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Les tortionnaires et la strip-teaseuse

La façade de l'hôtel.JPG

« Allô ? Fat Kader ben Zaf ? Tout baigne à La Teste ? » C'est le mot de passe. Kader, entre deux liqueurs, fait fête à l'autre bout du fil à son ami Duguay, collègue en manipulation  : oui, Mademoiselle Bost, ex-boulangère bien connue , mord à l'hameçon, pose de plus en plus à l'artiste, et même, commence à sourire. Des stratégies s'établissent pour lui faire vendre ses œuvres, grâce à des acolytes, qui trouvent toujours moyen de le refiler moyennant quelque bénéfice dans le médiocre marché de l'art. Quant au Père Duguay, du haut de sa Margeride, que peut-il révéler ? Comment persuader à une strip-teaseuse professionnelle de venir s'enterrer en hauteur à Châteauneuf-en-Beauves, prise de la ville par Robert de Montebrond (1370) ? Une musicienne morbide, à la rigueur, eût succombé à la Danse Macabre, à 110km par la route (Grandrieux-Brioude) – bref, les subalternes prennent le pouvoir. X Annemarie Mertzmüller, maîtresse du chaussurier, comme nombre de grandes mystiques, éprouve souvent le besoin de pénitence. Les intervalles entre ses tournées, soumises aux aléas d'improbables imprésarios, elle les dépense en retraites ; les unes, conjugales, destinées à François dit Frank Nau, permettant à ce dernier d'oublier son fétichisme du soulier. A moins que par fantaisie le commerçant préfère la levrette en porte-jarretelles, ce qu'elle trouve dégradant, sans compter les marques sur les cuisses – so gemein ! soupire-t-elle,«  si vulgaire » ! Mertzmüller jouit peu. Les autres retraites, Mertzmüller les doit à ses bronches, pour les soustraire aux inhalations de cigares passifs, sous les voûtes des cabarets. « Nous irons » dit Frank « à Châteauneuf-en-Beauves, ou bien La Chaise-Dieu si tu y tiens ». Va pour Châteauneuf. Duguay se rengorge, abreuve la maîtresse de son maître de discours casuistiques, invoque la fine fleur des jésuites du XVIIIe siècle, les Révérends Habert et Valla. Pensée rococo dit-il. Annemarie lui prête une oreille distraite. Le don tout visuel de son corps dévoilé aux Messieurs (et dames) d'un certain âge lui semble toujours bien plus élaboré, plus personnel. Quant aux reproches de frivolité, ils la laissent de glace. La transmission géométrique de la beauté (il serait du dernier commun de vouloir palper) relève à ses yeux non seulement les virilités flapies mais aussi son niveau particulier de conscience, infiniment supérieur aux considérations d'un abbé. Cependant, Annemarie Mertzmüller s'essouffle dans cette paroisse de Lozère où les contraintes du Père Duguay l'entravent. Les commanditaires ont laissé carte blanche Ils ont été supplantés. Les strip-teaseuses ne montrent plus leur cul. C'est un succès. Ce que l'abbé n'a pas prévu, c'est qu'elle est attirée par une autre femme ; car l'amitié (tout sexe éliminé) se révèle souvent plus ardente, efficace et vive entre femmes qu'entre hommes (aucun rapport avec les compensations largement méritées que l'on s'octroie maîtresses quand les frères sont en chasse (calibre 420). Tout est bien compartimenté dans sa tête

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