Proullaud296

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Il m'est arrivé tout ça

 Une chanson ! Une chanson !

 

Moralès-seu, Moralès-seu ! Il s'agit du sketche du soldat Moralès par un comique de haute volée. Benuro. Bien meilleur dans ses rôles dramatiques. Je n'avais jamais écouté son numéro en entier. En dépit des avertissements des filles dont les grands frères se sont initiés avant moi, je persiste à barrir toujours les mêmes couplets : “Toi qui aimais voyager / Te v'là tout éparpillé” - sur une mine... “Toi qui aimais batt' des r'cords / A vingt ans déjà t'es mort” - je n'ai connu la richesse férocement antimilitariste du sketche lui-même que bien plus tard, quand je n'avais plus personne à faire rire... D'ailleurs les autres numéros dudit comique n'atteignent pas la cheville de celui-là.

X

 

La manif CGT

LE PEUPLE, PUTAING CONG...

L'allée calme.JPG

J''éprouve une une répulsion effroyable envers tout ce qui fait peuple. “Culture prolo” me semble toujours un de ces assemblages artificiels particulièrement vide de sens : belote et pastis face à Mozart ou Rachmaninov. Ceux qui établissent là une équivalence me répugnent par leur démagogie ; le degré zéro du slogan me semble atteint par “Tous ensemble – tous ensemble – ouais ! ouais !” - avec ce hideux accent toulousain qui n'arrive pas à produire le son « an » : tous angsangbleu tous angsangbleu - alors que j'avais pleuré à simplement ouïr la foule des ouvriers toulousains psalmodier sur la place du Capitole archicomble : “Unité ! Unité ! Unité !” interminablement – j'en ai encore le frisson – jusqu'à ce que les représentant des différents syndicats tombent enfin dans les bras l'un de l'autre et s'étreignent en sanglotant à la tribune... Mais “Tous ensemble, Tous angsangbleuh” – au-dessus de mes forces. Vraiment. Le degré zéro du slogan. Tous ensemble – tous ensemble – gnouf ! gnouf ! Il suffit donc d'être ensemble pour avoir raison ? Deux filles, deux amies, sont entrées dans mon cours au pas en scandant ces mots. J'aimais particulièrement l'une d'elles, métisse, fortunée, à qui j'avais laissé entendre que j'aurais aimé passer ma vie avec elle, pour peu que nos âges eussent concordé...

 

Elle murmura à l'oreille de sa compagne : « Tu ne te figures pas que j'aurais épousé ce vieux machin... » Je ne me souviens plus de son nom. « Dites-moi » - « est-ce que vous ne parleriez pas couramment l'allemand, par hasard ? » Elle me regarde stupéfaite : « Comment avez-vous su cela, vous ? - Parce que j'ai souvent eu l'impression, faisant des allusions en allemand, d'être particulièrement bien compris. » (la langue latine se prête bien à ces comparaisons grammaticales). Elle reconnut que ses origines plus que variées (sénégalaises entre autre) comportaient également une tante autrichienne, qui l'avait initiée à la langue allemande à l'âge de huit ans. Peut-être s'appelait-elle Séverine.

 

 

 

Les deux Djek

 

Je mêle souvenirs d'élève et de prof. Le premier Djek était un grand dégingandé, rouquin, fils du commissaire, viré d'un lycée à l'autre, Laon ou St-Quentin, alternativement. Il jouait du saxo. Toujours le même air de jazz. Je l'ai fait tomber dans une flaque bien boueuse, de tout son long. Les autres, à l'abri sous le préau, m'encourageaient, m'acclamaient. Hélas, chevaleresque, je lui ai tendu la main pour se relever. Il m'a mis une solide rouste, outragé de sa première défaite. J'ai compris que jouer fair-play, c'était passer pour un con.

 

DJECK, fille de patron de supermarché, gênée par son fric. « Je me suis fait voler mon scooter » ; mon père : « Ça ne fait rien, tu n'as qu'à aller t'en acheter un autre ». Ce genre de gêne dure peu...

 

 

 

Le disc-jockey

 

« Je regarde le disc-jockey »

 

C'est une chanson très naze. Je l'ai fait chanter à toute une classe. “Les garçons à voix grave » (je n'ai pas dit « aiguë », poour ménager leur susceptibilité) à ma droite, les garçons à voix claire à gauche, les autres au milieu. Ceux à voix grave, scandez “boum, boum” ; à voix claire : “tchac, tchac” ; on essaye : boum-tchac, boum-tchac. « Ceux du centre : imitez la cornemuse, en frappant le pharynx du tranchant de la main : ouin-ouin-ouin, ouin-ouin-ouin-ouin, ouin-ouin-ouin-ouin, touououou ! Ouin-ouin-ouin... On essaye – OK ! Ensemble à présent : boum-tchac-ouin-ouin – c'est bon ! » Les filles devaient chanter avec l'air le plus con possible “Je regarde le dis-jockey... TOUT FEU TOUT FLAMMES ! Allez les filles, encore plus con ! Et pour finir, l'hystérie ! Allez, l'utérus entre les dents !” Une rigolade épique.

 

Et c'est à présent seulement que je m'avise de ceci : j'aurais dû les faire nasiller, les filles, pour obtenir cette sonorité de la plus épaisse sottise... Mais c'était vraiment humiliant ; auraient-elles accepté ? - nez en moins, quel triomphe... !! Et de manière inexplicable, pour la deuxième classe, ça n'a pas marché...

 

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