Proullaud296

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PAGES LIBRES 2035

COLLIGNON “PAGES LIBRES” 2035

  • P. & OTHERS 35 02 14

Peter ne cesse d’élaguer.

Il escaladerait l’île par la falaise.

Conquerrait la tribu la lancerait

sur ses voisines et serait

massacré par les Blancs

Un moine alors prêcherait la croisade, mystique et meurtrière. Il serait révéré, des femmes lui seraient trouvées

à discrétion.

De longs rêves érotiques le souilleraient. Il travaillerait.

À la frontière, des oiseaux perchés sur les espaliers imiteraient exactement les feuilles mortes.

Sur le parking avec des pneus crevés. Il fait froid. Un garde tardif promène un chien loup aux yeux jaunes. Le vent coupe.

Je soumettrais les habitants. Je serais leur Dieu, leur Christ faute de mieux.

Je veux être très riche et avoir beaucoup de femmes Trintignant Le mouton enragé

« Aime-toi que l’on puisse t’aimer » - sottise.

Le soleil baisse. Mieux vaut ne pas s’aimer.

C’est l’heure.

 

rêve,imprévu,poèmePERSÉCUTEZ BOÈCE 35 02 15 2

 

« Vous êtes libre ».

Tamasz regardait à droite, à gauche. Devant lui s’étendait un mur : FRACHTBAHNHOF, GARE DE TRIAGE, mur écailleux - mal blanchi.

- Où voulez-vous que j’aille ?

- Trouve-toi une porte.

Derrière lui dans le wagon le milicien, excédé, retrouve le tutoiement du camp :

« T’es plus chez nous. Tu dégages. T’es libre ».

Il monte une odeur de paille pourrie. Le milicien repart vers la capitale, vexé de voyager dans de telles conditions. Peu s’en faut qu’il ne chasse le libéré à coups de pied. Tamasz avance.

« Ne vous éloignez pas trop ! »

On ne savait encore quel parti vaincrait l’autre.

Tamasz vacillait, à la merci d’un seul coup.

« Vous trouverez une ouverture sur main gauche. Sorti de la gare marchez deux kilomètres. Vous pouvez marcher deux kilomètres ? Prenez la route de Bstov. Bon vent ».

Tamasz s’y retrouve. Une bifurcation entre les herbes, un terrain vague si vaste que le pays semble abandonné, le vent chasse au loin de la poussière. Comment survivre ? L’homme s’allonge dans un fossé. Il protège son nez sous le manteau. Quand il se relève, secouant la poussière, la nuit est tombée, très froide.

Il se dirige vers un grand froissement : un champ de maïs, un abri. Il se glisse entre deux rangs, s’endort sur le sol : deux ans de camp forgent le corps. Ruinent la santé.

Tamasz ne doit plus vivre. C’est une décision du Comité. Mais on ne tue pas : on le soumet à la relégation ; dans une région dévastée par les dernières expériences économique, l’obligation de résider en B12, ou B15, dans telle ou telle masure isolée. La police d’État quadrille toute la voïvodie, et assigne une zone à chaque relégué. Elle ne lui laisse pas de carte. Ces individus doivent rester isolés. Il ne faut pas qu’ils se rejoignent. Aucune aide ne peut leur parvenir de la population – quellepopulation ? Tamasz marche à présent dans la nuit, car le sol desséché trop dur entre les plants de maïs ne lui a pas permis de trouver le sommeil.

 

 “PAGES LIBRES” 2035

TOURBILLON 2035 02 25

Que retient-on du tourbillon ? le sentiment du temps, de s’être nourri trop vite – d’un jour vide : le sommeil rode comme un vautour, les têtes sur la photo tournent dans sa tête voûtée

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