Proullaud296

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Jehan de Tours

C O L L I G N O N

 

J E H A N D E T O U R S

Collection des Auteurs de Merde 4 Avenue Victoria 33700 Mérignac

 

 

 

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‘Puis vient l’indifférence

Carcasse coulée au fond de Loire

Avoir vingt ans. Savoir

qu’un jour je les lamenterai

 

Souvenir de la langue de sable étirée, languissante,

léchée nappée par le fleuve

et cette barque aux rameurs immobiles... »

 

Plus loin :

 

« Tours,Tours ma grand-ville

Cathédrale énorme et sombre

Nuit de flèches fondues dans la nuit

Retour des Ursulines

brouillard et crépuscule

il fait toujours décembre

sur les jardins compartimentés

de la Préfecture de Tours Loire,Martin,mariage

Blessure j’en reviens toujours à toi comme un chien malade

 

(Chinon matin brumeux Tours de lumière bistrot bleu)

 

jamais je ne le reverrais la glace de tes yeux la neige de ton cou

plumetis blanc du col de laine

Il est de ces visions qui passent et qui s’en vont

mais voilà que je ronsardise

voilà que je pétrarquise

reciselé sans fin dans ma mémoire

au ralenti sans fin dans cette rue où je ne suis plus revenu

à ma recherche

la première fois que je vis Tours

c’était la neige et c’était Jean

cou de neige

les toits portaient des tons de plomb

dans les yeux de ceux qui passaient

Tours froide libre

quand je ramène entre mes paupières

si je touche du pied si peu que ce soit

le quai succédané de Saint-Pierre-des-Corps

je vois les abonnés de la navette

de ma pupille écarquillée dans l’aube

j’ai questionné l’horizon

se dire que juste après Saint Pierre il y a Tours

 

Tours qu’es-tu devenue

depuis qu’une main noire

ici m’a maintenu

Autreville nocive

qui s’infiltre ici je m’ensuie

- les cargos par la bouche et l’oreille

 

C’est un grand homme aux jambes blondes il vient de se marier son nom : Sacha Saronian

Il neige à Tours interminablement

 

sur l’horizon de plus en plus loin la roue des champs sans haies ni clôtures et les sillons riches et mornes vers le nord et je baissais sournoisement la vitre jette un regard oblique sur l’épouse convoitée Laure-Salomé plissant vilainement les lèvres fait fermer cette vitre Je lui ferai payer la fonction de son père Fausse blonde au nez piquant traits fins tracé roman des sourcils du front, l’orientalisme des paupières il aime sa femme et croit d’elle tout le mal possible un jour prochain nous serons séparés c’est une chose convenue rien ne dit que Salomé l’entende ainsi je la crois dure et capricieuse Il montre la neige Ici c’est tous les ans comme cela

Sur le trottoir Sacha lève la tête et mord les flocons sur ses lèvres loin des tuiles rousses et grasses de Guyenne

Découverte pour le soir vite hôtel H. rue M . chambre sombre sur cour c’est là que nous serons en attendant – ce mot laisse à songer – de nous mettre en ménage Laure se jette grelottante sur son lit Tu devras me suivre Adieu au luxe déjà leurs vanités se sont heurtées déjà leurs écorchures approfondies Abandonnant Salomé sur son lit de dépit Je sors parmi les rues froides et grises afin de ratifier le Pacte avec la Ville marcher longtemps par dignité parvenir ainsi jusqu’au Fleuve de Loire hautaine capricieuse et grise insondable aux longs copeaux d’écume et d’argent mettez-vous à genoux et priez («la foi viendra de reste ») mais à mi-retour d’une rue droite et sans attrait cette façade de carême rompt l’alignement des murs – hybridation grinçante de frontons et de coupoles Basilique Saint-Martin fille du Sacré-Cœur, de ces pieux pâtissiers qui nappaient la France de leurs jubilations crémeuses

Des voix chantent et l’orgue assourdi gronde Au sommet d’un

perron de candi


 

 

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