Proullaud296

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A Jérôme B.

2046 06 20
    Violent, terrible, grouillant de mammifères et de poireaux comme de raves analphabètes et troublants, qui peut ignorer le monde absurde de Robert Schmehl ? Souvent, de plus, vous irez au-devant de ses désirs en vous abîmant au fond des voluptés droguaires - joie : plus d'enfants, plus de renouvellement, la chair humaine enfin incessamment réparée, enfin en passe d'être éternelle, grâce aux bienfaisantes matrices des vaches et des truies.
    Les oiseaux sont tout petits.
   

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Les fraises croissent artificiellement. Fin de l'anthropocentrisme biblique, saint Thieuloy enfin comblé : l'homme n'est plus seul à régner. Je me fouts (orthographe célinienne) de la perte de ma liberté : vous imaginez-vous, humains, qu'un seul instant il vous est donné de vivre libres ? Ni gloire, ni argent, ni conquêtes amoureuses ; ni même de voyages, les bienheureux voyages - et je devrais, vous devriez danser de satisfaction ?
     Pauvres, pauvres humains en proie aux moralistes, aux hypocrites donneurs de leçons, libérez-vous de vos chaînes, seule la mort est au bout, et nous ne sommes pas libre ! Quel message veux-tu donner aux humains ? Celui-ci : mangez, tuez et pillez, car demain est la Mort. Hélas, je ne puis supporter la vue du sang, je ne puis tolérer l'injustice ! Mon Dieu que je suis faible !
    Je ne sais plus, dit le Personnage, celui que l'auteur veut à toute force  faire passer  pour un personnage - lequel se replia sur lui-même, en position foetale, et coincé en lui-même se mit à prier, à gémir, à s'en remettre à ce Dieu qu'il niait. Robert Schmehl est le peintre que j'aurais pu être, si j'avais su dessiner, car il est très facile de dessiner : j'aurais - comme d'habitude ! - écrasé le genre humain, j'aurais humilié tout le monde de ma réussite et de ma gloire, et voilà pourquoi je ne suis pas devenu glorieux : pour ne pas vaincre éhontément.
    Il ne faut pas faire de peine à ton père.   
    Pauvre papa. C'est malin.
    Ma bibliographie est le monde entier, les livres tout entiers de laplanète entière, qui croulent et fondent sur vous dès que vous levez les yeux vers ces innombrables rayonnages d'ouvrages à vendre.  Seigneur, je suis moins intimidé chz les bouquinistes, dont les auteurs, au moins, sont morts. Je peux me situerparmi eux, mort parmi les morts.
    Les peintures neproduisent pas d'effet semblable : ce sont des livres qu'on lit d'un coup, qu'on éventre sous les spots, de la première à la dernière ligne. Une claque. Non un effeuillement. Je ne pense pas qu'aucun peintre, visitant un musée, se soit montré découragé. Mais stimulé. Je voulais me concentrer sur moi-même, sur l'oeuvre à faire. Je devais mêler ma voix à ce grand concert de feuilles convergentes.
    Ne pas se laisser détourner. Me croire absolument le seul au monde, infiniment supérieur à tous ceux-là. Non pas la modestie : une crispation d'homme seul, une élimination de tous afin d'être le meilleur. Mon lecteur trouvera tout ce qu'il souhaite : de la folie surtout, déclinée sous tout aspect, du désarroi, de l'abandon à Dieu, de la facilité, beaucoup de facilité.
    Vous aussi - il faudra bien que je vous interpelle et vous secoue à bras le corps pour vous faire tomber les ressemblances du corps comme des fruits rétifs - vous aimeriez n'est-ce pas vous permettre ces trépignements affolés - je vous ai damné le pion, j'aurai pour une fois damé le pion à tous ces redresseurs de torts, comprendrez-vous que je vous aime et vous déteste ?
    - Mais tu es comme tout le monde, comme tout le monde, rien inventé, etc...
    Complaisance. Et amour du français. Suivez je vous prie : la peinture, une représentation, du moins chez Schmehl ; littérature, expression ; langue française, belle menacée, moi en pointe, toujours ! la construction viendra plus tard. Later.  Mes ouvrages sont disponibles à mon adresse. Personne ne veut prendre le risque d'une telle médiocrité. Lassante, je veux dire.
    - Laisse-nous juger par nous-mêmes.
    - Jamais. Jamais. Vous êtes trop nuls. Et surtout, jamais libres. Jamais jamais. Je ne vous laisserai pas libres, pas plus que vous ne me l'avez laissé. Quoi, pas de gloire, pas de femmes (voir plus haut) - et vous voudriez être libres ? Vous qui m'imposez la mondialisation ?  La mort de ma langue ? ("Week-end" sournoisement remplacé par "fin de semaine" ; "one-man-show" ou "one-woman-show" par "seul(e) en scène", bravo, allez les Don Quichote, pour l'honneur, pour l'honneur,  en français dans le texte), libérez-vous de vos chaînes, seule la mort est au bout, et nous ne sommes pas libres

Commentaires

  • Salut les Terriens !

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