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Le parc Rivière

Nous soupçonnons le Parc Rivière à Bordeaux d'abriter des ruines artificielles, dont la mode remonte en Angleterre au débuts du XIXe siècle. Nous ignorons si cette photographie émerge ou non d'un passé, ce qui influerait, bien artificiellement, sur son évocation. Nous le définirons d'abord comme une trouée, en arc roman légèrement brisé, avec des replis pré-renaissance. Derrière cette ouverture lumineuse s'étend une allée de feuilles mortes, du dernier automne. Le raccourci de la perspective achève la transversale d'ombre par un cercle de lumière au sol, où rien n'est plus visible que l'éclat. Formant frontière entre clair et foncé, un envol d'arbres au troncs minces forme une grille au parallèles irrégulières, dont la majorité avoisine les 45°.

Nous penserons à ces hautes frondaisons des bosquets de Watteau, ou de Poussin au-dessus du chœur dansant des Muses. Les rameaux élancés s'interrompent au contour de la demi-ogive du portail minéral. Deux minces branches cependant semblent se répondre en se touchant, à 90° cette fois, l'aigu tourné vers le haut, en léger décalage sous l'arceau maçonné. Mais les formes légères de la gauche, elles aussi rescapées de l'obstacle architectural, sont vraisemblablement plus proches de nous, p ar un effet bancal. Tout au fond de la courte trouée ce ne sont que de vagues formes, humaines peut-être, végétales plutôt, avec en scrutant bien ce qui pourrait évoquer un plein-cintre en portique, ou rien du tout.

Tout indique un jardin public, un faux négligé bien entretenu, et les pavés du sol en premier plan n'ont pas été creusés par des cerceaux de roues au cours des siècles : l'ordre en est calculé, chaque pierre est proportionnée, le trottoir se surélève à peine, et même, son dallage cousine avec l'asphalte, surtout à gauche, où règne une ombre trompeuse. De ce côté-ci du faux portail donc, c'est un passage pavé, qui ne tient que le dessous de la voûte, la terre ayant quitté ses droits mais les reprenant sitôt passé l'endroit couvert. Belle pierre jaune pâle du Bordelais. À droite un renfoncement qui ne sert à rien, sauf à s'abriter d'un impossible passage de charrette. Le rebord est large et plat.

À gauche un renfoncement parallèle, un angle au fond qui tourne court sur ses longues travées de pierre , et puis l'angle droit des deux murs monte sans surprise. Dans la paroi enfin une fenêtre grillée de barreaux verticaux parallèles, barrés en haut et en bas d'horizontales, comme celles qui relient quatre bâtons pour figurer le chiffre 5 sur les parois de celules. Ici la cellule est ouverte, on y entre, on y lève les yeux vers un haut plafond qui ne figure pas ici, puis on en sort entre branches et lumières, et l'on cherche un banc pour s'assoir et lire.

 

PHOTO: RENVERSANT, NON ?

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