Soyons pieux
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FETES RELIGIEUSES MUSULMANES
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AID EL KEBIR
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A I D E L A D H A (« fête du sacrifice ») (Arabie Séoudite, Emirats) / A I D E L K E B I R (« grande fête ») (Maghreb, Egypte)/ F E T E DU MOUTON
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Au Sénégal : la Tabaski
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GENERALITES
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Cette fête commémore le sacrifice d'Isaac/Ismaël par Abraham/Ibrahim, son père. Cette histoire est commune aux trois cultes monothéistes, et se termine de la même façon : Allah (Yahweh, Dieu) commande au patriarche de lui sacrifier son fils unique, ce qu'il était prêt à faire, pour montrer sa soumission (rappelons que « muslim », étymologiquement, signifie « soumis »). L'ange alors arrête la main d'Abraham, et lui fait sacrifier un mouton à la place (voir dans la Bible Gen., 22).
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En un tel jour de fête, il serait malavisé, il est même interdit de jeûner. Ce sacrifice relève plus de la tradition que de la prescription coranique. Il ne fait pas partie en tout cas des cinq piliers de l'islam. D'ailleurs, qui n'a pas de moyens peut très bien remplacer le sacrifice par un don, qui peut servir à se procurer de la viande sacrifiée au besoin en conserve, par l'intermédiaire du Secours Islamique de France. .
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DATE
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L'Aïd a lieu vers le 7 du mois Dhou-l-Hija, en fonction de l'observation locale du cycle lunaire. Ce douzième mois du calendrier musulman est aussi celui du pèlerinage à La Mecque.
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COUTUMES ET QUESTIONNEMENTS
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Toute famille qui en a les moyens abat et consomme le mouton de l'Aïd el Kébir. La somme nécessaire peut atteindre, en France, mille euros. Mais chacun tient à rassembler l'argent nécessaire. On choisit son mouton. Au Sénégal, des foirails s'improvisent, des bergers parcourent la ville pour présenter leurs plus belles bêtes. Le marchandage est de rigueur, les prix d'appel se situant à un niveau excessif : le mieux est d'attendre le dernier moment, où les prix s'effondrent. A la dépense s'ajoutent celles que l'on fait pour le renouvellement de sa garde-robe. Il faut se montrer le plus généreux possible, et certaines familles s'endettent jusqu'à l'année suivante, pour ne pas sembler déchoir.
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C'en est au point que certains s'écrient : El âda ah'ram ! « La coutume est un péché ! ». Mais au Maroc, une certaine année, l'ancien sultan Hassan II, Commandeur des Croyants, ayant donc toute autorité en matière de religion, a sursis au sacrifice du mouton, pour ne pas aggraver la situation économique des moins favorisés.
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Un tiers du mouton familial doit être donné aux nécessiteux.
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L'abattage rituel du mouton n'est pas sans soulever de nombreux problèmes en milieu culturel européen. Pour éviter toute vente directe aux particuliers, l'organisation de l'Aïd el Kébir se fait souvent par le biais de points de vente agréés par les DDSV (Direction Départementale des Services Vétérinaires), et ayant un contrat avec les abattoirs où auront lieu les sacrifices. La quantité du bétail traité peut également poser problème. En Belgique par exemple, 300 000 musulmans mettent à mort près de 30 000 moutons, rien qu'à Bruxelles. Près de Paris, les abattoirs suivants sont agréés : Meaux, Dammarie-les-Lys, Coulommiers, Jossigny, Montereau (77), Mantes-la-Jolie (78), Ezanville (95).
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Un autre aspect de la loi concerne l'humanité relative avec laquelle il convient de traiter les animaux promis à la consommation. L'animal doit être étourdi, avant d'être mis à mort, par exemple, à l'aide d'un pistolet à tige captive, piquée dans la boîte crânienne. Les sites dérogatoires (abattage en plein air ou dans des équipements sans équipement adapté) ont été interdits. Les animaux doivent être tués dans des abattoirs agréés soumis aux mêmes règles que les abattoirs traditionnels. Les animaux sont immobilisés de manière mécanique (pièges de contention). Or les textes coraniques stipulent (sourate V, verset 3) : « Voici ce qui vous est interdit : la bête morte, le sang, la viande de porc... la bête étouffée, ou morte à la suite d'un coup... sauf si vous avez eu le temps de l'égorger. » Les animaux, choisis valides et en bonne santé, doivent être couchés sur leur côté gauche et tournés vers La Mecque, puis généralement tués sans étourdissement préalable. L'égorgement doit bien vider la chair de son sang, par la blessure ouverte. C'est l'abattage rituel.
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Dans certains pays on pratique l'étourdissement sous forme d'électronarcose, conformément à des fatwas de Jad-al-Haq, Grand Sheik de l'Azhar, et d'Ibn-Baz, la plus haute autorité religieuse de l'Arabie Séoudite.
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Après l'abattage on procède au dépeçage.
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Troisième problème : les déchets. Au Maroc, on brûlait les têtes de mouton dans la rue. A Bruxelles on distribue des sacs jaunes pour les peaux, rouges pour les viscères, qui sont ensuite disposés dans des conteneurs étanches, pour éviter tout écoulement.
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Brigitte Bardot a fustigé « la dégradation générale des mœurs, la décomposition des valeurs et de la culture nationales », « l'irruption de comportements et de mœurs d'origine étrangère liés à une immigration massive, jugée envahissante » ; la justice française l'a condamnée.
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HISTOIRE ET SIGNIFICATION
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Il faut d'abord, historiquement, commémorer le sacrifice d'Ibrahim sur son fils aîné Ismaël – ce serait le même mouton, élevé depuis au Paradis, que Dieu aurait déjà accepté de la part du fils d'Adam, Abel, puis renvoyé sur terre... De plus, ce sacrifice rituel permet de subvenir ce jour-là aux besoins des pauvres : « Je n’autorise pas celui qui en a les moyens d’y déroger. » ( Ash-Shâfi`î)
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Le fils d'Abraham/Ibrahim, « père des croyants », est une image du croyant, méritant la punition de Dieu. En effet il ne parvient pas à la perfection, il ne respecte pas les commandements de Dieu : « Tu ne voleras pas, tu ne regarderas pas avec envie la femme ou les biens de ton prochain... » « Tous ont péché, et sont privés de la gloire de Dieu » (Romains, 3; 23) - « le salaire du péché, c'est la mort » (ibid., 6, 23). Mais Allah miséricordieux substitue au coupable une victime innocente, le mouton, qui subit la punition à sa place. Jésus est appelé « l'Agneau de Dieu » :
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« Vous avez été rachetés... par le sang précieux du Messie, comme d'un agneau sans défaut et sans tache ».
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Il doit revenir bientôt pour régner. Dieu promit à Abraham une abondante postérité, de grandes nations qui seraient issues de sa descendance. Les commentateurs ont indiqué que, devant tant de malheur subi, Abraham aurait protesté : « Tu m'as promis une postérité, une multitude plus nombreuse que les étoiles dans le ciel, qui ne peut être comptée, comme le sable, et tu me reprends celui par lequel cette descendance va se perpétuer. » Les exégètes précisent bien que les protestations d'Abraham ont été « timides ». Mais le moment de révolte, de surprise, passé, il a obéi, corps et âme, à la décision divine. Pas un instant il n'a hésité, il a vérifié que les liens étaient bien noués, avant de lever son couteau. Isaac était le premier fils d'Abraham et de Sarah, et, selon l'islam, ce serait le second fils, nommé Ismaël, fils d'Agar, qui aurait échappé au sacrifice. Mahomet serait le descendant d'Ismaël. L'Aïd el Kébir représente la fête du partage, du pardon et de la solidarité, permettant à chaque musulman de réaliser que l'entraide est une nécessité, qu'elle permet de tisser des liens aussi bien spirituels que sociaux avec tous les humains, musulmans ou non.
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BENEDICTION
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Aïd saïd ou moubarek, kol aam wintouma bkhir ! Que le sacrifice rituel soit accepté par Allah. « Qu'Il accède à vos désirs, qu'Il apporte la joie et la santé dans toutes les familles ! Qu'Il fasse activer les temps de paix, entre tous les peuples et toutes les nations ! » Ce texte fait mention de l'épreuve que Dieu envoie à Ibrahim pour éprouver sa foi. Il contient également des éléments symboliques : bonne fête à tous les musulmans du monde, en particulier à ceux qui n'auraient pas encore trouvé le chemin de Dieu.