Certitude, incertitude
G.décline les modalités de la certitude. Pour moi, je me contente de batailler avec le doute. Que Mozart soit un génie ne semble pas faire de doute pour G. Pour moi, si. Qu'est-ce qu'un génie ignoré par 99% de la populace ? La populace se contrefout de Mozart, du tiers comme du quart. Je veux, moi, la rédemption de tous et de tout. Le légume d'Alcmène. Et cette proximité, cette équivalence de tout autorise, suppose, et cautionne le blasphème.
Tout me semble éloigné dans un nuage de poussière. Il m'est impossible de prendre au sérieux toutes ces élucubrations de membres actifs, s'imaginant que la volonté ou la persévérance puisse produire quoi que ce soit, prêts à remettre en cause l'intensité de votre volonté, en cas d'échec ; ils s'imaginent que tout échec implique une défaillance de la volonté, sans tenir compte de l'imprévisibilité de l'impuissance. Tous à s'imaginer qu'on peut bander à volonté. Quelle dérision, de les voir ainsi enfiler leurs clichés...
Ce qui m'étreint, c'est un grand détachement, qui me libère en même temps : comme en spéléologie ; maintenu de tout côté par la terre, dans l'impossibilité absolue de tomber. Quelque chose m'enlève dans ses bras, qui est la naissance d'une grande distance, due à l'âge (les bienfaisances de l'âge). L'édition n'est qu'une activité annexe de la littérature, et la réalisation, le contentement de soi-même au sens de plénitude du soi passe presque nécessairement hors des chemins de l'industrie. Pour les impuissants du moins. Ceux qui ne se sont pas commis avec le Démon de l'Efficace. Rejoins-toi et fous-toi du reste. Alors on viendra te saluer avec respect - «on » ?
...Ils s'imaginent qu'il faut « trouver le bon lieu et le bon moment ». Pauvres cons, avec leur réussite... Ma faute serait de vouloir convaincre qui que ce soit...