Proullaud296

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  • Pourvu que je ne le rate pas

    J'espère voir On n'est pas couché ce samedi : voir Caroline Fourest traiter Caron de con, putain j'en salive à l'avance. N'oubliez pas cette citation de je ne sais plus qui : "Si votre adversaire vous écrase sous le poids de son argumentation, rien n'est perdu ! vous pouvez toujours l'insulter".

    J'étais encore pas mal en 2013.JPG

  • Par la porte ouverte



        Ce que je vois par cette porte ouverte est une table jaune, ornée de motifs floraux (bouquets bleus, bouquets verts, bouquets ocres). C'est une nappe de plastique en plein air, avec les mésanges qui zinzinnabulent, et leur petite boule de graisse malgré l'été, enveloppée d'une petite résille verte. En bout de table, sur l'arrondi, la nappe se retrousse, précédée d'un cendrier de verre, avec son échancrure à cigarette. Au-dessus de ce rebord de toile, en perspective, l'arrondi d'un dossier de plastique blanc : car toute matière est éphémère, spécialement des meubles de jardin. En s'éloignant encore, la tache ronde d'un guéridon violet, dont trois hauts de pattes apparaissent, et tout au bout, encore plus au fond et contre le tuyau vertical de la gouttière, un bidon blanc d'eau de moteur, à bouchon bleu.
        Pour compléter cet inventaire de couleurs, en revenant vers la droite au fond, la poubelle verte, dite "à papiers", dresse son chanfrein vert, son couvercle lippu, ses deux étiquettes rondes et blanches. Comme nous sommes désordonnés, il existe encore un dossier, rayé comme une empeigne blanche, et sur le fessier de cett autre siège reposent donc, je le sais, une boîte à bigoudis pour ondulations et son couvercle brun, transparent, posé à l'envers pour protéger cette mécanique rouillée de la pluie. Au-dessus de la poubelle s'ouvre une fenêtre derrière laquelle somnole mon épouse, que je ne sais jamais comment appeler, littérairement parlant : "Anne" est bien brutal avec son initiale, "ma femme" et "mon épouse" sonnent bien bourgeois. Mais on ne la voir pas. 
        Ce que l'on voit, ce sont les deux volets ouverts, toujours en leur couleur d'origine, un brun soutenu bien banal, avec des planches en Z à l'envers, des loquets de métal pour éviter leur fermeture ou leur ballottement. Le battant gauche est fermé, sur un rideau de fausse dentelle aux motifs plus ou moins floraux ou décoratifs. L'autre, ouvert, laisse voir l'envers d'une crémone d'où pendouille, au bout d'une ficelle et d'un montant de bois, je ne sais plus quel kakémono peint par celle qui repose... Cet ensemble fenestral surmonte un rebord mince et crasseux, les murs blancs eux-mêmes se recommandant par de flous tartinages de plâtre  : blanc terne autour de la fenêtre, ocre délayé jusqu'au sol,  au-dessus de ce guéridon de métal mauve et de la poubelle boudeuse.

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        En déplaçant les yeux, nous verrons aussi contre le sol cimenté une épaisse roue noire qui permet de transporter le réceptacle à papiers et cartons évoqué plus haut, des feuilles piétinées par le temps qui sont indécrottables à moins de les sarcler, un morceau de cageot de plastique violet plus foncé que la table, et voilà ce qui  est dehors : poubelle verte, dossier blanc, cageot pourpre foncé, une ligne dans le ciment bien comblée de verdure parasite et rase, et à partir de là, une diagonale de ciment gris revient vers moi qui écris ce sous-sous-Colette. Cette plage peu engageante se limite à gauche par le liseré bleu de la nappe en plastique, à droite par la brusque et consolidante verticale en bois de mon chambranle, orné de quatre étiquettes à fruits que j'y ai collé comme un con, la deuxième à partir du haut à demi retroussée vers moi. L'autre montant de porte, coupant la nappe jaune et juste une fraction du guéridon mauve qui lui fait suite, s'aperçoit moins : ce n'est qu'une ombre dans le contre-jour, avec deux gonds pour ma petite fenêtre à moi, celle de mon bureau. L'ovale vertical de ma vision s'achève près de moi sur l'éternel bureau, l'imprimante en fausse bakélite noire (on ne sait plus de quoi les choses sont faites) : par-dessus, la rendant momentanément inutilisable, deux livres dont celui du haut représente un vieillard en Babygros mauve, au titre et au contenu intrigants : "Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire" de Jonas Jonasson, ainsi qu'une pincée oblongue et blanche de mes éternels Singes Verts.  

  • Dedieu sur MOntesquieu

    Montesquieu se serait hasardé à nommer les principes fondateurs et moteurs des trois ou quatre régimes politiques essentiels : monarchie, despotisme, république, oligarchie. 
        Mais il échoue, de son propre aveu, à définir exactement ces principes, à les analyser à leur tour en principes de principes. Il ne parvient pas davantage à préciser la notion de « climat », qui empêche la constitution anglaise, par exemple, de s'implanter en France, ou les usages papous à franchir la frontière norvégienne : l'accusation de racisme, toujours prompte à se déchaîner en nos temps obscurantistes, ne saurait suffire à le condamner. Ses observations, corrigées comme il se devraient, restent cependant bien plus saines que les bêlements de nos journalistes, qui dégainent et bégaient à qui mieux mieux Voyons ce qu'on fait chez nos voisins. Et c'est toujours mieux ailleurs, n'est-ce pas, comme l'école en Finlande, 8 morts et douze blessés en novembre 2007 au centre scolaire de Jokela...
        Voltaire, jaloux de toute gloire qui ne retombait pas sur sa propre personne, entreprit de refaire, en mieux, L'esprit des lois, comme il s'était attaqué aux Pensées de Pascal. Il eût volontiers procédé comme ces empereurs de Chine qui s'empressaient de massacrer tous les intellectuels du règne précédent, afin que les lettres et les arts prissent naissance plutôt sous leur propre règne... Mais Voltaire échoua chez Blaise comme ches Montesquieu. Et le prince héritier de Sardaigne apprit dans L'esprit des lois l'art de régner. Son auteur voyait dans l'enchevêtrement des lois séculaires féodales un idéal de gouvernement : tout le monde peut se tromper ; d'autres commettent bien l'erreur inverse de voir en Charles-Louis de Secondat, baron de Montesquieu, le précurseur de la Révolution française – assurément non ! juste un réformateur de la monarchie française, à laquelle, une fois restaurée, rien ne lui eût semblé supérieur.
     Le douze mai 2059.JPG   Seule, la république de Gênes se déclara froissée de ce que Montesquieu avait dit de la banque de cet Etat – ils étaient en effet fort radins – et, par l'intermédiaire de Mme Geoffrin, fit tenir un Mémoire rectificatif à l'auteur, qui, cherchant confirmation de sa remarque, la découvrit dans le « Voyage d'Italie » d'Addison, ce qu'il s'empressa de faire connaître à la république susceptible. Heureuse époque, où l'on pouvait espérer apporter des preuves qui claquent la gueule aux critiques ; de nos jours, c'et à celui qui brouille le plus les cartes et gueule le plus fort : c'est à babord... Cependant les éditions se multipliaient. Dès janvier 1749, Barrillot lance deux éditions (1 vol. in-4° et 3 vol. in-8°), avec les corrections de l'auteur. L'ouvrage de Joseph Dedieu s'étend en effet jusqu'aux observations philologiques.
        Il consacre également un chapitre à l'art d'écrire de Montesquieu, que nos pédagogues mêlent plutôt à tous leurs chapitres, comme en passant. Ignorons prudemment qui a raison. En mars 1749, Mme de Tencin, décidément infatigable, se charge elle-même de dresser la liste des errata, en vue d'une réédition, qui se fera à Paris, et dont elle surveillera l'impression. En effet l'ouvrage, quoique lu partout, s'était vu interdire et mettre à l'index dès 1751 (dès que paraît un ouvrage intelligent, l'Eglise s'empresse de le mettre à l'index). Elle écrit (Mme de Tencin, fidèle supportrice) à Montesquieu : « Vous devez juger, par la promptitude avec laquelle la première édition a été enlevée, du succès de l'ouvrage ; il est au-dessus de ce que vous en pouvez penser. »
        Qui écrit un chef-d'œuvre ne peut avoir la paix. Quiconque y renâcle finira face au mur à bouffer son foin. Et dans le même temps, ses amis anglais se chargeaient de traduire l'ouvrage, avec les corrections qu'il leur avait envoyées, afin de mettre à la portée des bourses moyennes l'édition de Genève, sans nom d'auteur, qui se vendait à « un prix exorbitant ». Qu'il nous soit permis de donner encore dans le radotage : il ne se lit pas plus de livres, il ne s'éclaire pas plus d'opinion, de nos jours qu'en ces temps-là. Tout pour l'élite. Cette traduction anglaise parut pendant l'hiver de 1749, précédée d'une lettre élogieuse de milord Bath, qui approuvait sans réserve tout ce que Montesquieu avait dit de la constitution de l'Angleterre. Où les droits des sujets étaient reconnus.
        Où le retour au passé raisonnablement conçu pouvait ramener les heureux temps : car les révolutionnaires se réclament plus volontiers qu'on le pense d'une nostalgie de pureté primitive. Ceux en revanche qui prétendent amener à marches forcées les mœurs au monosexualisme, à l'abolition des Etats et de toutes frontières, font tomber l'Etat dans la plus grande confusion. Une édition française en 2 vol. in-4° parut aussi en mai 1749 à Londres. Et c'est l'affaire qui roule. Nous avions lu ce livre vers nos vingt ans, avec une règle pour souligner, en annotant les marges. Tout en fut oublié. Mais quelle passion de savoir, quel plaisir d'apprendre sur nos premiers auteurs, aussi bien Montesquieu que Rimbaud.
        C'était encore le temps où nous descendions la rue Paul-Louis Lande pour déboucher sur la faculté des Lettres, qui fut transférée trois ans plus tard, progressivement, au centre des terrains vagues talençais. Les bus en direction du campus grouillèrent. Puis nos étudiants se motorisèrent : tâchez-voir de trouver une place libre dans les parkings, à l'Universite Michel-Montaigne : les roues trébuchent sur les racines au pied des grands arbres plantés là pour faire joli, et qui  ne tarderont pas à encombrer, pour peu que les édiles s'en mêlent, ou s'emmerdent. Ajoutons, ajoute l'infatigable Joseph Dedieu, de feue la Faculté libre des Lettres de Paris, l'édition de Leyde, parue en avril 1749, et l'édition de Paris, parue en mai 1749 (1 vol. in-4° et 2 vol. in-12)...   

  • Imbibé de soi-même et Fils de Dieu

    Il faut être imbibé de soi-même. Non pas imbu mais imbibé.  Que toutes les pensées procèdent de la littérature, comme un évêque se trouve sans cesse immergé dans la prière. Quoi qu'il fasse, à quoi qu'il pense. “Je suis toujours” disait Mgr Marty – “en prières”. Ainsi toutes les pensées nourriraient-elles une espèce de composition perpétuelle. Nous voilà sauvés. Les lieux communs coulent de source. Tous nos écrits doivent traîner en tous lieux, comme autant de témoignages désespérés. Je sais désormais que chaque ligne procède de l'immortalité.
        Je bats des mains, une éphémère tombe. “Quel orgueil !” disait Lazarus. “Quel orgueil !” Qui est-ce que ça va intéresser ? Tout le monde, mec, tout le monde. L'apaisement de savoir que tout cela sera imprimé, diffusé. L'assurance d'être, par décision de soi-même, un des vieux briscards de la littérature. Et surtout : écrire à la main, écrire n'importe où, avec la certitude de ne pas être lu.
    La fumée.JPGLES FILS DE DIEU        25 12 2046

        ...respecter cet élan de tout un peuple de fils de Dieu. Tout cela est bien bizarre. Et j'écris. Pour l'instant je ne vais vers l'homme que sur un petit carré de papier où l'ombre de ma main même recouvre ce que j'écris. A mes élèves je donne tout, et c'est pourquoi ils me reconnaissent. Ce sont les seule à qui je donne sans restriction tout ce qu 'jai. Je n'ai pas droit à la moindre restriction, de conserver par-devers moi quoi que ce soit, car tout est à eux. “Chacun de vous est le comble du mystère” - notez, notez. Ils sont destinataires de mon tout, et peut-être trouverais-je une inspiration illimitée, un souffle illimité, si je me figurais seulement que c'est à eux que je parle, à eux que j'expédie mon œuvre.
        Qu'il existe par le monde autant d'hommes capables et coupables de penser , d'écrire et d'avoir le temps d'écrire est une chose qui doit m'encourager. Tourne-toi vers le meilleur des hommes et de toi et ne crois pas qu'ils te détestent. Et cependant qu'il est compliqué de vivre. Etrange page quui m'incite à écrire sans honte et à m'amuser de chacun de vous comme aux membres de ma famille disparue (dans la considération de l'argent). Dieu est avec toi, car il a inspiré tous ces inconnus sublimes dont s'inspirent les Revues Littéraires.  Et moi aussi j'appartiens à ce lourd essaim obscur et laborieux.
        Et je ne serai pas moins inconnu qu'eux tous. Combien de sages de l'Inde... C'est la matière humaine qui ne doit périr et non ton propre nom. Propose-leur un jour autre chose que de la [le texte s'interrompt ; le mot manquant serait-il merde ? ]

  • Un chef-d'oeuvre de BHL

        On va dire « encore lui », encore BHL, on va dire « il fait sa pub », « il a ses séides, même ici, à la Clef des Ondes » eh bien non, pas du tout, pas du tout, je n'ai nous n'avons pas touché un radis pas un shékel, et de plus, l'ouvrage dont nous parlons a paru en 1984, ce n'est pas uen nouveauté tant s'en faut, en ce temps-là il n'y avait pas la Bosnie, il n'y avait que l'Ethiopie, vous avez la mémoire courte bande de gangréneux, et le mur de Berlin semblait éternel. Ici pas de ce petit jeu littéraro-commercial « tu me vantes je te vends ». Si je vous parle d'un livre c'est parce qu'il m'a plu, ou débecqueté, ou indifféré, parce que je l'ai lu, simplement.

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        Et celui-là,  Le Diable en tête, fini à Sore le 9 janvier 1995 à onze heures trente (j'ai le tic de noter tout cela en fin de chaque volume à moi qui me passe dans les pattes) – celui-là continue à me hanter. C'est l'histoire d'un mec. C'est la mienne à quelques détails près. D'abord, mon père n'a pas été un collabo bon teint comme celui du héros. Mais fouillez bien dans vos mémoires, frères quinquagénaires. Ensuite, il n'a pas été fusillé, mais seulement condamné à mort et gracié. Puis, je n'ai pas vécu dans le luxe avec ma maman, qui ne s'est pas remariée avec un Rrrésistant. Le luxe, je l'ai eu dans l'imagination.
        Et puis encore, il lui arrive toutes sortes de choses, à ce garçon gâté, adulé par sa maman, exécré par son beau-père qui le traite de fils de Collabo – la gaffe – trop tard. Je sais qu'il est facile de fabriquer un personnage, dont j'ai oublié le nom, de lui faire endosser tout un poids de passé bien choisi mais pas si rare j'insiste, de lui donner du fric dans le roman et de lui faire faire toutes les conneries possibles et imaginables. C'est l'histoire d'un mec, d'un fils de facho qui devient gaucho, qui finit propalestinien, qui se mêle de terrorisme en Italie -mémoire courte, vous dis-je, mémoire courte ! - qui s'engage comme ouvrier chez Renault – ça, c'était peut-être avant, mais je ne suis pas chargé de vous raconter le livre dans l'ordre chronologique, et qui découvre, le pauvre, que le prolétariat n'est pas formé de saints austères attendant la Révolution en se prenant pour Robespierre mais se souciant fort de toucher sa paye et de regarder la télé.
        BHL fait le portrait de tous les cocus de la politique de gauche, d'extrême gauche, de Mao à Staline à Trotsky à Che Guevara tout y passe et trépasse, et tout est traîné dans la boue par l'auteur, tout est échec. Si l'on prend un déchet de la bourgeoisie rupine et qu'on le trimballe dans toutes les situations oùles circonstances et les faiblesses humaines, que dis-je les névroses et le cabotinage le plus odieux, permettent de détruire tous les idéaux, c'est trop facile, et ce n'est pas une preuve. Un tel héros que ce X., éternellement jeune, éternellement dupe de toutes les théories et idéologies visant à régénérer enfin l'humain et à lepurifier de sa pourriture originelle, ne peut être utilisé comme démonstration. Cependant, tout invraisemblable et récapitulatif, exhaustif même, que soit cet itinéraire, il n'en révèle pas moins en un résumé- un peu long, toutefois, un peu long : trop souvent un paragraphe eût suffi où BHL nous assène deux pages – mais en un résumé dis-je très caractéristique la théorie de son auteur, ailleurs illustrée dans un film : Les Aventures de la liberté.     C'est fou ce que l'on a voulu libérer l'homme depuis la Révolution Française, dont Dieu ou Y. me garde de vouloir remettre en cause etc. etc.   Mais du fouriérisme au socialisme au communisme au maoïsme à la fraction Armée Rouge à l'Intifadda et j'en passe (oui, je sais, je me livre à des amalgames à la noix, mais le dénominateur commun profond de tout cela est tout de même bien si je ne me trompe la justice universelle et la salvation de l'humanité où nous serons tous frères sauf les morts) -  nous avons tous cru, jeunes et vieux, à l'un ou l'autre de ces mouvements, àl'une ou l'autre de ces mouvances pour être moins précis, quand on n'y ajoutait pas en plus une bonne louchée de chistianisme ou de freudisme.
        Or, l'humanité ne peut être sauvée. BHL, qu'on accuse sans cesse d'aveuglement et de girouettisme dès 1984, date de parution du Diable en tête, notait déjà cette faillite de l'homme devant ce qu'on pourrait appeler son péché originel qui est la dose indispensable de connerie avec laquelle nous avons été créés, dose irréductible et que j'illustre en ce moment même avec mes propos de vieux croûton soit. Et rien ne m'a fait plus de plaisir jubilatoire que ce jeu de massacre de toutes les idéologies quand elles débouchent, et j'insiste bien là-dessus, sur la violence, car il est bon d'avoir la foi, mais il est mieux d'avoir les foies quand les -ismes se transforment en manuels de poseurs de bombes ou de trafic de drogues.
        Les idéalismes sont pourris, ont été pourris de tout temps par les petits malins qui ne songent qu'au pouvoir, et la lutte pour les libertés n'est en haut lieu qu'une lutte de paravents – à grands coups de paravents sur la gueule, bing, bang – pour plus d'argent et plus d'esclavage. Alors que aire, docteur Lévy ? "Il ne nous reste plus que le courage d'être lâche",  disait Philippe Noiret, perspective peu exaltante certes, mais pas plus que celle qui consiste à fomenter des attentats. Et puis si, perspective exaltante quand même, puisqu'elle nous laisse le vaste champ à des actions ponctuelles de grande envergure qui permet de se dévouer à toutes les causes nobles et ponctuelles qu'on voudra pour restaurer la dignité humaine, à condition de ne jamais généraliser.
        Apporter la télé dans les foyers de vieux, mais pas en Amazonie, par exemple, et l'exemple se discute ô combien ! Mais ces leçons de morale nous font chier, ô commentateur usurpateur.

  • Je me fais plus ou moins chier

    Voilà, c'est le bonheur, j'ai mangé des nouilles infectes, et ça vaut le coup que vous le sa-chiez. Ma femme bouquine elle me fout la paix, à part qu'elle voudrait bien que j'embraye après elle sur ce bouquin. La vie de Filippo Lippi, peintre, hétérosexuel, ayant foutu enceinte une nonne, grâcié par le pape. Mais j'ai bien du mal à finir "Il n'y a personne dans les tombes" de Taillandier, pas mal mais sinistre. L'auteur mélange Houellebecque et Renaud Camus, mais à la différence de ces derniers il n'a rien à dire, sauf des choses que je pense aussi, alors, j'ai tout ça à la maison. Vous n'en avez rien à foutre non plus. De toute façon je ne vous connais pas. C'est d'ailleurs pour ça que je vous parle. Bref, le bonheur, à un âge que je ne comptais pas atteindre, passé lequel on n'est plus qu'un vieux con. D'ailleurs ça fait longtemps. Etre et avoir été ? Avec la connerie, ça marche. C'est pas comme le sexe. Sûr qu'après m'avoir lu vous allez vous endormir moins cons. A part ça je me sens vide comme un cerveau de sixième redoublant, et je vais me farcir les désinformations nationales et internationales. Vous aussi vous vous demandez pourquoi vous regardez encore ce bourrage de crâne ? parce que ça remue. Et le soir, malgré mon âge (oh ! faites-le taire, une fois !) je me farcis Clubbing TV, les gonzesses sont super, et les mecs d'une banalité consternante. D'ailleurs les filles se roulent des pelles, c'est ce qu'elles ont de mieux à faire. J'arrête, parce que je vais dire des conneries - j'avais déjà commencé ? ah bon.

    sylvette anne et annie 3.jpgMa femme, c'est celle de droite. et no comment, please.