Le temps béni de la paranoïa
Avant son départ, deux titres chez Pauvert. Voilà qui n'arrange rien. Editée en France, chez un éditeur prestigieux, et tout laisser tomber pour s'enfermer dans une armoire à bols de riz ? Mais qu'est-ce qu'ils ont donc dans le crânes, ces gens-là ? Je n'arrive même pas à sortir mes couplets habituels sur les femmes, et on m'annoncerait tout de go que cette gonzesse a une trompe, trois yeux et des pustules qu eje n'en serais pas autrement étonné. Comment peut-on être persan ? Moi, je ne semble étrange à personne. C'est ce que je pense. Et je me trompe. Jamais je ne me lasserai de ces constatations moroses, tant elles ont fait la perplexité désespérée de ma vie. Au retour, elle décide qu'elle va écrire, u npoint c'est tout – cher biographe, je ne comprends plus : a-t-elle publié chez Pauvert ou non ? Elle a donc déjà exercé l'écriture. Bon. Que de décisions prises. Quelle femme. Comme il vaut mieux de pas être avec elle un compagnon attentionné. Comme il faut être dur. ELLE ECRIT ! m'annonce l'intertitre. C'est l'emphase habituelle d' "Ecrire et Editer". Je le prends ainsi. Et commence la galère.
Ah ! Enfin ! Je me retrouve en terrain connu ! Notre aventurière va s'en prendre plein les dents, enfin confrontées -z - aux forces molles qui sont les seules forces vives de nos contrées !
53 05 28
Quinzième anniversaire aujourd'hui du dernier jour de vie complet de Coco, belle-mère, et mère adoptive deToub, du temps où nous manquions de force pour l'assumer... Mes parents à moi disaient : Nous ne t'aurons plus près de nous. Les temps se mélangent. Ni différence, ni émotion... Je lis : N4728 en reprend d'ailleurs la formule. C'est le latitude nord d'Angers. C'est le titre d'une revue. Qui met la poésie en Angers. Nul. ...et forme originale avec plusieurs cahiers insérés dans un long étui. Comment peut-on s'intéresser à une revue, s'intéresser à quoi que ce soit. Là commence en vérité la vulgarité. C'est à la fois élégant et pratique. Mais je m'en fous. Il n'y a que moi.
Moi au monde, à tout jamais. « Moi, la Mort et les autres ». les autres en tant que chiants. Ceux qui s'intéressent à quoi que ce soit d'autre qu'à soi sont chiants. Pas sociable. Pas avec des incultes. Il faut être con pour faire de la poésie, plsu encore pour en faire une revue. Ce nouveau trimestriel est d'une part couplée – avec un « e », bravo. S'insérer, être efficace, quelle horreur. Qu'on vienne me chercher, soit, pour rehausser, servir à d'autres, soit – et pas trop... - mais que je me démène, moi, pour qu'on me serve, pouah. ...avec les soirées organisées avec la bibliothèque d'Angers – tous ensemble, tous ensemble, GNOUF ! GNOUF ! Vulgarité des collaborations, des bonnes consciences, les sourires d'insertion sociale, horreur, horreur...
Tout au long de l'année. A heures fixes, revoir les mêmes gens, se congratuler de participer à la même aventure de sauvetage de ce qui ne mérite même plus d'être sauvé... la... poésie je crois ? Ah qu'elles doivent être belles les soirées poétiques d'Angers, aussi fécondes et pénétrantes n'en doutons pas que le salon angoumoisin de Mme de Bargeton. Comme ce sont la plupart du temps des pointures – sans blague ? Bien insérés, bon serreurs de mains ? « Mon chien Pataud / A le nez gros... » On a des comptes rendus intéressants et des inédits de qualité. Pourquoi pas. Peut-être qu'on travaille en collectivité sans se bouffer le nez. Ainsi dans le n°3 peut-on lire successivement dans ce cadre : Paul Badin, Yves Bonnefoy, Sabine Macher et André Velter. Je me souviens de Sabine Macher.
Je l'ai connue, pressée de près, elle a une petite fille, que je n'ai pas vue ; le soir avait lieu une présentation d' Homophobie 2004, où j'ai beaucoup transpiré. Parfosi je fonce sur une femme. Je rate. Ensuite je me suis déconsidéré par une traduction fautive. Malgré les tentatives de Favretto, je ne me suis plus représenté dans cette arène. Il m'est impossible de traduire de l'allemand de poésie. Tout effleuré dans ma vie : femmes, allemand, travail en commun... Ce qui n'empêche d'autre part la publication d'inédits – ainsi donc, cette Sabine, en France depuis 76, écrivait en français des poèmes ! comme elle était bilingue ! insoupçonnable, une légère pointe d'alsacianisme, moche et malingre, mais que j'eusse baisée comme une autre, disons : que j'eusse flirté, sans aller jusqu'au pistonnage...
Manuscrits en trois exemplaires anonymes... Que tous ces gens désirent écrire me lasse, car ils respectent si bien ces règles que je feins ici d'enfreindre... Je ne supporte ni moyenneté, ni altérité. Les autres sont, éternellement, l'obstacle. En particulier, je refuse désormais le moindre effort. Qui dit effort dit soumission. Je veux, moi, que l'on admire – disons : que l'on considère – mon petit tour de piste à moi. Plutôt premier des minables que troisième des excellences. Pas de concours, pas de troupeau. J'ai reçu un livre, en service de presse, où l'on me qualifie d' « homme libre ».
PHOTO : JE NE VAIS TOUT DE MEME PAS ME FAIRE CHIER A INSERER UNE PHOTO DONT TOUT LE MONDE SE FOUT.
Un livre sur Decaunes. Decaunes fut aussi un électron libre. C'est du moins ce qu'on essayera de me faire croire, dans uen biographie plus ou moins hagiographique. Mais il a si peu rué dans les brancards... A part sur son île... Sur papier ou disquette ou e-mail pièce jointe sur Word SVP. Je préfèrerais la disquette. Et je gagnerais une médaille en chocolat, en compagnie d'autres qui eussent aussi bien vaincu. J'ai déjà participé à des concours, pour obtenir ma profession « à la papa ». Un cahier photos signées Michel Durigneux – cher Michel, qui es-tu ? Fondu dans la foule des tireurs de clichés. Il était une foi un eexposition dans le Gers. Chacun d'entrer, de contempler au
mur toutes les photos. Puis de se retourner pour sortir. Alors on apercevait, derrière un bureau qu'on n'avait point vu, quelque employé bien souriant de hyène, qui vous infligeait de payer votre beau billet. Ô le bien puant piège.