Proullaud296

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Ces emmerdeurs qui racontent leurs rêves

 

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Sonia repeint la neige.JPG

Après une discussion souriante sur le bien-fondé de mes voyages, Anne et moi nous quittons, et je prends la route, au sud de la Dordogne. La route n'est pas très large mais il fait beau. Je dois m'arrêter dans un petit bourg pour faire connaissance d'un notable qui aidera à promouvoir ses tableaux, j'en ai un avec moi. Au café, ce sexagénaire bien en chair s'entend avec moi, me donne son adresse en cure dans le Jura, fait allusion à ses ennuis de santé. Me redonne son adresse jurassienne, mais oublie la sienne propre. Des enfants sont venus avec leur instituteur s'installer dans le bar. Je parle au bistrotier en plaisantant de ce "malotru" en montrant mon homme qui se marre, nous nous quittons amis.

 

Il faut que je décharge des ordures de ma voiture "dans une forêt", "dans une déchetterie" rectifié-je devant les sourcils haussés du bistrotier. Mais quand je ressors, le tableau sous le bras, plus de voiture. On me l'aurait volée ? À pieds, mais comme si je flottais, je prends d'autres rues, vois une église, ne reconnais rien. Des Allemandes très blanches appuyées à leur clôture se sont retroussées, montrent leurs cuisses immaculées et dodues. Je m'assois en terrasse de restaurant, demande où je suis : j'aimerais reprendre ma route car ma femme se demanderait comment il se fait que je ne sois pas plus avancé que cela. J'interroge de dos une cliente qui répond avec l'accent anglais qu'elle va s'installer ici, au lieu de me dire le nom de cette agglomération. "Cette ville oou l'autre", poursuit-elle. Je plaisante sur l'accent du coin, "Velcôme cong", puis m'adresse à d'autres convives à qui je révèle que je suis "fonctionnaire en retraite, ce qui est le comble du romantisme". Les yeux écarquillés, ils ne répondent pas, et j'ignore toujours où je suis, ainsi que l'endroit où ma voiture a bien pu disparaître.

 

Bref, j'ai bien fait du charme à tout le monde, mais (l'Anglaise ayant dérobé sa tête à une caresse), sans obtenir de résultat.

 

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Avec Anne en voiture, nous devions d'abord nous rendre à la Victoire, et nous retrouvons en plein Médoc. Arrêt dans un petit chemin, je ne comprends plus ce qu'on me dit, me heurte à des pierres d'achoppement. Anne avait envie de voir la mer à Andernos mais nous sommes peut-être aussi à St-Georges-de-Didonne. Marchons dans des rues fraîchement arrosées. Nous y trouvons des touristes, de l'animation. Anne voudrait rendre des palmes à un commerçant, mais elles nous appartenaient et j'y tiens. Pas mal d'enfants. Deux d'entre eux sur un banc. Le garçon grimé, avec une barbe abondante, embrasse sa partenaire en disant : "Finalement, quand on est vieux, ça ne change rien du tout."

 

Cela nous fait rire et détend l'atmosphère, mais nous n'avions pas d'appareil photo.

 

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Avec un ami reporter, nous allons voir un espace de grève de la faim des lycéens musulmans qui demandent une nourriture hallal. Petit matin, bruine, trottoir. Une dizaine de corps d'enfants grévistes à même le sol, isolés par une clôture. Des petits chiens blancs gisent aussi sur le sol. Une grande conférence doit avoir lieu. Des adultes attendent dans un salon, 50/60 ans. Je parle un peu aux uns, aux autres, et finis debout tout seul, comme d'hab. Au mur une carte d'Amérique Centrale. Autour du lac de Managua, des intervenants viennent dessiner des symboles et des commentaires, un conférencier les y encourage, en évitant la zone sud qui n'a pas été atteinte par le phénomène. Un intervenant trace une ligne rouge, puis, vexé par je ne sais quoi, refuse de poursuivre et raye sa ligne.

 

Le présentateur blâme cet illogisme. Arrivent des autocars chargés de gosses grévistes, qu'on emmène dans un sous-sol où se trouve un réfectoire et des pâtisseries. Il est question, dit mon accompagnateur au micro, de rejoindre tout ce monde itinérant à Irún, et comme je suis claqué cela m'inquiète beaucoup. Ce qui cause le plus de tort à ces jeunes, c'est non pas l'opposition frontale mais la charité des organisations alimentaires... Des négociations vont s'ouvrir. Une filel déclare en descendant du car : "Nous aurions dû apporter des biscuits, cela va peut-être réussir !" ce qui fait hausser les épaules. Je chipe un petit gâteau sphérique et jaune. Des élèves me voient, l'un d'eux me fait un clin d'œil. Il faut un adulte par longue table, j'hésite, voulant retrouver certains élèves suffisamment sympathiques. À présent tout le monde attend à manger.... 

 

 

 

Commentaires

  • Les notables, y a que ça de vrai. Rien n'a changé depuis Jean-Jacques Rousseau, qui sans le Maréchal de Luxembourg fût resté dans sa merde.

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