Proullaud296

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Abbaye et chouchou de fille

POSTKARTE – STIFT SANKT-FLORIAN – ADLERBRUNNEN MIT MARMORSAAL  
 

    Rien de plus triste que cette carte postale conservée depuis ces temps lointains, cette autre vie que j'ai jadis menée en Auriche. C'est un aigle qui domine une fontaine, barrées de longues tringles de fer. Ce sont peut-être des conduites d'eau. De l'eau captive. Froideur monacale. Un aigle comme prisonnier du cul dans sa merde cimenteuse et battant des ailes sur une sorte de grosse bouse ronde. Triste, métallique, tournant la tête en écartant ses mandibules mélancoliques. Sous ses pieds peut-être des serpents. Sous les serpents peut-être un monstre cétacé, ou quelque gros visage humain couleur d'algue breneuse, avec un enroulement, fantaisiste, de corne de bélier, un œi_l contrit, un muffle informe, une gueule tordue de jouisseur triste, le tout s'engonçant dans une espèce de chapiteau, informe, gluant de diverses eaux de circuit fermé.
    Ce chapiteau repose en double encorbellement sur une structure octogonale, portant des plaques commémoratives, et il faut encore ajouter, en redescendant, le dernier soubassement où s'appuie l'infernale toile d'araignée des conduites. Soit, sous le cul de l'aigle, en comptant bien tout, les serpents, le globe, le monstre, le soutien du monstre, un parallélépipède vertical, et deux plinthes de pierre, pas moins de sept soutiens à cet aigle englué. Le bassin qu'il domine est photographié de manière que l'eau, frisottante et glauque, n'inspirant que le froid, le suicide, raté, occupe une place excessive eu égard à la pauvreté de sa symbolique. Une eau captive, ne reflétant pas le ciel mais son propre trouble aux ondulations concentriques – sauf, vers le fond, de vagues lueurs correspondant au bâtiment qui la domine.
    Je compte huit rayons de tubes dont deux se subdivisent en fourches, l'une à l'arrière-plan, l'autre tout près de nous vers la droite. Et ces tuyaux sont soutenus par des étais trop courts, plongeant leur petit métal dans la froideur liquide. Règne sur otut cela une atroce atmosphère de frisquet, d'abandon. Ce doit être beau de nuit, à grand renfort d'illuminations sans doute, mais tout cela semble de jour autant de prothèses, de pléthoriques ferrailles destinées moins à prévenir la ruine qu'à la souligner. Entre ce bassin que la photo surbaisse et les bâtiments abbatiaux des buissons mal taillés, pyramidaux et négligés, sombres, tristes ; un gravier sans âme, une façade enfin, bien baroque : sept parties, soit deux fois trois de part et d'autre d'un portail central, mesquin,  clos, radin.
   

L'égrènement.JPG

Avec au rez-de-chaussée de petites fenêtres où seuls manqueraient des rideaux bonne-femme. Plus, donc, désespérément verticales et vides, de hautes baies en face d'autres baies sur l'autre face vue à travers : c'est une galerie. Au-dessus, de ce côté-ci, sept impostes, dont celle du centre un peu plus ronde, un entablement blanc sans esprit, et au deuxième étage (le premier en faisant trois de haut) sept œils-de-bœuf, le central un peu plus rond, croisés par le petit-bois, le tout désespérément symétrique. Plus un entablement. Plus un gros toit rouge percé de trois fenêtres mansardées, plus un gros rebord au sommet. Architecture d'une lourdeur insigne malgré la surface de verre ici exposée. Qu'est-ce qu'on devait, qu'est-ce qu'on doit encore s'ennuyer dans un tel cadre où la seule occupation esthétique doit être de trouver belles, à la longue, ces structures sans choix où l'invention a fait place à l'entassement...     
COLLIGNON        DESCRIPTIONS
CHOUCHOU                            60 05 06             4



    Choix de la difficulté. C'est ce que les filles appellent un "chouchou", un de ces cockrings à queue de cheval, qui serre et ne presse pas, que l'on perd par dizaines et que l'on reconfectionne à gogo. Celui-ci est brun, je l'ai porté quelques secondes, il est retombé de mes cheveux. Il se présente sous la forme informe d'un alignement circulaire de 7 volutes, plus ou moins anatomiques (vulves accolées) ou pétales (veloutés). C'est le toucher qui le décrirait le mieux. Cela monte, cela redescend, "comme" une chenille immobile de foire. Une telle description, pour la faire comprendre, nécessiterait une multitude de comme, ainsi que fait Julien Gracq. Et chaque pli se refrise en larges replis ondulés.
    La couleur est bistre clair, avec des plages brun foncé. L'ourlet, léger, très sombre, repart an circonférence, revient se lover au centre. En ce moment, la lumière baisse. La moitié la plus éloignée baigne dans le chocolat laiteux, l'autre, près de moi se renfrogne en reliefs froncés. Premier pli face à moi : un slip au membre tombant, dans le clair, à moins qu'il ne s'agisse d'une femme extrêmement serrée ; car la vulve, quand on a bien tiré à fond, à faire mal jusque dans le repli mycosé de l'aine, ressort comme un museau de dauphin, ou une bite incirconcise et comprimée. A gauche en remontant le long du cercle, un rognon disproportionné par rapport à ce slip moucheté : ses deux lobes auriculaires enserrent le rebord gauche du sous-vêtement.
    Le tout s'incurve, dans le creux, à la façon d'un hélix d'oreille. En contrebas du point culminant de l'ourlure, s'étend et se déverse un troisième pétale organique. Ce sont trois évasements séparés par quatre crêtes assez peu marquées, en fleur d'eau cette fois. Mon manque de talent laisse penser qu'il s'agit de froissures, mais j'échoue à rendre la continuité de la matière, veloutée à l'œil, chocolatée vanillée à ce qui serait la langue. Puis une volute verticale, suivant le mouvement de torsion : une vallée de haut en bas, la crête la plus proche brun clair, la plus éloignée presque noire. Le tout d'une extrême douceur suggestive. Le cinquième volute paraît en dessous des autres, tachetée comme un léopart chocolaté.
    Nous  ne voyons pas son attache inférieure, le pédoncule d'accrochage du coquillage. Surmonte cette boucle indépendante une aile verticale très sombre, peut-être double, puis un tuyautage plus petit, et j'ai enfin fait le tour de la rose, par  un nœud défait de cravate. Le tout très souple, à peine élastique

Commentaires

  • Le photographe de vaches : "...Ne bousons plus !"

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