Proullaud296

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Le fond du ciel, daube-fiction

 

Le "mot de l'éditeur" transforme évidemment le livre en "fulgurance", en visite au World Trade Center deux jours avant la catastrophe, ce dont je ne me suis absolument pas souvenu, mais dans quel article ai-je donc lu l'adjectif "soporifique" ? Cherchons sadiquement : "Fresan soporifique", et, bingo : J’ai trouvé ce roman inutilement bavard car parlant beaucoup pour ne rien dire au final, si ce n’est pour nous sortir un ramassis de platitutes éculées. Il ne fait que se répéter sans emporter, et l’histoire de fond qui se dessine péniblement dans cet assemblage de la même constatation tournée à toutes les sauces ne sauve pas ce roman." Noter toutefois que l'auteur avoue préférer "le moment à l'argument". "Je n’ai pas su m’immerger dans ce monde qu’il nous offrait, simplement parce qu’il me semblait inexistant, artificiel, trop référencé pour pouvoir exister en dehors de ces références, trop référencé aussi pour ne pas faire poindre en nous l’envie de le comparer à ces références. Or, il ne tient absolument pas la comparaison… Alors vous pensez, avec un lecteur qui ne connaît même pas lesdites références...

 

Ce qu'il y a de bien, avec ce jugement des "Lectures de Cachou" (titre du blog) c'est que mon opinion, mon opinion à moi, mon opinion à moi personnelle, n'est donc pas seulement due à mon ignorance, mais comportait tout de même des éléments justifiants. Alors, passons à ma traduction : il s'agit d'une radio- ou échographie. "Elle me demande si je porte une greffe (injerto) de type métallique quelconque. Je lui réponds "pas que je me souvienne", mais que peut-être je me suis occupé d'oublier ma participation à une certaine guerre ou un accident de la circulation". En effet, le héros a tâté un peu de guerre irakienne, sans que je m'en rende compte. Et il existerait dans le roman, à titre expérimental, une pilule destinée à effacer les souvenirs désagréables.

 

Bonne idée, de l'auteur aussi. "L'assistante me regarde curieusement et continue à réciter ses règlements et instructions.

 

"Elle me dit que j'ai de la chance, que ce modèle de scanner est de la toute dernière génération et qu'on lui a incorporé, à l'intérieur" (du tube) ", un petit écran vidéo qui me permet de contempler, en temps réel, l'horizon immédiat de Manhattan." On n'arrête pas le progrès, surtout inutile. Verrons-nous les avions se précipiter dans les tours ?

 

 

La menace.JPG

"Elle me dit que les constructeurs ont décidé de cette innovation vu la quantité de patients claustrophobes qui affirment ne pas l'être avant d'entrer et qui découvrent l'avoir toujours été, que la claustrophobie, c'était autre chose, que ça n'avait rien à voir avec un ascenseur bloqué entre deux étages ou un wagon de métro plein à ras bords." En effet, c'est bavard. Mais c'est de l'humour.

 

"Elle me dit que je vais l'étrenner, que je suis le premier à entrer voir.

 

"Elle me le dit comme si c'était un rare privilège, comme si elle me remettait les clés d'une ville ou les ciseaux pour couper le ruban d'inauguration d'un stade." Oui, c'est bavard, malgré l'emploi ingénieux du style indirect et de l'anaphore "elle me dit".

 

"Elle me le dit comme si la possibilité d'une tumeur nichée dans mon cerveau (un tumor anidando en mi cerebro) était une question secondaire et un peu ennuyeuse, comme un de ces invités qui boivent trop et gâchent la fête en balançant les verres et les injures vers le ciel.

 

"Elle me le dit, et je soupçonne, je désire presque être atteint de quelque chose de rare et de terrible, pour que cet engin flambant neuf ait l'occasion de me conférer le privilège de le déceler et pour ainsi dire de toucher avec l'empreinte digitale et digitalisée d'un laser ma sentence de mort. La confirmation du commencement de ma fin, sans possibilité de seconde option, puisque, m'explique l'assistante, la précision et la fiabilité du diagnostic sera voisine de 99,9 pour cent." Maintenant, c'est vous qui voyez : Rodrigo Fresán, El fondo des cielo, Le fond du ciel, en espagnol ou en français aux Editions du Seuil.

 

Commentaires

  • Le nombre de conseillers municipaux bourrés par séance est en général impressionnant... mais je ne dis ni où, ni quand...

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