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Fédopra (L'Intrusif)

 

HUMILIATIONS subies et infligées par Fedora FEDOROVNA : St-Beaux, les Flavies (Lozère), Avignon

La Princesse marocaine se prostitue pour payer son voyage (nous ne devons le savoir qu'à la fin). Mais aussi : Fedora, « humiliée ».

 

 

Angoulême 66 07 06

 

FEDORA I

 

Olegario sera l'amant de Fedora ; Lena, fille de Fedora. Et moi, je serai moi. Olegario fécondera Lena, fille de Fedora, qui engendrera Sinda, petite-fille de Fedora. Celle-ci a soixante ans, Léna trente, Sinda sept. Léna, infirmière, ne souhaite pas de partenaire constant. Fedora, la moins jeune, forme avec Olegario un couple tortueux (Sinda plus tard, devenue jeune fille, restera seule, malgré son prétendant parisien).

Mon épouse se nomme Arielle. Léna l'infirmière et Arielle se ressemblent : tantôt fébriles, tantôt léthargiques. Olegario et Fedora se sont connus lorsque ce dernier, les pieds sur quatre planches et les deux mains sur sa guitare, déclama ses rudes mélopées de militant. « Viens chez moi » lui dit-elle. Chez Fedora la mère vit déjà Léna, de ce fleuve non loin duquel fut déporté Oulianov Lénine. Désormais Olegario, se trouve dans la place. La future infirmière, à quinze ans, suscite la convoitise de l’homme, tenté de tirer coup double. Cet Argentin n'a rien du tanguero tombeur de señoritas : ex- indicateur des Colonels, il doit son salut à sa fuite en Europe.

 

DJANEM 1

Ma Lefth, mon Ithaque, tu n'as donc pas renoué avec moi ? tu crains que ma vie ne te refasse faux-bond ? et comment puis-je te donner tort. Ici, chez moi, tout va mieux. Heureusement, de loin en loin, tu te souviens de moi et tu éprouves le besoin de m'embrasser : ton aile m’effleure de temps en temps. Lefth éphémère et définitive, j'ai besoin de contacts. Malgré mon inaction, malgré ma contemplation. Le monde et tout ce qui concerne la vie réelle s'éloignent de moi sans trop de nostalgie, car la vraie vie n'a jamais été mon affaire. Juste ne pas me confier à un mur. À toi, Petit-Keller

 

 

 

  1. II

Olegario tient à cœur de porter négligé, lui qui s'est vu contraint de torturer, sous l’uniforme. Léna rappelle Djanem dite Lefth, en plus jeune, en adolescente, en rebelle. L'Argentin la regarde en coin et patiente. Cet homme besogne sa mère à toute heure. Mais sitôt Fedora en répétitions dans le rôle de Madge, l’ex-bourreau revient grâce à sa clé, multiplie les entretiens, offre de menus présents,. Tous deux assistent de l’étage aux bruyants retours de Fedora en décapotable, souvent couverte de sa cape sombre ; au volant Hernandez, premier sujet dans le rôle du Prince, tout sourire et pédé comme pas deux.

Il ouvre la portière en frôlant sa taille. « Tous les voisins le voient », crie Olegario. Léna, quinze ans, se retire sans perdre un mot.

 

  1. 2

« Maltraitance, de mères à filles » - blog S.O. du 14 09 14

Djanem

 

 

 

Lazarus n'est point Nils, mais se sert de lui. Je ne l'ai jamais surpris en si flagrant lit de mensonge. À quel point mon ami pouvait me calomnier, je le savais. Je ne peux donc aimer une Femme que préalablement passée par lui. Elle y est retournée, « comme le chien à ses vomissures ». Situation amèrement rebattue. Étiqueter Djanem sur chaque angoisse pour me feindre amoureux - de même que certains, s'agenouillant, s’imaginent croyants ?

 

Le premier jour en tailleur sobre, tout l'opposé de l'aguicheuse, en épouse de pasteur ; distance et vouvoiement. Le cours à domicile, moyen tout trouvé de faire fortune, dure bien plus d'une heure : aller-retour, fades politesses… Le répétiteur de plus se concentre sans cesse. Ni bavardage, ni digression, une tension constante : quelques explications de textes, quelques vers archaïques. Les Cours à Distance avaient révélé mes dispositions pour le décorticage des Beaux Extraits : c'était ce passage de Nerval (pendu en 55) où Sylvie revêt dans les branchages d'un grand chêne les traits de la divinité.

Quand je la vis d’abord, Djanem dans un mouvement d'ailes a cherché sur sa table ses documents épars, après maintes insoumissions scolaires, un emploi pris le premier venu, les années passant une grande la lassitude et le retour aux sources, bac et certificat d'études. J’ai joué le préceptorat : étendue des connaissances, déroutants glissements d'idées - souple collaborateur : ainsi s’endormirait sa méfiance. Je la fis lire. Une articulation d’ocarina, douce et gracieuse, la tête inclinée sur son texte. D'abord j’ai yu sa nuque abaissée, sans rien qui transparût ou transpirât. Puis j’ai lancé sur elle d’intenses regards. Et comme elle lisait à haute voix Les amours de Cassandre, et que je prolongeais le plaisir de l'entendre, je rencontrai montant soudain vers moi, très bref et surpris, son regard : je fus démasqué.

 

 

Déroulement satisfaisant des premiers cours. Nous habitions, Lazarus et moi, non loin de là, une cabane de rondins aux multiples recoins, avec ses marches intérieures montant ou descendant. Mon bureau personnel donnait sur une pelouse imbibée aux moindres crues de la Garonne. Le battant du volet, ouvert d'une poussée sur d'épaisses vignes vierges, rebondissait souplement vers moi, voilant le jour, et j'allumais le col de cygne, afin de préparer mes cours ; et je m'imaginais les dire. Un certain après-midi je me suis surpris à murmurer son nom, Djanem.  

La seconde fois, elle m'introduit à la cuisine  : « Je n'aime pas Corneille dit-elle, ce sont des histoires de mecs : gloire et gouvernement ». Peu d'hommes se passionnent par le tricot. Je n'ai plus d'amour aujourd'hui dans le cœur. Questions et réponses s'enchaînent. Tandis qu'elle s'applique à lire encore j’use encore de ce regard que je prodigue à toutes - Cessez me disait un jeune homme de vouloir nous prouver à quel point... vous nous aimez.

 

Plus tard j’offre à Djanem mes dents de lait. Je trouve obscène de conserver ce maladroit témoignage d’un amour de mère, victime de ma grande hostilité d'enfant, d’aussi loin queje me souvienne. À présent j'aime Djanem, l'appelle maman et la serre au point que ses côtes craquent. Me rendre mes dents serait m'inverser incestement le temps, quitte à les jeter sous ses yeux dans le premier égout venu. Il existe depuis quarante ans une autre femme encore, épousée devant maire et curé : dans ce premier couple nous avons combattu pied à pied ; l’épouse à présent n'écoute plus rien, figée dans son sourire en ouate, peignant sur toile d’étranges créatures aux sexes réversibles. À toute heure j’inspecte ce qu'elle pense, assise ou étendue, et souvent je m'absente.

 

Je m’en suis confié à Djanem par amour de barrières, tandis que ma première épouse m'entretient de nos anciens projets ; je crains ces flammèches par appréhension d'aimer – en aucun cas je ne devais laisser suinter la moindre satisfaction : Arielle prolongeait le respect fictif et la crainte affectée d’une mère. Mais les réserves de Djanem étaient reçues dans la douceur et les désirs d’amendement les plus improbables car impossibles à tous. Depuis ce temps Djanem porte à même la peau dans leur sachet mes dents sous son bonnet côté cœur.

 



 

  1. F. III

Lorsqu’elle revient par le 16h 23 ayant confié la garde de sa fille à son amant, Fedora s'aperçoit d’un embonpoint venant de bien plus haut. Les lycéens mentionneraient sans faute l’élément déclencheur. Olegano s'éclipse en son refuge où les femmes se succèdent en toute indiscrétion, où ni Fedora ni Léna n'auraient le moindre accès. Mensonges et grands serments font bien mauvais ménage avec l’ancien exécuteur de Menendez et Videla.

Léna, quatorze ans, n’envisage aucune IVG : quelque chose en moi dit-elle s'est soulevé pour repousser l'avortement, comme si triomphaient les instincts ; bien prématuré pour concevoir.

De son côté, Fedora ne parade plus à côté du chauffeur Hernandez, homo notoire. Linda, fille illégitime de Léna et de l'Argentin, a désormais 16 ans, traînant tout un passé ; son père s'est enfui, idéalisé par toutes. Sa mère Léna fut elle aussi,brimée, rejetée. C'est dans ces structures que nous avions l’ambition de nous immiscer à notre profit. Notre propre épouse Arielle serait une éternelle convalescente. Les hommes n'ont sur l'infini que ce petit pont de chair dont les femmes se gaussent je veux faire l'amour avec toi m’écrivait l’une d’elles, et comme je lui répondais en mêmes termes rectifia illico je n'ai pas dit coucher avec toi s'il te plaît, ne m'écris plus – qu’elle patauge donc dans sa courte connerie.

 

  1. 3 MANQUANTE

 

  1. IV

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