Proullaud296

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Bayon, grand, grand, grand littérateur

 

« Un soir, mes lascars, dont le trio de choc, m'invitaient à une boum. Une de plus. À peine en rupture de ban colonial, le port de ۞۞۞ était raciste : il y avait les boums noires, et les autres. Là, c'était archinoir. Pas un blanc. Que moi, par le fait. L'ambiance s'en ressentait, dynamique, puissante, torride, une ambiance de vraie nouba fétichée. De la soul du Diable à fond, de la bibine à verse, et de la sarabande dansante à bloc, dans une tabagie méphitique et les clameurs incantatoires de James Brown maître du ring. Désiré et Magloire m'avaient repéré une nouvelle nana à emballer . C'était d'accord d'avance. » Bidon, bidon, bidon. Ça croit singer le vulgaire, erreur : c'est vulgaire. Pas la moindre trace de pastiche, ni d'humour : c'est con, barre.

 

Barbant. Artificiel. Convenu, en un ou en deux mots. Imbitable, nègre ou pas. « Edwige et moi nous accouplerions. Ils me le disaient : «Touche un peu sa foufoune, mon cher. » Ce qui s'appelle toucher le fond. « Me faisant valoir son « popotin : ça c'est de la nitro ».

 

«J'avais promptement glissé à la soûlerie générale. Trop radicalement, de fait. Beurré, l'équilibre perdu, bien au-delà du « gilet », je tenais ce qu'on appelle une cuite.

 

« Dans cet état nocturne ruisselant, j'ai accompagné Edwige la métisse dans une chambre pour pousser l'affaire de ses fesses. Moiteur équatoriale standard : 40° centigrade sous 98 % d'humidité. Mister Brown donnant l'impulsion sauvage, nous voilà versant sur l'un des lits de cet intérieur petit-bourgeois africain. Souffles, échanges de langues, barbouille de salives, « Rhâ, ah, say it loud / I'm black I'm proud ! » (pas du tout, moi), pétrissement de volumes mammaires et fessiers, doigts, touchers mutuels humides. 

 

« Cela traînait bien un peu, parce que j'attendais d'abord juste, dans l'état où je me trouvais, qu'elle m'enfourne dans sa bouche, qu'elle me pompe largement et me vide les bourses. » C'est chiant. Ni drôle, ni parodique, ni salace : chiant. « Or, elle ne voulait pas. Ah, bon. D'ailleurs, elle n'aimait pas trop que je lui dénude largement les nichons. » (deux fois « largement », comme les nichons). « Alors quoi ? Justement, elle tolérait volontiers – curieuse citoyenne – que je lui pelote la culotte, l'entrecuisse fourré.

 

« D'un coup, vlouff, elle s'est ouverte, écartelée il fallait voir comme. En grognant : « Plus lentement, « Là, là , ohh, han, ah », en se relevant la robe aux aisselles, « Là-aah », râlait cette créature, et plus singulier : « Regarde-moi dedans, regarde », lâchait notre pétroleuse qui s'ignorait, tandis que je gamahuchais vaguement son intimité. « Regarde, c'est ta chatte ! » Beuh... Inhalant à larges goulées, elle voulait tout ; tout prendre, tout donner, maintenant – les seins aussi, « Tiens, si, si ». Je débande jusqu'au sous-sol.

 

« C'était moi, mal à l'aise, des vapeurs de whisky et de ces façons, qui devais presque modérer ses expansions de « Sex Machine ». Elle saccadait des hanches sur la couche en vrac et le vestiaire empilé, « Like A Sex Machine », poussant et enfonçant tout ce qu'elle savait son coussin pubien caoutchouteux contre mes mains. « Oui oui, d'accord » (D'accord, quoi?). Dans son empressement ovarien, sa montée d'hormones, elle s'étalait et élargissait dans la foulée sur le flanc , elle se retournait à plat ventre, sur les seins, la tête de côté avec un bout de langue débordé, « Like A Sex Machine », le cul arrondi à deux mains, ébahissante de vulgarité, » - tu t'es vu, tu t'es lu, rédacteur de mes couilles? - « pour que je m'occupe aussi de « par là ».

 

Certaines choses.JPG« C'est à ce stade que j'aurais dû enfoncer ma verge en elle, ici ou là. Mais, je n'y étais pas. Je ne me sentais pas trop bien. Cela asphyxiait, dans la pièce. » Pourquoi, t'as pété ? « Le foutre, la transpiration chaude, les sous-vêtements, les trous de gruyère au parfum tourné, le méat, la toison intime, l'ennui, le rance sudatif des fringues de luxe dans lesquelles on se roulait ; et mon estomac s'en levait un peu. Je sentais ballotter la nausée. Je pouvais légitimement appréhender – à force de tournis et de légère répulsion, entre deux palots un peu mous et baveux qui me faisaient penser, sur fond d'étalages de muqueuses, à du mou de veau – de dégobiller. Si cela traînait encore autant... »

C'est même particulièrement puant, car la femme y est dépeinte comme répugnante, alors que soi-même, bien sûr, "on est largement au-dessus de tout ça". Voilà qui est du dernier immonde.

 

  1. Je ne pensais pas trouver plus chiant que les cours de la Bourse, c'est fait. Nous dirons simplement que ce n'est pas en collant une godasse sur un tableau qu'on peint une godasse ; que ce n'est pas en restant ennuyeux que l'on évoque l'ennui, ni en demeurant vulgaire sans s'en rendre compte (ce qui est le comble de la vulgarité) que l'on évoque la vulgarité, et que l'écriture nulle ne parvient nullement à dénoncer l'écriture nulle. Et ce mec est passé à France-Culture. «  Les Pays immobiles sont un roman inclassable - '' une réponse, écrit Bayon, à la question '' Tu écris ? '' qu'on me pose. ''

    Or la réponse est un entrelacs énigmatique de romans '' inexprimables '', combinatoire d'aventures, figures, passions et compassions, farces, décors, peurs et pages, qui font un grand livre voué à l'écriture autant qu'à la vie. » J'ai lu ça. Merde alors, je suis passé à côté d'un chef-d'œuvre. Quel con je fus !
    Mais j'en suis fier, je persiste et je signe : ce bouquin est une des plus fières daubes que j'aie lues depuis des siècles...

 

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