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Humeurs cérébrales

 

 

 

C O L L I G N O N

 

H U M E U R S

 

C É R É B R A L E S

 

 

ÉDITIONS DE LA MERDE EN BOÎTE

Collection de la Couille Pendante

À la fin du deuxième millénaire, une radio libre associative nommée

LA CLEF DES ONDES

diffusait à Bordeaux une émission tardive, que ses fondateurs avaient appelées

"HUMEURS CÈRÈBRALES"

Ce titre n'est donc pas de moi, et si la radio existe toujours, l'émission a disparu. Ils étaient jeunes, et je frisais la cinquantaine passée. Ils ont disparu dans la nature, et moi, je suis resté. Qu'ils soient ici remerciés pour m'avoir accueilli, pour avoir accepté de joindre aux leurs mes propres élucubrations, ici rajeunies de vingt ans, et que vie leur soit rendue.

 

 

COLLIGNON HUMEURS CÉRÉBRALES

LE FIS ET VARIA 2

 

 

 

Curieux. Ce soir, dès le premier soir, je n'ai pas envie de "faire comique". J'apprends à la radio – que n'apprend-on pas à la radio – que des dizaines de condamnés avaient été massacrés par leurs gardes, en Algérie. Des intégristes. Je n'arrive pas à m'attrister. Ni tragique, ni comique. On a massacré des huîtres, hermétiques à l'homme, là-bas de l'autre côté de la mer. Des nazisont été à leur tour liquidés.

Pauve Bousquet planqué dans les couvents,

Brillante et généreuse Église catholique.

On me dit qu'il y a des nazis modérés – où çà ?

...Les femmes sont les juifs du Djihad algérien

Qu'ils foutraient dans des camps, avec droit de cuissage

Chacune dans son camp personnel, la cuisine -

- veinardes : un camp pour chaque femme avec tout le confort

pour leur apprendre un peu ce que sont de vraies femmes

et qu'elles s'estiment encore heureuses :elles ne sont pas encore excisées – mais pour peu qu'elle insistent, on le leur fera, le petit coup de rasoir.

Il y a des cinéastes assez cons pour regretter les harems – pourquoi, tu veux faire eunuque ? ...et des gens bien intentionnés instituent la Journée de la Femme, ou des Femmes, ou des Droits des Femmes, au choix, le restant de l'année, pas de problème. Une journée des hommes ça ne serait pas mal non plus, des juifs, des pédés, des pédés juifs, bossus, rouquins, plus, courant septembre, une pleine semaine des amateurs de girolles. Quant aux femmes algérienes, qui ont des couilles au cul même si c'est pas toujours les mêmes eût dit Clemenceau, elles ont érigé (on aura tout vu) un Tribunal, pour juger "symboliquement" (pourquoi ?) les intégristes pour crimes contre l'humanité.

Allez les femmes.

Ce qui me rappelle ces cours de planning familial donnés à des Tunisiens : ils auraient gardé la boîte à pilules, et ils en donné à leurs femmes quand il auraient voulu. Tout compris, on vous dit – un peu plus drôle, maintenant : un meurtre de Comorien à Marseille par des colleurs d'affiches du FN : ça n'a pas fait baisser d'un poil le pourcentage des lepénistes : les noirs ça se reproduit comme des lapins. Total quand le 626 Yemenia s'est planté en mer, je n'ai pensé qu'aux morts - nous avons COLLIGNON HUMEURS CÉRÉBRALES

LE FIS ET VARIA 3

 

 

 

Roger à l'instant au téléphone, il ne trouve pas ça drôle non plus. Fais gaffe Roger, avec ta grosse barbe t'as plus la gueule d'un Blanc. Je n'arrive toujours pas à décoller. Je reste sur les barbus fusillés à ravers les barreaux ou en course poursuite dans les couloirs de dos ou de face en criant Allah hou akbar comme on gueule Heil Hitler, ou sur les SA massacrés à la mitraillette en pleine gueule de bois juste avant la branlette de 6h 18.

Ces coulées de sang sur les murs quel gaspillage. Et je n'ai pas de pitié pour les membres du FIS ? (Front Islamiste du Salut). Tiens, à propos de partouze homo, après Oradour, les SS (dont un bon nombre d'Alsaciens – voulez-vous bien vous taire) se sont enculés par paquets dans le fumet de la viande grillée. Je m'en voudrais de finir sans la petite note de gaieté: au XVIe siècle on avait tellement brûlé de sorcières qu'il ne restait plus que les ours à baiser ? Salopes dès le plus jeune âge, halte-là – halte-là – les montagnards – on s'arrête, on s'ankylose les zygomatiques, astiquez vos pavés ça peut resservir, pourvu que je me sois garé du bonc ôté, je me casse j'ai des haricots sur le feu.

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JE M'FOUS D'TOUT 17 03 2042

 

 

Je m'fous d'tout. C'est l'âge. N'atttend pas le nombre des années. La campagne me rase. La présidentielle, s'entend. J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans. Et Turin donc. Ils disent tous la même chose. Avec d'autres gueules, mais la même chose. Sauf JMLP (Le Pen) et PDV (de Villiers) qui tranchent , quelle reluisance...

La Fontaine ce soir à Tublure de Couillons – Bouillon de culture. Rien Mahfoud, ma meuf enregistre. Il y a les célibataires qu pleurent après leurs fesses et leurs queues, j'm'en fous, j'ai bobone à la maison j'vous dit, même qu'elle n'aura pas préparé la bouffe, j'm'en fous j'ai le frigo plein, non c'est pas ma femme.

On vient de trucider deux soeurs, sept et deux font neuf, j'm'en fous c'est en Algérie je vis en France mais j'en cause quand même dans le poste faites passez je me colle un voile sur le visage – la honte- non – sa nostalgie.

Tapez sur l'Église le cadavre bouge encore elle finira bien par crever vouslui faites bien de la pub. Je cracherais bien sur le gouvernement mais j'ai la bouche sèche et je bave du miel pensez à moi pour le renouvellement Secrétaire d'État au Latin dès la Maternelle je commencerais par virer lesconlègues en comparaison Castro est un enfant de chœur, tous ces cons de la Salle des Profs qui m'ont tenu à l'écart 10 ans 120 mois 520 jours à la file parce que je dis MERDE à chaque phrase et TROUDUC et PUTAING CONG aussi même que l'un d'eux aussi m'a dit "Coco, tu seras invité chez moi le jour où il y aura les chiottes au milieu du salon" je suis resté coi comme une vieille nouille, et voilà seulement que je pense à la réponse : T'auras qu'à y faire ton entrée. Joubert, prof d'allemand.

Bref si que je serais quelqu'un niveau ministère, vice-sous-chef de bureau adjoint-auxiliaire en stage, qu'est-ce que je serais heureux. J'ai bonne mine de gueuler contre le ministre. Se foutre de tout je vous dis. Et je gueule aussi contre la pub à la télé – la publicité vous rend cons, la publicité vous prend pour des cons, c'est du Cavanna, mais si on m'offrait ne serait-ce qu'un minute, entre les putes Panzani et les Tampax cramp shaft incorporated (vilebrequin, pour les ploucs) je te ferais péter l'audimat à moi seul tellement que je suis

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JE M'FOUS D'TOUT 17 03 2042

 

 

 

excellent et modeste c'est par où les caméra, projo nom de Dieu encore lui – j'ai bonne mine de râler contre la télé. Je me fais vieux je m'gratte la tête fais gaffe pépé y a ton scalp qui se détache, dis pépé c'est vrai qu'on peut mourir de la grippe, pépé c'est quoi l'incontinence urinaire tourne-toi morveux que je t'explique, j'ai vu mon père pisser dans la cuisine en la prenant pour les chiottes, je l'ai vu tout macchabée tout raide je touche son front v'là les pieds qui bougent droits dans l'alignement – tu nous gonfles on t'a dit "des coups de gueule" c'est pas un sujet ça, on gueule pas contre la mort voilà c'est fait, coucouche pépé papattes en rond c'est l'heure du frigo plein et de bobonne à remplir enfin si peu, ça ira mieux demain Messie Messie dit Jésus – ça se passe en région parisienne, y a un chiraquien qui dit "2 à 3% de Français sont fondamentalement racistes et xénophobes, le reste c'est juste des gens qui craignent la montée de l'immigration et de l'insécurité" le reste c'est 97 à 98% non ? Tiens y fait pas chaud d'un seul coup.

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J'AI PERDU QUATRE-VINGTS BALLES 6

 

 

Le bourge, c'est un gonze qui débarque en émission contestataire avec sa cravae et qui vous explique toutes les conneries à ne pas faire parce qu'il les a faites lui-même, Le Hussard sur le doigt par exemple. Le découpage, d'autre part, pourrait être autre chose qu'une succession de chocs ? Un mouvement sur la droite en lumière, sur la gauche en sombre. Un passage silencieux, un passage vachement bruyant, on s'attend tellement à être surpris on n'est plus surpris du tout. Et une scène de bagarre, il faut toujours une scène de bagarre coco. Voilà voilà tout de suite, cinq conre un, dix contre un, vingt contre un, toujours vainqueur blessé au bras – et s'il vous plaît, monsieur Rappeneau, les personnages pourraient-ils s'exprimer autrement qu'en crachant de la mitraille et bouger autrement qu'en se lançant tous les membres dans tous les sens comme une fatma sur une grille à gégène ?

Et toujours, enfermés-libérés, enfermés-libérés. Et toujours la belle gueule de bellâtre du bellâtre Martinez, qui rit quand il ne baise, qui joue de plus en plus mal, qui connaît trois grimaces et qui s'y tient ? Oui, les beaux paysages desAlpes du Sud ; oui,le son omniprésent; oui,la lâcheté des foules, oui, le chat, oui, le toit – comme dans le roman, trop court, la séquence du toit : une femme survient dans l'intrigue, et tout est foutu. Il en fallait bien une pour qu'on la voie nue, se faisant frictionner devant le feu, seul instant d'émotion à 5mn de la fin. Le reste est beau, se laisse voir. Bon, allez-y, c'est mal foutu, comme le roman d'ailleurs, mais on trouve de quoi se rattraper.

Pour Lancelot, il n'y a rien, rien, rien. Relisez plutôt un vieux Kit Carson ou un vieux Blek le Roc... Donc, n'allez pas voir Lancelot du Lac. Vous vous y feréch. Ça n'a pas le droit de s'appeler Lancelot du Lac. D'abord c'est Richard Gere, avec son nez à dépuceler des gouines. Lutteur de foire, carrément : "Avec qui voulez-vous lutter ? le pédé gominé ou le petit nain jaunâtre avec une grosse queue ?" Ce n'est pas parce que le film est américain qu'il est mauvais. Il y a de bons films américains. Cendrillon. Mais trop con c'est trop con. Leur Lancelot pourrait être n'importe quel dézingueur d'un Moyen Âge de pacotille. Le massacre d'un village, c'est bien peu de chose.

Si vous voulez voir du vrai massacre, revoyez Conan le Barbare. Ça c'est de la COLLIGNON HUMEURS C É R É B R A L E S 7

J'AI PERDU QUATRE-VINGTS BALLES

 

 

 

tripaille. Et voici la reine Guenièvre. L'air conne et la vue basse. Tête à claques de couverture de magazines. Scène de séduction. Coup d'œil appuyé du mâle quatre cents grammes de bite faut-il vous l'envelopper? ...ça se traîne, ça se traîne ! Rabats ta queue, rabats ta queue, traîne tes couilles par terre mais qu'ils copulent par Hercule qu'ils copulent et qu'ils dégagent la pellicule ! - non : Gueule-de-Con et Tend-la-Fesse marivaudent en gros sabots sous les yeux de cocu de Sean Connery. Le cocu se rend à l'église et s'effondre au pied de l'autel en gueulant Pourkvâââ, pourkvâââ, et Dieu ne lui répond pas même "Pourquoi pas" du haut de la voûte.

Aucune dignité. Aucun rapport avec le Graal ou la choucroute, boyaux de la tête niveau Américain moyen soit 8 ans cinq mois pas un seul instant de ce qui pourrait ressembler de loin à l'ébauche d'une méditation, j'avais envie de crier Bresson, Bresson ! Moi qui aime le roi Arthur, Markale et Chrétien de Troyes, j'ai perdu 80 balles. Et ça, pour un bourge, c'est terrible.

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POURQUOI MON DIEU 42 03 31 8

 

 

J'emprunte à Gilles Dreux ce titre de chansonnette vachement métaphysique afin de me mettre au net avec moi-même, de me torcher l'âme.

Dieu ou pas, pourquoi ceci, pourquoi cela. Pourquoi 200 000 jeunes de plus au chômage cette année, pourquoi vient-on encore jeter à la face des enseignants qu'ils n'ont pas fait leur boulot en lâchant sur le marché, pas celui de Sarajevo, le problème serait vite réglé – des jeunes sans qualifications ? Pourquoi les profs sont-ils cons, sauf moi ? Pourquoi certains élèves se mettent-ils en mode chômage de la 6e à la 3e et viennent-ils ensuite, la bave aux lèvres et la batte de base-ball dans l'autre gueuler à l'ANPE qu'ils n'ont rien appris à l 'école ?

Pourquoi entendent-ils toujours dire qu'ils sont des personnes à part entière ?

Suis-je une personne à part entière ? Et ma moitié ?

Pourquoi se rebiffent-ils dès qu'un prof les traite d'incapable et de tête de mule, et commencent-ils à lui parler de sa mère et des parties génitales de son père ?

Pourquoi les sales parents ne leur apprennent-ils pas qu'il faut plier l'échine pour écouter le maître, et qu'en plus ça efface les hémorroïdes par frottement répété ?

Pourquoi ai-je engueulé une bande de branleurs en leur expliqnant que plus tard je paierai la contribution sociale généralisée sur ma feuile de paie, et qu'ils m'auront emmerdé deux fois, une première fois comme cancres et une deuxième comme chômeurs ?

Pourquoi un si petit pourcentage de CSG sur un bulletin de salaire fait-il une si grosse somme en fin de mois ?

Pourquoi gagné-je autant ?

Pourquoi gagné-je si peu ?

Pourquoi trouve-t-on des instites qui font visiter des musées, qui promènent les enfants dans une forêt, qui leur font voir des CRS pour apprendre le code de la route, au lieu d'apprendre à lire et à écrire ?

Pourquoi faut-il que l'épanouissement personnel passe par le refus des apprentissages obligatoires ?

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POURQUOI MON DIEU 42 03 31 9

 

 

Pourquoi je pose des questions de vieux con ?

Pourquoi cette bête facho tapie dans un coin de mon crâne, et qui ne demande qu'à se réveiller dans ses pustules ?

Pourquoi ai-je claqué vigoureusement un élève qui m'avait accusé de ne pas faire mon boulot alors que lui-même n'avait pas dépassé les 3 de moyenne et refusait systématiquement de rendre les devoirs ?

Pourquoi on appelle ça "un devoir" ?

Pourquoi devrais-je me remettre en cause à dix ans de la retraite ?

Vais-je devenir excellent ou minable ?

Pourquoi les réformes de l'enseignement ne s'attaquent-elles jamais aux problèmes fondamentaux au lieu de se pencher sur des histoires de structure ou de programmes ?

Pourquoi lesdites réformes de l'enseignement me semblent-elles aussi efficaces qu'une réforme de l'administration des pharmacies pour lutter contre le sida ?

Pourquoi la seule chose primordiale n'est-elle jamais évoquée, à savoir la façon dont les profs s'adressent aux élèves ?

Pourquoi n'apprend-on nulle part aux profs à n'être ni rasoirs, ni agressifs, ni stressés, ni copains ?

Pourquoi dès qu'on est un prof qui sort un peu de l'ordinaire peau de vache se retrouve-t-on automatiquement avec l'administration et ces chiens de parents d'élèvers sur le dos ? et pourquoi les profs sont-ils toujours si susceptibles, si persuadés que le con, c'est l'autre ?

Pourquoi tous ces gosses en face de moi ?

Je crois en Bayrou, Ministre non éternel, grand dispensateur des payes, et en mon cul, son fils unique, notre Sauveur, qui est né de sa mère sur la table de la cuisine, a souffert sour le Directeur, a été crucifié par la tête, est mort, a été enseveli sous le Lexomil, est descendu aux breneuses limbes du plus grand Doute, est ressuscité après dix-sept mois de sieste, est remonté couvert de gloire et de glaire à la droite du Chef d'où il reviendra à la fin des temps pour séparer les cancres et les ingénieurs au chômage.

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POURQUOI MON DIEU 42 03 31 10

 

 

 

Je crois en la Sainte Éducation Nationale, une, sainte et apostolique, en la communion des cons, à la rémission des mains sous les slips, et j'attends la résurrection de ma Foi.

Cœur sacré de Voltaire, priez pour nous.

Sainte Céline, priez pour nous.

Fesses et langues sacrées de Proust et Genet, priez pour nous.

Bismillah er-rahman er-rachîd, amîn.

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ARS GERBANDI NAGUI 42 04 07 11

 

 

L'autre jour je me suis sali en regardant la télé.

Il ne suffit pas de dire que la télé c'est con, il faut encore y aller pour le croire.

À ma très grande honte et salissure j'ai suivi l'émission (ça, une émission?) de Nagui, N'oubliez pas votre brosse à dents. Je savais très bien que ma revue favorite de télévision, catho réac, Télérama pour ne pas la nommer, ne faisait que répéter (à présent de guerre lasse elle ne répète même plus, elle se contente d'annoncer, puisqu'il faut bien le faire : "N'oubliez pas votre brosse à dents. Jeu. Présentation Nagui") – de répéter jadis dis-je "N'y allez pas, c'est crétin, ça fait vomir, ça rabaisse la dignité humaine", bon je me suis dit c'est de la morale de curé, passons outre et voyons.

Et j'ai vu.

J'ai vu une bonne femme se mettre à poil devant la caméra dans une partie de strip-poker (et ça allait vite :la barrette et les chaussures étaient comptées comme "accessoires" et non comme "vêtements") – pour gagner une maison, "vous avez bien entendu madame, parfaitement, une maison, alors il ne s'agit pas de plaisanter, vous allez vous mettre à poil, parfaitement" – elle s'est retrouvée en soutif elle a eu de la veine, le public scandait en bavant "la jupe, la jupe".

Elle a gagné sa petite baraque.

Je suis un vieux puritain moraliste, mais ça s'appelle de la prostitution.

"Oh mec arrête, on peut plus rigoler !

- Je répète : de la prostitution.

Deuxième jeu.

On fait venir un type sur le plateau. Il veut gagner de l'argent ? Soit. Une scène tournante amène devant les spectateurs sa propre bagnole, piquée à son insu dans son garage. Il doit à présent répondre à des questions culturelles – il y a un prétexte culturel ! - et à chaque mauvaise réponse – le mec parfaitement affolé répond au hasard - un technicien – ça doit s'appeler comme ça, non ? - lui démolit une partie de sa voiture avec une masse : le pare-brise, puis les phares, puis les ailes, alouette, la portière et le toit.Le glorieux animateur, COLLIGNON HUMEURS CÉRÉBRALES

ARS GERBANDI NAGUI 42 04 07 12

 

 

 

Nagui donc, réfrène les ardeurs démolisseuses de son acolyte, parce que tout de même on va la lui réparer, sa bagnole qu'est-ce que vous croyez on n'est pas des barbares, pour les conneries il y en aura toujours, du pognon. D'accord, on n'est pas des barbares. Mais la barbarie consiste à filmer dans l'assistance à son insu la pauvre sœur de l'interrogé, et de la voir presque chialer à voir le véhicule de son frangin massacré à la masse sous ses yeux, pendant que le public se marre sadiquement. Que voulez-vous, le peuple est attaché à sa bagnole, parce que ce ne sont pas des gens fortunés qui participent à ce genre de jeu, et moi aussi je tiens à ma guinde – même si pour finir le candidat gagne une superbe caravane.

Troisième jeu : un couple de chômeurs bien paumé se voit proposer un voyage à Djerba (symbole de la prostitution touristique tunisienne). Là encore il faut répondre à une profusion de question ahurissantes (date exacte de l'indépendance tunisienne...) - et si l'on perd, c'est un membre du public tiré au sort qui gagne à votre place.

Nos deux chômedus, affolés par les hurlements sadique du public, ont perdu, et se sont vu pousser en coulisses avec un ciré pour passer un week-end sous le soleil de Thiais, en banlieue. Et savez-vous qui fut tiré au sort dans le public ? tout le public, avec deux charters. Tout le monde s'est embrassé en dansant. Quelle tête faisaient les deux chômeurs qui avaient mis leurs habits du dimanche pôur participer aux jeux ? Pourquoi ne les a-t-on pas montrés en train de chialer, les pauvres cons de chômeurs seuls exclus du vioyage ? Est-il bien sûr qu'on soit venu leur dire "Ne pleurez pas, on vous fait partir avec les aures" ?

Le spectacle continue.Voici un couple. On annonce à l'homme qu'il va devoir recconnaître, les yeux bandés, seulement les yeux admirez la finesse, quatre de ses anciennes peites amise qui siègeront sur de hauts tabourets. Il ne doit ni les voir ni entendre le son de leurs voix. En revanche il peut les tâter, et les flairer. Et c'est ce qu'il fait ! Il touche les épaules; au plus près possible de la poitrine, les genoux, il sniffe les cheveux, non, le public ne crie pas "plus bas, plus bas" mais ça s'entend quand même. Tête des filles effleurées et flairées, certaines encore amoureuses, une autre amusée, une autre horrifiée,

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ARS GERBANDI NAGUI 42 04 07 13

croisant bras et jambes, car on ne lui avait pas dit que ça se passerait comme ça.

Tête de l'épouse légitime, qui murmure au présentateur Tout de même, je suis un peu gênée,gênée pour les autres femmes, cela vous honore, mad

ame, même si vous étiez de loin la plus moche du lot, parce que vous avez du cœur, vous...

Une scène tournante amène sur le plateau le salon entier d'un célibatère au crâne rasé, l'air tendre d'un parachutiste angolais. On lui a enlevé son salon. Il en bée. Un jeune homme de bonne famille doit fouiller dans ce salon et trouver une enveloppe contenant le code, et non pas le queaude bande de nazes, d'un coffre, contenant à son tour un beau chèque.

Le jeune homme, en bousculant toute la bonne ordonnance du salon de beauf, trouve enfin l'enveloppe 27 secondes avant la fin. Au tour du beauf rasé. Il y va au couteau, le salaud ! Dans le salon des jeunes gens ! Ramené ici ! Il éventre le canapé, les coussins, pendant qu'on filme le jeune homme et sa compagne en train de sangloter de voir tout son bel intérieur éventré !

Le beauf a gagné, parce qu'à lui, il restait encore 35 secondes. Il se rue sur le coffre, s'embrouille dans la combinaisonc en bavant comme un porc sur sa truie, et trouve un chèque de 2000F. Croyez-vous qu'il remerie ? Que nenni, il éructe :

" C'est tout ? "

Bien fait pour la gueule de ceux qui posent leur candidature pour assister, voire participer à ce genre de jeu, ils savent ce qu'ils risquent, il y a de l'argent à la clef, eh bien non, pour la dignité humaine, vous ne devez pas venir, ni être candidats, parce que le sentiment de la dingnité humaine, on a mis des siècles

à l'élaborer, ça s'appelle peut-être les Droits de l'homme, et des connards nous le font perdre, parce que je n'ai pas arrêté de rigoler comme une baleine, faut pas être fier.

Et savez-vous quel est le seul argument que m'a fourni une jeune femme pour me dire que cette émission était particulièrement conne ?

..."C'est vraiment la meilleure émission de jeux que je connaisse, parce que vraiment on rigole bien, mais j'ai arrêté de la regarder parce que ça ne se renouvelle pas beaucoup".

...En toute fin, Nagui s'est rapproché en gros plan : "...Ils vous ont plus nos acteurs ? - eh merde...

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ARLETTE, CHAMBORD ET LE CANARD 42 04 14 14

 

 

Quarante ou quelques pour cent d'indécis encore en cette obsédante et insignifiante campagne présidentielle. J'en connais en effet qui hésite entre Chirac et Jospin.

Or j'ai eu l'occasion d'observer, in vivo, c'est-à-dire sur moi-même, avec cette acuité qui me caractérise, les véritables et minables coups d'épingle qui déterminent le choix.

Fidèle de Laguillier, malgré comme on dit ses "grands soirs sans lendemains", en dépit de ceux qui la présentent comme un prête-nom de futurs Pol-Pot et Thieu-Sampan, et bien que son programme soit rigoureusement inapplicable, ou pour cette raison même, je me préparais non sans profonds soupirs à glisser dans l'une mon bulletin arlettophile.

Re-or, au Bébête-Show, je vois un soir une vieille souris déplumée qui proclame les bienfaits de l'autogestion : quoi ? Il faudrait que je m'occupasse, fût-ce à temps partiels, de la gestion de mon établissement ? Ô tâche ingrate, indigne de mes hautes facultés, tâche ultra-chiante, alors qu'il y a des chefs compétents qui m'en déchargent et se déchargent dans mon cul ?

Donc, par honneur, et par utilité, je vote Jospin.

Quoi ! me dit alors (c'est Le Meunier, son Fils et l'Âne) me dit alors, dis-je, le mari de la meilleure amie de ma femme (on a les références qu'on peut), ne vaudrait-il pas mieux, plutôt que de voir Jospin au second tour, ce qui réduirait le scrutin au désuet affrontement gauche-droite qui est dépassé comme chacun sait, lancer l'un contre l'autre ces deux brontosaures de la droite, Chirac et Balladur ?

Voilà qui serait instructif, et destructeur !

Pour la France, je n'en doute pas, mais étant grand amateur de bordel, je vais donc de ce pas non plus voter utile et Jospin, mais revenir à Laguillier. Voilà, chers auditeurs et citoyens, selon quels reluisants critères se détermine le vote de ma reluisante personne – encore suis-je comme d'habitude le moins con et le plus modeste, pour être parvenu à saisir mes faibles neurones la main dans le sac à connerie.

Et Chambord dans tout ça ? Aucun rapport ? Si. Les communistes de Venise en 1980 voulaient transformer Venise en musée, raser toutes ces constructions inutiles et

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ARLETTE, CHAMBORD ET LE CANARD 42 04 14 15

 

 

 

condamnées, en ne conservant que les plus beaux palais. Ils me rappellent ceux qui voulaient supprimer les toits d'ardoises en Touraine pour y placer des logements sociaux supplémentaires en terrasses.

Alors, peut-être qu'Arlette serait d'accord pour transformer Chambord en champ de foire, afin que "les habitants de la région bénéficient eux aussi des retombées économiques entraînées par des centaines de milliers de visiteurs qui visitent et puis s'en vont" : un Disney-Vinciland aux portes de Chambord, ce serait rentable, non ?

Eh bien non. Je veux que Chambord demeure isolé dans sa forêt. Cette affaire me rappelle aussi celle de Bonaguil, dans le Lot-et-Garonne : des petits futés voulaient recueillir un lac artificiel autour dudit château, et y faire flotter des planches à voile et des pédalos. Projet refusé, ouf.

Que croyez-vous qu'ils réclamassent, les ploucs des alentours ? Des indemnités pour le manque à gagner que l'annulation de ce beau projet impliquait pour leur porte-monnaie !

Dans le cul les pecquenods, jusqu'au fer de la fourche. Non mais ! Comme disait un député des Deux-Sèvres :

"Mais non ! Les paysans du Marais Poitevin ne souhaitent pas la disparition du patrimoine écologique de leur région ! Ils l'aiment, leur région ! Puisqu'ils y habitent !" Ben voyons ! c'est mêmle pour ça qu'ils remblaient leurs canaux et qu'ils y foutent du pesticide par infiltrations, mais ce n'est pas pour les éliminer ! C'est parce qu'il faut bien qu'ils gagnent de l'argent avec leurs terres ! On conservera juste deux-trois canaux pour le tourisme !

Électeurs de goche, il faut bien vous y faie : les cultivateurs n'en ont rien à foutre, de la culture. Prêts à vendre des frites à Chambord pourvu que ça rapporte. "Les retombées économiques", on vous dit. Comme disait le marquis de Montesquiou : "Je n'aime pas les pauvres. Ces gens-là ne pensent qu'à l'argent". Et cet autre, un samedi soir : "Il leur reste toujours assez d'argent pour boire !" - c'était notre parenthèse malsaine "un coup à gauche, un coup à droite".

Et Le Canard, dans tout ça ? Le Canard vient d'être condamné pour publication de feuille d'impôts. Il disait, pour l'invasion de la Tchécoslovaquie après le Printemps de Prague, sous le titre

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ARLETTE, CHAMBORD ET LE CANARD 42 04 14 16

 

 

 

"Carnets tchèques" (très drôle), en substance : "À partir du moment où un gouvernement, quel qu'il soit, s'arroge le doit d'interdire un journal quel qu'il soit, votre premier devoir, n'eussiez-vous que le prix dudit journal en poche, est de vous précipiter vers le premier kiosque à journaux venu et de l'acheter". Jen excepterais personnellement le Völkische Beobachter et autres. Mais pour le Canard, aucu Monsieur, aucu Madame, aucune hésitation, achetez le Canard, soutenez le Canard, abonnez-vous au Canard.

Dernier soutien de la démocratie, amour sacré de la Liberté, Canard, ris pour nous.

Rempart du peuple, temple de l'information, conçu sans pub, ris pour nous.

Chœur sacré du Canard, ris pour nous.

Car ils ont oublié, ces gros sénateurs, que la révolution de 1830, celle des Trois Glorieuses, celle à qui doit son nom le Cours du XXX Juillet à Boreaux, est née dans la fureur d'une simple et crétine série de décrets contre la liberté de la presse. À bas Charles X et Pasqua, à bas Louis-Philippe-Édouard, evviva Libertà.

COLLIGNON "HUMEURS CÉRÉBRALES"

VIVE LA FRANCE 42 05 04 17

 

 

 

Vive la France, Herr Le Pen, parfaitement, pas question que vous soyez le seul à pouvoir le crier, vive Jeanne d'Arc, héroïne de mon père pendant ses cours d'Histoire, la France et Jeanne que vous salissez toutes les deux dans votre crasseurs ignorance, non pas celle d'une hypothétique absence de diplômes, mais l'ignorance du cœur.

"Vous n'avez pas le monopole du cœur", sauf du cœur du porc, qui est une bien brave bête, ni le monopole du patriotisme. Ce sont les gens de gauche, les syndicalistes, en piétinant le corps de Jaurès, qui sont allés défendre la partie de ma Lorraine sous la botte, bicots et nègres en tête, envoyés au front en octobre pour qu'il en crève le plus possible avant l'hiver : toujours ça de moins pour payer le retour en Afrique.

En Quatorze-Dix-Huit, Herr Le Pen, trente mille juifs sont morts pour la France : faut-il qu'ils aient été hypocrites, tout de même, pour s'en aller crever dans les tranchées, c'était pour donner le change, ah les salauds.

En 1429, quand Jeanne voulut "bouter les Anglais hors de France", ils étaient partout, les rosbifs, ils occupaient le sol, ils tenaient l'administration. Ils avaient proclamé un roi de France et d'Angleterre, Henri VI. Il a fallu les battre à Castillon pas loin d'ici, où est-ce que tu as vu, Jean-Marie, les Arabes à la tête du gouvernement, où les as-tu vus piller les campagnes à la tête de leurs armées ou violer nos filles par paquets de dix ? Il n'y a que la mauvaise foi ou l'ignorance la plus crasse qui aient pu te faire à ce point amalgamer des situations qui n'ont absolument rien à voir. Lutter contre l'intégrisme ce n'est pas balancer des petits épiciers à la Seine, c'est même le renforcer, imbécile.

Ce serait même envoyer du pognon, parfaitement, du pognon français à l'Algérie pour qu'elle sorte de la misère et couper l'herbe sous le pied des islamistes qui favoriserait, si peu que ce soit, le retour là-bas de la démocratie. Et non pas les laisser se débrouiller genre "maintenant qu'ils ont voulu leur indépendance qu'ils se démerdent, et qu'ils se tuent entre eux le plus possible".

Ce n'est pas ce que tu as dit plus haut, mais c'est ce que tu penses tout bas. Parce que sans la peur tu ne peux plus rien. Et la vraie France n'a pas peur. Et tu transformes la France ou voudrais la transformer, en ramassis de petits bourgeois branlants, de puceaux qui se chient dessous et en profs qui ferment les yeux quand le surgé vient faire le recensement des élèves étrangers classe par classe, tu veux voir la tête qu'ils faisaient, les élèves, après la visite du surgé ?

VIVE LA FRANCE 42 05 04 18

 

 

 

Ma France à moi c'est celle qui donne aux étrangers l'envie d'y rester, non pas seulement pour profiter des allocations familiales mais pour participer à la vie publique et se faire des amis chez les Visages Pâles.

Ma France à moi c'est celle des Romains qui ont donné le droit de cité à toutes les tribus gauloises conquises, aux Grecs et aux Syriens, qui ont fait l'Europe pour la première fois. Seulement, plus personne n'étudie les bienfaits de la civilisation romaine, et, je vais lâcher le grand mot, de la colonisation romaine.

Ta France à toi c'est le pays des salauds qui faisaient payer le verre de flotte aux familles qui fuyaient les nazis pendant l'exode. C'est le pays des gens qui voyaient l'étoile jaune aux revers des vestons et qui détournaient la tête au lieu de dire "Enlève ça, tu n'es pas du bétail".

Bon sang ce serait difficile d'expliquer ce que j'entends par La France. Bleu blanc rouge pour vous Herr Le Pen, c'est le bleu du choléra, le blanc du mollard et le rouge des passages à tabac, face de fesses.

Ma France à moi c'est celle de Proust, juif et pédé ; de Montaigne, juif et Portugais ; celle de Chopin le Polac, de Cavanna le Rital, de Bérégovoy l'Ukrainien, de Marie Curie née Sklodowska, de Tahar Ben Djelloun et de toutes les Algériennes qui crèvent pour la liberté.

Enfermons Le Pen dans une cage et que tous les petits enfants de France viennent lui lancer des cacahuètes pourries... et sénégalaises.

COLLIGNON "HUMEURS CÉRÉBRALES"

EN CE BEAU JOUR DU SEIGNEUR 43 03 10 19

 

 

 

C'est le jour du Seigneur mes frères et mes ouailles, Seigneur avec un e s'entend. Nous allons en foutre plein la gueule aux imbus et aux imbuvables. Et loi je reviens du théâtre où je me suis voluptueusement fait trembler voire chier à jouer successivement un mari impuissant et un bourreau qui brûle la femme de l'impuissant – comme disait Guitry, "mesdames, il est bien plus facile de rester la bouche ouverte que le bras tendu" – bref j'ai eu le trac et non pas le tract, je vosu raconte ma vie. Et comme la troupe a eu des embrouilles avec le proprio de la salle, je vais donc me déchaîner contre les propriétaires, hissant ma misérable individualité portative .

au niveau de l'exemplarité.

C'est fou ce que la moindre responsabilité peut transformer un brave type en salaud.

Adoncques, notre Propriétaire de Salle acceptait de nous la prêter, à nous autres. Pour tel week-end. Puis non, finalement, pour tel autre – et réfection faite, pour tel autre, parce qu'il fallait consulter la Reine-Mère, parce qu'il y avait un déménagement à telle date, pardon à telle autre – en fait, le mot qui gênait c'était "prêter", bon sang mais c'est bien sûr, comment n'avons-nous pas immédiatement pensé qu'une salle, ça ne se prête pas, ça se loue. Sous prétexte de frais d'électricité par exemple.

Un chiffre fut lancé comme ça, par-dessus l'épaule, au dernier momen de l'entretien. Puis-je faire observer que le patron de la troupe est au RMI, et que les autres sont de vilains avares. C'est vrai, il faut être humain avec les avares, comme disait Charlemagne – amis historiens, bonsoir.

La ralité numro deux, c'était : "Chers amis, je détiens un petit pouvoir. Vosu dépendez de moi, haha. Nous allons donc vous démontrer que je suis supérieur, et que je peux vous tenir la dragée haute. Ma salle, vous l'aurez, voyons voyons, consultons notre petit carnet vide, le... le..." on s'en est passé, de ta salle, mon con, parce que réunir cinq amateurs le même jour à la même heure, ça ne peut pas se faire comme on pète.

Parlons d'autre chose.

Voilà une sacrée paye que vous m'attendez sur la violence à l'école – au diable l'unité d'inspiration. Un enseignant, un pépé quinqua bien requinqué par trente ans d'Éducation Nationale, ça doit avoir pas mal de choses à dégoiser. Eh bien je vais vous le faire : la violence à l'école, c'est bien fait pour leur gueule. Parce que ça ne remonte pas à la veille au soir. Simplement, et comme d'hab, les pourris de journalistes ont décrété que ça avait commencé le 18 octobre 1995 au journal

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EN CE BEAU JOUR DU SEIGNEUR

 

 

 

de vingt heures. Dans six semaines, ils diront "C'est terminé" – ils vous fourgueront de la Bolivie, de l'Alaska ou de la sexualité sur les coquillages de la Haute-Marne.

Depuis plus de trente ans les profs se font chier dessus. Ma première année c'était 67/68 et je sais de quoi je parle, même si ça fait ancien combattant, morveux... J'ai donc commencé, gros Jean comme devant, à me plaindre de l'indiscipline dans mes classes. J'ai illico appris du groin de mon ivrogne de principal (mort l'année suivante et pas d'inanition) que c'était ma faute, et rien d'autre : "Il y a deux classes qui se tiennent mal dans l 'établissement, monsieur K., et ce sont les vôtres" – devant les élèves, naturellement – bref, j'étais trop "libre" avec eux – trop grossier, trop nègre et trop juif – tant qu'à faire... Comme disait un inspecteur (autre fléau) qui n'avait pomme de terre jamais foutu les pieds dans une classe depuis quinze ans, "l'indiscipline ça n'existe pas, vous devez les in-té-res-ser parfaitement les in-té-res-ser".

Donc, si une pionne se fait dire "Tu me casses les couilles", c'est qu'elle ne sait pas se faire respecter – monsieur l'Inspecteur, je vous fous à quatre pattes sur mon bureau, je me bouche le nez et je vous encule – vous n 'aviez qu'à vous faire respecter spèc'eud'bâtard.

Un enseignant apprend très vite à ne jamais se plaindre. Comme les femmes violées : c'est aussi leur faute. Ben voyons. Mais elles portent plainte – il n'y a pas plus de viols, qu'allez-vous chercher là ? il y a plus de plaintes, c'est ça le problème... Alors, maintenant, si j'entends mes collègues et tout le monde gueuler, je me frotte sadiquemen les mains :

"Bien fait pour vos tronches. Si les principaux et autres directeurs n'avaient pas engueulé leur personnel au lieu de les soutenir, et ce, du haut en bas de la hiérarchie – tout le monde il est beau tout le monde il est gentil, etc. Qu'est-ce que les collègues doivent être grossers ! ...J'avais trente ans d'avance... transformer les établissements en parkings... Virer les neuf dixièmes des profs... Fin de l'éducation obligatoire... Jamais les petites frappes n'oseront murmurer le dixième de ce qu'elles osent vomir sur un prof à un patron. Disons que c'est la faute des politicards et de la télé – OK ? Maintenant place à la connerie – à mon tour : on apprend pour savoir, et non pour savoir faire. Entrez-y donc dans la vie, puisque l'école c'est débile, gagnez-le donc votre hârgent et rotez-le dans tous les bars, et ne venez plus nous faire chier avec vos cris de bestiaux et vos concours de pets.

C'est con, mais ça défoule. Et défense d'engendrer des fils de pute sans diplôme d'État. promptitude,dompteur,mont

CATHOS SPÉCIEUX

 

 

 

Décidément je les gnaque au cul, les curetons, je ne les lâche pas.

Ma radio est mal réglée, j'attrape toujours sur ma présélection "Radio Chrétienne en France" et j'écoute, fasciné, répugné. J'entends ceci, sur un ton de profonde componction :

"Mais non, Dieu n'a pas voulu punir Adam et Ève après leur horrible péché. Il a dit à l'homme "Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front", et à la femme "Tu enfanteras dans la douleur" – mais c'est pas grave !

"Ne comprenez-vous donc pas que Dieu accorde ainsi une chance infinie de participer à sa création, l'homme en travaillant, c'est-à-dire en augmentant la part des choses faites dans l'univers ? La femme en souffrant, c'est-à-dire en mettant au monde, même jeu, en se sentant pleinement responsable par a souffrance ? D'ailleurs l'homme souffre aussi dans son travail" – youpppiiii !

Parce que dans le Paradis Terrestre, Dieu était tellement con qu'il avait créé des êtres qui ne participaient pas à sa Grandeur, dis donc. Ils étaient seulement parfaits, éternellement beaux, jeunes et immortels. Ça n'était pas participer de la nature, de la grandeur et de la créativité du Créateur ? C'était quoi, de la merde ?

Il faut souffrir pour participer à Dieu ?

Un peu plus tard, même émission (Voltaire, pour écraser l'infâme, connaissait la Bible sur le bout des doigts) :

"Mon père, que signifie le jeûne pendant le Carême ?

- Il signifie l'importance de notre foi. En effet, si le jeûne se prolongeait, nous mourrions, ce qui est bien la preuve que nous tenons à notre croyance au point de pouvoir éventuellement mourir pour elle.

...Je rêve ou c'est eux ? Que signifie cette façon de se servir de notre raison ? n'est-elle pas plutôt pour le croyant cette étincelle d'intelligence qui nous rend semblable à Dieu ?

Voltaire évoquait ces musulmans très savants en toutes choses, médecine, astronomie, qui devaient croire sous peine d'excommunication que la lune, tous les mois, rentrait dans la manche de Mahomet et finissait par en ressortir, petit à petit, quartier par quartier. Et ce brave savant se mettait à le croire, par superstition !

Ça ne vaut pas ces braves couillons diplômés, architectes, chirurgiens, paraît-il instruits, qui se demandent au téléphone si après leur mort ils se réincarneront sur Mars ou sur Vénus, et su par

COLLIGNON "HUMEURS CÉRÉBRALES" 43 04 07 22

CATHOS SPÉCIEUX

 

 

 

hasard ils ne seront pas jugés dignes de se faire envoyer sur Sirius ? ...vous allez vous griller les poils du cul bande de macchabes. Poursuivons, toujours aussi con : la Vache Folle. Dès que je tourne un bouton qui n'est pas celui de ma femme je tombe sur des raisonneurs bouseux ; il faudrai donc abattre les chiens, ces transvecteurs de puces qui pourraient donner la peste à un quart d'humain ?

Il est éminemment certain qu'un quart d'humains vaut infiniment plus que dix millions de chiens.

Je vais vous en donner, des cibles d'abattage, parce qu'il n'y a pas que les cerveaux qui se transforment en masses spongieuses : il y a aussi l'auditoire de Radio Chrétienne en France.

N'oubliez pas, mes frères : chaque fois que surgit une catastrophe, c'est Dieu qui l'a voulue pour qu'il en résulte un plus grand bien autre part. Chaque fois qu'un méchant prospère yop-là boum, c'est pour être mieux puni plus tard. Et comme disait Chirac :

- Vous tenez vraiment à devenir riche mon pauvre ami ? Ah, vous ne savez pas ce que c'est que le malheur d'être riche !"

Et chaque fois que le brave homme est puni par sa vie de con, c'est que Dieu veut l'éprouver !

Il est touchant, dans les bas de pages de Bible, de voir combien depuis des générations des escouades de moines exégètes s'efforcent de démontrer que Dieu n'a pas dit ce qu'il a dit, que les massacres bibliques sont à prendre comme des métaphores, que le sens apparent est justement le contraire du sens évident, bref, qu'on lit le contraire de ce qu'il faudrait lire, et si vous criez à l'imposture, sachez que la parole de Dieu est obscure exprèe, pour que n'importe qui ne puisse pas l'interpréter n'importe comment.

Comme ça t'as toujours raison curé.

Méfiez-vous, Jésus revient. J'espère que cette fois-ci on ne le ratera pas.

 

 

 

 

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FOOTBALLEURS

 

 

 

Amis footballeurs, bonsouaire !

Alors c'est vous comme ça qui nous pourrissez depuis perpète la première de Sud Ouest avec vos tronches de débilos toujours prêts à s'entuber après chaque but devant le virage sud, c'est vous les gnoulbous du sud de la Loire que les Munichois prennent pour des macaques en cavale ?.

Parce qiu'à München on se fout bien de votre quart de sous-coupe à perdre ou à gagner. Vous savez ce qu'ils ont dit, les Chleus ? Que d'une part ce n'était pas la première fois que la capitale de la Bavièrese retrouvait en finale, et qu'un coupc gagnée ou perdue de plus ou de moins ne leur agitait pas le bock.

Que d'autre part la vie culturelle était assez intense à Munich ta mère pour qu'on ait autre chose à foutre que de s'occuper de foot. Aber, Fut tut gut ! Intraduisible autant qu'obscène.

Bordeaux, ça fait Amérique du Sud, on se pile déjà la gueule pour avoir les places, les rigolos qui passent la nuit en sac de couchage devant les guichets ont déjà des tronches de cadavres piétinés, chef, pas besoin de jouer le match, les macchabées sont déjà là tout empaquetés tous livrés. Et pas un, commentait-on, pour se reculer quand la foule se pîétinait comme un gros tas de bœufs, pas un pour laisser passer les ceusses qui avaient obtenu leur billet, au cas où on les leur aurait fauchés. Il a fallu les évacuer par-dessus grilles piques en l'air !

Plus beau qu'un concert de Johnny, man, mêle qu'il y en a eu pour piétiner une Deux-Chevaux, c'est sacré, les Deux-Chevaux.

Après le massacre du Heysel, une vanne a couru la Belgique et la France : "Savéï-vous qu'il y a eu encore une fois 52 morts au Heysel ?

- ...Ils ont recommencé ?

- Oui, pour la reconstitution !"

Foot, école du crime ?

Moi, j'aime bien les foules – deuxième volet : si ce n'avait pas été si cher, je serais bien allé m'animaliser avec les autres. Les ovations entendues sur les ondes me montent les larmes aux lacrymales. Il paraît que c'est normal – réaction physiologique.

Et puis réflexion faite, dans les foules je ne gueule pas les mêmes choses que les autres ni au même moment. Alors je sortirai à la Victoire, pour me soûler à la Leffe sans alcool...

À propos de manif, pour vous montrer mes convictions : "Garçon ! Un rouge, comme mes

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FOOTBALLEURS

 

 

 

opinions !" - il me répond : "Quignon, poil au champignon ! " - je ne vais pas vous faire le coup du vieux Soixante-Huit, vous avez de l'artère, je ne vous parle que de Soixante-Quinze, aux derniers temps du Caudillo. Je gueule Muere Franco – juste à côté d'un vieux Républicain mal rasé vert olive et me corrige, d'un ton à rectifier les entrailles d'un cardinal : MUERA. Rien de te qu'une bonne manif pour réviser son subjonctif espagnol, hijo de puta y mierda de cabrón en palo que me cago en tu madre – voilà que devant les CRS en rang tous les antifrancos Smet à faira la chaîne. Rien de tel pour se faire gueuler la casse.

On chante L'Internationale. Je braille avec conviction le premier couplet en levant le poing gauche, au deuxième je tends le poing droit dans l'enthousiasme le plus prolétarien et je me barre genre délire interprétatif sauve qui peut. Non poins lâches, mais de goche, les Gentils Organisateurs s'exclament : "Changement de stratégie ! On se disperse et on les sème ! Demi-tour !" La tête devient la queue, je prend sur la main gauche une bouel de plomb et je détale en perdant mes lunettes. Faut pas jouer les héros quand on est bigleux, et comme disait Pandrault Si j'avais un fils sous dialyse je ne le laisserais pas aller faire le con pendant la nuit, amis de Malik Oussekine bonsoir, et vive le foot.

 

 

COLLIGNON "HUMEURS CÉRÉBRALES" 43 06 02 25

SEPT MOINES

 

 

 

Mon frère – il fuat mourir c'est ainsi que se saluent les Trappistes en latin Memento mori. Sept saints hommes sont morts dans des conditions atrices que je me refuse à imaginer crainte d'en jouir. Nulle intention de retrancher à la grandeur de leur sacrifice. Ni de ronfler les formules façon Guignol de TV. Quelques observations toutefois.

D'une part l'Église s'est bien moins émue et moins encore mobilisée pour les milliers de massacrés par la clique à Pinochet ; pour les millions de victimes d'Adolf

 

 

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