Proullaud296

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Le fascisme, au moins, c'est franc.

 

Pas de chance, Thibault, encore toi, qui nous gonfle sérieusement avec les dégrèvements fiscaux qui peuvent faire varier la contribution directe ou indirecte de l'Etat de 30 à 70 p. 100 du coût e la construction ce qui est le cas en Allemagne fédérale. On s'en fout. Le texte date du début 71. C'est la loi du genre : sitôt que l'on veut descendre, en histoire, aux temps d'aujourd'hui, l'on débouche sur des pensums concernant l'économie, la finance et autres joyeusetés. Je me souviens d'un horrible épais volume sur l'Histoire de l'Autriche, qui expédiait à toute vitesse et dans la plus inextricable confusion les âges héroïques et médiévaux, qui sont tout de même l'essentiel de l'âme germanique, et s'épanchait en pages extasiées et interminables sur les derniers développements de la Caisse d'Epargne (Sparkasse) et l'expansion considérable des pantoufles Meinl...

 

J'espère bien que j'ai foutu ce livre à la poubelle, encore n'en suis-je même pas sûr. Il en sera peut-être de même de ce volume sur Le temps des contestations, ou plutôt, je le fourguerai à ces bibliothèques de plein air disposées près des mairies ou des églises, où les personnes à mobilité réduite, entendez les clopineux, viennent se réapprovisionner en victuailles intellectuelles. Les fameux ouvriers qui s'intéressent tant à l'économie. Enfin, l'Etat est également amené à intervenir dans le domaine de l'enseignement. Détails suivent. Ce serait en effet impeccable, si ledit Etat ne tenait compte hélas de la sottise des emballements collectifs pour imposer des leçons entières sur le féminisme (“Encore !” ont soupiré les filles) ou la protection de la Nature , prout, gaz à effets de serre.

 

Je deviens contre l'éducation obligatoire. Qu'on ne fasse donc plus redoubler ; la sélection interviendra beaucoup plus tôt, et je laisse au peuple tous les Miochel Drucker, Patrick Sébastien et Jean-Marie Bigard, plus mon cul et six kilos de moules, pour qu'ils se goinfrent bien de conneries à s'en faire péter la ceinture, et pendant ce temps-là, nous autres, loin de la populace, nous pourrons nous livrer aux délices de la culture et de la littérature. Et quand la grosse masse se remuera un peu trop, on lui enverra des flics et du pognon. Encore faudra-t-il que les journalistes ferment leurs gueules, ainsi que les oppositions : par exemple, les militants de gauche qui exigent pour les Roms des emplois (mais pas dans leurs entreprises), des logements (mais pas en face) et une scolarité (mais pas dans leurs écoles).

 

Le fascisme, au moins, c'est franc. Il le fait d'abord, l'Etat, pour assurer la promotion sociale et le renouvellement des élites sur la base des seules aptitudes intellectuelles et manuelles. Des bibliothèques se sont constituées sur de simples phrases de cet ordre. D'abord, la promotion sociale, certes, mais de ceux qui le désirent seulement. Les autres, que l'on n'aura pas fait redoubler depuis la sixième et qui encombreront (autre possibilité, hélas !) les classes de terminales de leur analphabétisme chahuteur, à dégager. Il est question ici en effet de “promotion sociale” et pas de “promotion friquière”. Le renouvellement des élites ? Bien, monsieur Thibault ! Un gros mot ! Encore faut-il voir plus haut que des journalistes aboyeurs n'aient pas écrasé l'Education nationale sous leur fatras de critiques négatives et de dénigrement systématiques desdites élites, sous prétexte qu'elles ont commis des erreurs et se vautrent tant soit peu dans une certaine conscience de leur valeur - dans leur prétention, soit... Tous les ans, à la rentrée, c'était le même tintouin en pages de couverture des magazines : l'école ne sert à rien, des tas d'élèves quittent le système scolaire sans avoir de diplôme (traduction : sans en avoir foutu une rame), l'école répercute les oppressions sociales, j'en passe et de plus calomnieuses ; et à présent, ces semeurs de vent se scandalisent de récolter la tempête, et titrent sur “la violence à l'école” ! Et que je me voile la face, et que je hulule en me tordant les bras ! Mais braves ploucs, si vous n'aviez pas passé quarante ans à tirer sur les profs à pleines bordées vos haines et votre bave, nous n'en serions pas là et chacun respecterait le savoir. Mais revenons à ces bonnes intentions européennes : il le fait aussi (l'Etat) afin de four nir à l'économie les cadres scientifiques et techniques de plus en plus qualifiés et de plus nombreux que requiert cette dernière à tous les échelons de la hiérarchie professionnelle. Ah çà, on ne l'a surtout pas oublié.

 

Il n'y en a même plus que pour ceux-là. Les élèves abandonnent en masse les études littéraires pour se ruer sur les fausses sciences économiques, autant dire l'astrologie. L'économie vous dis-je, le poumon, le poumon ! Ensuite, ces braves économistes, scientifiques et techniciens nous vont prônant, le ricanement à la bouche, l'abolition de toute formation culturelle, en particulier musicale et artistique, parce que “ça ne sert à hhhhien” ! Et l'on voit tenez-vous bien le doyen de telle faculté décréter que dans toute son académie, on supprimera le latin et le grec parce que personne ne veut plus s'y diriger, et que les professeurs coûtent trop cher ! J'espère que les diplômes nouveaux mélangeant le grec et l'économie vont bien marcher...

 

 

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Il n'y a pas que des cons à côté de moi, ce qui m'a toujours surpris (humour évidemment, connard). Quelle idée, mais quelle idée franchement, d'avoir voulu “populariser” la culture... Autant apprendre aux poissons à naviguer dans l'espace... Cette intervention se manifeste d'abord par la prolongation de la scolarité jusqu'à quinze ans en Grande-Bretagne depuis 1947 (loi Butler de 1944), jusqu'à seize ans en France depuis 1965 (réforme de 1959). Précisions devenues poussières. Evidemment (revenons, “rebondissons” comme on dit sottement, sur l'anathème prématurément proféré contre les “techniciens” de tout acabit, injustement accusés de crétinerie épaisse) : abandonner toute formation concrète ou administrative plongerait le pays dans une forte récession comparable à celle des Byzantins, qui avaient abandonné leur commerce et leur défense aux mercenaires vénitiens ou pisans, se réservant les discussions théologiques ; ils s'étaient mis des voiles sur les yeux, et se sont réveillés bien égorgés par les Barbares...

 

Alors, vive la science quand même.

 

Commentaires

  • Tout ce que j'ai dû m'envoyer comme livres chiants...

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