Proullaud296

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Tous les noms zontété changés




8 décembre 2045
    Point de départ zéro. Les Athéniens sont dans la merde. Rien à foutre ou plus grossièrement peu m'en chaut. Ce sont toujours de petites magouilles mesquines, des demi-mesures, style gouvernement de Jospin. La France est une mémé paralytique. La Grèce est toujours pleine de gnignis, de gnagnas, de renversements d'alliance, de ceci et de celà. Jamais pu encaisser l'histoire de la Grèce, un ramassis de petites mesures et de coups d'épingles.
    L'histoire romaine, c'est franc, c'est carré, une conquête, un massacre, une révolte, un massacre, et vogue la galère. Est-ce que je plaisante ? je ne crois pas ou à peine. Ma mémoire rechigne. Je sors de la "Constitution d'Athènes" d'Aristote, c'est chiant au possible. Quant à la vie quotidienne, je suis effrayé de son manque de rigueur : pas de massacre, rien de franc ni de brusque.
    Et puis Julie est rentrée de ce qu'elle appelle "son boulot", soit une journée à Beauséjour avec ses amis peintres. Je ne lui ai même pas demandé ce qu'elle avait dessiné, de toute façon c'est toujours un peu la même chose, ces croquis de nus sont très austères et je ne sais pas toujours très bien que dire. Nous nous racontons plus ou moins nos journées puis nous nous isolons à nouveau pour bouquiner, nous vivons comme beaucoup de couples plus à côté l'un de l'autre qu'ensemble véritablement.
    En fait ce que nious souhaitons serait un fusionnisme analogue à celui de la famille autrefois, mais il paraît que cela serait mauvais. Moi je n'ai jamais beaucoup aimé le monde extérieur, et quand je me plains de mes emmerdements, je pense à la mort qui viendra tout apaiser, et sans cinéma cette pensée me soulage. Rien n'est grave, tout finira. Quoique. Je suis banal.
  

Cintres et coupoles.JPG

  C'est à cette banalité que veulent me renvoyer avec rage tous ceux qui me trouvent encombrant : "Tu es comme les autres finalement". Evidemment, connards. Qui vous dit le contraire ? Tiens, me voilà remonté. Je fonctionne comme ça : je m'invente un adversaire, et je me mets à ferrailler. Même pour les articles littéraires, je me figure être le seul qui aime, mettons, Marguerite Duras.
    Et il y a des connes pour s'offusquer de ce que je me gendarme. Bon : c'est un mode de fonctionnement. Tiens : cet après-midi, comme ce matin d'ailleurs, j'ai fait un cours d'histoire sur la deuxième république et le Prince-Président. C'était intéressant. j'ai besoin d'agresser les jeunes filles pour leurs doigtés qui se répètent un peu plus souvent qu'à leur tour.
    C'est vrai quoi, la légende de la pureté des jeunes filles m'a toujours exaspéré. Je me souviens de la jouréne du 8 décembre 1962, il y a 36 ans. J'ai noté dans mon carnet que j'avais tenu la main d'une fille pendant dix minutes, pour la première fois. A dix-huit ans ! ils sont bien plus avancés de nos jours. Elle s'appelait T. L., cette conne. Et nous avons échangé du courrier quelques semaines ou mois, et cela s'est interrompu parce que je l'engueulais : quel effet cela fait-il d'être une fille ?
    Ou quelque chose d'approchant. En fait ça ne fait aucun effet du tout. Je voulais qu'elle me communique un secret qu'elles n'ont pas. Je me figure que c'est tellement mieux de pouvoir  se branler, se gouiner, se faire sodo, en passant inaperçues, mais je ne veux pas non plus passer d'une prison à une autre, de la masculinité à la féminité.
    Je suis sûr en fait que c'est encore moins drôle d'être une femme que d'être un homme. Après T. L. fut E.P., dont  je disais pis que pendre à ma mère, qui répondait : "Ne dis pas tant de mal d'elle, si ça tombe elle va devenir ta femme". Ce qui fut fait, et ma mère fut bien embêtée. Je ne sais donc que ressasser mes radotages passés ?
    Souvenir : celle qui avait dit "Oh que c'est bête" au théâtre La Bruyère, quand j'avais dit à propos dd'une gabardine en équilibre sur le rebord du balcon : "Si ça tombe ça ne tombera pas. - Oh qu'il est bête !" - avec rage bien éduquée, car n'est-ce pas on vient ici pour écouter Terzieff, pas pour écouter des conneries. J'espère qu'il aime bien rigoler, celui-là, et il détient un de mes manuscrits depuis trois ans je suis sûr.
    Les revues pour le théâtre se cassent la gueule à peine parues, c'est cher, et les théâtreux sont fauchés. Je vais aller répéter pour la nième fois mon "Banquier anarchiste" de Pessoa, sans le moindre enthousiasme, parce qu'il me fait chier, le metteur en scène, avec ses exigences impossibles à remplir.  impossibles à remplir. Il en est du théâtre ce qu'il en fut pour les femmes, les études, la célébrité : tout le monde sait très bien me dire ce qu'il ne faut pas faire, ce qu'il aurait fallu ne pas faire.
    Mais pour ce qu'il aurait fallu faire, bernique. Plus personne. Tout devient d'un coup très mystérieux, et Brojagnac lui-même n'arrive pas à me donner le moindre procédé que ce soit. Il en est réduit à se rabattre sur un "instinct", un "feeling" - pourquoi pas la destinée ? Me voilà bien avancé. Pour en revenir au théâtre, j'ai bien envie de faire mes efforts minimums, moi je ne sais pas ce qu'on me veut, il rpessent un "grand acteur" en moi, mais ne sait toujours pas comment le mettre au jour.
    Je sais en  tout cas qu'il n'y a aucun rapport entre les efforts qu'on fait et le résultat qu'on obtient. Telle est du moins mon expérience de vie, meine Erfahrung.  Et quand je me plains de mes emmerdements, je pense à la mort qui viendra tout apaiser, et sans cinéma

 

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