Uranium et Australie
Observatoire du nucléaire - Communiqué du 18 février 2013
Uranium : défaite majeure d'Areva en Australie
- Un courageux Aborigène a refusé les millions proposés par Areva et a fait classer le Koongarra au patrimoine mondial de l'Unesco, anéantissant définitivement les projets de mines d'uranium
- Les manoeuvres indécentes d'Areva, et ses pratiques relevant de la corruption, ont échoué
Le 7 février 2013, une loi australienne a intégré la zone du Koongarra dans le parc national du Kakadu, lui-même classé au patrimoine mondial de l'Unesco. Cette décision condamne définitivement les projets d'Areva d'ouvrir à Koongara une gigantesque mine d'uranium (*) qui aurait causé des dommages effroyables et irréversibles à l'environnement et mis en cause la santé des êtres vivants.
Le mérite de cette victoire revient en grande partie à un homme admirable, le dernier propriétaire traditionnel (Aborigène) de la région, Jeffrey Lee, qui aurait à ce titre pu devenir l'homme le plus riche d'Australie en acceptant les millions de dollars proposés Areva (**). Notons que cette dernière aurait alors engrangé des milliards, et non des millions, en cas d'ouverture de la mine.
Il est légitime d'estimer que ces offres d'Areva relevaient de la corruption, pas nécessairement sur le plan juridique mais assurément sur le plan moral. C'est justement au nom de la morale, de la droiture, du respect des générations passées et futures, et de la protection de l'environnement, que Jeffrey Lee a mené une longue résistance et obtenu finalement une prodigieuse victoire.
Et ce malgré les pressions incessantes du lobby de l'atome et les manoeuvres d'Areva qui, fidèle à ses méthodes, a tenté par tous les moyens d'empêcher Jeffrey Lee de sauver sa terre ancestrale. Par exemple, en juin 2011, alors qu'une délégation australienne était reçue au siège de l'Unesco à Paris pour faire inscrire la région de Koongarra au Patrimoine Mondial, Areva s'est activée en coulisse pour tenter de faire échouer le processus. (***)
Pour mémoire, Anne Lauvergeon était alors encore à la tête d'Areva, ce qui en dit long sur les méthodes de cette dame, et illustre bien l'indécence du titre de son récent livre "La femme qui résiste" : loin d'être une résistante, elle fait au contraire partie d'un puissant lobby, celui de l'atome, qui tente de s'imposer par les méthodes les plus indécentes. On s'étonnera d'ailleurs de la surprenante impunité dont elle bénéficie alors que de lourds soupçons pèsent sur elle par exemple dans l'affaire Uramin (****)
L'exemple de Jeffrey Lee donne du courage à tous les citoyens qui s'engagent contre les grands projets industriels polluants, contre l'arbitraire, pour la solidarité, la démocratie et l'environnement.