Proullaud296

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  • Petite révision de vocabulaire

    En cette soixante-et-onzième année achevée de ma vie, après invitation de bouffe chez mon petit-fils, me voici rescotché à l'allemand, langue maudite et non encore assimilée, au point de n'avoir pas compris ces deux femmes, hochdeutschsprechende, ce qui me mortifia, mais j'avais faim. Le Duden-Wörterbuch est à l'usage des Deutschsprechenden, afin de leur permettre une bonne orthographe et une bonne déclinaison. Mais les mots évidents ne sont pas définis : ainsi pour Sonne, sollen, usw. La surprise pour le francolâtre est de voir en ces colonnes nombre de mots français, dans la pure tradition dix-huitiémiste : Ich stabiliere die Monarchie auf einem Rocher von Bronze, devise authentique prussienne.

    Das mag man auch wohl pardonnieren. Mais ce qu'on ne pardonniert qu'avec einer Grimasse ist un nombre important d'expressions reprises telles quelles de l'anglais : das Standby par exemple, qui ne figure même pas dans le Larousse. Le vieux "Petit" ne mentionne que "ressource", le supplément de Savage et Renoir parle de "position d'attente" ("mettez sur "stand-by") ; rien sur Robert, comme dit le film. Enfin, le Larousse encyclopédique en 16 volumes ne me parle que du passager qui attend qu'une place se libère sur un avion... Cette définition se trouve aussi sur le petit Duden jaune, complétée par Bereitschaftschaltung, "branchement de mise (immédiate) à disposition" - nous dirons "prêt à l'emploi", "prêt au déclenchement". Stand-by-Betrieb ou en un seul mot Standbybetrieb n'a pas été subodoré non plus. Coin de forteresse B.JPG

    Seul le vieux Petit du temps de "ma femme" a donné une définition valable, à la pointe de la technique d'alors, dans un remarquable élan d'intuition. Ce qui importe pour le Duden est d'indiquer une bonne façon d'orthographier ce mot, ("Betrieb = "marche", "activité"), soit avec des traits d'union, soit d'un seul coup. "Fonctionnement en stand-by", sans qu'on ait besoin d'y toucher, peut-être. Ce mot est un monstre. Passons je vous prie au Ständchen, dit aussi Stander. Sur une voiture, ou sur une drisse de navire, c'est un "fanion", de forme triangulaire (Dienstflagge am Auto). Peut-être le pavillon d'un taxi, mais aucun dictionnaire ne mentionne cet emploi du mot "pavillon" :

    Et c'est alors seulement, Mesdames et Messieurs, que l'auteur de ces lignes s'aperçut - ce qui fait tout le charme de sa chienlit - qu'il pouvait aussi bien, sans secouer les moutons de poussière, consulter son précieux tout-en-un, son ordinateur, son moteur de recherche ! Wir sind gerettet ! Ce que c'est tout de même que d'avoir le réflexe facile ! d'être moderne, up-to-date ! Hélas, on me parle des taxis de Les Pavillons-sous-Bois" : "de les" ! mon Dieu quelle horreur ! La ville de Le Havre ! La commune de Les Mureaux ! progrès dans la vitesse assurément, barbarie dans la langue à coup sûr. Vous l'aurez bien compris, chercheurs en linguistique : le sujet d'icelui article est aussi le conflit entre l'utilisateur des encyclopédies et les (petites) encyclopédies elles-mêmes.

    Les taxis autrefois possédaient un compteur extérieur. Lorsqu'ils chargeaient un client, ils abaisssaient un petit levier "occupé" je suppose. Ce petit levier avait-il un nom ? "Pavillon" par exemple ? Cherche Médor : et rien trouvé. Suivant. Au suivan-an-an-ant. Bien distinguer, donc, Stander et Ständer. Le premier vient sans doute d'estandard. L'étendard n'est pas marqué dans le Larousse : pourtant, "l'étendard sanglant est levé", ah pardon, je cherchais à "étandard", quand on est con... Alors, ce Ständer ? un planton ? non, un support, un montant. Et le planton ? die Ordonnanz, der Melder. On s'instruit.

    Ach, welch eine schmerzhafte Koinzidenz ! Il se trouve qu'un mois et une semaine après mon Geburtstag, nos calculs nous ramènent pour la 5e fois au kleinen gelben Duden, acheté par erreur, offert et poliment décliné. Soit ! écrivons n'mporte quoi ! drapons-nous dans notre dignité, "faisons comme si de rien n'était", et rappelons-nous que j'ai dépassé la lettre C. Si peu germanique. Et de justesse. J'en suis à dableiben. Difficile de me servir de ce dictionnaire, que j'ai offert, puis repris : c'est bien plus un recueil des mots lexicalisés qu'un dictionnaire ordinaire, qui donne une définition, des exemples, diverses acceptions. Ici les définitions ne sont pas toujours données, loin de là, ou bien de façon extrêmement succincte, par exemple « ein Vogel ». Et l'on doit se référer, quand on est francophone, à des dictionnaires allemand-français. Dableiben, c'est « rester là » : er ist da geblieben, wo es ihm gefiel ; dans cet exemple, contrairement au précédent (« er ist nach dem Unterricht noch dageblieben ») « da » figure non comme particule mais comme adverbe, en corrélation avec « wo » : « il est resté là, où ça lui plaisait », « là où il voulait ».

    Le verbe « dableiben » ne figure pas, comme tant d'autres mots, dans le dictionnaire de mon père, à conserver comme relique (le dictionnaire), mais sans plus. Et le petit Duden, bien accueillant aux anglicismes, accepte ensuite une expression italienne, da capo. La prononciation figure entre crochets, [-kapo] avec un « a » long, car l'allemand distingue bien voyelles longues de voyelles brèves. (Musik : noch einmal von Anfang an, encore une fois depuis le début. Abk. (Abkürzung, abréviation, « d.c. » da capo). La définition vient du fait que cette expression soit d'origine étrangère. Dach (das) ; -[e]s, Dächer ; nulle définition.

    Tout le monde sait qu'il s'agit d'un « toit ». C'est évident. Cela va de soi. L'auteur s'adresse à un public allemand, germanophone, il n'éprouve pas le besoin de préciser qu'il s'agit de la couverture d'une maison ou d'un bâtiment. Ce dictionnaire ne répond donc pas aux mêmes usages qu'un dictionnaire de définitions. Il sert à vérifier les génitifs (prononce-t-on « des Dachs » de la même façon que « Dachs », [daks], « le blaireau ?) et les pluriels (une difficulté pour le débutant). Mon premier livre d'allemand, le Bodevin et Isler de 6e, m'apprenait très tôt ce mot, à propos d'une maison vivement coloriée, qui servait aussi à nous apprendre les couleurs : das Dach ist rot, « le toit est rouge ».

  • Si peu de choses sur l'Antique

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    Cimetière marin d'Ajaccio P.JPG

     

    Plus de noblesse ? soit, l'Eglise. Sidoine rejoint son évêché. Les grands auteurs réduits à l'anecdote, à la devinette. Ne pas oublier que la préciosité est en germe dans le principe de la poésie latine, à la métrique importée de Grèce. Rome survient per aethra, c'est en vérité trop de pathos. Plus tard, dégoulinades sacristaines...

     

     

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    Sidoine répudie Cicéron pour la Vulgate, avec la plus grande flagornerie conformiste, y compris envers St-Loup, évêque de Troyes.

     

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    Julius Népos négocie l'échange de l'Auvergne contre Arles et Marseille.

    Tout était-il si désertique ? si infesté de brigands ? Sidoine poursuit son festival de jeux de mots. Hommage appuyé aux commentateurs et philologues des manuscrits, moqués en tant qu' « Assis »…

     

    1. 41 aucun vers traité

    « Lectio difficilior » . Comment les hommes de ce temps-là voyaient-ils leur courte vie ? Début de la critique d'Anglade.

  • Connneries socio-génitales d'un veux réactionnaire

    Juste réactionnaire, au sens étymologique du terme. « Les jeunes – cinquante, soixante ans  - vous voyez ce que je veux dire – sont toujours pressés. Disait une octogénaire. - Ce sont pourtant nos enfants » répondait l'autre. Je les aurais volontiers embrassées. Plus tard tout se vaut sans doute et trop tard (la mort est abstraite)  - j'écris, comme la vie, en taches d'huile : ébauche, où l'on revient, plusieurs fois, que la sauce prenne, puis décanter, rajouter – quel plan ? quelle «structure » ? Je me souviens dans le pathio de ces tendres figures de dingues, pensionnaires d'une quinzaine, simplets, traînant leurs chaussons dans le gravier ; de leurs moniteurs dont une femelle étroitement ajustée, seins, fesses et vulve, sans prendre conscience ni pressentir le moins du monde le moindre soupçon du désir qu'elles inspirent) juste animées (je suppose) de chatouillis sourds et intermittents, apaisés d'une simple série de branlettes d'hygiène ; reportant sur les hommes leurs propres respects pudibonds, trop heureuses de renoncer dès la moindre réticence masculine purement imaginaire ; se souvenir de cette partenaire étincelante inespérée, qui me proposait de dormir seul, dans la chambre à côté, si je « n'en avais pas vraiment envie » - je pleurais presque de peur qu'elle ne s'enfuît, faisant volte-face comme elles font toutes ; il ne faut pas non plus que ce soit contre leur gré, se réservant toujours le recours aux assisses en dernière instance, juste après jouissance (le plaisir de femme n'étant pas une circonstance atténuante) - riez de moi, pour ne pas pleurer sur vous-mêmes14

    ...Tous nos demeurés de St-Brault, écouillés, bromurés, relevant tous d' une même thérapie, sans mélange pour une fois de durs avec les tendres, violeurs et violés – l'intelligence n'étant pas et de loin la chose du monde la mieux partagée chez les thérapeutes – mais ceux-ci n'avaient que 7, 8 ans d'âge mental : c'était un groupe parfaitement homogènes. Caressants, niais, tenus en laisse par leurs stagiaires. Le Bruxellois sur son banc de bois dans la cour lit « Le Soir » de Bruxelles, grave, docte, enseignant, pratiquant ; il invite un fou puis deux à sa table de pique-nique sur le gravier. Puis jusque dans la cuisine, notre cuisine. « Ils sont intéressants», dit-il. « Attachants ». Plus que nous, c'est certain.Moins compromettants en tout cas, plus profondément enfouis : ressortissant moins du déclassement que d'une anthropologie, en objets d'étude.

    Branches sur la mer P.JPG

    Du haut de sa Grand-Barbe, Sa Mansuétude, lissant son journal dans les plis, devise doctement avec son zoomorphe, s'extasiant sur sa fraîcheur demeurée, tendant la cacahuète et la banane. Les autres lavettes traînent la savate en devisant, crissant des pieds sur ce gravier d'espion, dont trop de flics en retraite trouvent bon de garnir leurs petites courettes. Tout enhardis, les voici qui se hasardent au seuil de ma cuisine, feignant de se tromper, se ravisant avec ostentation, remontant l'escalier de pierre en se hissant des deux pieds de marche en marche – différence enrichissante dont on nous rebat les oreilles – quand violeront-ils la surveillante, à travers son collant moule-chougne ? je trouve proprement inadmissible en vérité que l'on emploie du personnel féminin chez les prisonniers.

    C'est de la torture mentale. Les prisonnières, elles, supportent les hommes du personnel : il ferait beau voir qu'elles les désirassent ! Les femmes, douces, tendres et délicates, ont besoin d'un long apprivoisement amoureux avant de ressentir une ombre d'amorce de soupçon de désir. « On n'est pas des cochons comme vous » - c'est cela, oui... - les hommes font, paraît-il, « toute une histoire avec leur sexe » - les femmes très exactement de même, avec la négation du leur – le comble, en vérité, du ridicule : Fedora «n'a plus besoin de ça », à son âge, vous pensez bien, et nous le fait savoir haut et fort - se glorifie de ne plus désirer, d'avoir enfin trouvé « la paix des sens », comme le nasille l'une de nos plus belles actrices de cinéma, en pleine page de magazine

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    Ce qui m'a toujours pétrifié chez les bonnes femmes, au plus haut degré, c'est cette irrépressible pulsion qu'elles ont toutes, que plus elles sont frigo, plus elles éprouvent le besoin de s'en vanter.