Proullaud296

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Médée, Jason, etc.

 

Près du cadavre c'est la chair que je vois, fragile, repoussante, décomposable, contagieuse mon propre corps se déshonorerait, paticiperait de cette putréfaction. Demeurerais-tu, homme de peu, avec une épouse de cœur si bas, si dur. T'abaisserais-tu à cette carence d'affectivité, à ces insensibilités de bourreau, aimeais-tu cette femme ? "Jason est un héros ; un mythe". Il sera traîné plus tard jusqu'au feu, qui le consumera. Adonaï rendez-moi mes voyages d'antan, mes petits trajets de représentant de commerce ordinaire. Éloignez de moi toute grandeur épouvantable, et ne me faites jamais considérer les ancêtres des Schützstaffeln. L'appartenance au sexe n'importe plus. La folie meurtrière, le berserk d'amour, n'entraîne plus chez nous autres nul prosternement.

 

Nous n'avons plus à notre disposition que l'horreur, et nous n'adorons plus l'irrémédiable divinité. Voici ce qu'elle faisait : "telle encore le jour où elle étouffa le feu lancé par les taureaux, bien qu'elle fût elle-même plus brûlante." Tous le savent ; unitilité de le rappeler. Nécessité de le rappeler, pour affirmer l'appartenance à une caste instruite. Vains propos de remplissage. "Elle enveloppa de flammes gelées le héros tremblant – et celui-ci, dit-on, grâce au philtre protecteur, grelottait au milieu des bêtes embrasées." Il n'est rien de plus fade, il n'est rien de plus con. Se croit érudit, ingénieux, n'est que con. Ces "flammes gelées" me laissent froid. À mon tour. Que la rage me tienne en la fable. Que le silence s'écarte.

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Je lisais cela sur un lit, tou blanc, dans un recoin perdu de mes souvenirs. Dix ans et de bonne humeur, perplexe tout de même devant ces légendes si contournées, si incroyables. Et je devais parler pour ne pas dormir, pour ne pas perdre l'esprit ni la science qui le hante, pourchassé par les syllabes sans autre signication que leurs cliquetis. "Donc, quand la femme d'Aétius, depuis longtemps impuissante à se dominer, animi dudum impatiens, eut appris que l'empire, et pour longtemps, était destiné à Majorien, elle pénétra, les bras déchirés, dans la chambre de son époux et laissa éclater sa fureur en ces termes" - le traducteur prend quelques libertés, rajoute "la femme d'Aétius", que nous avions oubliée après cette parenthèse d'ornement. Le difficile, c'est ce qua strata : "ces couvertures", elle pénètre "la chambre" – bref : nous aurons droit à ces mugissements de furie qu'on attribue aux femmes afin de se faire octroyer les pires choses, les assassinats, et autres. La femme pousse en avant et reste en arrière. Elle sait mieux que vous ce qu'il faut faire, mais ne fait rien : "Sans souci, tu reposes, oublieux des tiens, ô paresseux", s'pèc'eud fainéant, "et Majorien sera le maître du monde (ainsi l'exigent les destins"). Mais si les destins sont tissés, pouvons-nous, même en femme hurlante, aller contre eux ? Ô folie ! (à mon tour). Béquilles : ces déclarations doivent correspondre à la poutre verticale de mon destin, à la construction farouche du moi autour de l'œuvre ou de la réflexion.

 

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