Proullaud296

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Le jeu de massacre, et moi et moi et moi

Simonette, ma meilleure amie pendant des années ; est-il possible mon Dieu que je ne trouve rien de plus à dire à son sujet. Je suis sincèrement désolé de déverser mon venin sur les autres, et de ne rien dire de ceux et celles qui m'ont accueill, soutenu, tel que j'étais, prétentieux, insupportable, victime supérieure, une véritable peste. Je dénonce aussi Desaudeaux, qui pue de la gueule et dit à ses élèves "Faites des maths et foutez-vous du reste" ; celui-là, il fallait vraiment lui parler de biais pour ne pas tomber raide. Un jour je le salue : « Bonjour monsieur Désodorant » - deux ans de gueule, toujours  ça de gagné. Moulin épouse d'Arc, raide comme un passe-lacets. Ne prépare ses cours qu'après avoir consulté, sur internet, tout ce que les Aûûûûtres ont pu déjà trouver sur des cours semblables.
    Parlez-moi de l'esprit d'initiatives. J'ai appris, des années plus tard, qu'elle portait deux prothèses mammaires : grave handicap. Est-ce que j'en porte, moi, des prothèses ma mère ?  Dubruy et sa démagogie réductrice, affirmant sans sourciller que n'importe quel excellent cordonnier pouvait s'estimer du niveau de Mozart. L'enseignement regorge de ces crèmes d'abruti, et manque bien entendu de génies tels que le mien. De génitales, même - ne trouvez-vous pas que je regorge d' esprit ? Le même Dubruy engueula somptueusement, au conseil de classe, le très bon élève  Bernardo, coupable de mépriser ses petits camarades ; jamais je n'avais assisté à pareille explosion de haine démocratique, même contre le grand connard Suédents, qui avait pourtant mis le feu à l'armoire du fond ; celui-là, c'était un rebelle, un Opposant au Système.
    On lui avait parlé doucement, avec tout le respect qui lui était dû. On est des révolutionnaires, à l'Education Nationale. J'épingle aussi Toutdret, syndicaliste bretonnant. Refuse de recevoir sur son courriel mes communications néofascistes. Je réponds : « T'as raison. Fais l'autruche ». Rendons hommage à mon fascisme constructeur. Peugot, qui m'a (peut-être, avec les femmes on ne sait jamais) dragué, comme elles disent, mais que j'avais la flemme de suivre sur ce terrain ; elle m'offre une boîte entière de chocolats de luxe, pour avoir accepté de me lever, moi le génie – je pouffe - toute une année une heure plus tôt, afin  qu'elle puisse mener ses enfants à l'école.
    De Bougala, s'imaginant belle et intelligente, alors que je suis seul, au masculin, à pouvoir y prétendre - avec son insupportable jazz en sourdine dans la voiture où j'étais passager. S'est trouvé un poste, tout près de chez elle, à 40mn d'auto, pas une seconde gagnée, mais « c'est plus près ». Saluons cette divine faculté de bien dénoncer les travers d'autrui, sans jamais s'appesantir sur les siens. Saluons ce double jeu, qui me permet de brouter aux deux râteliers. Rappelle-toi aussi le petit Lamesse, qui me draguait outrageusement (pour les hommes, je m'en aperçois toujours ; mais je ne suis pas pédé, faut pas croire ! ...tu pourrais me lâcher la bite quand je te cause ?) - et se posait toujours, Lamesse, en fin connaisseur des hommes et redresseur de torts , tandis que la fille Dussak, polonaise, derrière nous, potassait de son mieux son bac de latin. Il m'avait entretenu à voix basse et précipitée, mon co-surveillant, deux heures pleines (de quoi faire une version) de la capacité des petits copains roumains de se branler mutuellement pour se faire du bien. Heureusement, notre  candidate se surveilla très bien toute seule. Je me souviens de Templier femme Julien, prof de russe au cul sensass de jean rouge lorsqu'elle se vautra de tout son long sur sa table pour atteindre son casier. De Vangoesten, qui me draguait mais qui me harassait de tout son enthousiasme, de ses branles flamands à tibias poilus ; la Boulanger, prof de bulgare,  insupportable de fausse distinction, parvenant ainsi à ce que l'on ne peut nommer autrement qu'une « évanescence vulgaire », adepte des adieux à répétitions.
  

Les Rochelais reconnaîtront.JPG

  Strelitza, prof de japonais, qui n'avait pas sa langue dans sa poche ; milite toujours pour Amnesty International. M'écrit qu'elle aimerait « faire l'amour avec moi » - se rétracte effarouchée  : «Je n'ai pas voulu dire coucher avec toi ». Des subtilités de la langue japonaise ont dû m'échapper. La môme Furet, sensuelle en diable, rêve d'un trou de gloire avec juste une bite qui dépasse ; sa meilleure amie Minimet, que j'aurais dû m'envoyer, mais trop garçonnière. Zitrone, morte d'un cancer. Tout  me déranger chez « les femmes » : je les trouve soit froides, évasives  et inconsistante, soit explicites, évasées, ridicules. Peut-être suis-je extrêmement con ? La question mérire d'être posée.
    Je ne saurais manquer, dans mon exceptionnel discernement, le conlègue Duton, prof de maths très beau mais plein de vide – ça se voyait à dix mètres – avec sa  tête  de veau en gelée. Maurias, qui me succède et n'aimait pas du tout le latin (« Tu as vu le fossé entre ce qu'ils savent et ce qu'on leur demande ? ») - excellente raison pour n'en plus faire du tout. Tarty, époux d'une Québécoise,  interrupteur flamboyant d'une représentation chorégraphique  de fin d'année (les Quatre tantes House) au nom de la vertu montréalaise – rien qu'au titre, il aurait pu se demander s'il était bien judicieux d'y amener sa nièce en costume de première communiante. Je lui ai demandé, toujours expert dans l'art de passer pour spirituel, ce qu'était un nain homosexuel.  Un naing culé. Il BERNARD COLLIGNON       
GRANDEURS ET AVANIES D'UN PROFESSEUR DECADENT     137



en rit encore. Moi aussi. Permettons-nous au moins de nous trouver quelque grâce en nos privés.  Depaule, née Da Silva, m'ayant dragué (finalement, elles n'ont cherché que moi ; je suis un ingrat) puis fourré son mari dans les pattes. Juste pour  le plaisir de nier. J'éprouve une telle hâte d'en avoir fini avec ce réquisitoire que je vous la communique à tous.  Yaucu, hideuse secrétaire vieillarde à 40 ans, à qui l'on eût appliqué bien  à propos ce mot de Balzac sur la grande Nanon : « Son visage n'eût pas été déplacé sur le corps d'un grenadier de la Garde » ;  Munoz, non moins horrible, affligée de surcroît d'un hideux « nam'donc » tout droit sorti des Trois-Maisons de Nancy.
    M'a fait horreur dès le premier regard. Qui suis-je, qui suis-je.

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