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Après l'enfant

Après

  1. Comment survivre à la mort de son enfant ? leur décès inverse le sens de la vie.. Le soleil recule dans le ciel. cours du soleil s'inverse. La mort de l'enfant est un évènement contre-nature. Vous même, vous allez vivre comme avec un tombeau sur la tête. "Et vous vous demandez comment vous allez parvenir à la fin de la journée". Or le premier soin, même si cela vous semble atroce et bassement utilitaire, est de "surmonter cette épreuve". Que vous soyez croyant ou non, le devoir de vivre est sacré. Revivre n'est pas oublier, personne ne vous le demandera. Louis Trintignant, bien que sa fille fût adulte, et bien d'autres avant et après lui, sont restés longtemps complètement prostrés, envahis par la mort, l'absurde, le néant. Avec des accès de colère : car les autres parents conservent leur enfant.

La culpabilité vous envahit pourtant. Suicide, accident (le sentiment parfois que c'est l'autre parent qui est responsable de ce décès, remords de ne pas avoir su protéger votre enfant, alors que c'est la définition même du rôle de parent) ; les survivants pensent qu'ils n'ont pas le droit de cesser de souffrir. Or il n'est rien de plus néfaste que de s'obstiner dans le renfermement.

D'abord on revient sur la tombe, parfois seul, car le conjoint n'en a pas la force. On serre dans ses bras le nounours de l'enfant, on parle à son enfant, de l'intérieur. Un quadruple travail se fait à votre insu : avec vous-même, avec votre enfant, votre conjoint, les personnes extérieures.

Vert et bistre.JPGNous nous sommes permis de citer ces témoignages.

Les survivants

Ne pensez pas que deux fois sur trois le couple se trouve brisé : la femme tendrait à s'exprime, l'homme chercherait des solutions ? Ne vous enfermez pas dans les clichés : cette situation est incommunicable. Chaque membre du couple a une réaction différente ; èchec et impuissance, révolte, haine de ceux qui sont encore heureux ; fuite auprès d'un autre partenaire moins lourd à porter) cela crée de sourdes ou violentes tensions.

Le couple peut les surmonter, après reconstruction sur d'autres bases, et envisager, peut-être, l'arrivée d'un nouvel enfant. Surtout, toujours tout se dire sans perdre pied. Ecouter, parler, respecter aussi les silences et la solitude ; vos humeurs concorderont rarement, vos évolutions aussi. Demandez à l'autre où il en est, suggérez-lui où vous en êtes : vous éviterez peut-être de rejeter votre culpabilité sur l'autre, d'anciens grefs peuvent ressurgir, les ruptures se produire.

Mais si l'on capte le moment

 

, chacun peut demander à l'autre où il en est. Même sans faire l'amour, le contact physique ne devrait pas se rompre. Certains couples poursuivent les rapports sexuels pendant le processus de deuil, non sans culpabilité parfois. L'essentiel semble de respecter les modulations différentes des partenaires, son besoin de solitude, mais de savoir aussi recourir à l'autre, même si c'est pour ressasser les mêmes choses.

La survivance

. Les enfants morts en bas âge, comme en témoignent les pierres tombales, sont souvent imaginés sous la forme de petits anges protecteurs. Et l'enfant continue à vivre après sa mort, chacun de ses anniversaires est célébré. Que serait-il devenu ? Quelle vie aurait-il eue ? et comment désormais nous prolonger, nous -mêmes, dans l'avenir ? Car il faut évoluer, ne pas garder son chagrin vint ans durant, alors que les enfants, même dans leurs souffrances, même en comprenant qu'ils vont mourir, peuvent faire comprendre qu'ils souhaitent notre survie, sans vous entraîner dans leur mort. Maintenez le contact avec votre enfant, jusqu'au bout. Après lui, il faudra sortir de la répétition obsédante, fascinante, des derniers instants de l'enfant, se souvenir aussi des moments qui furent heureux. Tout s'apaise malgré tout. Les parents, qui se sont sentis annihilés en tant que parents, qui se sont même parfois détournés des enfants qui leur restaient (surtout ne pas leur dire à quel point le disparu était meilleur qu'eux !) , auront trouvé d'autres sujets de pensée ou de discussion, sans avor le sentiment de trahir.

Les secours

Utiliser des lieux communs n'a jamais consolé personne ("c'est comme ça", "Dieu a donné, Dieu a repris"), moins encore les tentatives (vaines) de chasser les souvenirs.

Le plus difficile sera de trouver la bonne personne (psychiatre, prêtre, amis) à qui se confier, car votre deuil fait peur aux autres, qui s'écartent sous prétexte que vous auriez besoin d'être seuls. Car vous faites peur à certains. Ils détourneront la tête, ne sauront plus comment vous regarder ni vous aborder. Trouver d'autres personnes ayant subi le même sort devient souvent indispensable. Mais il faut en parler, à son conjoint, aux personnes aimantes ou compétentes.

Certaines associations, où participent souvent des médecins, proposent un site consacré aux causes du décès, soit avant l'accouchement, soit plus tard. Mais la cause du décès, souvent, ne peut être précisée, lorsqu'il s'agit de maladies nosocomiales, de négligences - ou de respect excessif, au contraire, des procédures. Les réponses n'adoptent jamais de ton péremptoire, ni larmoyant. "Je ne peux que te dire que tu n'es pas seule... c'est si peu..."

Quelque forme qu'adoptent ces réunions, il n'y a plus de masque, juste un immense besoin de communiquer. Ceux qui ont supporté une telle douleur sont les seuls à pouvoir échanger avec des survivants errants et désespérés :de soi. "Je n'arrive pas à parler. j'ai vu une psychologue penant un mois mais cela me faisais plus de mal que de bien. Car celle ci n'a pas vécu ce que moi j'ai vécu. Alors les mots qu'elle pouvait me dire ne me faisait aucun bien. Elle ne pouvait pas comprendre ce que j'avais vécu".

Nous avons été bouleversé par les témoignages où la maladresse accentue l'impression d'immense détresse. Cette future maman sait que son bébé, malformé, mourra juste après la naissance. Elle a refusé l'IVG ; sitôt l'accouchement il lui faudra affronter des obsèques. Nus nous permettons de citer ces autres témoignages :

"Je ne sais pas trop comment on fait un deuil parental, pour être honnête, ce n'est juste pas possible à mon avis. On survit, on essaie de ne pas partir aussi, on essaie de ne pas faire le vide autour."

Même l'envie de mourir soi-même est normale. Cependant "gardez votre maison, gardez votre travail, gardez vos amis". Et que personne ne vous considère comme un pestiféré; Tout a son propre rythme, parlez aux personnes de confiance, et le temps fera son office, et de cela non plus vous ne devez pas vous sentir coupables.

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