-
Et n'oubliez pas, lecteurs de la Clef des Ondes : afin de ne pas verser dans le travers de l'indignation a posteriori, je ne vous ai pas révélé que pendant que les duchesses se disputaient à savoir qui pourrait demeurer assise en présence du roi, le peuple de France bouffait l'herbe des chemins et les écorces d'arbres. Les gens de cour, tels les personnages de La Fontaine, sont des bêtes féroces. Ainsi, page 47 (le texte est de Cabanis, truffé de citatins guillemetées, que je ne relèverai pas nécessairement de la voix : « A ce même Conseil de régence, c'est Saint-Simon lui-même, lorsqu'il poursuit de sa hargne le duc de Noailles, qui lui vole dessus comme un oiseau de proie, alors que Desmarets, à l'époque où ce même duc l'attaquait, était à son tour une mouche chassée par l'araignée, et prête à tomber dans ses toiles. Mais ce duc de Noailles n'en était pas à une métamorphose près, puisqu'il s'identifiait, ni plus ni moins, au serpent d'Adam et Eve, « dont il conservait le venin parmi toutes les bassesses les plus abjectes. Si Nyert, nous l'avons vu, était un vieux singe, plus malfaisant qu'aucun des plus malins et des plus méchants de ces animaux, c'est seulement le visage d'un vieux singe qu'avait le comte de Gramont, mais c'était un même temps un chien enragé. Succèdent à ce bestiaire, page 94, des considérations presque autant raciales sur la légitimité des petits d'hommes : L'hérédité bafouée, chacun se donnant les héritiers qu'il voulait, c'était la licence et le bon plaisir introduits dans... - etc. vous trouverez tout cela facilement : « Folio » n° 2578.