Proullaud296

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Ma femme, Le Pen, le Noir

 

51 04 01

 

Nous sommes Annie et moi dans une maison de location comme à Oléron. Des représentants sonnent, nous ne voulons pas ouvrir. Ils s'installent patiemment au soleil sur des chaises de jardin. Petit à petit nous fermons soigneusement et silencieusement les fenêtres derrière les stores. Nous les regardons à travers une vitre mais ils ne nous devinent pas bien bien qu'ils regardent eux aussi. Je suis en voiture une petite femme, à qui je passe commande (elle conduit devant moi une camionnette de livraison à la portière ouverte). C'est une employée de McDonald's, elle me propose de repasser ma commande à l'intérieur mais je ne comprends pas, je paierai plus cher (quelqu'un lui dit que je suis enseignant, que je peux payer).

 

Ensuite elle essaie de me réparer une très vieille imprimante qui bouffe trop de papier à la fois. Elle est de Lège et ressemble à l'une de mes collègues prof d'anglais. Je lui dis que j'aimerais habiter sur le Bassin mais que ma femme tient beaucoup à sa maison de Mérignac. Elle semble dire que je suis velléitaire et que je n'obtiendrai ce que je veux que lorsque je serai un peu trop vieux. Elle est plus jeune que moi, mélange de raillerie et de sympathie – parce que je révèle mes faiblesses avec une franche naïveté.

 

 

 

51 04 15

 

Je cherche non pas à mourir mais à acquérir une supériorité des pouvoirs de l'esprit qui me permette un jour ou l'autre, avant ou après ma mort, soit de dominer les circonstance matérielles de manière à les incorporer à quelque chose de plus grand, soit d'acquérir la volonté de les changer matériellement. Tous les efforts de ma vie peuvent se ramener à cela et se justifier à cela.

 

 

 

 

51 05 03

Verdure et gratte-pieds.JPG

 

 

Je joue aux billes avec Le Pen, énorme, parfaitement reconnaissable. Partout des salons où l'on mange ou prend le thé, garnis de personnes très snobs et bien habillées. Je ne le suis pas. Il me fait jouer à une espèce de tric-trac : sur une carte de france, nous nous faisons face, le jeu consiste à dégotter une ou plusieurs billes, petites, compactes, d'acier, en tirant avec une de ses billes à soi, à l'aide d'un bâtonnet d'acier, court. Chaque rangée de billes est défendue par une espèce de boudin de tissu. Je suis très malhabile et envoie dinguer mes billes un peu partout. Les spectateurs se marrent mais sans hostilité.

 

Le Pen récupère deux billes dans un berceau de poupée. Il change sans arrêt le jeu de place, attend interminablement avant chaque tir, ne m'explique pas bien comment il faut s'y prendre, d'ailleurs ne joue pratiquement pas. En lançant mes billes avec le doigt, je parviens de plus en plus à tout lui démolir. Son aide change toujours le jeu de place, substitue une carte de l'Europe à une de la France. J'occupais en France le côté Pyrénées, lui, en Europe, le côté Arkhangelsk. Mais il fait enlever le tapis d'Europe, en plastique transparent, “par égard pour (sa ?] femme”. Cela devient de plus en plus long et pénible, le réveil sonne.

 

Un serviteur, au milieu d'une partie, est venu me remettre mes clés d'appartement et de voiture, que je croyais perdues.

 

 

 

51 05 08

 

Mon père fait la vaisselle en tablier et grommelle très fort contre moi. Je précipité un bol et des couverts sales sur le sol en braillant : “C'est toi qui es chiant” et autres protestations grossières. Je sors dans la cour, où rôde un second père, un noir, qui pourrait me vouloir du mal mais que je sens plus généreux. Je lui lance maladroitement un couteau pour trancher sa gorge mais il l'évite. J'ai toujours peur que mon père, le Blanc, ne sorte de la cuisine pour m'égorger. Je dois me réfugier dans ma chambre de l'autre côté de la cour, sa fenêtre est restée allumée, aurai-je le temps de monter là-haut me barricader ?

 

Mais le Noir est parti, vaquant à d'autres soins, et mon père, que j'ai bien fait d'insulter, reste collé à sa vaisselle. J'ai bien fait de me révolter, ce rêve demeure une bonne expérience. Je voudrais que toujours les mots coulent en moi comme dans une fontaine, et que je n'aie qu'à puiser lorsque je veux écrire.

 

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