Beaucoup vont se reconnaître
AVANT-PROPOS
L'histoire de C. HARDT VANDEKEEN est on ne peut plus banale. Contraint comme tant d'autres à la nécessité de s'adonner à la profession, ainsi qu'à une épouse, qu'il ne consent à aimer toutes deux qu'après une période probatoire de vingt-cinq années, il ébauche une trentaine d'œuvres. Et du 25 juillet 1997 (nouveau style : 2044) jusqu'à sa mort (28-11-2047, n.s. 2094) il n'a eu de cesse qu'il ne fût systématiquement revenu sur tous ses textes, suivant en cela cette réponse faite à Bernard C. un certain 12 juillet 1996/2043 ; le grand écrivain le contemplait avec incrédulité : c'était dur à faire, un roman. Il fallait "se documenter", "se mettre dans la peau des personnages", souffrir, tout le tintouin...
"Pourquoi n'avez-vous pas édité plus tôt ?
- Parce que c'était mauvais ; je vais les refaire.
Clavel s'est montré stupéfait, mais n'a pas contredit son obscur interlocuteur. Plus tard, il confiera qu'il l'avait trouvé "triste" – or C. Hardt Vandekeen n'était pas triste, mais résolu.
B.C. comptait sur une éternité devant lui – pour tout refaire.
Les biographies littéraires présentent toutes sans exception un point désespérant : celui où l'Homme, promis jusqu'alors à une destinée obscure et à la mort, bascule d'un coup vers la lumière, les projecteurs et la mort. La phrase fatidique immanquablement commence par "Il rencontra..." - et c'est précisément là, et non ailleurs, qu'intervient l'injustice de la Prédestination. Et comme le lecteur admiratif ne peut se satisfaire de cet impitoyable couperet, il va fouillant, désespérement, tous les interstices de la biographie (mais il n'y en a pas), susceptible de justifier rationnellement, tant soit peu, ce dur décret.
En vérité je vous le dis, malheur à celui qui tombe en littérature – et qui s'aperçoit, mais un peu tard, que là-dessous, au fond du trou, c'est la foule
Commentaires
Aujourd'hui est peut-être une future date hystérique...