Proullaud296

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Xénophobie ? Racisme ? Puritanisme ?

 

Mais pour en revenir aux Porthos, celui que je n'ai pas apprécié, pas du tout du tout, c'est celui à qui j'avais collé un zéro de première, pour être passé d'un seul coup de six de moyenne à 16 (devoir fait à la maison) avec une telle proportion d'aide extérieure que je n'ai pu m'empêcher de le saquer comme un malade.

 

Il tenta de venir s'expliquer à la fin du cours, mais je l'ai repoussé indignement. Mon appréciation portait la phrase suivante : “Votre niveau de culture ne vous permet pas d'atteindre à tant d'excellence” ou quelque chose de ce genre. Mal m'en a pris. Le devoir avait été composé, d'un bout à l'autre et à la virgule près, par un de mes collègues de leçon particulière. Sans avoir une seule fois l'idée de venir me rencontrer, il poste illico une lettre de dénonciation au Rectorat (les gens qui font cela, par-derrière, la « dénonciation au Chef) » ont toujours suscité en moi un dégoût profondément vomitif), m'en faisant remettre photocopie par l'élève en question. Il y était question de xénophobie, de négation de la culture portugaise (absurde ; il y a certainement plus de Portugais fins lettrés des deux littératures que de Français connaisseurs en littérature portugaise... encore et toujours, dans cette ignoble dénonciation, cette confusion crétine entre “culture” et “coutumes” : quand j'achète une baguette en effet, je me conforme aux coutumes françaises ; mais en aucun cas, au grand jamais, je n'incarne ma “culture”...). Il dit aussi, ce faux-frère, cet enculé du cul, qu'on aurait dû sans délai me radier des cadres de l'Education nationale, que je “ne laissais aucun choix à cet élève autre que la médiocrité ou la fraude” : pauvre con ! Est-ce que je saurais passer la moindre épreuve du bac en langue portugaise ? est-ce que je ne suis pas le roi des ignorants, le champion des bonnets d'âne toutes catégories confondues, en culture lusitanienne ?

 

En quoi cela pourrait-il me vexer qu'on m'en fasse la remarque ? Le fond du drame, c'est qu'un élève ait pu se retrouver en classe de première avec un tel niveau, pas si différent d'ailleurs de celui d'un élève français dit « de souche ».

 

Racisme ?

 

Pour des raisons évidentes, celui que l'on repère toujours en premier dans une classe, c'est le Noir. La « minorité visible » comme on dit (je serais noir, je préfèrerais « nègre », carrément) - il en est de même, symétriquement, pour le béké aux Antilles. Mon Africain s'appelle Mombo. Médiocre, effacé. Je n'ai pas pu résister : peu avant Noël, je chante avec l' « accent noir » : “Mombo sapin, roi des forêts, que j'aime ta – verrrdûûreuh...". C'est parfaitement crétin. Voire impardonnable. D'accord. Il me dit “Vous êtes rrraciste. Si si Monsieur, vous êtes rrraciste.” Verjus, le prof d'allemand, a trouvé ça « excellent ». Evidemment... Sous la rocade.JPG

 

Un Tahitien d'Arveyres (« M'Bélélé») était venu me demander si je l'étais, raciste : les autres, pour se payer sa tête, le lui avaient fait croire. Je l'ai formellement détrompé ; il est reparti tout triomphant. C'est naïf, les enfants, vous savez... On ne joue pas, avec ça. Un autre collègue, Vosgien, prof de musique traitant Satie d'imposteur indigent... - ne pouvait jamais s'empêcher d'éprouver les pires difficultés avec tout ce qui était noir ou tant soit peu bronzé. « Simple question de discipline ! » protestait-il invariablement. Voire... Ce collègue était un personnage. Toutes les collègues ont passé sur sa queue. Il trompait ouvertement M. U., capitaine au long cours, et se laissait surprendre avec sa femme au petit-déjeuner, dans le même lit. Lorsque Mme U. mit au monde une fille, chacun rechercha sur le visage du bébé la ressemblance avec Vosgien : en vain ; le couple ne copulait pas. Mais tout ce qui pouvait se faire, il le faisait.

 

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