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FEDORA ("L'intrusif")

tronche,floraison,boutons

FEDORA – L’INTRUSIF (DJANEM)

 

REPRISE GÉNÉRALE

Appliquer la technique non plus survolante, mais « du rouleau compresseur ».

 

« ALTERNER » p. 9, comparer avec le doublon p. 12

 

3

 

 

Le jeu consiste ici à combiner deux projets alternatifs, ce que la Comédie Latine appelait « contamination » : Térence et Ménandre. Plus tard, et d’une autre manière, Vintila Horia (1915-1992) a superposé la relégation de Thomas le Roumain et l’ignoble incarcération de Boèce en 525. Sans véritablement tirer de larmes ni infliger le rire. Nous pourrions alors soigner la chronologie.

Kirsch, ou Lucinda : Rappeler certains épisodes de son enfance. Léna sera infirmière, sans amants fixes, par son caractère intenable.

Nous parlerons à l’occasion du trio Lazare-Cerise-Irène. Cette dernière incarnera B. la-Blonde.

Toutes mes sources d’information se trouvent coupées, ou altérées : « Ne dis rien à cet homme ; il nous met dans ses livres » mais pauvre conne, qui se souciera donc de toi, de vous…

ATTENTION

 

MES CORRECTIONS CONCERNAIENT « HAUTETFORT » et doivent être rapatriées ici jusqu’à la page 5

 

Voici comment tout a commencé. Mon vieil ami Lazare m'a vivement recommandé pour dispenser à Djanem des cours particuliers. Il m'a mené chez elle par une rue dérobée. Il nous a présentés l'un à l'autre en baissant les yeux. Elle et moi nous sommes vouvoyés, convenant des horaires et du prix. Il s'agissait, en avril mais bien trop tard, d’affiner la préparation à l'oral du CAPES. La première leçon s’est tenue au salon, sous un très haut plafond.

Elle a disposé sur la table certains documents à consulter, plus tard, chez moi. Elle porte un tailleur bleu modeste, sans rien souligner de la gorge ou des hanches. Elle me parut, de prime abord, portugaise. La France est le seul pays où l'on te demande, avant tout, de quel pays tu es venu. Aussi n’ai-je rien demandé. Ce jour-là je lui déballe le grand jeu : collaboration à égalité, sans rapport formel maître-étudiante.

Elle répond avec franchise : « J'ai repris mes études à partir de la 3e jusqu'au niveau de la licence et du CAPES, où je compte me présenter ». Très vite les leçons se tiennent dans la cuisine, où survient parfois le conjoint sous un prétexte ou l'autre, tout sourire. Je me souviens d'avoir fait lire à Djanem, alors que j'officiais encore au salon, une œuvre épique, afin de la préparer à l’explication de texte. Je l'ai formellement prévenue : tout candidat qui se contente à l’oral de lire ce qu'il a écrit écope invariablement de la note 5, quelle que soit la qualité de son commentaire.

Je dominais la ligne nette de sa raie capillaire, et lorsqu'elle a levé les yeux sur moi elle a surpris, me dit-elle, une expression de tendresse.

Je la réserve aux lycéennes.

 

 

 

F I. Ébauche d’un système de clés romanesques. Un étagement de trois génération féminine. Moi, Brendon-le-Corbeau alias Petit-Keller, folâtrant d’un étage à l’autre.

LA FIN SERA UNE DIASPORA

Léna, pas encore infirmière, se trouve enceinte d’Olegario, amant de sa mère.

En face, Arielle, et moi, Corbeau-Keller, ou comme on voudra m’appeler, inconsistant, d’invention tardive.

Olegario s’abrite chez Fedora. Fugitif, évadé, il sera son amant. Plus tard, comme indiqué, celui de Léna.

Fedora engendra Léna, qui engendra Cyntia : mère, fille et petite- fille. Cyntia, sept ans.

Ayant brisé sa fille, Fedora entreprend désormais d’écraser l’enfant. Parviendrai-je à sauver du moins la dernière ? GIDE ET QUIGNARD.

Léna, infirmière, manque d’amant constant. Ce lui serait, à elle aussi, insupportable. Elle dit : “J’ai eu des rapports” - que lit-elle dans mes yeux ?

Fedora, la mère, forme avec Olegario un couple arrogant, orageux. Kirsch, en bout de chaîne, restera plus tard solitaire en dépit des avances d'un prétendant parisien. Il n’y aura ni présent, ni passé, ni avenir.

Léna et mon épouse Arielle se ressemblent : alternativement fébriles ou apathiques. Olegario et Fedora, autrefois jeunes, se sont rencontrés lorsque ce dernier, sur trois planches et sur sa guitare, chantait ses compositions : « Viens chez moi » lui dit Fédora. La mante mange sur son terrain. Chez Fedora se trouve déjà Léna sa fille, alors jeune et vierge. Désormais l'homme est dans la place. L’infirmière encore en herbe Léna, branleuse de 15 ans, suscite la lubricité d’Olegario, tenté par le coup double. Cet Argentin (il est argentin) n'a rien du tanguero engomado ; il se pourrait, mais que ne dit-on pas ? qu’il eût été naguère indicateur de Jorge Videla, et n’aurait dû son salut qu'à sa fuite.

 

D2. Mon épouse est Arielle, valétudinaire. Djanem une Mauricienne honteuse.

Mon ami Lazare ou Lazarus mène campagne dans la circonscription législative

des Tranchées (3513 habitants)

 

D3. Lazarus, après combien d’autres, s’imagine avoir tout découvert de nos susceptibilités névrotiques : il dit à Djanem, que j’aime, que je suis une lavette, que j’ai « tout choisi », que je ne peux rien « vouloir vraiment », ce qui révèle un parti-pris contradictoire : on reconnaît qu’on a vraiment voulu… à ce qu’on l’a obtenu – dialectique hasardeuse… (de notre côté cependant, jeter le discrédit sur les témoins est un bon vieux truc stalinien).

 

D4. «Il ne sera pas là pour le reste » dit-il. Qu’entend-il par « le reste » ?

Pourquoi le Directeur du Crazy Horse couche-t-il ses filles à deux par chambre ?

Pour qu’elles ne couchent pas avec les clients et se gouinent ensemble pour se calmer. Les filles ne voient jamais d’inconvénient à ça, mais au contraire. Si DSK avait été une femme, Nafissatou en aurait redemandé.

Avoir le don des explications de textes. Je couve des yeux Djanem, ma dernière élève.

 

D5. Je me persuade d’aimer. Hühner : « ...que vous nous aimez... ». Lecture bouleversante de la petite Boué.

 

D6. Leçon devant NILS, le mari. A perdu 10 kilos dans le mois. Je vais voir ce NILS, qui n’est pas du tout un ivrogne.

MANQUENT LES ÉBAUCHES DE D7 ET D8

D9.

Aimer, c’est, en permanence, doubler le cap Horn. Ma conférence au centre Yavné. L’illusion du « désir » féminin. Les hommes vont donc aux putes. Mes dents de lait confiées dans un étui.

 

D10

Faire mon alya en crevant dans un fossé. Lazare et Te-Anaa se parlent malgré eux au téléphone !

 

D11

Sa vie fut consacrée au « faire », et la mienne à « contempler mon nombril », ah le con! Je n’ai pas assez cru en « l’Homme » ! il faut «choisir » ses amitiés !

 

D12

Trop de ressemblances en vérité entre les façons de penser de Djanem et la sauce Lazare… (« on se choisit son caractère  » (!!!) Les « fréquentations profitable » ! Voir aussi le « suivi relationnel » de Favretto...

 

 

Il dit aussi : « C’est bien pour toi, ça, La Fontaine ».

« Bouddhis-me » souriant d’Arielle.

Racine, le café, la Sévigné (je la déteste).

. Enfin, je suis parvenu à vivre ce que les gens « normaux » ont vécu.

 

D13

Djanem ne me résiste jamais. Mais c’est une femme qui montre son désir ! Chose exceptionnelle ! Cela change de façon bouleversante avec toutes ces connasses pontifiantes qui font la fine bouche et le fin cul. Désir des femmes, bien plus faible que celui des hommes. Vous n’avez jamais eu à « maîtriser vos pulsions », pour l’excellente raison que vous n’en avez pas… Védovi : « Mes besoins sexuels, je m’en débarrasse comme de besoins naturels » -je chie, je tire la chasse et je me branle.

 

 

 

La vie de Lazare bien meilleure que jamais ! « Tu as gâché quelque chose entre nous ! » (???) - me dit-il - à propos de Te-Anaa.

 

D. 14

Les promesses implicites, à ne pas tenir. Djanem ne rit qu’avec moi. Arielle devine où je vais. Je conserve toutes les femmes par plaisir d’être enfin normal.

 

D. 15

Je rêve que je rencontre un autre juif. Épisode du prêtre et des musulmans dans le compartiment de chemin de fer. Djanem annonce encore son départ définitif. Ma sieste aux Terres Fermes (« Bord de l’Eau »). D. ne veut pas finir comme Te-Anaa, victime de ma lâcheté… Te-Anaa a épousé un homme qu’elle n’aimait pas. Je suppose que Djanem est tunisienne.

 

D16

La photo des parents de Djanem. Pourquoi s’est-elle rendue à La Réunion ? Elle refuse de le dire. Moi aussi un jour je filerai tout droit devant. Invitation refusée : « Nous ne sommes pas du même milieu ». dit Nils. Djanem seule répond à notre invitation. Djanem visite notre « Château du Bois Dormant » . Estime ma femme et ne peut pas « lui faire ça ». Poussière sur les montants du lit. Les « Cas sociaux » (« Cassosses ») ont renoncé à vivre.

 

D17

Les rêves d’Arielle et mon théâtre fantôme. Comme si je baisais du blanc de poulet. Te-Anaa et son unique carotide. Baise comme on pisse, accroupie sur moi. Ressemble à Jacques Higelin. Écrans gris laiteux.

Je me rends au magasin, Djanem m’a vouvoyé devant les autres.

 

D18

Panique de la solitude chez Djanem. « Devant ce tableau de bord ? ...nous discutons ». Évocation du Prince Mychkine. Nils ne croit pas à ma pédérastie. Nous échouons à imaginer un « troll » d’internet. « Souvent description varie ». « Culture et vieillesse : tu fais ton choix ». Nous discutons de notre cassure.

 

D19

Ne peut plus « faire ça » à Nils. La petite peluche fauchée. Lui parler c’est baiser. « J’ai l’impression de te connaître depuis toujours ». Me dit enfin, elle aussi, qu’elle ne peut rompre son couple. Vivre ces instants d’avant, où nous n’étions pas ensemble.

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RÉDACTION

FDR I

 

Olegario vit chez Fedora. Olegario se cache de toutes les polices.

Trois générations féminines, Fedora la mère, la fille Léna, la petite-fille. Notre héros Brendon Petit-Keller parviendra-t-il à sauver cette dernière, ou bien, sera-t-il irréparablement nuisible ?

Olegario sera l'amant de Fedora, ainsi que de Lena fille de cette même Fedora. Et moi, Petit-Keller, d’intervention tardive, je serai moi. Léna, infirmière, n'a pas de partenaire constant ; ce lui serait insupportable. Elle précise, cependant : “J’ai des rapports !”

 

Fedora, la plus âgée, très belle, forme avec Olegario un couple orageux ; Lydia, en bout de chaîne, restera solitaire en dépit des avances d'un prétendant parisien.

 

D. 1 DJANEM

 

AVANT-PROPOS NARRATIF

Mon ami Lazarus m'a vivement recommandé pour dispenser à Djanem des cours particuliers. Il m'a mené chez elle par une courte rue courbée. Il nous a présentés l'un à l'autre en baissant les yeux. Elle et moi nous sommes vouvoyés, question horaires et du prix. Il s'agissait, en avril mais beaucoup trop tard, de préparer l'oral du CAPES. La première leçon s’est tenue au salon, sous un très haut plafond.

Djanem a disposé sur la table certains documents à consulter chez moi. Elle porte un tailleur bleu sans soulignement de la gorge ou des hanches. Elle me parut, de prime abord, portugaise. La France est le seul pays où l'on te demande, avant tout, de quel pays tu es venu.

Elle répond : « J'ai repris mes études à partir de la 3e, jusqu'au niveau de la licence et du CAPES, où je compte me présenter ». Très vite les leçons se tiennent dans la cuisine, où survient parfois le conjoint sous un prétexte ou l'autre, souriant. Je me souviens d'avoir fait lire à Djanem, alors que j'officiais encore au salon, une œuvre épique, afin de la préparer à l’explication de texte. Je l'ai prévenue : tout candidat qui se contente à l’oral de lire ce qu'il a écrit écope invariablement de la note 5, quelle que soit la qualité de son commentaire. Je dominais lorsqu’elle était assise la ligne nette de sa raie capillaire, et levant les yeux sur moi elle a surpris, me dit-elle, une expression de tendresse.

La voix de Djanem évoque le son de l'ocarina.

LllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllICI version 1

Mes leçons coûtaient cher. Quand je voulus monter leur prix à 22, il s'ara que mes tarifs ne pouvaient être supportés par un budget modeste : Djanem ne pouvait puiser dans la caisse du magasin. Elle me proposa un arrangement à 100 par mois que je dus décliner. Elle s'en excusa pleine de confusion mutuelle par courriel, je fus tutoyé sous prétexte d’usage informatique ; mes cours « débordaient d’enthousiasme et de sincérité » ce qui me rassura - je me bornais pourtant à l’application stricte de mes premières directives, prout,savon,cuvetteen dépit du sottisier ministériel : ce que l'on appelait alors « lectures expliquées », autrement plus profonde que les platitudes réglementaires dispensées par certaines échassières ex-profs de maths.

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X

ALTERNER CE QUI SUIT AVEC LA PAGE 12

 

 

Djanem avait failli m’écrire « lissons là nos leçons, car je crois bien devenir amoureuse de vous. »

Nous ne nous étions plus revus, depuis que Nils m'avait aimablement raccompagné jusqu'à la porte, rougeaud, rouquin, ventru.

Elle et moi nous sommes retrouvés terrasse de La Flèche, au pied de la tour St-Michel, dont le quartier grouillait d'Espagnols et de Maghrébins, que je considérais alors avec condescendance. Elle me confia de vive voix ses déboires conjugaux ; son premier mari l'avait trompée dès sa grossesse, avortée en fausse couche. Il avait jeté un chaton tout vivant sur l’autoroute. Dix ans à se débarrasser de lui : liens névrotiques - je ne sais ce qui me prend de vous raconter ça  - et nous sommes allés ensemble au cinéma, au sortir duquel nous nous sommes, cette fois, tutoyés. C'était une comédie policière, au cœur des Pyrénées, avec Dussolier, et l'inévitable Azéma - Le crime est notre affaire - mais nous n’avons pas rien compris, nos mains et nos bras parlaient pour nous.

Ainsi donc je faisais connaissance, à 63 ans sonnés, de ces banalités dont j’étais exclus jadis à Mussidan – les autres, qu’il faut absolument aimer si fort, s’éclipsant régulièrement par deux dans les buissons du bord de l'Isle – on va aux fraises disaient-ils élégamment) - « pourbaiser », demandais-je ? - non, seulement les doigts, tu penses… À présent, comme un grand, je « flirte au cinéma » - c'était donc ça, cet infini que tous connaissaient, en se foutant de ma gueule.

Il m'est inutile à présent d'établir une chronologie, car je ne notais rien, du tout, crainte (une fois justifiée) d'y voir patauger dans les marges les flèches venimeuses de mon épouse. Je devenais inexact, réclamant des libertés inhabituelles dans ma vie jusqu'alors si réglée. Il me faut raconter tout d'un coup. Ainsi se surimpriment les souvenirs d’avant, « dans la pureté de l’enfance » lâchent les écrivains.

 

L'amour dure trois ans. Trois mois pour le plus chaud. Mon procédé d'auto-exaltation consistait à déverser les mots d'amour les plus brûlants auxquels je ne croyais que le temps de les dire.

 

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F. II : L'Argentin de même chauffait élégamment parlée la fille mineure Léna sitôt qu'elle était seule à seul. Le soir le pédé Hernandez Maricón ramenait Fedora chez sa fille, à grands éclats de rire stridents, afin que nul n’en ignorât. Mais le mari en prit ombrage.

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D. 53

1. Et que m’importe cette amitié que tu m’offres ? (“camarade”, “copain de régiment”) - oubli, déni que nous soyons femme et homme - quel intérêt à des relations sans drame, ni chair ni pique, sans inquiétude ou incertitude ? Cest pourquoi je m’écarte le plus possible des humais mes frères. Plus tard j’apprends que l’amitié s’accommode très bien de l’amour physique – ah si que j’aurais su ! si j’aurais su !

 

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De son côté Lazarus me loge, dans son baraquou de rondins, pour corriger les textes à paraître. Nous occupons alors à moi tout seul un tout petit bureau face au jardin. Lorsque je pousse au matin le gros battant de bois je le fais rebondir sur le souple abadon de vigne vierge. Je polis les textes. Je prépare mes cours. Je rêve à Djanem en répétant son nom, car, dit Burrhus, On n'aime point, Seigneur, si l'on ne veut aimer.

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REVENIR SANS CESSE D’ICI À P. 9, pour superposer les deux versions

 

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