La fin de l'Espagne
C'est la fin. À Hendaye, en Franfrance, je me fais remplir au bar une bouteille d'eau. Les serveuses me toisent, comme pour me dire Nous sommes des serveuses, mais faudrait pas nous prendre pour des connes. Nous condescendons à vous remplir votre bouteille. La France en effet, ce beau pays où tout le monde râle, sans que je fasse exception à la règle. Où chacun se dégoûte de sa situation sociale, et s'imagine que tout est pire qu'ailleurs. Je rentre au bercail, au-devant des visites à faire, à rendre, et des indifférents qu'il faut flatter. Au monastère de Labastide-Clairence, j'assiste à une cérémonie chrétienne parfaitement chiante, en totale opposition avec les mascarades de Tafalla : sous une lumière blafarde tombant d'un toit transparent, vingt moines blanc crème psalmodient a capella de mornes et méditatifs versets.
Assistance recueillie, jusques et y compris les enfants. Une boîte se tient à ma disposition, dans un vestibule, pour les intentions de prières. J'écris : "Seigneur, à chaque fois que je fais le bien, j'en attends une récompense. Aidez-moi à découvrir le véritable sens du don de soi".
Commentaires
Je préfère les rites exubérants à ces psalmodies d'état second qui vous donnent très exactement un avant-goût de macchabée. Putain on y sera toujours assez tôt.