Proullaud296

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  • Les niaiseries de Dickens

    Je ne sais quel bâtiment sur la mer.JPG

    "D'où venait ce bébé et comment Mrs. Peerybingle en un clin d'oeil s'en était-elle emparée ? Je ne sais." Il venait probablement d'un vagin qui passait dans le coin. Et Mme des Chouettesboucles (en traduction approximative) se met à gagater : "Mais un bébé vivant était là entre les bras de Mrs. Peerybingle, et elle semblait en tirer bien de l'orgueil, quand elle fut doucement poussée vers le feu par un homme grand, fort, bien plus vieux qu'elle et qui avait dû s'incliner très bas pour l'embrasser. Mais elle en valait la peine.

    " - Ah ! mon Dieu ! John ! dit Mrs. Peerybingle." J'hésite entre le sobre et le clownesque. "Dans quel état tu es par ce temps !

    " Il est certain qu'il était pitoyable, avec du givre jusque dans ses moustaches.

    " - C'est que, vois-tu, Dot, - John répondait avec lenteur, en déroulant un cache-nez qui lui tenait le cou, - nous ne sommes pas précisément en été. Donc, rien d'étonnant.

    - Je ne veux pas que tu m'appelles Dot 1 (1. Abréviatif de Dorothée, mais veut dire aussi "petite fille" N. D. L. T.), John, je n'aime pas ce nom, dit Mrs. Peerybingle avec une moue qui laissait clairement entendre qu'elle l'aimait au contraire beaucoup." Disons dot com, nos internautes anglophone apprécieront, les autres apprendront que dot signifie "point" dans les adresses de courrier ou mails en français.

    " - Et cependant qui es-tu d'autre ? rétorqua John, abaissant vers elle son regard et souriant en la serrant contre lui. Une petite fille, - et ici il abaissa son regard vers le bébé, - une petite fille et sa poupée ; mais je m'arrête, car j'allais plaisanter, je crois réellement que j'allais le faire.

    "Il était très souvent sur le point de dire quelque chose de très spirituel, ce lourd, lent et honnête John ; ce John si rude d'aspect, mais si doux de coeur, si tranquille d'extérieur, si ardent intérieurement ; si maladroit, mais si bon !

    "C'était plaisant de voir Dot, son bébé entre les bras, regardant le feu avec une coquetterie pensive et inclinant sa petite tête juste assez pour la laisser reposer sur l'épaule du voiturier (car John était voiturier). C'était plaisant de le voir essayant avec une tendre maladresse d'adapter son rude support au léger fardeau." Cette fois-ci, pas de doute, il s'agit d'humour. Nous rencontrons le même chez les comiques de Rire et Chanson, qui agrémentent leurs textes de maintes mimiques, grimaces et expressions outrées, car à relire ce qu'ils disent, nous nous apercevons en effet qu'il s'agit de minuscules pensées vides et ridicules, voir Palmade, voir Kakou, pour n'en citer que deux. Ici, l'auteur intervient sans cesse pour nous rappeler tous les charmes de la vie bourgeoise dans les classes moyennes, et ce n'est pas plus crétin ma fois que les effusions de Figaro pour Suzanne, ou celles d'une maman, à la fin de Guerre et Paix, qui vient étaler en plein salon la merde des couches pour bien montrer qu'elle n'est plus verte et que le chiard est guéri. Sans oublier que les couillonnades pagnolesques trouvent encore un abondant public en nos contrées de France. Alors, les tracteurs, camemberts. "C'était plaisant de voir la petite bonne, Tilly Slowboy, attendant qu'on lui rende le bébé et contemplant le groupe les yeux et la bouche grands ouverts.

    "Il n'était pas moins agréable d'observer comment John le voiturier était partagé entre l'envie de prendre le bébé entre ses grandes mains et la peur de le briser.

    " - Comme il est beau, n'est-ce pas, John ? N'est-il pas mignon endormi ?

    " - Très mignon, dit John." Ici, déconstruction totale du roman par la distanciation de l'auteur omniscient, mais complaisance, tout de même, un peu : second degré qui flirte avec le premier, soit "troisième degré", dirait Gotlib. "Très mignon. Il est presque toujours endormi, n'est-ce pas ?

    " - Mais non, John ! voyons ! mais non !

    " - Ah ! fit John réfléchissant. Je pensais que ses yeux étaient presque toujours fermés." L'homme est un gros con logique, pour qui l'hiver est toujours froid, les bébés aveugles comme chez les taupes, et qui ne voit jamais rien d'étonnant nulle part. "Hollo !

    " - Oh ! John ! tu lui as fait peur !

    " - Est-ce que c'est bon pour lui de tourner les yeux comme il fait... et sa bouche comme il l'ouvre, dit le voiturier étonné ; il bâille comme un poisson rouge !

    " - Tu ne mérites pas d'être père ! dit Dot avec toute la majesté d'une matrone expérimentée." Oui, c'est drôle, c'est exact, ça me fait penser à ces rédactions ou à ces lancers de javelot décomposée en tant de points pour l'écriture, tant de points pour la tenue de jambe, tant de points pour la compréhension du sujet, tant de points pour l'élan, si bien que le pauvre petit nélève qu'il ne faut pas décourager ni stigmatiser finit par obtenir la moyenne, alors qu'il écrit des conneries nulles à chier ou lance le javelot comme une merde. Lui, et le javelot.

  • Expressions, de moi et d'autres

    A vrai dire, le moindre incident, le moindre bruit, le moindre coup frappé à ma fenêtre, peut déclencher, soit à mi-voix, soit de façon tonitruante, un de ces cris absurdes qui trouvent leur origine dans un contexte si archaïsant qu'il serait vain de le reconstituer. Un de mes collègues m'avait d'ailleurs suggéré de recourir à un spécialiste du "cri primal", adepte de Janov, freudien en vogue vers 1967. Mais je n'y souscrivis pas, ressentant cela comme un originalité. Une humiliation, aussi. A laquelle je tiens, comme un lien morbide à la mère, ou au protolangage. Ces syllabes privilégient les voyelles antérieures (i, u). Le renouvellement en est apparemment rare, parce que si j'en notais chaque jour les variantes, je les émettrais "exprès sans le faire exprès, car le recours à la notion de subconscient me semble ici trop pompeux.

    Jusqu'ici, Armelle ("ma femme") complétait mes "erremel" par la formule "Schiemsee", en prononçant de travers "Herrenchiemsee", château magnifique visité par nous : la véritable prononciation est "K'hiimzéé". Après maintes rectifications de ma part, elle se met enfin à la vraie prononciation.

    Nuages, mer, rochers P.JPG

    AUTRES EXPRESSIONS

    Chi va piano va sano, chi va sano va lontano, et chi va lontano vaffenculo.

    A éviter en Italie.

    Non ho detto "passi pure", ho detto "passaporti"

    Très dissuasif à la frontière, en pleine nuit, dans les Alpes, avec le bruit d'une mitraillette qu'on arme... Il était furax, le policier, de garde au poste en pleines rafales de neige. J'ai répondu scusi, formule de politesse et non pas scusa, qui est un tutoiement, et j'ai tendu nos passeports. Il ne nous a pas tiré dans le dos.

  • Les mots mystérieux

    LES CRIS MYSTERIEUX

    Poussées involontairement, de façon incontrôlable, dans les instants où j'ai peur de laisser tomber quelque chose.

    CONSERVER LA NUMEROTATION DU DOCUMENT INFORMATIQUE

    1 erremmel

    2 arraba Géométrie.JPG

    3 gaga ou !

    4 mernum

    5 érem - errem

    6 berdon

    7 pipu

    8 futifudivunivu (à Mussidan)

    9 futifu

    10 brob

    11 concon la gougoutte (à Mussidan)

    12 bibille (ibid.)

    13 Hervé (Delaroche)

     

    14 Ambrébré

    15 érébré

    16 ucucu

    17 agaga

    18 arabel

    19 murnimu

    20 burguibu

    21 berrellomma

    22 upimpu

    23 ôpapa

    24 ôbaba

    25 merdibu

    26 éberneil

    27 mercre

    28 Aleï

    28 Bernel

    30 ATATA

    31 Merba

    32 èbèbèrè

    33 élébélé

    34 arara arara arara 12 05 87

    35 perthui 05 10 87

    36 merte (idem)

    37 merrom

    38 oucacre 13 10 87

    39 aupépé 04 11 87

    40 ocacre 05 11 87

    41 mertum umpain 24 01 88

    42 éperte (idem)

    43 pertyipir

    44 érépé apoin 25 01 88

    45 portin

    46 errep

    47 ogogo

    48 aurapé 25 02 88

    49 épépé

    50 ockaka

    51 apapé

    52 oralavache

    53 berbu 16 06 11

    54 cacutoku 03 02 88

    55 échiponfourbadar (inventé)

    56 zévé

    57 merrin 14 03 88

    58 concaca 16 03 88

    59 mökhü

    60¨mökhkhü

    61 berduibu 90

    62 dubudu (idem)

    63 mekhkhü (idem)

    64 pautépu (idem)

    65 meurtui prupupru (idem)

    66 ekhkheppel aouacou 91

    67 mèkhèkhèbè (idem)

    68 meurdrui bruicivierge 88

    69 upincu mai 2011

    70 pernel 2010

    71 épernel (idem)

    72 euh-là

    73 meurs-rue

    74 peur-rue 24 03 13

    75 au-pa 08 07 11

    76 erremmel - âlongue

    77 eukhêm 08 07 11

    78 eutenne 10 07 11

    79 ternel (idem)

    80 udindu 15 07 11

    81 pur-rin 16 07 11

    82 épapa 17 07 11

    83 p'pudu-houlââ 31 03 12

    84 uppitu 07 04 12

    85 peurnu 16 03 13

    86 upirpu 19 03 13

    87 urpipu 19 03 13

    88 pernuimu 26 04 13

    89 meukhkhuimu 11 05 13

    90 meurtomu 15 06 13

    91 purtuipu 04 08 13

    92 urpuipu 08 13

    93 urcuicu 09 13

    94 urtuitu 09 13

    95 occaparo (Aurillac, hôtel) 08 10 13

    96 purin bu 25 10 13

    97 eurtui 25 01 14

    98 peurnuimu 18 04 14

    99 meurnu 25 06 14

    100 urinu 10 10 14

    101 eurtimu 21 10 14

    102 bè-eum 31 10 14

    103 purribu 07 01 15

    104 purru 07 01 15

    105 upirdu 12 04 15

    106 upi 05 06 15

    107 peur-i 18 06 15

    108 uutru 19 07 15

    109 eu é bu 21 08 15

    110 utain 03 09 15

    111 auméné 01 10 15

    112 bernimu 02 11 15

    113 apapapon 01 12 15

    112 O'Parnell fin 12 15

    113 mükhkhimü 17 04 16

    114 ababa 05 16

    115 eutinu 20 05 16

    116 eukh-khibü 12 07 16

    117 eukh - khêppü 05 10 16

    Ces exclamations faisaient la joie de notre locataire, Mme Marqueton, lorsque je les balançais dans le jardin. Elles expriment non pas des contenus injurieux. "Errem-el" signifiant "excommunié soit Dieu", en hébreu. Il est probable aussi que "la mère", qui à l'envers se prononce "al érem", soit à l'origine de certaines expressions, car j'avais pris l'habitude, avec bien de l'exercice, de parler à l'envers. Ma mère me flanquait des baffes parce que je laissais tomber, par maladresse, jusqu'à ce qu'un médecin suggère un jour qu'il me faudrait, peut-être, des lunettes. C'était en effet le cas. Ces exclamations surviennent non pas lorsque je laisse tomber un objet (cela m'arrive encore, parfois) mais lorsque j'appréhende sa chute

  • "Néron" de Franzero

    "Vivianus, gendre du général Corbulon, avait été chargé de l'escorter avec un détachement de cavalerie." L'Hellespont, c'est le canal des Dardanelles, juste au nord de la mer Egée. L' ancien empereur Caligula était le beau-frère de Corbulon, car il était marié avec Milonia Caesonia, demi-sœur de Corbulon. Que de très anciennes familles on le voit.

    "Tiridate amenait avec lui tous les princes de sa famille et un cortège de 3000 cavaliers parthes. La reine chevauchait à son côté, coiffée d'un casque d'or dont la visière baissée dissimulait le visage. Malgré la contribution des provinces, l'entretien de cette suite coûita des sommes fabuleuses aux finances publiques.

    "Le voyage dura neuf mois et s'effectua entièrement à dos de cheval, par petites étapes. Le cortège, en atteignant le territoire italien, trouva des voitures envoyées par l'empereur." Et le peuple direz-vous ? Eh bien, tant qu'il y avait des spectacles, des jeux et la télé, il s'en foutait, le peuple : il était né pour trimer, aucune idée sociale ne l'avait encore effleuré, c'était le bon temps. "Tiridate, au lieu d'aller directement à Rome, se rendit tout d'abord à Naples pour rendre hommage à Néron qui y séjournait. C'était une petite ruse de celui-ci, destinée à montrer au Sénat et au peuple que ce premier hommage était dû à l'empereur, non à Rome.

    "En se présentant devant Néron, Tiridate le salua à la manière orientale. Pliant le genou, il l'appela son Seigneur et l'adora. Il avait cependant refusé de se laisser enlever son sabre mais, pour prouver la pureté de ses intentions, il l'avait fait clouer dans son fourreau." En vérité, je ne me serais pas attendu à trouver ici ce merveilleux oriental que l'on découvre chez Hérodote.

    Brisants P.JPG

    "Néron, avec son sens du théâtre, trouva le geste fort à son goût. Il pria donc Tiridate de le suivre à Rome et se préoccupa de le distraire en cours de route. Ces distractions coûtèrent de nouveau des sommes énormes. On paya les gladiateurs très cher, on leur donna les meilleures armes, on employa des animaux de l'Afrique et de l'Inde, des velums somptueux couvrirent les théâtres, on servit les rafraîchissements les plus rares aux hôtes, des cadeaux abondants et généreux furent distribués à l'issue des spectacles. Les foyers des théâtres exposaient les statues des gladiateurs les plus fameux et même des représentations des bêtes les plus rares qu'on voyait dans les jeux". Nos conférenciers de la Cop21 font minable figure avec leurs menus bio à 350€ seulement.

    " A Pouzzoles, Tiridate fut si impressionné par le spectacle qu'il se crut obligé de participer personnellement à la grande fête donnée en son honneur. Réclamant son arc et ses flèches, il transperça, de la loge impériale, les animaux sauvages à mesure qu'ils entraient dans l'arène, et planta des banderilles à deux taureaux. (Dion CASSIUS : Nero, LXIII). Les courtisans murmurèrent qu'il avait voulu rappeler à l'empereur et à ses ministres ce que les Parthes étaient capables de faire avec leurs armes." En effet, '"la flèche du Parthe" est tirée en se retournant sur sa selle, quand l'ennemi se figure que vous être en train de fuir.

    "Le Sénat et le peuple sortirent de Rome pour accueillir Néron et son hôte royal. Tous les citoyens étaient vêtus de blanc, des guirlandes et des tapisseries ornaient les maisons et les palais, des nuages d'encens montaient devant les temples, les dieux avaient été parés de leurs plus beaux bijoux.

    " Malheureusement le temps restait mauvais, il plut sans arrêt pendant de nombreux jours et Néron se désola de ne pouvoir montrer le roi Arménien au peuple.

    "Dès que la pluie cessa, le palais se transforma en ruche bourdonnante. On organisa des jeux merveilleux au théâtre de Pompée dont on rénova entièrement l'intérieur. On dora richement l'arc de la scène et les extremités des gradins. Le grand dais, tendu au-dessus du public était en drap pourpre, avec, au centre, une broderie représentant l'empereur, habillé en Apollon, conduisant son char à travers le ciel." Il est vrai que Tiridate signifie « donné par Tir", dieu arméno-parthe de la littérature, des sciences et des arts fusionné avec l'Apollon grec me dit Wikipédia si vilipendé par les vieilles barbes. "Un buffet splendide fut servi après le spectacle et Néron chanta devant un auditoire choisi. La chose étonna tellement Tiridate qu'il fit comprendre ses sentiments à l'empereur en lui disant quelques jours plus tard : "Vous avez un serviteur de haute valeur dans le général Corbulon." Néron ne comprit pas l'insinuation et  offrit au roi des présents de grand prix. "Cependant, un crime se préparait au milieu de ces réjouissances splendides. Une fois de plus, Thraséas s'était vu signifier l'interdiction de paraître avec le Sénat aux réceptions de l'empereur. Néron entenait ainsi montrer à Tiridate qu'il n'était pas moins puissant à Rome qu'un potentat oriental dans son palais." Expliquons : en parlant de Corbulon, qui vient de le vaincre, Tiridate insinue que si Néron n'avait pas de si bons généraux, il ne serait capable que de chanter. En effet, même sous Néron, les Romains remportèrent des victoires.

    "Thraséas lui écrivit pour demander quelle offense il avait commise pour mériter un tel affront. Néron ouvrit la lettre avec empressement, espérant y découvrir des mots de crainte ou d'excuse qui auraient abaissé le caractère du sénateur. Il n'y en avait pas. L'empereur fit convoquer le Sénat au temple de Vénus Génitrix.

    "Thraséas s'abstenait depuis quelques années de participer à ces séances, déclarant ouvertement que la noble assemblée n'était plus qu'une parodie." Celui qui a dit la vérité / Il doit être assassiné.... " Ses amis insistèrent cependant pour qu'il se rendît à celle-là, afin d'éviter une provocation. Le magnifique temple de marbre blanc que Jules César avait fait élever au centre du Forum était occupé par deux cohortes prétoriennes". Et rassurez-vous, on lui a fait son affaire au plus vite, sous les prétextes les plus minables. C'est un des nombreux épisodes de ce livre paru chez Payot, qui ne fait pas oublier le bateau d'Agrippine qui s'ouvre en deux au m ilieu de la nuit et de la mer, le retour à la nage de ladite mère, qui finit sous un coup de poignard : "Frappe au ventre" dit-elle au légionnaire, car c'était de lui qu'était sorti le monstre, son fils Néron...

  • Je t'en foutrais, moi, des rêves à la con...

    53 09 11

    Je visite une ville des Indes, ça grouille, je me promène seul en criant, chantant en djungo sur la liberté. Je rencontre des jeunes qui m’escortent, quelques morceaux de campagne se montrent, je les reguide vers le centre-ville. Des Allemands partent sur un bac, et moi sur un autre, j’ai oublié toutes mes affaires, mes papiers, mon argent, sur l’autre bac. Un guide très brun, charmant, me donne un numéro de téléphone, 07 06 05 ou ce genre. D’autres touristes arrivent, s’entassent sur le bac, il leur recommunique ce numéro, il sourit tout le temps. J’obtiens par lui une chambre d’hôtel au fond d’un bistrot bondé, je chante, on comprend les mots « Victor Hugo », on le reprend en riant.

    Je montre à un couple d’Anglais qui occupe la chambre ce qui reste de mes bagages, c’est mince, ça tient dans un sac en plastique. Ils sont fatigués, vautrés sur le lit. Je dis cela au jeune homme qui me trouve une autre chambre, qui est peut-être la même (j’aurai mal vu…)/ Il y a cette fois une jeune fille à poil dans le lit, je demande la raison de sa présence : elle est malade et se repose. Je commence à la caresser mais me retiens, n’ayant pas envie de me choper quoi que ce soit. Peur que les microbes ne me sautent à la figure. Extrême bariolage et raffinement partout. Impression de communicabilité extrême, de sourire, d’accueil. On peut faire l’intéressant, otut le monde rit, sourit, s’empresse, chaleur humaine même superficielle, très euphorisant malgré l’impression d’être au bout du monde. Ecume et rocs.JPG

     

    53 09 25

    Poursuivi par les assiduités homosexuelles d’un admirateur, je me retrouve coincé au lit avec lui qui m’a fait parvenir des billets de banque aisément repérables. Il m’est impossible de prétendre ne pas les avoir reçus (ils sont de 70… euros ? dollars ? ) Il m’a offert aussi un grand magazine bien-pensant dont le contenu dégage une atmosphère de pureté prépubère ecclésiastique. Sur la couverture, c’est moi : grand garçon de dix ans monté en graine, joues rouges, cheveux blond pâle.   Je lis, c’est notre histoire, avec un passage en vers particulièrement réussi. J’essaye donc de détourner là-dessus son attention, et j’y parviens à peu près puisque le lit devient le rebord d’un vaste talus, d’une berge.

    Par terre il découvre une petite clef fendue de boîte à sardines et se lamente alors sur la perte de sa mère. Il me semble en rajouter quelque peu. A part moi, je songe au désir que j’aurais eu moi aussi d’un jeune homme si pur. Le tout se passait aux environs de Satolas, entre Lyon et l’Ain, où aurait subsisté une grande piété parmi les jeunes garçons… Cf. aussi le Sabolas de Béraud, Le Bois du templier pendu…