Lieux communs sur l'euthanasie
La question est de savoir comment je veux mourir, moi, là, ici présent, car je me fous de la mort du grand nombre de ceux que je ne connais point. La mort en plein sommeil est un vol, une escroquerie, un rapt. Violé par la Camarde. De la mort subite et imprévue, délivrez-nous, Seigneur ». Avaler la potion bien douce ? À la fraise ou à l'abricot. Ou le gaz. Pas mieux. On vous emmène donc dans une chambre banale. Vous voyez le lit, qui est le lit de mort de vingt personnes. Les meubles sont de 1960.Il se tient là l'infirmière, car c'est une femme qui me donnerait la mort. Pas trop jolie, ni trop rêche. Et je trouverai cela juste. La mort est un acte d'amour. Un bercement. Je ne parle pas de souffrances intolérables : mais du tétra soutenu par son plâtre ; du vieux qui s'essoufle sous son respirateur.
La vraie euthanasie est la mort sans raison, évidente, sans espérance, parce que c'est le bout. Lassitude et maladie lente. Il faut qu'il n'y ait aucun argument, que soi-même.
Le petit copié-collé (et que vouliez vous d'autre, imbéciles ? ne savez-vous donc pas que tous les sujets sont pieçà épuisés ?)
« Euthanasie égale « belle mort », bonnes adresses. Motifs. Rappels de la loi. « Voir Encyclopédie » ? Rappelons d'abord, pour n'y plus revenir, qu'il était ignoble d'utiliser ce terme en lieu et place d' « élimination » pendant le Troisième Reich ; aussi, dès qu'était prononcé le mot « euthanasie », ou approché son concept, les vertueux assimilaient aussitôt, haineusement, cette éventualité aux traitements barbares des nazis.
L'émergence d'une nouvelle problématique, celle de l'euthanasie, a justement pour cause justement les progrès de la médecine, et le refus de l'acharnement thérapeutique ; la suspension desdits soins, ou de tous autres soins, serait déjà une réponse. La cessation d'alimentation, que l'on peut y apparenter, ne nous en semble pas moins particulièrement barbare. « Euthanasie passive » dit-on, sans autorisation d'un malade inconscient. Chaque pays s'appuie donc sur une législation différente, n'évitant pas toujours un certain flou juridique et hypocrite. Certaines affaires ont été portées à la connaissance du public, mais dans un contexte émotionnel parfois douteux ; le non-lieu s'insinue dans les mœurs juridiques...
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. »Mourir soulagé »… voilà qui nous appelle. Mourir de bonne humeur, seule ambition de bonne taille. Le meilleur moyen sera donc de fermer es yeux en estimant sa tâche accomplie. Et qu'il fasse beau, et que personne ne pleure.Le jugement dernier sera rendu par nous-mêmes et par nul autre, sur notre lit de mort, apaisé. Apaisé ? Il est dans cette alliance de mots une terrible contradiction. Mais objectera-t-on, mourir comme on s'endort, bercé par sa mère ! si jamais mère me berça… Mais quels que soient les soins, raides et maladroits, le ou la malade reste seul avec sa mort proche, c'est moi et non point vous qui meurt.Il ne faut même pas que les soignants s'impliquent personnellement. Sinon ils deviennent fous. Inefficaces. Ils écoutent dans la nuit confidente les derniers mots des mourants sur leurs enfants, sur ce qu'il reste à faire à la fin d'une vie. Et même l'étoile meurt un jour. Pour nous qui n'en sommes que poussière, il est parlé de la sédation, qui calme la douleur, jusqu'au point où le malade échappe à la vie. Même si l'infirmier veut ignorer l'effet du remède. La loi française dite « Léonetti » permet donc un traitement anti-douleur «qui peut avoir pour effet secondaire d’abréger sa vie», mais non de provoquer la mort. Amis jésuites, bonsoir. Ce qui est impossible si le patient lui-même l'a demandée. Méfiez-vous : vous ne savez pas si vous serez conscient ou inconscient. Spécifiez bien à l'avance et en pleine conscience si vous souhaitez ou non être achevé, car c'est bien de cela qu'il s'agit. Un peu de courage. Et si vous ne l'avez pas fait, sachez bien qu'il y aura toujours, quelques mesures médicales ou juridiques que l'on prenne, un pourcentage inévaluable d'euthanasies clandestines, et néanmoins conforme à l'humanité.
Les suicides assistés provoqueraient d'ailleurs une augmentation des suicides non assistés, de même que la contraception n'a pas diminué le nombre des avortements. Ce qui démontre le caractère en partie illusoire d'une législation ; y aurait-il pour chacun la même coupe amère à boire, de quelque façon que ce soit ? La loi du moins garantit la qualité des soins, sans pouvoir tenir compte d'une grille de lecture générale qui par définition ne saurait s'appliquer à chacun
Commentaires
L'euthanasie c'est l'utopie de la mort. Eu-topos, le bon lieu. On n'a jamais dit que la mort serait belle.
Moi, je ne veux pas mourir belge.
Hé, vous connaissez la blague du type qui veut se faire euthanasier un lundi ? Il fait la bringue avec tous ses amis le week-end. Arrive le dimanche soir... La maison se vide progressivement.
Vous ne restez pas, les gars ? Encore un peu, quoi...
Et là, le dernier convive dit : ben ouais, mais je travaille demain.
Hum...
Ah mais si elle est très bonne ! ce qui me refroidit (drôle !) dans le suicide assisté, c'est la mesquinerie du décor. Avaler l'ultime décoction dans une chambre sordide de petit hôtel miteux d'Irlande, ah çà non...
Moi ce qui me gêne dans le suicide assisté, c'est le manque de suivi.