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Quelques phrases d'Elie Faure

 

Hélas : le XXe siècle vient tout casser, et notre enfant au large front, c'est d'Elie que je parle, se surpasse en enthousiasme inquiet pour affirmer, la voix trop forte, que toutes ces convulsions universelles ne sont que le prélude à une gigantesque gestation de l'art. En 1993 (2040 nouveau style) nous voyons où nous en sommes, l'art n'est plus que la distance que nous décidons de mettre entre l'œil et l'objet, fût-ce une crotte de chien sur un trottoir. Ô long dévoiement de 70 années ! Mais Elie Faure reste, petit garçon blotti en tailleur jambes nues au bas de la photo de famille, et dont le large front de huit ans illumine le troupeau, s'il est vrai qu'Elisée Reclus le domine. Parcourir l'ouvrage équivaut à une redoutable indigestion de siècles. Et pourtant l' “Histoire de l'Art” d'Elie Faure soulage, car il hiérarchise. L'art doit être cela : grandeur, équilibre, “que la partie corresponde au tout”, élévation morale et religieuse, conformité à l'apogée de son époque, musique et littérature aussi, puis maints autres critères dont le moindre n'est pas un subtil recours au dérangement dans le conformisme. Déranger avec goût. Détruire à condition de trouver Dieu ou la Mort, de trouver l'abîme humain. Il est bien oublié, Elie Faure non plus ne fait plus le poids devant Mac Do, mais est-il vraiment nécessaire de prendre les hommes et soi pour des imbéciles ?

 

Elie Faure pourrait, comme Dieu, revenir. Extraits - p. 47, phrase un :

 

“C'est la vie, dans son mouvement prodigieux où la matière et l'esprit se mélangent sans qu'il songe à les désunir, qui allume en lui l'étincelle et dirige sa main.” Problème de l'esprit et de la matière. Dépassé. Tiens, mon œil !

 

 

 

P. 94 : “Sans interruption ses formes se continuent. Comme des végétations pacifiques elles sortent de terre, et dans l'air dont elles vivent, unissent leurs rameaux et mêlent leurs frondaisons” - l'art expression de la nature. Dépassé. Mon œil. Retour à la nature actuel. Oui, la tache et le carré, la merde, sont dans la nature. Mais ras le bol. A bas Motherwell.

 

 

 

P. 141 phrase 3 : “Rome n'avait aucun autre besoin moral que de proclamer sa gloire extérieure, et tout monument y suffisait, pourvu qu'il fût décoré du nom de tempel, d'arc de triomphe, de rostre ou de trophée” - peut-être, oui. Belle tentation de croire Elie Faure pour les peuples disparus où nous avons toute liberté de fantasme...

 

 

 

P. 188 phrase 4 : “Là où il est, il a la force de celui qui sait peu, mais est certain de ce qu'il sait” : toujours le coup de patte au chinois !

 

 

 

Moi, allongé.JPG

P. 235 phrase 5 : “Comment en pas reconnaître, dans les formes qui les décorent, toujours violentes certes, meurtrières, rouges de sang, contorsionnées en attitudes infernales, mais manifestant déjà une opiniâtre volonté d'équilibre et de rythme architectural, l'influence dominatrice des paysages majestueux où se déroulait l'action des Maoris et de l'effort qu'ils fournissaient pour maintenir cette action ?” - sur les Tropiques, considérés comme un éternel Moyen Age. On plaque les catégoreis occidentales, d'évolution en particulier, et en avant ! La grande catégorie occidentale est l'inscription dans le temps, dans le progrès. Je ne peux pas renoncer à cet espoir-là, même périlleux.

 

 

 

P. 282 phrase 6 : “Dans le brouillard ou le soleil, le monde des images peintes fait participer les façades, de la base sévère à l'emportement des tours, au mouvement des rues noires où les campagnes voisines pénètrent sans arrêt avec les colporteurs, les marchands, leurs chevaux, leurs moutons, les bateliers et les maraîchers qui apportent à la ville les légumes et le bois.”

 

 

 

P. 329 : elle reproduit, de Giotto, Saint François d'Assise recevant les Stigmates. Détail de la prédelle : Saint François prêchant les Oiseaux (Louvre). Cl. André Held.

 

 

 

P. 376 : “Chez Angelico, chez Gozzoli, sans doute le rayonnement du cœur et l'illumination des yeux noyaient dans leur gloire tout ce qu'il y a dans ces pratiques ouvrières de minutieux et de petit.”

 

 

 

P. 423 : “Je sais bien que, plus tard, le même delacroix parle de l' “exactitude outrée” de Carrache, qui est en effet le vice capital de tous les Italiens qui se réclament, au XVIIe siècle, de l'éclectisme bolonais.” La page repréente aussi en illustration 582, d' Annibal Carrache, une Etude (dessin), au louvre. Cliché Giraudon.

 

 

 

P. 470 : “On dirait qu'il sort à peine de chez lui, qu'il n'aperçoit guère le monde qu'au travers des vitres de sa fenêtre, ce qui donne à ses foules leur aspect lointain et leur aspect précieux, voilé, spirituel à ses paysages.”

 

 

 

P. 517 : “Elles chantaient la chanson de Heine au moment où elles passaient devant le rocher de la Lorelei qu'elles ne regardaient pas” - toujours le coup de patte anti-allemand !

 

 

 

[...] Tome 2 page 200 phrase 4 : “Voici l'odeur des herbes brûlées, des herbes fleuries, des herbes humides.”

 

 

 

Tome 2 p. 247 phrase 5 : “Mais il est vrai qu'il est dépourvu d'innocence, ” (l'art contemporain) “et peut-être un peu trop conscient des émotions qu'il prétend éveiller.”

 

 

 

...Elie Faure, “Histoire de l'art”...

 

Commentaires

  • Je suis moins persévérant que buté.

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