Proullaud296

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Parentèle

 

Les obsèques se passent bien. Tante Albertine repart à Morlaix. Magdalena dit après les obsèques “Vivette mon cabinet n'attend pas. Mes patients comptent sur moi. Cousin Ange te tiendra compagnie.” A peine sa mère morte qu'on vous pousse dans les bras d'un autre. Vivette dit à son cousin qu'il “ne dor[me] pas dans le lit de [s]a mère” dit Vivette, ils rangent leurs achats dans le frigo le cousin dit qu'il pleut autant à B.qu'en Bretagne, Vivette a pris en affection ces deux étages où sa mère a vécu où survivent les odeurs, les parfums, soudain il y avait cet Ange mal nommé aux petites oreilles, le syeux verts, un blouson râpé gisant désormais sur le lit “après tout” pense Vivette “c'est amusant”.

 

L'inattention du lecteur se déplace, un gros Ange prête attention à Vivette, quinze ans, qui se confient l'un à l'autre des lambeaux de souvenirs : ma mère” dit Vivette était croyante, pas du tout dit Ange, “elle s'est lavé les mains dans un bénitier, avec du savon apporté exprès ; quand le curé” etc. - Ma mère a joué l'Infante... - Pas du tout ! Avec ses moustaches elle faisait Flambeau de L'Aiglon. Mais on voyait ses seins (plus tard) – son engagement politique : juste des défilés, des fanfares... - Ange, trouve-lui tout de même quelque chose de bien !” Ange alors lui découvre un cœur d'or et des goûts exquis, des convictions progressistes. On peut tout dire sur ma mère dit l'Orpheline.

 

Lettre : “Chère Magdalena, cher Térence, Vous êtes partis si vite après l'enterrement. Térence n'a pas dit un mot. Tante Albertine est partie, je reste seule avec le cousin Ange, il parle de Rachel ma mère comme s'il l'avait mieux connue que moi. Au lycée on me regarde bizarrement ; à la maison le cousin m'aide pour mes devoirs et ne me quitte pas, il me fait la moral et nous passons d'agréables soirées, il est toujours d'accord pour les programmes télé. Il couche sur le divan et ferme sa porte à clef mais la mienne est perdue. L'assistante sociale m'a dit que j'habiterais bientôt chez vous, j'attends votre réponse pour me décider, je vous embrasse bien fort Vivette.” Dialogue : Ange et sa cousine se prennent les doigts sur le divan vert, Ange dit “Je ne suis pas beau, j'ai des grosses joues” Vivette répond qu'il se laisse pousser les cheveux, “Tu vois d'ici ma tête ?” dit-il, ajoutant “J'ai du ventre”, elle n'enlève pas sa main. “Veux-tu que je t'embrasse ?

Le coup de vent.JPG

 

- Caresse-moi dit Vivette. Et comme ils se font ils couchent. “Une seule fois” dit Vivette. La scène se déplace chez Térence (et Magdalena) sur un sofa plat recouvert d'indienne. Un mois s'est écoulé, nul ne prend de décision “ici c'est trop petit” disent-ils “pour loger Vivette”. Comme l'année scolaire touche à sa fin, Térence veut héberger sa belle-sœur orpheline qui “prend des risques”. Tu ne penses qu'à ça” dit Magdalena. “Nous sommes ses seuls parents” répond-il. Magdalena s'anime, “pas question, Vivette est grande et s'en tire toute seule. - Se tire toute seule. - Connard. J'ai d'autres choses où me consacrer. Nous avons déjà tant de mal à vivre tous les deux.” - Térence la traite de psychologue. Vivette au téléphone : “...Je suis enceinte !” Magdalena : “Qu'elle vienne immédiatement !...immédiatement ! Pas toujours toute seule dit Térence, Vivette raccroche, elle se roule en boule sur le canapé jaune (rouge, bleu).

 

Cousin Ange est parti. Sans savoir. Elle voit Rachel, sa mère morte, se pencher sur elle dans son cauchemar, et lui offrir un petit cœur en céramique du Stand Socialiste. Magdalena sa sœur aînée de la Région Parisienne engueule Térence son beau-frère : “Elle s'appelle Joëlle, je sais tout Et alors ? Ça continue sur ce ton-là Bien la peine d'être psychologue (in petto) “Tout Gnampe ne parle que de vous” Voilà donc l'argument. “Gnampe”, c'est le surnom que l'épouse donne à ce bled pour l'abaisser – Térence ou le bled. “Elle a seize ans !” gueule la psy. “Tu aurais peut-être préféré que je la baise ici ?” D'un seul coup Magdaléna se met à pleurer, je ne la voyais pas comme ça, elle dit que Térence pouvait trouver des raisons, lassitude, inconscience, au lieu de fuir dans l'insolence, l'inhumanité Térence ne me regarde pas comme ça Elle avait besoin de moi. - Cette bâtarde, cette pourrie, etc. ?

 

- J'avais besoin d'elle. - Plus que de moi, etc. ? Tu dis que tu l'aimes pas de grossièreté jamais tu n'as été grossier avec moi - Je ne m'estime pas dit Térence je n'ai pas honte, sa femme se met à pleurer il la prend dans ses bras elle se dégage etc. On frappe c'est Vivette avec une valise dans chaque main (“La scène à faire”) les deux autres se font pleurer Vivette pose ses valises et s'abat sur le sofa les mains sur le ventre. “...Fatiguée froid faim...” etc. “Tu ne peux pas avoir mal maintenant” dit l'aînée “alors enlève tes mains merde”. Dialogue VIVETTE J'ai quinze ans !

 

MAGDALENA Tu vas me faire sauter ça tout de suite VIVETTE Je l'ai je le garde TERENCE Tu vois c'est à ta con de sœur aînée qu'il faut faire la morale VIVETTE Je repars là tout de suite ? MAGDALENA à TERENCE Ta pouffiasse est peut-être pleine aussi tant qu'on y est ? VIVETTE Qui c'est Joëlle ? TERENCE Et c'est ma faute aussi connasse si ma capote a crevé ? VIVETTE : se marre – MAGDALENA à VIVETTE, même jeu : Ton connard d'oncle a tringlé une connasse de seize ans VIVETTE Pourquoi y a un âge limite ? MAGDALENA On est mariés nous autres pauvre enclume VIVETTE J'ai quinze ans merde !

 

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