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"Néron" de Franzero

"Vivianus, gendre du général Corbulon, avait été chargé de l'escorter avec un détachement de cavalerie." L'Hellespont, c'est le canal des Dardanelles, juste au nord de la mer Egée. L' ancien empereur Caligula était le beau-frère de Corbulon, car il était marié avec Milonia Caesonia, demi-sœur de Corbulon. Que de très anciennes familles on le voit.

"Tiridate amenait avec lui tous les princes de sa famille et un cortège de 3000 cavaliers parthes. La reine chevauchait à son côté, coiffée d'un casque d'or dont la visière baissée dissimulait le visage. Malgré la contribution des provinces, l'entretien de cette suite coûita des sommes fabuleuses aux finances publiques.

"Le voyage dura neuf mois et s'effectua entièrement à dos de cheval, par petites étapes. Le cortège, en atteignant le territoire italien, trouva des voitures envoyées par l'empereur." Et le peuple direz-vous ? Eh bien, tant qu'il y avait des spectacles, des jeux et la télé, il s'en foutait, le peuple : il était né pour trimer, aucune idée sociale ne l'avait encore effleuré, c'était le bon temps. "Tiridate, au lieu d'aller directement à Rome, se rendit tout d'abord à Naples pour rendre hommage à Néron qui y séjournait. C'était une petite ruse de celui-ci, destinée à montrer au Sénat et au peuple que ce premier hommage était dû à l'empereur, non à Rome.

"En se présentant devant Néron, Tiridate le salua à la manière orientale. Pliant le genou, il l'appela son Seigneur et l'adora. Il avait cependant refusé de se laisser enlever son sabre mais, pour prouver la pureté de ses intentions, il l'avait fait clouer dans son fourreau." En vérité, je ne me serais pas attendu à trouver ici ce merveilleux oriental que l'on découvre chez Hérodote.

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"Néron, avec son sens du théâtre, trouva le geste fort à son goût. Il pria donc Tiridate de le suivre à Rome et se préoccupa de le distraire en cours de route. Ces distractions coûtèrent de nouveau des sommes énormes. On paya les gladiateurs très cher, on leur donna les meilleures armes, on employa des animaux de l'Afrique et de l'Inde, des velums somptueux couvrirent les théâtres, on servit les rafraîchissements les plus rares aux hôtes, des cadeaux abondants et généreux furent distribués à l'issue des spectacles. Les foyers des théâtres exposaient les statues des gladiateurs les plus fameux et même des représentations des bêtes les plus rares qu'on voyait dans les jeux". Nos conférenciers de la Cop21 font minable figure avec leurs menus bio à 350€ seulement.

" A Pouzzoles, Tiridate fut si impressionné par le spectacle qu'il se crut obligé de participer personnellement à la grande fête donnée en son honneur. Réclamant son arc et ses flèches, il transperça, de la loge impériale, les animaux sauvages à mesure qu'ils entraient dans l'arène, et planta des banderilles à deux taureaux. (Dion CASSIUS : Nero, LXIII). Les courtisans murmurèrent qu'il avait voulu rappeler à l'empereur et à ses ministres ce que les Parthes étaient capables de faire avec leurs armes." En effet, '"la flèche du Parthe" est tirée en se retournant sur sa selle, quand l'ennemi se figure que vous être en train de fuir.

"Le Sénat et le peuple sortirent de Rome pour accueillir Néron et son hôte royal. Tous les citoyens étaient vêtus de blanc, des guirlandes et des tapisseries ornaient les maisons et les palais, des nuages d'encens montaient devant les temples, les dieux avaient été parés de leurs plus beaux bijoux.

" Malheureusement le temps restait mauvais, il plut sans arrêt pendant de nombreux jours et Néron se désola de ne pouvoir montrer le roi Arménien au peuple.

"Dès que la pluie cessa, le palais se transforma en ruche bourdonnante. On organisa des jeux merveilleux au théâtre de Pompée dont on rénova entièrement l'intérieur. On dora richement l'arc de la scène et les extremités des gradins. Le grand dais, tendu au-dessus du public était en drap pourpre, avec, au centre, une broderie représentant l'empereur, habillé en Apollon, conduisant son char à travers le ciel." Il est vrai que Tiridate signifie « donné par Tir", dieu arméno-parthe de la littérature, des sciences et des arts fusionné avec l'Apollon grec me dit Wikipédia si vilipendé par les vieilles barbes. "Un buffet splendide fut servi après le spectacle et Néron chanta devant un auditoire choisi. La chose étonna tellement Tiridate qu'il fit comprendre ses sentiments à l'empereur en lui disant quelques jours plus tard : "Vous avez un serviteur de haute valeur dans le général Corbulon." Néron ne comprit pas l'insinuation et  offrit au roi des présents de grand prix. "Cependant, un crime se préparait au milieu de ces réjouissances splendides. Une fois de plus, Thraséas s'était vu signifier l'interdiction de paraître avec le Sénat aux réceptions de l'empereur. Néron entenait ainsi montrer à Tiridate qu'il n'était pas moins puissant à Rome qu'un potentat oriental dans son palais." Expliquons : en parlant de Corbulon, qui vient de le vaincre, Tiridate insinue que si Néron n'avait pas de si bons généraux, il ne serait capable que de chanter. En effet, même sous Néron, les Romains remportèrent des victoires.

"Thraséas lui écrivit pour demander quelle offense il avait commise pour mériter un tel affront. Néron ouvrit la lettre avec empressement, espérant y découvrir des mots de crainte ou d'excuse qui auraient abaissé le caractère du sénateur. Il n'y en avait pas. L'empereur fit convoquer le Sénat au temple de Vénus Génitrix.

"Thraséas s'abstenait depuis quelques années de participer à ces séances, déclarant ouvertement que la noble assemblée n'était plus qu'une parodie." Celui qui a dit la vérité / Il doit être assassiné.... " Ses amis insistèrent cependant pour qu'il se rendît à celle-là, afin d'éviter une provocation. Le magnifique temple de marbre blanc que Jules César avait fait élever au centre du Forum était occupé par deux cohortes prétoriennes". Et rassurez-vous, on lui a fait son affaire au plus vite, sous les prétextes les plus minables. C'est un des nombreux épisodes de ce livre paru chez Payot, qui ne fait pas oublier le bateau d'Agrippine qui s'ouvre en deux au m ilieu de la nuit et de la mer, le retour à la nage de ladite mère, qui finit sous un coup de poignard : "Frappe au ventre" dit-elle au légionnaire, car c'était de lui qu'était sorti le monstre, son fils Néron...

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