ; l'indigence disparut.

     

  • Pas rigolo

     

    Au bas de la gravure, deux quatrains en gothiques, l'un en français, l'autre en Neuhochdeutsch, exposent la Moralité :

     

    Cil cuyde engeigner la Mort

     

    Par luy desrobber sa bource -

     

    L'inbecille doubte encor

    Eglise charentaise.JPG

     

     

    Sil a terminé sa course.

     

    La naine lit à haute voix, sans la moindre hésitation, le quatrain symétrique en haut allemand.

     

    "Cette gravure, affirme l'homme, a failli brûler ; observez je vous prie sur cette feuille ces traces rousses : elles proviennent de l'incendie qui ravagea en 1633 l'abbaye de St-Léger à Lucerne.

     

    - Vous y étiez ?

     

    - Voyez encore – il met la feuille à contre-jour – ces petits trous de coups d'épingle – sur la Faux très précisément – et sur l'échiquier : en forme de croix.

     

    "Conjuration, dit Jeanne.

     

    - Exorcisme, rectifie l'homme : ADONAI , IEVE , TSEBAOUTH , O PERE SUPREME DU CIEL ET DE LA TERRE...

     

    - Ta gueule.

     

    L'homme sans répliquer maintient la gravure devant le feu. Jeanne remarque certaines déchirures "sur la tranche, à gauche" – On dirait plutôt dit la naine que c'est vous qui l'avez arrachée." Jeanne la Cuistre distingue entre les lignes quelques lettres en minuscule caroline –palimpseste tranche le représentant. Rien de plus courant. Marciau la gnome veut savoir "comment cette gravure est-elle tombée entre [ses] mains" - l'homme invoque l'autorité du Grand Cosmopolite Michal Sendivogius, alchimiste polonais ; l a transmission au Supérieur en échange d'une levée d'excommunication – ce qui se négociait bien plus cher d'habitude- Vous-même, d'où tenez-vous cette pièce ? - ...passe entre les mains de nombreux possesseurs - Henri-Jules de Bourbon-Condé – Pierre Jean David d'Angers le sculpteur – je possède moi-même une importante fortune personnelle – écoutez mon histoire :

     

    "Le 5 thermidor An II – quatre jours avant la chute de Robespierre – le chevalier de Pierrefonds jouant aux Echecs s'aperçut que la main de son partenaire, posée sur un cavalier devant lui, n'était plus qu'un assemblage infect d'os et de tendons. Levant les yeux, il sursauta, horrifié : son adversaire avait pris l'aspect d'une momie à demi-desséchée, encore suintante. Dans le sursaut qu'il fit, l'échiquier se renversa. Par dessous se trouvait cette gravure ; il ne se souvenait pas de l'avoir jamais possédée – nul de ses gens ne put dire qui l'avait placée là. Le chevalier s'enfuit aussitôt pour ne plus jamais revenir et partit pour l'exil, sans avoir pu réunir ses biens, jusqu'en Angleterre. L'écorché s'était précipitamment retiré par une autre porte, en dégageant une odeur pestilentielle. Les domestiques affirmèrent que dans la rue où ils l'avaient vu s'éloigner, l'homme avait repris son aspect naturel, la perruque un peu de travers toutefois. Il s'appelait Fourquet, et c'était lui que l'Accusateur Public avait envoyé arrêter le chevalier..."

     

    Les Vieilles hochent la tête. Mais l'homme demande trop cher de sa gravure. Qui demeure là, sur la table, embarrassante. Il dit que les enchères sont montées très haut et qu'il n'a pas l'intention de la laisser pour rien. Il se carre sur sa chaise, étend les jambes. Jeanne lui demande si c'est bien "[sa] compagnie" qui le charge de vendre une telle œuvre. Certains de mes confrères précise-t-il gravement - les trois autres éclatent de rire ; Fitzelle dit Sorcier de pacotille et l'homme reste imperturbable mes pensées dit-il ont pris un autre cours.

     

    Marciau, renforçant ses lunettes d'une loupe, scrute la gravure, qu'elle s'est appropriée. De sa poche ventrale elle tire un crayon, du papier pour prendre des notes en marmonnant. Soupov sur sa chaise roulante se signe à l'orthodoxe et laisse retomber sa main sur l'accoudoir. Fitzelle bâille. Soudain, l'homme éternue, sursaute, quelle heure est-il ? - Déjà huit heures et demie grasseye l'infirme. Marciau renchérit Ça fait tardsans lever les yeux de sa feuille. Fitzelle : Ma montre s'est arrêtée – Un effet de la gravure sans doute ? L'homme ironise. J'ai faim dit Fitzelle. Vous pourriez m'inviter à dîner dit l'homme. Fitzelle grimace de toutes ses rides On n'a pas de chambre. Dans l'atmosphère hargneuse et consternée la Soupov sur sa chaise a levé le bras, considérant séparément chacune des trois autres : "Je suis ici chez moi. Qu'il partage notre dîner. Soirée de gaufres." L'homme acquiesce.

     

    Soupov roule son fauteuil vers l'âtre et la table, où les lueurs croisées du feu et du plafonnier révèlent d'un coup les chairs lasses et bouffies de sa face blêmie. Les trois autres se sont levées. Marciau, hissée sur la pointe des pieds, place debout la gravure aux largeurs enroulées. La Soupov demande poliment si le Représentant est attendu chez lui. Vous ne m'attendiez pas non plus dit-il. Jeanne au long nez dispose les assiettes en répliquant Pour Azraël – Je ne suis pas l'ange de la Mort – il écarte les bras, dans son complet prune barré d'une cravate à pois Voilà dit-il de quoi vous dégoûter des anges et Jeanne interrompt son geste. Du fond de ses paupières s'élance un bref regard de connivence. A son tout Fitzelle balance les couverts sur la table dans un cliquetis de poignards. On l'entend marmonner qu'elle déteste les représentants, particulièrement niçois ; qu'on devrait tous les foutre à la porte. Soupov tourne vers elle son cou gras en soupirant. Fitzelle : "Au fait, vous êtes vraiment représentant de commerce ?" Il ricane. Soupov, conciliante : "Allez, montrez-lui votre carte." L'homme se fouille : Oubliée... oubliée – vous auriez pu enlever mes dicos tout de même, que je les remette dans ma sacoche. J'ai une femme et des enfants, je suis parfaitement normal." On s'assoit.

     

    La Soupov se signe sous sa serviette. Jeanne : Vous êtes juste en face de la patronne : restez à votre place. - Je n'avais pas l'intention d'en changer. Fitzelle hausse les épaules. Soupov incline ses mentons avec un frais sourire. Marciau allume deux chandelles, désigne la gravure encadrée à la façon d'un tabernacle. Quand la naine se rassoit, le mépris court sur sa joue. L'homme regarde la gravure, la naine, la gravure, anxieux ; juste des profils : devant lui, le premier cierge, éblouissant. Le deuxième en enfilade : les deux flammèches vacillent devant le grand feu. Au fond en face la gueule brouillée de la Soupov dans sa chaise, hostile : "J'en veux pas de ce machin.

     

  • Montesquieu, Varia

     

    Il semble que les vœux d'un malin esprit aient voulu écarter de nos commentaires tout ce qui concerne le meilleur ouvrage de Montesquieu, à savoir L'esprit des lois. D'autres ouvrages en revanche, plus frivoles, se sont chargés d'iceux commentaires comme le papier tue-mouches de ses diptères. Las quatorze premiers livres de L'esprit des Lois, disent les exégètes, coulent de source, comme d'un bon raisonnement naturel découlent toutes les conséquences, avec la rigueur de la logique. Mais où nous en arrivons ce jour, Livre XXV, depuis un certain temps, Montesquieu bat la campagne et ses flancs avec la plus louable diversité, appliquant à la venvole ses si discutables préceptes sur le climat.

     

    Nous ne saurions sans xénophobie attribuer les régimes politiques en fonction de leurs latitudes ou longitudes, décrétant que les pays arabes sont réfractaires à la démocratie. Mais nous admirons le bon sens de Montézuma, déclarant que la religion espagnole convenait aux Espagnols, celle de son Mexique aux habitants de ce Mexique. Les changements effectués avant les éditions successives nous renseignent, nous autres mécréants, sur les précautions et contorsions auxquelles devaient se livrer les sujets spirituels de notre Saint Père le Pape, NSPP. Il fallait y rappeler que la religion chrétienne était "le plus grand bien", que le célibat des prêtres relevait de la plus granSphinx cul en l'air.JPGde sagesse divine, et que seul restait critiquable un trop grand développement de ce célibat.

     

    L'homme d'esprit lisait donc entre les lignes la profonde stupidité d'une pratique brimatoire et superstitieuse, voire de toutes les pratiques, voire de toutes les religions. Montesquieu fut-il athée ? Pas consciemment. Méfions-nous cependant des élucubrations à venir de la psychanalyse, qui tire argument de l'inconscience en faveur de la vérité mathématiquement démontrée ; nous serions tous alors des pédophiles assassins, que Dieu nous en préserve... Le chapitre IX s'intitule "De la tolérance en fait de religion". Il sera plaisant (et navrant) de lire les restrictions que Montesquieu devra imposer à son expression. Il a pu dire que les peuples nomades s'attachent moins à la religion que les autres, et l'abandonnent volontiers pour se convertir. Il a pu rapporter que tel conquérant musulman, à Boukhara, fit piétiner le Coran par ses chevaux ; si c'eût été l'Evangile, notre auteur ne l'aurait pas dit. Tout ce qu'on écrit sur les religions, en quelque époque que ce soit, est toujours assorti de clauses restrictives, qui ne sont là que pour la forme, de Pierre Charron à qui l'on voudra. Par quoi chacun peut bien voir l'inanité de telles précautions, et l'inanité, le vide, de quelque religion que ce soit eu égard aux raisonnements rationnels et laïques ; voyez ces protestations empressées de Montesquieu, qui feraient pitié si nous n'y sentions toute la bonhomie de l'ironie : Nous sommes ici politiques et non pas théologiens ; et, pour les théologiens mêmes, il y a bien de la différence à tolérer une religion et l'approuver. Ô admirable sagesse du langage humain, qui pense tout régler par la différence des mots ; mais ne tombons pas non plus dans le nihilisme, et lisons, car la perfection du nihil n'appartient pas aux hommes : Lorsque les lois d'un Etat ont cru devoir souffrir plusieurs religions, il faut qu'elles les obligent aussi à se tolérer entre elles. Tout de suite l'auteur omet l'intolérance d'Etat.

     

    Si ce dernier n'est pas despotique, il devra empêcher ses gamins de se conduire despotiquement. Le désordre ne vient pas de l'Etat libéral, mais des fanatiques, toute religion ne pouvant être que totalitaire ; car toute religion est en elle-même totalitaire. Perfidie toute jésuite.... avant les attaques desdits jésuites. C'est un principe, que toute religion qui est réprimée, devient elle-même réprimante : car sitôt que, par quelque hasard, elle peut sortir de l'oppression, elle attaque la religion qui l'a réprimée, non pas comme une religion, mais comme une tyrannie. Sinon, elle devrait admettre qu'on ait pu l'attaquer elle-même, et admettre le caractère relatif de toute religion. L'Etat, s'il est intelligent et non pas répressif, devra donc se garder de favoriser telle ou telle religion, ne se mêler de rien, et ne se préoccuper que de paix publique, c'est-à-dire de paix laïque.

     

    Ainsi se trouve aussi battu en brèche le principe du Cujus principis, cujus religio. Les princes qui ne l'appliquaient pas sont allés contre la majorité de ce temps-là ; ils ont peut-être eu tort, peut-être eu raison. Les circonlocutions de Montesquieu le dérobent aussi bien à l'ire des religieux qu'à celle des agents du pouvoir : sous Louis XV, la Révocation de l'Edit de Nantes s'appliquait encore en principe, et les fils de protestants, considérés comme bâtards, n'héritaient point. La religion, suggère Montesquieu, est en elle-même, quelle qu'elle soit, source de troubles, non seulement religieux, mais politiques ; ne vaudrait-il donc pas mieux les réprimer toutes à égalité? Car elles n'auraient jamais l'intelligence de s'unir toutes, entre elles, contre un Etat si équitable dans son oppression... Méfions-nous des religions : elles raisonnent de travers, substituant la passion, voire la connerie, aux raisonnements. Il est donc utile que les lois exigent de ces diverses religions, non seulement qu'elles ne troublent pas l'Etat, mais aussi qu'elles ne se troublent pas entre elles. Qu'elles s'ignorent. Qu'elles s'évitent. Qu'elles n'en viennent même pas à se comprendre, car elles pourraient s'unir contre l'Etat, pour ensuite s'entredéchirer de plus belle. Il n'y a donc rien de plus laïque, de républicain au sens d'étatique, que le désarmement de toutes les religions. Bien sûr, Montesquieu prit bien soin d'exclure de ces dispositions la seule religion vraie, celle du roi. Mais que les écrits de ce temps, vus du nôtres, paraissent enveloppés. Avec cette différence toutefois qu'un Leibniz se prend les pieds dans les tapis et s'embrouille de la façon la plus inextricable, tandis que le baron de La Brède s'en sort avec panache. Un citoyen ne satisfait point aus lois , en se contentant de ne pas agiter le corps de l'Etat ; il faut encore qu'il ne trouble pas quelque citoyen que ce soit. Les religieux se voient là ramenés au simple statut de citoyens, voire athées, du moins laïcisés. Ils ne sauraient bénéficier, en tant que religieux, que croyants, d'un statut à part, pourvu de quelque privilège légal que ce soit. L'auteur de ces lignes n'a pas outrepassé le champ de sa réflexion, et ses préliminaires n'étaient pas seulement des garde-fous (les fous sont à l'extérieur...) mais aussi des pétitions de principe.

     

    Il peut à présent aborder son chapitre suivant, fort malicieusement intitulé Continuation du même sujet.

     

  • Plotin, enfin achevé...

     

    La chaire est faible.JPGNous aimerions tous le pouvoir – et si c'était là une de ces fameuses "étincelles de Dieu" qu'il a laissée dans nos petits crânes d'argile ? - pouvoir militaire, ou psychologique, ou charmeur. A quels moments donc, à l'intérieur de nous, passons-nous, à propos de nous, de la pensée magique (je suis tel que je suis) à la pensée dialectique, à la pensée responsable ? ("je suis – au moins - en partie ce que je veux être" ?) "Les actions entreprises pour éviter de souffrir ont la peur pour origine" -peur de quoi ? De la souffrance – ou de la responsabilité. Peur non seulement de la souffrance, mais celle du courant d'air, de l'espace, du risque de se tromper - "tandis que celles qui sont entreprises pour posséder plus ont la convoitise pour origine." Ce sont là des traits communs à tous les hommes. Niveau Bac D, chez l'auteur de ces lignes... "Enfin celles qui sont entreprises pour des raisons d'utilité, puisqu'elles cherchent manifestement à combler un manque qui frappe notre nature, ont leur point de départ dans cette force de la nature qui nous impose de nous soucier de nous en nous maintenant en vie." Car Dieu ou la force créatrice si vous préférez désire, logiquement, que nous subsistions, que nous mangions, que nous ayons chaud.

     

     

    Bref, pouvons-nous prendre conscience des liens que nous entretenons avec le Grand Un, le Grand Tout, le Grand Manitou, et les les utiliser, les détourner à notre profit ? Ici, par la magie, car nous n'en sommes pas encore au stade scientifique ? Nous nous apercevons que Plotin accorde à l'un et à l'autre, conformément à son esprit subdiviseur (un schéma serait nécessaire, et je comprendrais). Une partie des beaux actes sera donc de nécessité, une autre de volonté : "Si l'on accomplit les actions que l'on dit "belles", parce qu'elles sont nécessaires" (correspondant à la beauté de l'univers captée par nous), "en tenant" et en nous rappelant bien "que la beauté réelle est autre chose" (que les actions), si nous agissons bien afin de nous rapprocher du Dieu), alors, "on échappe à la magie".

     

    La magie ne peut nous convaincre, non plus qu'un autre, de nous livrer aux belles actions. Nous sommes assez intelligents et responsables pour cela. Nous serions en contact avec un système de raisonnement à la fois hors de nous, et en nous. Plus tard, Plotin nous entretient de la nature de la lumière et du son, car la philosophie antique englobe aussi les phénomènes naturels que l'homme ne parvenait pas à expliquer. Le grand inconvénient de Plotin pour nous consiste à couper les cheveux en quatre. Il lui faut à tout prix des intermédiaires entre les éléments cette fois-ci naturels, plus des intermédiaires entre ces intermédiaires, et d'autres encore. Comme en médecine, en somme. Plotin pourrait laisser penser qu'il suffit de raisonner pour que tout ce qui est simple devienne inextricable.

     

    Reconnaissons toutefois à Plotin le mérite d'avoir su distinguer la lumière, instantanée, indivisible (selon ce qu'on en pouvait savoir à l'époque) du son, qui a besoin de l'atmosphère pour se propager. Mais nous le retrouvons en flagrand délit de vouloir à toute force une fois de plus faire entrer dans un cadre préétabli ce qui s'y refuse : il prend donc un corps "qui se trouve à l'extérieur du ciel" (celui des idées sans doute), et qu' "il soit une partie de ce vivant qu'est notre monde" – car le monde, sachez-le, est un grand corps vivant. Et de même que notre main est un tout, mais faisant partie d'un autre tout qui l'englobe, à savoir le corps, et lui obéissant en tant que partie, cet objet que nous voyons, extérieur au ciel et bien réel, n'agira qu'en tant que partie du tout : "car si [ce] corps [en question (un tabouret, une chlamyde)] en était une partie, il pourrait sans doute être objet de sensation" – le monde entier sentirait donc notre regard par l'intermédiaire de ce tabouret, de cette chlamyde.

     

    Mais le disciple interlocuteur pense relancer le débat, car débat, dialogue, il doit y avoir, nous sommes chez un continuateur, un glosateur de Platon : "Et si, sans en être partie, c'était pourtant un corps coloré et pourvu des autres qualités que possèdent les corps ici-bas, un corps de même espèce que l'organe de la vue ?" Donc ce tabouret, cette chlamyde, seraient pourvus de couleurs, mais en même temps serait une espèce d'œil, par lequel l'univers nous verrait en train de voir ce tabouret, laissons la chlamyde ? N'ayez crainte, ô pourceaux : le Maître, en toute sincérité, en toute honnêteté, va vous répondre : "Non, même en ce cas il n'y aurait pas vision, si notre hypothèse est correcte." Vision par l'univers, ou vision par l'homme ? Vision par l'homme, évidemment. Donc, l'objet serait de la même nature que notre œil, comme détaché de notre tête, en avant-garde, et nous ressentirions une analogie entre notre organe réel et l'objet, et, par conséquent, nous verrions ? Plotin reprend : "A moins que quelqu'un ne tente par là de détruire notre hypothèse, en faisant valoir qu'il est absurde d'admettre qu'un œil n'arrive pas à voir une couleur qui pourtant est bien là et d'admettre que les autres sens, alors même que leurs objets sont là, n'exercent pas leur activité en relation avec ses objets". Plotin reformule donc ainsi, très utilement, ses théories : que sans lumière, par exemple, notre œil ne saurait pas distinguer les couleurs ; les poissons des grandes profondeurs, parfaitement obscures, possèdent malgré tout des couleurs. De même, dans le vide, nous ne saurions rien entendre.

     

    "Mais d'où vient que cette hypothèse paraît absurde ?Il faut l'expliquer". Mesdames et Messieurs, il va le faire. "Il est vrai, n'est-ce pas, qu'ici-bas nous accomplissons ces actions et subissions ces affections, parce que nous nous trouvons dans un seul et même vivant, auquel nous appartenons." Nos sommes donc les mains, par exemple, d'un immense corps. Nous en serions les yeux aussi bien. Et les mains, les yeux, sont capables de toucher ou de voir d'autres parties de notre corps ; de même, nous pouvons toucher ou voir d'autres objets du monde, qui est une expansion de notre propre corps. Tout cela, d'une certaine manièe disons analogique, non dépourvue de poésie, peut se comprendre. "Il faut donc chercher s'il y a d'autres raisons pour expliquer la chose". Mais soudain, et souvent, je perds pied. "Or, s'il y a assez de preuves, la démonstration est prête". Assurément, cher Maître. Sans aucun doute les avez-vous exposées plus tôt, et bien à fond. Peut-être aurez-vos l'obligeance de les reprendre. "Sinon, il faut d'autres preuves." Certes. Vous allez pas à pas, je comprends. Il est vrai que cette méthode du pas à pas conduit à des multiplications foisonnantes. "Il est bien clair qu'un vivant est en sympathie avec lui-même". Mon corps, oui, parfaitement. Mais vous avez dit que l'univers est un grand corps, comme le mien. C'est déjà plus difficile à admettre, à moins de recourir au panthéisme, ou à l'effet papillon. Mais admettons encore. "Et si l'univers est un vivant, cela suffit à montrer que ses parties sont aussi en sympathie entre elles, puisqu'elles appartiennent à un seul et même vivant" Oui, à condition que l'univers présente une unité - mais supposons que quelqu'un dise qu'il y a sympathie en raison de la similitude qu'entretiennent ces parties ?" Continuité, ou discontinuité ? À suivre (surtout pas...)

     

  • Soyons pieux

     

    1. FETES RELIGIEUSES MUSULMANES 

    2. AID EL KEBIR

    3.  

    4. A I D E L A D H A (« fête du sacrifice ») (Arabie Séoudite, Emirats) / A I D E L K E B I R (« grande fête ») (Maghreb, Egypte)/ F E T E DU MOUTON

    5. Au Sénégal : la Tabaski

    6. La sonnette.JPGGENERALITES

    7. Cette fête commémore le sacrifice d'Isaac/Ismaël par Abraham/Ibrahim, son père. Cette histoire est commune aux trois cultes monothéistes, et se termine de la même façon : Allah (Yahweh, Dieu) commande au patriarche de lui sacrifier son fils unique, ce qu'il était prêt à faire, pour montrer sa soumission (rappelons que « muslim », étymologiquement, signifie « soumis »). L'ange alors arrête la main d'Abraham, et lui fait sacrifier un mouton à la place (voir dans la Bible Gen., 22).

    8. En un tel jour de fête, il serait malavisé, il est même interdit de jeûner. Ce sacrifice relève plus de la tradition que de la prescription coranique. Il ne fait pas partie en tout cas des cinq piliers de l'islam. D'ailleurs, qui n'a pas de moyens peut très bien remplacer le sacrifice par un don, qui peut servir à se procurer de la viande sacrifiée au besoin en conserve, par l'intermédiaire du Secours Islamique de France. .

    9. DATE

    10.  

      CHASSONS LE DEMON
    11. L'Aïd a lieu vers le 7 du mois Dhou-l-Hija, en fonction de l'observation locale du cycle lunaire. Ce douzième mois du calendrier musulman est aussi celui du pèlerinage à La Mecque.

    12. COUTUMES ET QUESTIONNEMENTS

    13. Toute famille qui en a les moyens abat et consomme le mouton de l'Aïd el Kébir. La somme nécessaire peut atteindre, en France, mille euros. Mais chacun tient à rassembler l'argent nécessaire. On choisit son mouton. Au Sénégal, des foirails s'improvisent, des bergers parcourent la ville pour présenter leurs plus belles bêtes. Le marchandage est de rigueur, les prix d'appel se situant à un niveau excessif : le mieux est d'attendre le dernier moment, où les prix s'effondrent. A la dépense s'ajoutent celles que l'on fait pour le renouvellement de sa garde-robe. Il faut se montrer le plus généreux possible, et certaines familles s'endettent jusqu'à l'année suivante, pour ne pas sembler déchoir.

    14. C'en est au point que certains s'écrient : El âda ah'ram ! « La coutume est un péché ! ». Mais au Maroc, une certaine année, l'ancien sultan Hassan II, Commandeur des Croyants, ayant donc toute autorité en matière de religion, a sursis au sacrifice du mouton, pour ne pas aggraver la situation économique des moins favorisés.

    15. Un tiers du mouton familial doit être donné aux nécessiteux.

    16. L'abattage rituel du mouton n'est pas sans soulever de nombreux problèmes en milieu culturel européen. Pour éviter toute vente directe aux particuliers, l'organisation de l'Aïd el Kébir se fait souvent par le biais de points de vente agréés par les DDSV (Direction Départementale des Services Vétérinaires), et ayant un contrat avec les abattoirs où auront lieu les sacrifices. La quantité du bétail traité peut également poser problème. En Belgique par exemple, 300 000 musulmans mettent à mort près de 30 000 moutons, rien qu'à Bruxelles. Près de Paris, les abattoirs suivants sont agréés : Meaux, Dammarie-les-Lys, Coulommiers, Jossigny, Montereau (77), Mantes-la-Jolie (78), Ezanville (95).

    17. Un autre aspect de la loi concerne l'humanité relative avec laquelle il convient de traiter les animaux promis à la consommation. L'animal doit être étourdi, avant d'être mis à mort, par exemple, à l'aide d'un pistolet à tige captive, piquée dans la boîte crânienne. Les sites dérogatoires (abattage en plein air ou dans des équipements sans équipement adapté) ont été interdits. Les animaux doivent être tués dans des abattoirs agréés soumis aux mêmes règles que les abattoirs traditionnels. Les animaux sont immobilisés de manière mécanique (pièges de contention). Or les textes coraniques stipulent (sourate V, verset 3) : « Voici ce qui vous est interdit : la bête morte, le sang, la viande de porc... la bête étouffée, ou morte à la suite d'un coup... sauf si vous avez eu le temps de l'égorger. » Les animaux, choisis valides et en bonne santé, doivent être couchés sur leur côté gauche et tournés vers La Mecque, puis généralement tués sans étourdissement préalable. L'égorgement doit bien vider la chair de son sang, par la blessure ouverte. C'est l'abattage rituel.

    18. Dans certains pays on pratique l'étourdissement sous forme d'électronarcose, conformément à des fatwas de Jad-al-Haq, Grand Sheik de l'Azhar, et d'Ibn-Baz, la plus haute autorité religieuse de l'Arabie Séoudite.

    19. Après l'abattage on procède au dépeçage.

    20. Troisième problème : les déchets. Au Maroc, on brûlait les têtes de mouton dans la rue. A Bruxelles on distribue des sacs jaunes pour les peaux, rouges pour les viscères, qui sont ensuite disposés dans des conteneurs étanches, pour éviter tout écoulement.

    21. Brigitte Bardot a fustigé « la dégradation générale des mœurs, la décomposition des valeurs et de la culture nationales », « l'irruption de comportements et de mœurs d'origine étrangère liés à une immigration massive, jugée envahissante » ; la justice française l'a condamnée.

    22.  

    23. HISTOIRE ET SIGNIFICATION

    24. Il faut d'abord, historiquement, commémorer le sacrifice d'Ibrahim sur son fils aîné Ismaël – ce serait le même mouton, élevé depuis au Paradis, que Dieu aurait déjà accepté de la part du fils d'Adam, Abel, puis renvoyé sur terre... De plus, ce sacrifice rituel permet de subvenir ce jour-là aux besoins des pauvres : « Je n’autorise pas celui qui en a les moyens d’y déroger. » ( Ash-Shâfi`î)

    25.  

    26. Le fils d'Abraham/Ibrahim, « père des croyants », est une image du croyant, méritant la punition de Dieu. En effet il ne parvient pas à la perfection, il ne respecte pas les commandements de Dieu : « Tu ne voleras pas, tu ne regarderas pas avec envie la femme ou les biens de ton prochain... » « Tous ont péché, et sont privés de la gloire de Dieu » (Romains, 3; 23) - « le salaire du péché, c'est la mort » (ibid., 6, 23). Mais Allah miséricordieux substitue au coupable une victime innocente, le mouton, qui subit la punition à sa place. Jésus est appelé « l'Agneau de Dieu » :

    27. « Vous avez été rachetés... par le sang précieux du Messie, comme d'un agneau sans défaut et sans tache ».

    28. Il doit revenir bientôt pour régner. Dieu promit à Abraham une abondante postérité, de grandes nations qui seraient issues de sa descendance. Les commentateurs ont indiqué que, devant tant de malheur subi, Abraham aurait protesté : « Tu m'as promis une postérité, une multitude plus nombreuse que les étoiles dans le ciel, qui ne peut être comptée, comme le sable, et tu me reprends celui par lequel cette descendance va se perpétuer. » Les exégètes précisent bien que les protestations d'Abraham ont été « timides ». Mais le moment de révolte, de surprise, passé, il a obéi, corps et âme, à la décision divine. Pas un instant il n'a hésité, il a vérifié que les liens étaient bien noués, avant de lever son couteau. Isaac était le premier fils d'Abraham et de Sarah, et, selon l'islam, ce serait le second fils, nommé Ismaël, fils d'Agar, qui aurait échappé au sacrifice. Mahomet serait le descendant d'Ismaël. L'Aïd el Kébir représente la fête du partage, du pardon et de la solidarité, permettant à chaque musulman de réaliser que l'entraide est une nécessité, qu'elle permet de tisser des liens aussi bien spirituels que sociaux avec tous les humains, musulmans ou non.

    29.  

    30. BENEDICTION

    31.  

    32. Aïd saïd ou moubarek, kol aam wintouma bkhir ! Que le sacrifice rituel soit accepté par Allah. « Qu'Il accède à vos désirs, qu'Il apporte la joie et la santé dans toutes les familles ! Qu'Il fasse activer les temps de paix, entre tous les peuples et toutes les nations ! » Ce texte fait mention de l'épreuve que Dieu envoie à Ibrahim pour éprouver sa foi. Il contient également des éléments symboliques : bonne fête à tous les musulmans du monde, en particulier à ceux qui n'auraient pas encore trouvé le chemin de Dieu.