MATIERE PREMIERE
B
Partisan de Sarkozy, que je viens de voir, j'assiste debout à une réunion, sorte de conseil des Ministres présidé par Chirac. Ce dernier démolit un rapport rédigé à sa demande par Sarkozy, rapport dont certaines parties sont restées ébauchées. Il m'interpelle : « Bernard lui disait C'est l'aube ! à dix heures du matin ! » et chacun de rire. Je lui avais dit cela en effet en le croisant, mais pour lui faire observer que j'avais parcouru ce rapport, dont une partie s'appelait « L'Aube ». Rentré chez moi, sur mon mezzanine, je raconte la scène et mon embarras à Agnès. Survient alors d'en bas un masque de gros bovin ; celui qui le porte brandit un crucifix en bois doré et marqueté, en nous récitant son baratin de Témoin de Jéhovah.
Je dis « Cela ne nous intéresse pas » et il redescend les marches en s'excusant. Malheureusement Agnès engage avec lui la conversation en le raccompagnant à la porte d'en bas. Je pense qu'elle va se faire raccrocher...
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53 03 27
Une idée sinnésite (?) sinon noachite. Pinnipède. Je passe un immense examen de sept heures, celle qui me garde est Jacqueline de Romilly mais elle voit, ce n'est pas vraiment elle, je parviens au saint des saints de la culture, elle est merveilleusement belle et aguichante, son cul qu'elle penche est garni de dentelles noires malgré ses 80 ans, mon inspiration est telle que je couvre des pages avec enthousiasme, je raconte à la fois un voyage et une évolution dialectique, c'est emballant. Au moment de recopier il ne me reste plus qu'à peine deux heures – et je me rends compte du peu d'académisme de ma démarche écrite, je me suis avancé vers elle au bureau sous prétexte de renseignement mais un chien très calme dissimulé près d'elle me saisit vigoureusement le pied sans vouloir me lâcher, je parle de pinnipèdes, les volets qui grincent (dans le texte à commenter). Plus tard je rejoindrai cette vieille dame souriante et désirante qui m'accordera une note vertigineuse, nos vivron sensemble dans un enivrement d'amour, de culture et de connaissances mondaines ultra-universitaires.
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53 03 31
- Avec Annie qui conduit, entraîné à toute vitesse n'importe où, même sur deux roues, sur une passerelle métallique pour piétons au-dessus d'un barrages, ou de vannes.
- Avec Annie dans une fête du vin et de la photographie, à Duras peut-être. Tout le monde boit et s'amuse. Mais Annie est déçue de la conférence de photos. Elle va aux toilettes, la conférence se tient dans une grande salle nue où dix individus écoutent un démonstrateur en anglais. Je repars dans la salle du banquet où mangent et boivent d'anciens collègues et des élèves. Ces derniers m'indiquent une prof d'anglais à qui je me plains : il est illégal en France de faire une telle conférence en anglais. Elle me dit qu'elle espère tout de même que je ne vais pas traîner pour cela l'association devant les tribiunaux. Eh bien presque. Je lui demande comment on dit en anglais un autocollant, mot bizarre. « Je vais en acheter deux ; sur le premier sera écrit « OK, I'm French », et sur l'autre «FN » pour « Front National ».
La prof me fait une clef immobilisatrice et je rectifie en rigolant « Fan de Nougaro ». Un autre s'approche, et ça tournerait mal, mais je me dégage, bourré après trois quarts de verre comme je l'explique à des élèves, témoins rigolards. Or je m'aperçois que je suis nu à partir du dessous de la chemise, et que les élèves me regardent avec un mépris amusé. Ensuite, tout le monde repart, le collègue anti – FN nous emmène en voiture, il y a une forte montée, des touristes anglais rougeauds et gras descendent exactement en face de nous en tâchant de freiner, des gens sont éjectés, leurs membres disloqués, nous repartons tous sur des civières. Impression de culpabilité au réveil.
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53 04 04
J'ai rêvé :
- que des enfants m'aspergeaient de merde dans des chiottes publiques ; j'en sortais pour le leur rendre (chiottes en bois mal fermées, une petite fille plonge sa sandale dans la merde qui a envahi la cabine et m'en asperge, donc, puis un petit garçon fait de même).
- que Sonia, en grande robe blanche, se convertissait au judaïsme.
- qu'Annie se suicidait du haut d'un escalier dans une petite ville au bord de la Seine : nous descendions le versant d'une vallée urbaine (petits pavillons), et elle avait préféré prendre l'escalier au lieu de faire le tour par le haut. Elle est tombée d'une masse , sans crier. Les gens ont commencé à crier. Je me suis réveillé.
- UTILISÉ
53 04 08
Anne et moi sommes au sommet de la Tour Eiffel, aménagé en Disneyland, très étendu, avec, même, une piste d'aviation. En dessous, trois cents mètres de vide. Nous appréhendons très fort une attaque par avion d'Al Qaïda.
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53 04 29
Je chemine souterrainement, longtemps. D'autres me précèdent (Annie, et une autre femme). J'en croise d'autres, une grand-mère et sa petite-fille, qui sont propriétaires de caves, me montrant une poupée à magnifique chevelure, et voulant me la vendre. Les autres me distancent. Je ne retrouve pas au retour l'itinéraire de l'aller. Je monte des volées d'escalier, des ferrailles agressives m'interdisent une porte que j'ouvre quand même. Me voici dans le soubassement d'un autel, une foule endimanchée se disperse après une grande cérémonie. Dehors, je demande où je suis, déclarant devant l'étonnement goguenard que je viens du souterrain, mais que j'ai laissé ouvert, disons accessible, une porte qui peut être dangereuse si l'on se renfonce dans les boyaux.
Des personnes quittent alors mon entourage pour remédier à cela. J'apprends enfin que je suis au Fieu (= Le Fils) en Gironde. Très beau paysage, église très pointue (cf. Cuzorn). Avec une carte Michelin (« Ça peut aller quand on est à pied », dis-je aux autres ironiques), j'essaie de trouver un itinéraire vers le N.E., mais tout semble sans grande issue. Je veux passer par un autre sanctuaire, mais c'est très loin, disent les gens. Descendant uen côte tortueuse, j'arrive à une autre partie de l'agglomération où une jeune femme dynamique tient une sorte d'auberge-exposition permanente d'artisanat, avec d'autres hommes jeunes.
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(53 04 30, manquant, sur papier libre)
53 05 03
Alors que pris enfin d'une forte envie de chier je me dirige vers les WC, un brouhaha me fait sortir sur le palier. Des voisins me ramènent Annie qui est tombée dans la rue, en robe de chambre. Elle sanglote, elle doit aller aux toilettes à ma place immédiatement. Je l'avais envoyée se promener, devant le faire moi-même juste après pour que nous prenions un peu de distance. J'y vais tout de même, dans une descente longeant des prairies avec des barbelés, où paissent les vaches. Je surprend une conversation entre Tastet et un autre à propos d'un mercenaire qui avait perdu ses papiers en Afrique Noire puis en avait retrouvé d'autres au nom de Binda, et s'était ainsi débrouillé, en rentrant par l'Afrique du Nord.
Je décide de revenir pour prendre des nouvelles d'Annie qui m'inquiète beaucoup. Je me suis réveillé avec une envie dingue d'aller aux gogues... UTILISÉ
53 05 10
A Marseille dans un appartement clair mais vétuste, des hommes viennent malgré moi boire au pastis de bienvenue. Je leur dis que je suis venu de Bordeaux pour échapper au grappin que ma mère voulait encore me mettre dessus à près de 50 ans (je me rajeunis). Ils ont l'air plus ou moins débilos. Je me demande comment loger Sonia et David, c'est petit. Leur accent était fort, ils étaient dépenaillés, envahissants, excessivement familiers. Je prenais leur accent, je surveillais leurs frôlements, tout était bien écaillé, bien miséreux, bien lumineux mais minuscule, vétuste et crasseux. Dans mon esprit, Sonia et David étaient encore jeunes, mes parents et beaux-parents vivaient encore.
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53 05 11
Grand bureau très clair en verrières de dernier étage, Blanchard, Yssev et moi prenant congé d'une magnifique stagiaire brune très consciente de sa beauté. Comme nous ne nous reverrons plus elle refuse de donner son adresse. Par dépit je lui dis que puisqu'on va crever, je ne lui adresse plus la parole ni ne prends garde à elle. Les deux autres continuent à blaguer avec cette fille, une autre se penche versmoi pour signer un document de départ, elle est moins attirante, un peu de lie-de-vin sur une joue, mais très aimable, je la prie53 05 20 de m'excuser de l'avoir négligée.
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53 05 20
J'ouvre en grand les volets de notre appartement au premier, le soleil éclatant y pénètre. Des lettres sont en vrac, j'attends le retour d'Annie, j'espère qu'elle ne verra pas une lettre à T. que j'ai oublié de poster, et que je ne retrouve plus. Les pièces encore noires sont emplies d'une angoisse folle, ma mère morte y est encore présente de façon menaçante. Ouvrant une pièce, je vois deux grandes femmes sèches hostiles qui lui ressemblent, en brunes, partir en dérobant deux magnifiques robes de soirée, avec une hauteur insolente. Je n'ose les intercepter.
- Avec Sarkozy dans une voiture à l'arrêt coincée entre deux autres, le côté passager bloqué contre le mur. Il me prend pour confident, les habitants de la ville ont critiqué ses nouvelles enseignes électriques (je les vois ; l'une est : « LU... LU... LU » ; elle est en effet monotone, rouge terni). Une grosse femme en costume arabe passe. J'étouffe dans cette bagnole, je m'ankylose, j'aimerais bien aller me promener. Sarkozy est un maniaque de la bagnole et reste assis là sans s'en rendre compte. Nous attendons ma femme, partie plus loin avec d'autres. UTILISÉ
53 06 11
Lazarus conduit un car. Il semble émerveillé, incompétent. Le villae est magnifique, les rues étroites. Nous sommes bloqués. Arrive un Yougoslave blond. Il dégage le car en marche arrière. Il n'y a qu'Annie, J., M. et moi dans le fond. Halte devant la ferme des Lange, près du pont. On me donne à goûter un pot de confiture suspect. Je le trouve excellent. On me dit : « C'est un condensateur. » Je réponds en rigolant : « C'est un con dans son frère ». Tout le monde voudrait partager ma confiture de melon d'Espagne. Nous avons laissé un petit chien dans la cour de ferme.
Il avait dormi sur ma poitrine et s'était bien habitué à moi. Or il est délaissé dans cette cour, avec deux lions apprivoisés. Il paraît que nous devons manger dans cet endroit. Je refuse, tant qu'il y aura les livres... UTILISÉ
53 06 14
- A) A l'orgue, avec tout le buffet, je dégringole à travers une tour d'église en criant « au secours, au secours ».
- B) Depuis une gare, avec Sylvie, nous suivons des informations sur un petit garçon qui aurait disparu lors d'un petit voyage autour du lycée français de Katmandou. L'Inde, la Chine, le Vatican et surtout l'URSS qui n'y avaient rien à faire s'y seraient intéressé. L'URSS répandait de faux bruits. En repartant de là, ayant appris que le petit garçon avait été retrouvé, Sylviane et moi restons tout de même pénétrés de tristesse, elle pleure presque alors que je l'interroge, en marchant, sur ce que comporte nécessairement tout texte latin (celui-ci est en vers) en son début, pour en indiquer le sujet. La réponse est « le titre » mais elle ne sait pas répondre, me disant que mes commentaires sont très beaux et émouvants . UTILISÉ
53 06 15
Je visite plusieurs chambres d'un très grand hôtel, pièces spacieuses, au centre de l'une desquelles une espèce de toboggan déverse depuis le plafond une pluie de particules lumineuses qui, d'abord agréables, peuvent se révéler toxiques. Avec mon guide, nous passons dans une chambre voisine, dan sla même suite (j'observe des toilettes vastes et immaculées) : il y a là, sans fenêtres, un ensemble de lits accolés, semblables à de petites boîtes contiguës, où prendront place,
outre moi-même, des conférenciers allemands. Ils arrivent et choisissent chacun leur lit, nous serons donc tous bien à l'étroit. Il y a parmi eux une femme, dont je pense que personne ne l'importunera, en raison précisément des contraintes de la promiscuité.
Je lui fais une grimace, car elle n'a pas l'air évidemment très satisaite de la situation, et me renvoie une mine ostensiblement renfrognée... UTILISÉ
53 06 26
Trois cauchemars.
- Dans une maison, un appareil électronique ouvre et ferme les mâchoires sur des bijoux qu'elle contient, en avançant tout seul vers nous dans le couloir. Il répand de l'eau et crève les parois. J'appelle David qui ne peut le maîtriser. Une autre boîte commence à présenter les mêmes symptômes; la plinthe du mur commence à se trouer.
- ? Sonia, la mort ? le plus horrible de tous.
- Dans un café aux tables qui se touchent et devant uen nombreuse clientèle, Annie confirme qu'elle n'a plus rien à me dire et à tout jamais, ainsi que je le lui demande, et pour moi il en est de même. Bouleversé, je vais attendre avec d'autres en face d'un portail fermé, en bois vermoulu dont je ne suis pas sûr qu'il ouvre. C'est un gigantesque magasin d'antiquités, avec une quantité de livres que je feuillette, et une table à bijoux que je palpe si longuement que la tenancière vient m'en ôter un, énorme. Et tant d'autres choses...
UTILISÉ
53 07 08
- A) Sur un marché je décharge des cages avec un patron. Mais je tarde, j'ai garé ma voiture trop près de la sienne, on doit poser les cageots dans un espace étroit, ou alors, comme il l'a déjà fait, de l'autre côté de la voiture. Il manque me dire d'arrêter de ramasser tout : « Après ça ils vont prendre le goût de l'asphalte, c'est déjà presque trop tard ! » Il ronchonne comme un connard de travailleur manuel.
- B) Avec une Portugaise je visite des monuments en marbre rouge, occupés par uen foule considérable. Nous essayons de déchiffrer les inscriptions en lettres d'or qui s'y trouvent. Cela fait deux tombeaux à la file. Je retourne chercher ma Portugaise, c'est en partie Annie, agenouillée, qui prie, les bras sur une balustrade. Tout cela est censé se trouver à Bordeaux. UTILISÉ
53 07 10
A un bureau d'agence, Annie et moi demandons une étudiante pour loger dans une pièce qui ne nous sert pas afin d'avoir de la compagnie. Cette pièce est ouverte, bien tenue, et la femme agent immobilier peut la voir de son bureau, à l'intérieur du même étage. UTILISÉ
53 07 11
Cherchant à rejoindre Mérignac, j'ai erré à pied sur le remblai sud du Pont de Pierre, encombré de terrains vague, avec des fragments de rails de tramway, de la boue séchée, des voies concentriques parcourues de voitures éparses. Je suis monté à bord d'un bus « M » qui repassait pourtant le pont vers Cenon, j'étais torse nu et portais un énorme carton vide sur la hanche, le bus semblait comble mais des gens sont descendus, des femmes, me laissant assez de place debout. Mon corps heureusement ne dégageait aucune odeur de sueur. J'ai entendu des consignes concernant l'inconduite du chauffeur, qui s'arrêtait le long des haies pour conter fleurette aux femmes, qui reconstituaient même ces haies fleuries à l'intérieur de son véhicule pour faire l'amour avec la clientèle féminine, il était menacé (mollement) de sanctions mais n'en tenait pas compte, et poursuivait sa route, fausse ; je devais descendre, mais j'espérais bien profiter d'une occasion.
Me soutenait l'affection de Sonia, que j'allais voir à Mérignac.
UTILISÉ
53 07 14
J'approuve l'activité d'une société qui tente de racheter les atrocités de jadis. D'abord, une boue rouge représentant les corps broyés de bébés victimes d'une répression. On sent encore leur présence corporelle. Puis un air, au ras du sol, où survivent les paroles et les souffles de ceux qu'on a massacrés là. Ce sont de préférence les bourreaux qui doivent respirer cet air ou humer cette boue, pour réincarner leurs victimes et en quelque sorte annuler leurs actes criminels. Sollicité pour se joindre à cette rédemption, David reste enfermé dans sa petite pièce rue David-Johnston et renâcle. Il refuse. UTILISÉ
53 08 02
Dans un train luxueux venant de Grenoble vers Lyon, avec A,,ie, m'a été confié le guidage d'un câble passant par la vitre et nécessaire à établir la liaison technique et le fonctionnement d'une nouvelle ligne. Malgré les difficultés (multiplicaiton des voies de banlieue, virage, forte montée), tout réussit. Je lâche le câble en dépassant d'au moins 800 m la limite de lâchage qui m'avait été impartie ; le train, lancé par mon action, continue lentemet. J'éprouve un grand sentiment de responsabilité, Annie me respecte. UTILISÉ
53 08 03
Gigantesque cathédrale, foule considérable, inaugurant la réfection d'un grand ensemble d'orfèvrerie (tout un autel). Présence d'autorités, discours, solennnités. Une exposition d'Annie a lieu sous des combles aménagés, elle rapporte quelques tableaux supplémantaires (qui représentent peut-être des chats) et nous passons devant tout le monde avec fierté. Je laisse Annie monter seule et me dirige vers des annexes de la crypte, je m'enfonce dans une espèce d'anfractuosité terreuse (reliquat de fouilles ?) où je me mets à pisser, le front contre une paroi, me persuadant que je ne commets là aucun sacrilège, mais inquiet malgré tout car la cavité se poursuit sous plafond bas, et j'entends au-dessus de moi toute la rumeur du siècle et des siècles...
Crainte d'éboulement ou d'attirance morbide vers ces profondeurs caverneuses non étagées. UTILISÉ
53 08 04
A
Retenu à dîner chez Blanchard, qui me dit que je partirais sitôt que je n’aurais plus besoin d’eux. Stéphanie est là, heureuse et riant aux éclats de la facilité de ses épreuves de bac ; il y a là aussi sa mère, qui n’est pas Anita. Elle a plus de 50 ans et porte robe et bijoux très originaux , style 1970. Je mange, un peu inquiet d’avoir laissé Annie à la maison. Deux grands cousins gaillards s’asseyent à côté de moi en bout de table. L’un m’adresse la parole en anglais, volubile. Je réponds que c’est dommage, ne connaissant pour ma part que le chinois et le tchèque. Puis je précise en rigolant : « Mais oui que je sais l’anglais, mais oui… »
B
Annie suit sur une carte les taches bleu foncé mouvantes indiquant la progression d’une grande vague de froid venue d’Allemagne. Quelles que soient les régions atteintes nous sommes concernés, car nous habitons à l’ouest de ¨Paris (Eure ?) où nous avons enfin déménagé UTILISÉ
53 08 07
- A) Sur un marché je décharge des cages avec un patron. Mais je tarde, j'ai garé ma voiture trop près de la sienne, on doit poser les cageots dans un espace étroit, ou alors, comme il l'a déjà fait, de l'autre côté de la voiture. Il manque me dire d'arrêter de ramasser tout : « Après ça ils vont prendre le goût de l'asphalte, c'est déjà presque trop tard ! » Il ronchonne comme un connard de travailleur manuel.
- B) Avec une Portugaise je visite des monuments en marbre rouge, occupés par une foule considérable. Nous essayons de déchiffrer les inscriptions en lettres d'or qui s'y trouvent. Cela fait deux tombeaux à la file. Je retourne chercher ma Portugaise, c'est en partie Annie, agenouillée, qui prie, les bras sur une balustrade. Tout cela est censé se trouver à Bordeaux. UTILISÉ
53 08 09
Annie et moi sommes à Moscou, sortons d’un supermarché. Annie trouve enfin des toilettes au sommet d’une haute volée de marches, avec un bar. Le lendemain, ces toilettes auraient été fermées. Les types au bar font des plaisanteries à la limite de la désobligeance. Un seul parle français, avec l’accent russe. Nous redescendons, nous trouvons dans une rue en pente ménageant un beau point de vue cavalière sur les bâtiments d’une espèce de banlieue moscovite, ocre sous le soleil. Et je demande sur le trottoir ce qu’Annie va bien vouloir encore « acheter, acheter, acheter », puisque c’est ainsi qu’elle résout tous les problèmes, par « acheter, acheter, acheter ». UTILISÉ
53 08 20
Avec David je me promène dans un cul-de-sac de pavillons de banlieue. Une jeune fille très belle (style Mme B.ourouffala), qui dans le rêve est celle d’Accornero, nous invite à dîner chez elle avec
son mari. Elle nous apprend qu’il y a aussi une maison plus luxueuse, que j’imagine aussitôt, mais nous laisse entendre que ce sera pour une autre fois, quand nous nous connaîtrons mieux (c’est moi qui ai d’abord proposé la maison luxueuse, puis qui me suis rétracté poliment). David joue dans la terre… UTILISÉ
53 08 21
Je suis dans un amphithéâtre de bois blanc dominant la nef d’une église. Une immense chorale pourrait y tenir. A la place de l’autel un orgue, petit, mais que je suppose perfectionné, où j’hésite puis renonce à descendre jouer. Des gens surviennent en parlant, ils ne me voient pas, j’arrive à me défiler en redescendant. UTILISÉ
53 08 22
Coco est morte, dans notre appartement. Pour l’enterrer, nous devons attendre son mari, qui arrive par la cour extérieure et tue un rat à grands coups répétés. Il faut enterrer ce rat dans le même cercueil, or nous nous y étions presque attachés. Sonia se désole, et un peu tous (Annie et moi). Puis le beau-père entre. Nous supposons qu’il a tué le rat… UTILISÉ
53 08 24
L’empereur de Chine (c’est moi-même, plus jeune <35-40 ans>), et en habits occidentaux ordinaires, m’envoie comme un personnage de conte de fées affronter certains dangers lointains, ou rapporter un objet fabuleux. Il retient ma femme en otage, et l’égorgera si j’échoue. Je suis sur le chemin du retour, plein de joie et de hâte, contournant une prairie marécageuse de plus en plus vaste , figuration élémentaire d’un sexe féminin, mais je gambade de joie. L’empereur me reçoit dans une indifférence maussade. Je n’ai pas dû réussir tant que cela. Il conserve ma femme, mais ne lui fait aucun mal. Je peux la revoir. UTILISÉ
53 08 29
J’ai recueilli vers Guîtres dans un camion volé, pendant la guerre, un petit garçon. Nous allions vite par les rues inondées, évitant de justesse les cadavres et les vivants qui se relevaient sous nos roues - juste comme le garçon voulait conduire :! « Je n’ai pas de chance », disait-il) et nous parvenions à Bordeaux en bavardant, je reconnaissais St-Michel et la Grosse Cloche, l’un à côté de l’autre. Je relâchais alors mon chat en me demandant parmi les passants ce qu’il allait devenir, mais je le voyais entrer bien gras dans une pâtisserie où il se faisait accepter par d’autres animaux. Le petit garçon me montrait une sculpture de chat, lui aussi en avait un, « Le mien est comme ça » !
C’était un moyen-relief sale et médiéval, quelle aventure. UTILISÉ
53 08 30
A
Je combats contre moi-même, l’un d’entre moi ayant feint de recevoir de l’autre des propos antisémites. C’est un troisième moi-même qui l’a exigé. Le moins fort (le prétendu juif) se relève et inflige finalement à l’autre une raclée. Cela se passe sur une place entre deux maisons de style « décor de théâtre » à la Chirico. Beaucoup de cris, d’applaudissements, de spectateurs dont pas mal de femmes. UTILISÉ
B
Avec Max et Sonia dans une tour circulaire. Sonia lit, ou tricote, ou joue (jeu vidéo) et l’ascenseur ne peut contenir que deux personnes (Sonia y est allergique). Je veux montrer que je connais bien la tour, d’abord au quatrième, puis au sommet. En arrivant seul au 4è, j’ai vu de dos un gardien qui faisait la ronde et me plaquait contre le mur. Le jeu consistait à faire bien du bruit (en pleine nuit) pour gêner les locataires. Mais cela aura attiré le gardien et son chien, qui seront allés cueillir les passagers de l’ascenseur. Il vaudrait mieux battre en retraite. Mais je me réveille. UTILISÉ
53 09 03
En voiture, ma famille retrouve un immeuble aux Mureaux, que je croyais à droite de la grande avenue, mais qui se trouve en fait à gauche. Habite là une autre famille dont je dois épouser la fille. Ce n’est pas tellement à moi que l’on fait attention, mais à ceux qui m’accompagnent (ma fille ? ma mère ? Annie ?) car j’essaye d’être le plus neutre et le plus aimable possible. Au repas, je fêle un verre puis le casse. Le futur beau-père est bon enfant, parle sans cesse. Il a une petite moustache, une voix haut perchée, il semble bien blaireau « fasciste modéré ». Il ressemble au père de Montanari. La mère est une petite boulotte vive, elle a cuisiné, celles qui m’accompagnent sont allées discuter avec elle à la cuisine. La mère donc parle d’accent, de patois, et révèle qu’elle est d’origine vénézuélienne. Je n’ose ramener mon espagnol, sinon elle va me surpasser, évidemment. Elle dit s’être bien adaptée ici en France, la région ressemble à la sienne, dans les deux cas il y a un delta orienté vers le nord, avec une ville sur la côte. Quant à ma prétendue fiancée, je ne l’aurai pas vue. UTILISÉ
53 09 11
Je visite une ville des Indes, ça grouille, je me promène seul en criant, chantant en djungo sur la liberté. Je rencontre des jeunes qui m’escortent, quelques morceaux de campagne se montrent, je les reguide vers le centre-ville. Des Allemands partent sur un bac, et moi sur un autre, j’ai oublié toutes mes affaires, mes papiers, mon argent, sur l’autre bac. Un guide très brun, charmant, me donne un numéro de téléphone, 07 06 05 ou ce genre. D’autres touristes arrivent, s’entassent sur le bac, il leur recommunique ce numéro, il sourit tout le temps. J’obtiens par lui une chambre d’hôtel au fond d’un bistrot bondé, je chante, on comprend les mots « Victor Hugo », on le reprend en riant.
Je montre à un couple d’Anglais qui occupe la chambre ce qui reste de mes bagages, c’est mince, ça tient dans un sac en plastique. Ils sont fatigués, vautrés sur le lit. Je dis cela au jeune homme qui me trouve une autre chambre, qui est peut-être la même (j’aurai mal vu…)/ Il y a cette fois une jeune fille à poil dans le lit, je demande la raison de sa présence : elle est malade et se repose. Je commence à la caresser mais me retiens, n’ayant pas envie de me choper quoi que ce soit. Peur que les microbes ne me sautent à la figure. Extrême bariolage et raffinement partout. Impression de communicabilité extrême, de sourire, d’accueil. On peut faire l’intéressant, otut le monde rit, sourit, s’empresse, chaleur humaine même superficielle, très euphorisant malgré l’impression d’être au bout du monde.
UTILISÉ
53 09 25
Poursuivi par les assiduités homosexuelles d’un admirateur, je me retrouve coincé au lit avec lui qui m’a fait parvenir des billets de banque aisément repérables. Il m’est impossible de prétendre ne pas les avoir reçus (ils sont de 70… euros ? dollars ? ) Il m’a offert aussi un grand magazine bien-pensant dont le contenu dégage une atmosphère de pureté prépubère ecclésiastique. Sur la couverture, c’est moi : grand garçon de dix ans monté en graine, joues rouges, cheveux blond pâle. Je lis, c’est notre histoire, avec un passage en vers particulièrement réussi. J’essaye donc de détourner là-dessus son attention, et j’y parviens à peu près puisque le lit devient le rebord d’un vaste talus, d’une berge.
Par terre il découvre une petite clef fendue de boîte à sardines et se lamente alors sur la perte de sa mère. Il me semble en rajouter quelque peu. A part moi, je songe au désir que j’aurais eu moi aussi d’un jeune homme si pur. Le tout se passait aux environs de Satolas, entre Lyon et l’Ain, où aurait subsisté une grande piété parmi les jeunes garçons… Cf. aussi le Sabolas de Béraud, Le Bois du templier pendu…UTILISÉ
53 09 26
Cauchemar provoqué par d’intenses ronflements : je suis enfermé dans la même chambre que mes parents endormis. Je fais tournoyer de côté et d’autre une énorme masse de vêtements ou d’ameublements en baluchon, en hurlant. Je sors sur le palier. Toujours en criant, je traverse les murs en revenant, je veux les terroriser pour qu’ils aient une crise cardiaque, je me terrorise moi-même , sors, rentre, fais un vacarme épouvantable avec une grande dépense musculaire, en risquant moi-même la crise cardiaque et la terreur Personne ne se réveille, le personnel de l’hôtel a toutes les peines du monde à me maîtriser, avec la fermeté et l’indulgence qui conviennent à un fou furieux. squant moi-même la crise cardiaque et la terreur Personne ne se réveille, le personnel de l’hôtel a toutes les peines du monde à me maîtriser, avec la fermeté et l’indulgence qui conviennent à un fou furieux. UTILISÉ
53 10 19
Assemblée des poètes à Presles-et-Thierny. Avec Annie nous traversons de nuit un énorme village (Presles-et-Thierny), sans éclairage – avec des stops sans aucune visibilité. Des maisons penchent à tomber. Nous parvenons dans un café comble, où se tient une réunion de juenes hommes (20 à 30 ans). M'installant, je reconnais que l'un d'entre eux est un poète dont j'ai beaucoup apprécié quelques textes. Je le lui dis, la patronne, sympa, 40 ans, survient, nous sert à boire, j'en reconnais un autre. Mon enfance s'est passée à Nouvion-le-Vineux, j'énumère les villages de Bruyères à Nouvion. Tous les autres sont poètes aussi, dont l'un affirme qu'il ne veut surtout pas que cela paraisse ridicule, « ah non ».
Je m'aperçois que je suis tombé au milieu d'une grande réunion. Le premier me demande depuis combien de temps il est connu de moi ; depuis peu. Il s'en doutait, mon enthousiasme est tout récent, je ne connais que lui et l'autre, par de simples extraits de prospectus. L'intérieur est tout de guingois, les sièges en osier. J'ai dit deux ou trois fois (dont une à la patronne) que je venais jusqu'ici à vélo pendant mon enfance, que c'est un village « constitutif », le mot fait sourire. Il faut absolument que j'aie l'air naturel, ni trop admiratif ni trop narquois. Le premier poète me demande si j'ai mon œuvre sur moi (« Omma ») ; apparamment j'aurai été reconnu aussi. « Non, je ne me promène pas avec mon livre sur moi ».
Les discussions sur la poésie se poursuivent gravement. Le rez-de-chaussée est composé de petits recoins dont certains sont garnis de livres, c'est très vétuste très penchant. Pas de chiottes, deux arrivées d'escalier font entendre des bourdonnements de voix aux étages supérieurs, peut-être faudra-t-il que je chie dehors, mais j'avise unepièce à peu près confortable et fermant mal, ça va être dur d'être discret, il reste juste assez de papier pour moi, après moi le déluge. UTILISÉ
53 10 22
Je fais cours dans un hall préfabriqué où s'entassent plusieurs classes de garçons de 6e sans séparation, le vacarme et la pagaïe règnent, les élèves se lèvent et s'assoient, il n'y a pas assez de place pour tout le monde, je gueule, l'un d'eux, à droite, Chirico de Libos, n'a pris aucune note et bade, le nez bouché, l'ai con. L'engueuler se perd dans l'indifférence générale. Je dis qu'un 25, sans préciser le mois, je me mettrai en grève tout seul. J'imagine que dans la cour cette fois de Meulan je resterais assis par terre au milieu des élèves, puis qu'en se dispersant ils me révéleraient ainsi, là, seul ; que les collègues m'interpelleraient des fenêtres, et que moi je resterais en attendant l'ambulance. Annie vient me chercher, dans un hôtel luxueux que je découvre avec grand plaisir : il y a deux lits très étroits, noirs, en bois de luxe, où l'homme s'étend à l'antique pendant que sa femme le grimpe. Il est une heure vingt. Anne me demande si c'est aujourd'hui le 25, je réponds que non. Elle est d'une exceptionnelle douceur et compréhension. Ou nous aurons peu de temps avant la reprise des cours, ou nous n'en tiendrons plus du tout compte. J'enlève mon pantalon, réveil.
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53 10 25
Je redescends à l'intérieur d'une montagne. En bas une salle avec des boissons (nous sortons d'un autocar où je me suis abstenu de fumer uen deuxième clope. Une ancienne élève a maintenant deux jeunes enfants et fait semblant de ne pas me reconnaître.) Des gens me reconnaissent, me complimentent sur mes émissions. Je fais passer une bande magnétique, où l'on m'entend en arrière-plan, tandis que chante une femme, style Brigitte Fontaine. Je me répands en compliments sur d'autres, dont une qui chantait en latin en articulant, tous comprenaient. Un homme signe un livre d'or en mon honneur, faisant allusion à mes cours. Soudain éclate en amont un effroyable vacarme. Des sacs à dos neufs et pleins dégringolent à travers les galeries et viennent s'écraser.
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53 10 26
En voiture nous parvenons à un endroit dégagé, en montagne, avec vue superbe. La route devient chemin de terre. Il y a là un vélo dégonflé, je dis à David qu'on l'attend pour redescendre la pente ! Il tâte les pneus, dubitatif...
Annie, parce que je lui ai égaré uen bande magnétique, dit « Stbbl » (incompréhensible) « Sud-Ouest », se hisse dans l'encadrement d'une fenêtre étroite. Il n'y a pas de prise poour que je la retienne, elle saute vite, en bas il y a des murs verticaux, des tôles. Je me réveille en gémissant.
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53 10 27
- Ne pas oublier le rêve de cette fille arabe qui voulait que je dise « Je t'aime » en public et me faisait un succulent gâteau avec plein de chantilly. UTILISÉ
53 10 30
Au lycée je cache dans les chiottes un réfugié de l'E.T.A., la tête enveloppée dans un linge sanglant. Nous devons le faire repasser en Espagne et reconnaissons le chemin à travers les Pyrénées. Un tronc d'arbre enjambe un précipice. Nous nous tenons tous debout dessus. L'un de nous (un groupe d'hommes sympathisants) est si affolé d'avoir réussi le passage qu'il fait plusieurs va-et-vient sur le tronc en hurlant de joie. Au lycée je fais croire qu'on m'a livré un paquet de drogue alors qu'il s'agit d'une boîte de Sargénor que je fais glisser sous la table d'un élève. Je suis fou, car j'attire l'attention sur moi, qui cache un terroriste présumé. Un parent d'élève m'écrit à ce sujet, je réponds que c'est une blague, que jamais je n'aurais dû lancer du pied la boîte sous la table de son fils si ç'avait été vraiment de la drogue.
Il dit aussi que le médecin de son fils a condamné ce dernier pour être homosexuel (à 14 ans...), que le fils a perdu le goût de bricoler du carton et qu'il espérait que ce serait moi qui lui redonnerais le goût de vivre... Cet élève je l'ai eu à Cadillac en 72, il était rouquin, remuant, très sympathique... UTILISÉ
53 11 07
Nous sommes Annie et moi en voyage dans une ville côtière normande, assez accidentée. Nous montons de biais sur un rocher où est bâti une belle demeure, et nous retrouvons bloqués sous deux fenêtres fermées. Une servante en entrouvre une ; c'est la troisième fois que je commets cette erreur. La