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Les Métamorphoses d'Ovide

 

Revenons au texte :

 

"Il cherche à saisir tantôt mon cou, tantôt mes jambes promptes à lui échapper, ou du moins il en a l'air, et il m'attaque de tous les côtés. Mond poidqs me protège et rend ses assauts inutiles ; ainsi un bloc de rocher que les flots assiègent à grand bruit reste immobile, défendu par sa propre masse. Nous nous écartons un instant l'un de l'autre, puis de nouveau nous nous rapprochons pour reprendre le combat ; nous nous tenons debout sur place, résolus à ne pas céder ; mon pied touchait son pied ; ma poitrine penchée tout entière en avant, je pressais ses doigts de mes doigts, son front de mon front. C'est ainsi que j'ai vu deux vaillants taureaux fondre l'un surl 'autre, quand ils se disputent le prix du combat, la plus belle génisse de tout le pâturage ; le troupeau les contemple effrayé, ne sachant pas auquel est réservé, après la victoire, une si glorieuse royauté. Trois fois Alcide tente sans succès de rejeter loin de lui ma poitrine qui le presse ; la quatrième fois, il s'arrache à mon étreinte, dénouent mes bras qui l'enlacent et (puisqu'il faut confesser la vérité), me faisant tourner sur moi-même d'une brusque poussée, il s'attache à mon dos de tout son poids. Vous pouvez m'en croire (je ne cherche pas en ce moment à me glorifier par des mensonges), il me semblait que j'avais sur moi une montagne qui m'accablait. Cependant je réussis, quoique avec peine, à glisser entre mes bras ruisselants de sueur et à dégager mon corps des terribles nœuds qui l'enfermaient ; j'étais haletant ; il me serre de plus près, m'empêche de reprendre mes forces et me saisit à la gorge ; alors enfin je touche la terre du genou et ma bouche mord la poussière."

 

Les Métamorphoses sont donc prétextes à récits, à digressions de toutes sortes. On se laisse ravir, c'est la vanité de la vanité de la littérature dans son application parfaite. Tout est en charme, je termine par Atalante :

 

 

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"Le plus agité recevra pour prix de sa victoire ma main et mon lit : ceux que j'aurai devancé paieront de la vie leur défaite ; telle sera la loi du concours." Cette loi était barbare ; mais elle n'empêcha point (si grande est la puissance de la beauté !) qu'une foule de prétendants téméraires n'accourût s'y soumettre. Hippomène était venu s'assoir parmiles spectateurs de cette lutte inégale : "Est-il possible, disait-il, que l'on affronte un si grand péril pour conquérir une épouse ?" et il avait blâmé l'amour insensé de ces jeunes hommes. Mais il voit le visage d'Atalante et son corps dépouillé de ses voiles, tel que le mien, tel que serait le tien (...)" – et ici intervient une note : "Les bouts des lacets qui retiennent ses sandales" – "derrière ses pieds légers ; on voit voltiger ses cheveux sur ses épaules d'ivoire, et sous ses jarrets, les bandelettes, bordées d'une broderie, qui ornent ses genoux ; la blancheur virginale de son corps s'était colorée d'incarnat, comme les blancheurs d'un atrium reflètent le vélum de pourpre qui les couvre" – ici la note "Le vélum rouge a été tendu au-dessus de l'atrium de marbre blanc poiur le préserver du soleil".

 

"Pendant que l'étranger observe ce spectacle, la borne a été franchie à l'extrémité de la carrière ; Atalante victorieuse reçoit sur son front la couronne des fêtes. Les vaincus poussent un gémissement et subissent la peine convenue".

 

"Cependant, sans être effrayé par leur triste sort, Hippomène s'est dressé au milieu de l'arène et, fixant ses regards sur la jeune fille : "Pourquoi, lui dit-il, cherches-tu un titre de gloire dans un facile triomphe sur de si faibles adversaires ?"

 

Atalante donc première à la course et non pas péniche. Tout se dérobe, tout est labile, rein n'est fixe, ne comptez sur rien, jouissez de l'instant : un jour vous serez animaux. Aucune métamorphose dans mes extraits. C'est bien fait. Lisez les Métamorphoses d'Ovide, vous serez toujours surpris.

 

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