Proullaud296

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Déboussolés

 

 

Freud, dansLe Mot d'esprit... - Laissez là Freud, votre rôle est d'enseigner... - ...de troubler, de troubler ! - ...selon le programme, Monsieur Elliott, le programme, prenez donc un bon congé - qu'en penses-tuMagdadalena ?

 

Ma femme dit : “Réfléchis”. C'est ne rien dire. Je toucherai toujours mon bon salaire. Tu vas tourner en rond dit-elle. Je réponds “Le chef et le sous-chef savent s'y prendre : “malade ! ...pas responsable !” - et c'est précisément ce que je sens, impossible de me vexer. - Repose-toi Terence dit Magdalena. Tu trouveras beaucoup de choses à faire. Nous allons tout repeindre en blanc chez nous. Je pense que c'est très con comme occupaton. Les meubles au centre avec des bâches. Les murs dégarnis de leurs cartes postales et le sol garni de journaux. Je repeins les moulures et les arêtes, Magda passe le rouleau.

 

Calanque de l'Île Verte.JPGA midi pile pique-nique sur les tréteaux, ça sent la peinture, on boit du dix degrés dans des gobelets plastique, Magdalena n'a pas de maquillage. Son cou ressemble à Hébuterne, Jeanne, peinte par Modigliani et suicidée enceinte. Elle dit, Magdalena, que l'appartement sera plus clair. Toujours étroit, mais blanc : “Ça repousse les murs. - Et toujours aussi bruyant” dit Terence. “Ferme la fenêtre” dit Magdalena. Quelle idée d'habiter là, quelle idée, dix ans que ça dure Il ne reste plus qu'à disposer la table, l'armoire et le lit, autrement. “Ça change !” - Non, justement - c'est un tout petit appartement de deux pièces avec la cuisine en pan coupé.

 

Magdalena reçoit ses patients rue Johnstown. Elle dit de pose{r] {son] manteau ici. Psychiatre, pas de sot métier ! chez moi, dit-elle, j'ai tout repeint en blanc. - Qu'est-ce que vous voulez que ça me foute dit un vieux monsieur (une thérapeute ne doit rien révéler de sa vie privée) - “vous êtes en effet ici, Monsieur Schtroumpf, pour vous soumettre à un test ; dessinez un village. - - Elémentaire ! dit Monsieur Schtroumpf, je sais d'avance que si je dessine en premier lieu l'église, ou la mairie (...)” - Magdalena laisse dire - c'est le discours du patient, dans les faits, qui le piège. Dans l'armoire de son cabinet, elle conserve des masques, certains confectionnés par les patients – de loin les plus horribles. “Essayez celui-ci.” Schtroumpf a choisi le Chien. Magdalena règle du bout du pied sous le bureau l'intensité de la lumière. Le choix des masques prend beaucoup de temps. Les femmes de cinquante ans hésitent à n'en plus finir. “Madame, dit la psychiatre, nous avons tout le temps.” L'une d'elles choisit le drill : singe au museau rouge et vert. L'autre élit sur photo l'homme le plus sympathique (“ressemble à mon défunt mari”, “pourrait être mon fils” - à l'envers on lit : “condamné pour viols”) - ...”s'il y a un fichier de femmes, pour les hommes ? - Tout est prévu. Tout le monde veut son test “à l'homo”, “pour voir”. Térence connaît toutes les ruses. Sa photo n'y figure pas. Fin de la présentation professionnelle du couple. Même après son congé Térence est insulté.

 

Le Proviseur lui dit “Cette fois c'est votre faute”. Magdalena ne peut soigner son mari (obstacle déontologique) La femme réconfort de l'homme : sauf en psy. Mister Elliott se sourit dans la glace : “Autrefois, elles n'avaient pas de métier; nous avons changé tout cela “. Il s'allonge sur sa moquette, “une, deux, trois, inspirez.” Plus un café noir “Aux Funérailles d'Antan”, place B., tous les moyens sont bons. “Principe” dit Magdal : ne jamais revenir sur un échec. - Ainsi, dit Térence, (il joint le geste à la parole) je tourne sur la tempe (il imite Terzieff) – le bouton “Joie-de-Vivre”, et ça marche.” (Le Bonnet de fou de Pirandello).

 

Térence adore Terzieff. Magdalena rappelle à son mari l' “excellent contact” dont il jouit avec les ados. “Une chance à ne pas gaspiller”. Je n'ai pas besoin de jurer comme un charretier pour me faire aimer (à répéter cinquante fois toutes les deux heures) - Staline était ordurier. Détail historique. Térence aime passionnément son traitement psychologique. Il se qualifie d' “étudiant demeuré”. Autour d'eux bruit la rumeur des ivrognes et des machines à sous. Térence tend la main au-dessus du guéridon, serre très fort le poignet de Magdalena, que ferait-il sans Magdalena. Jamais ils ne dépassent trois clopes à la file.

 

Térence dit qu'il “aime bien discuter avec [elle]”. Faire aussi beaucoup d'exercice. Jehais l'effort physique ; l'idée même de mon corps. “Etends les bras. Respire. Ecarte les jambes, respire. - Et toi ? dit-il. - Nous ferons (dit-elle) du vélo, de la natation, de la marche – Térence, sèchement : Je n'ai pas de temps à perdre - “L'esprit et le corps ne font qu'un” dit-elle - c'est des corvées répond-il dont l'effet bénéfique s'effrite sitôt qu'on cesse de s'oxygéner, d'où cette remarque : de même qu'il ne faudrait qu'étudier la Torah, et encore étudier la Torah, de même il ne faudrait être que sportif, juste sportif

 

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