SIDOINE APOLLINAIRE - Tableau d'Anne Jalevski
FIN DU CHANT II
Il y eut donc ainsi, sur l'autre rive de la Méditerranée, un royaume Vandale, aussi calme que d'autres.
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– CHANT III, 1-10
Les mères, sous le règne de Genséric, élevaient leurs enfants, les cultivateurs labouraient leurs champs.
Genséric aurait voulu épouser Eudoxie, veuve de l'empereur Valentinien III, laquelle s'offrait à lui paraît-il. Très people. Genséric le bossu, Genséric le bouffi, Genséric le difforme, avait pillé Rome douze ans plus tôt, sans y commettre toutefois autant de déprédations que n'en caftèrent les catholiques : les Vandales ne furent pas plus vandales que les autres. Ainsi s'achève (explicit, Messieurs les Professeurs, explicit) le plus creux discours jamais composé par Sidoine, bouquet pourri dans son vase, tandis que les applaudissements crépitent : les sangliers rôtis attendent.
Ricimer aplanit les plis de sa toge (an togatus ?) Suit un apparat critique non destiné aux gloses. Suit un Carmen Tertium, bien traditionnelle apostrophe de Sidoine à son petit livre, "envole-toi, libellum, parviens à tes destinataires..." - les critiques à venir lui tomberont sur le poil, mais n'oublions pas ceux, et non des moindres, qui louèrent abondamment le talent de Sidoine : ce grand Gaulois conserva le souci du bien écrire, dans un âge où tout se défaisait. Cependant "l'art de rendre les récoltes abondantes, le choix de la saison favorable pour les moissons" 1-2 maintenaient une civilisation immuable ; enfant, je feuilletais encore des Rustica, magazine agricole, où Wolinski devait publier, en 1958, ses premiers dessins...
"Et puis tu osas, Virgile" (Maro), chanter "les armes et le héros" (4) – la mort que l'on donne, et le travail de la terre, la charrue et l'épée. Cadavres fertiles. Mars et Mavors, Dieux de la guerre et de l'agriculture très tôt confondus – « petit livre, va, cours », à la gloire de Majorien cette fois qui réduisit à la mort mon beau-père Avitus. Pétrus – "je cours sous son astre" (6) – "joua un rôle important dans le rétablissement de relations normales entre la cour et les Gallo-Romains vaincus, après les troubles de 457-8." - les Romains ne s'aperçurent de leur chute que longtemps, longtemps après.
Sidoine nous ramène, nous autres, à plus de quatre siècles : imaginons 1562, Charles IX monté sur le trône et la France déchirée – Sidoine, et d'autres, pensaient donc récupérer les territoires perdus ? que c'est long, un déclin. Jusqu'à la nostalgie de ce temps-là sentait le renfermé ; de tels soupirs laissent prévoir, de la part du poète, d'atroces avalanches de préciosités.
X
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CARMEN IV
...Nous trouvons bien plus franc le gouvernement arbitraire, qui permet de bien plus hautes sagesses. "L'expression celsior ira, (4) qui ne peut s'appliquer qu'à Oct [kékaok] -tave vise la colère du Triumvir à l'égard des partisans de Brutus" ( - 42) ; ensuite, Rome n'a tenu cinq siècles de plus que par la dictature militaire. Horace, qui prit alors la fuite comme les autres, Flaccus, "le flasque", "le pendant" ; le petit gros, le petit tonneau, qui aimait se faire mettre en sandwich, un homme derrière une femme devant - Horace, inspirateur ? - politiquement parlant s'entend. ...Notre Sidoine horacisant, fuyant donc lui aussi les hasards de la guerre, fut néanmoins remis en selle par le nouveau pouvoir, après sa défaite gauloise et familiale de Plaisance, où fut écrasé son propre beau-père Avitus – mais où trouver un récit de ce combat ? Peut-être chez Jordanès ?...
Sidoine a-t-il personnellement tiré l'épée ? fut-il fait prisonnier ? s'est-il enfui à bride abattue ?
« Pour toi aussi, Horace, qui avais suivi l'armée de Brutus et Cassius, l'inspirateur de tes vers fut aussi celui qui t'accorda la grâce » (IV, 9) – l'inspirateur en question, ce fut « Octave, après la bataille de Philippes » : Bref, Sidoine (Modestus !) trace un bien impudent parallèle, mais non sans flagornerie, à son propre sort : - Horace et lui d'une part, Auguste et Majorien de l'autre . Il s'estime assurément inférieur à Virgile, mais l'impérial Majorien se voit propulsé plus haut que l'empereur Auguste ! "Qu'ils triomphent par le style, pourvu que nous l'emportions par notre souverain." (18)… il aura donc suivi son empereur de beau-père, dans la déroute, (« ainsi moi-même ai-je naguère succombé dans les rangs de votre adversaire (!) et vous m'invitez alors, ô vainqueur, à n'avoir pas l'âme d'un vaincu » Il s'agit (455) de la bataille de Plaisance, où il fut, quant à lui, relâché, tandis que le beau-père, Avitus, promu malgré lui à l'épiscopat, se fit sans doute occire. Noter que le poète Horace, à qui Sidonius se compare, est appelé Flaccus – nous avions aussi en horreur ce petit gros visqueux qui ne sait jamais très bien de quoi il parle, enchaînant digressions et lieux communs.
Sidoine eût sans doute pu se dispenser (nous y revenons) de louanger le liquidateur de son beau-père ; seulement, notre poète (est-ce une excuse ?) eût semblé faire la gueule, alors que son admiration pour Jovin ne se cachait guère (Jovin, en 411 et 12, fut un Gaulois séparatiste). « C'est pourquoi » poursuit Apollinaris « je viens mettre à votre service la voix du poète que vous avez sauvé ; votre éloge sera le prix de sa vie. » Serviat ergo tibi… v.13 Sidoine servait le pouvoir, d'où qu'il vînt. Je l'aime bien, l'empereur Majorien. Victor Hugo également : Germanie. Forêt. Crépuscule. Camp. Majorien à un créneau.
Une immense horde humaine emplissant l'horizon.
UN HOMME DE LA HORDE.
Majorien, tu veux de l'aide. On t'en apporte. (...)
La terre est le chemin,
Le but est l'infini, nous allons à la vie.
Là-bas une lueur immense nous convie.
Nous nous arrêterons lorsque nous serons là.
MAJORIEN.
Quel est ton nom à toi qui parles ?
L'HOMME.
Attila.
FIN DU CARMEN IV
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CARMEN V, 1 – 3 SUR MAJORIEN
...Valerius Majorianus s'est pris pour le sauveur, jusqu'à ce qu'un bon coup d'épée (ou de champignons) lui ait appris qui était le patron : Ricimer. Mais le jour de l'avènement, de l'intronisation de Majorien, c'est encore ce dernier, le nouvel empereur, l'homme providentiel : "Reprends conscience, Rome, de tes triomphes passés : praeteritos, respublica, (...) triumphos – nous allons voir ce que nous allons voir. "L'empire aujourd'hui est aux mains d'un consul que la cuirasse revêt plus souvent que la pourpre" - or, que pouvait-il faire ? ...après la prise de Rome (410) par Alaric ? Franchement… OUI
- 30 V, 3, 6, 8, 10, 13
Premier sac de la Ville qui frappa beaucoup plus les esprits que la chute, au mois d'août 76 de l'Empire de Rome, hier encore, sous Giscard (1976 Ancien Style) ; "le diadème qui couvre son front n'est pas une vaine parure, mais l'insigne légal de la puissance" – c'est bien là tout ce qui reste. "Détail important" précise la note 1 : "L'empereur d'Orient, Léon" ("le Lion"), "a reconnu officiellement Majorien (...) » Étrange Orient, sous perfusion, pour mille années de plus. "Les deux hommes d'ailleurs" (Léon et Majorien) prirent ensemble le consulat, aux calendes de janvier 458" – ainsi accomplissons nous aussi, en notre siècle, tous les rites : élections, alliances ou rivalités, sans voir que nos gestes sont morts.
À partir de quand est-il trop tard ? "Le consulat, poursuit Apollinaire, "...grandit l'Empereur" – ô vénérable mascarade" : elle a vécu, l'Europe, "transportée d'avoir pour maître celui qui fut son vainqueur" - trouvait-on seulement du pain à Ravenne, capitale d'Empire, à l'abri des marais ? ...pellicule des pouvoirs, clairons éteints dans la brume de l'aube - "le monde, je l'avoue, avait tremblé quand vous refusiez de recueillir le fruit de votre victoire" - or Majorien – hésitait : ("non sans une excessive modestie, vous déploriez de mériter le pouvoir") – mesurait-il les risques ?
Vaincre, assurément, mais pas trop ; sinon, liquidé. Ce manque d'empressement fut en réalité celui de Léon, empereur d'Orient, peu soucieux de reconnaître un rival. C'est alors que déboule en plein travers de notre texte l'atroce boursouflure de la "Prosopopée de Rome", où débaculera tout le carton-pâte des panoplies - Roma bellatrix, nous dit la note - "Rome belliqueuse" avait pris place sur son trône, sein nu, tête casquée couronnée de tours". Ce que nous distinguons hélas, en cette année 457 de notre ère, c'est cette lassitude, ce ressassement sans espoir, sans répit, entretenu par les Romains, celui d'une littérature à bout de souffle. OUI
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V, 14 à 35
Quant à la Flapissime Rome, "sa réserve accroît la terreur qu'elle inspire" – quelle terreur ? - "sa vaillance s'irrite d'être surpassée par sa beauté" – quelle beauté ? Rome est une hommasse qui fait la gueule. "Le tissu de sa robe est de couleur pourpre; une agrafe aiguë la mord de sa dent recourbée" – assez, assez. Sidoine barbouille. "La déesse s'appuie (...) sur l'orbe vaste d'un étincelant bouclier" – l'assistance ronflait sous une avalanche de fossiles. Romulus et Rémus, mièvres couilloncicules du quattrocento, osent-ils effleurer la Louve ? n'ont-ils donc pas compris, nos petits sculpte-tombes de la Renaissance, à quel point ces magots replets souillent la majesté du fauve ? "on aurait eu bien peur de la caresser" - quam blandiri quoque terror erat – "à cause de sa gueule béante" – ô niaiserie californienne !- "pourtant, même façonnée par l'art, elle craignait de dévorer les fils de Mars" – ô profond crétinisme ! - "au premier plan le Tibre" - aurons-nous droit à la "barbe liquide" ? – "les ronflements d'un sommeil mouillé" – "madidum... soporem" – hélas, oui. "...Sa poitrine est couverte d'un manteau qu'a filé Ilia son épouse ; allongée sur la couche limpide, elle voudrait supprimer les murmures des ondes et assurer le repos de son fluide mari".
Les frontières du ridicule sont ici pulvérisées. Jusqu'aux sarcasmes en sont ratatinés. "Telles sont les splendeurs du bouclier". Son modèle en effet se trouve au chant IV de l'Iliade, où l'univers entier se reflète et se représente au bouclier d'Achille. Sidoine affuble sa Rome d'une "lance au manche d'ivoire", virilement ivrognisée par le "sang des guerriers". Courage ! Il ne nous reste plus qu'à révérer Bellone, déesse des guerrières, "élevant un trophée et courbant un chêne sous le poids du butin. Le trône, d'un seul bloc, est taillé dans le porphyre rouge de la montagne d'Ethiopie (...)" - les clichés s'entassent. Nous nous étonnons d'ailleurs que la profusion de tant de terres vierges n'ait pas enflammé les Romains d'une fièvre exploratrice. V 14/35 OUI
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V, 37-38/ 41-53 / 56-60
Non. Juste une soiffarde cupidité de pecquenots. C'est pour l'argent que Rome aura conquis le monde. "On y a joint d'un côté le Synnade, de l'autre la pierre de Numidie qui imite - ô douloureux "i-i" ! – nous dirions "imitant" - gloire et beauté très loin, très loin après l'utilitaire. Description, d'ailleurs, venue de Stace (40-96). Du froid, du convenu. À l'assemblée des Provinces, chacune posera aux pieds de sa maîtresse ses productions, comme en 1931 chez nous sur les affiches coloniales. Sous nos yeux harassés se heurtent sans fin les syllabes et l'arbitraire flamboyant de la syntaxe : "Sitôt la déesse assise sur son trône, toute la terre à l'instant même vole vers elle" – colon y en a parlé, négro aplati : "L'Indien apporte l'ivoire, (...) le Sère des soieries" (ambassade en Chine du IIe siècle [165]), l'Attique son miel (Atthis mel), (...) – "...l'Arcadien ses chevaux, le Chalybe des armes (arma Calybs, du diable si je sais où perche celui-là), "(...) le Pont, du castoréum (jus de cul du visqueux castor) (...)" – on ne nous épargne rien, tant la petite Rome a conquis de terrain.
Et la moulinette s'emballe : la Sardaigne et ses mines d'argent, pauvres de nous! "toutes les fois que le ciel s'emporte, la terre là-bas prend plus de valeur" ! interminable distribution des prix - et voici, pitié ! pitié! La Requête de l'Afrique aux joues noires déchirées, "courbant le front" déjà de toute éternité, brisant les épis bien légers de sa couronne Bou-ou-ouh ! moi malheuweuse là dis donc, toi donner mwin gwand homme blanc –twoisième pawtie du monde" et cinquième roue du chariot.
...Brave général Boniface, qui donne à Genséric ses bateaux pour niquer l'hérétique : "Ce fils d'une esclave, ce pillard, Genséric (...) tient depuis longtemps mon sol sous son sceptre barbare" – mille fois les ariens, n'est-ce pas, plutôt que les donatistes, ô crétins de chrétiens prêts à s'entre-tuer, il était temps vraiment, quinze ans après la prise de Rome, de virer ces Vandales, qui "n'aiment pas ce qu'ils ne sont pas eux-mêmes" ! argument qui laisse pantois.
V 37 / 60
OUI
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V, 61-62, 65-66, 69-80, 88-89
Ce racisme social (« ne pas ressembler à tout le monde) dont je souffre et résiduel je l'espère, fut donc pendant des millénaires le fondement de toutes les sociétés. "Ô force assoupie du Latium - il rit d'avoir vu tes murs céder devant tes ruses". Ils ont tout emporté. Comme sera pillée Paris dans les siècles à venir. "Et tu ne brandis pas ta lance ?" Non. "Le malheur grandit ta destinée » (brocanteur, je dois t'instruire) - mieux encore : l'objet de ton effroi s'est éloigné - il a fait retraite, le Vandale. Regagné Carthage. "Ta victoire est désormais certaine, si tu combats comme tu as coutume de le faire après une défaite." ...Mais voila : le temps des Scipions n'est plus.
La civilisation romaine est frappée à mort. "Victoire de Zama" : pauvre brocanteur, ignorant de quoi il est question. C'était il y a bien longtemps, 202 avant J.C. En + .410 en effet, première prise de Rome, pire que les Cosaques aux Champs-Elysées sous Napoléon – les époques jouent aux autos tamponneuses - vite, une grosse couche de passé : "Mais (...) il te retrouva tout entière dans le bouclier de Coclès – totam te pertulit uno / Coclitis in clipeo" beaux cliquetis, beau mouvement de menton du rejet métrique, pathétique pagaïe, lents effondrements : "des milliers d'hommes harcelaient un unique guerrier (...)" - le roi ennemi enfin, averti par la mort de son secrétaire, apprit qu'on ne lui faisait pas la guerre seulement quand il y avait combat"... J'explique, Brocanteur : Porsenna l'Étrusque s'était déguisé en secrétaire, et ce dernier, en roi : il fut assassiné à la place de son souverain ; puis l'assassin raté, Scaevola se fit brûler la main, pour la punir d'avoir manqué sa cible - "car le bourreau fuyait devant les tortures de l'accusé." Je ne sais si le bourreau s'enfuit.
Nous autres, Frenchies moqueurs, Welsches sarcastiques, ne cessons de ressasser jusqu'à la nausée nos insupportables Droits de l'Homme ; de même, mille années après sa fondation, à ses derniers laborieux battements de cœur, la Ville de Rome espère, par la fausse loi de la symétrie, se tirer de ce nouveau mauvais pas - or cette fois, plus de coup de talon au fond de l'abîme : deux sièges, deux prises, deux sacs - mais encore une fois, un seul homme" (sed reppulit unus / tum quoque totam aciem, "repoussa une armée entière", voyez comme le français affadit, distancie tout, lorsque le latin heurte et corusque - peut-on raviver ces étoffes-là ? "Quelle est ma faute ?" demande l'Afrique. "D'avoir été. "Cette fois Genséric le Vandale occupe l'Afrique. "L'ennemi qui t'accable est lui-même inquiet", beau vers, se référant à la précaire défaite, ensuite, des Vandales en Corse (456), en face de Rome.
V 61/89 OUI
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X
Nous pourrions sans fin disserter sur Sidoine Apollinaire ; non pas notre contemporain bouffon qui mit bas dans la gloire une Lorelei et Le Pont Mirabeau, et c'est à peu près tout, mais Sidonius Apollinaris Lugdunensis, versificateur impénitent dont Chateaubriand et Huysmans firent le plus grand cas. Cet évêque à venir vécut la chute de Rome (15 août 476), et l'abandon de son Auvergne aux hordes skyres menées par le rix Euric sans foi ni loi. Au début de sa vie notre héros fut admiré au point de voir de son vivant sa propre statue d'or au beau milieu du vestibule du Sénat – et déjà les Barbares occupaient l'Empire, soldats mercenaires ; en face d'eux, d’autres Germains. Les Huns païens eux-mêmes complétaient depuis des lustres le contingent romain. Les adversaires d'outre-Rhin, chrétiennes aussi, voulaient bien combattre, elles ; contre les auxiliaires, contre Rome ! Et ce sont donc les Wisigoths, solidement installés d’Agen à Toulouse, qui suggérèrent (ou imposèrent?) à l'illustrissime Avitus, précepteur collabo de leur prince héritier, de revêtir la pourpre impériale : un Gaulois, empereur de Rome ! notre écervelé mondain, Sidoine, époux tout frais de Papianilla fille d'Avitus, se retrouvait ainsi en Monsieur Gendre ! qui mieux que lui chanterait la gloire du nouveau dirigeant ?
Sidoine prononça donc, devant le Sénat gaulois en extase, l'Éloge officiel ou Panégyrique du grand Avitus Augustus, Arverne. Monsieur Gendre, biberonné à l'illusion, pensait Rome éternelle – tandis que Ricimer, bombardé patrice bien avant Clovis, tenait toute la poigne du pouvoir.
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Imaginer les rapports d'un homme et d'une femme en ce temps-là tient du prodige : confiance, soumission, solidarité ? les femmes de ce siècle furent-elles toutes autant de martyres ? nul bruit ne filtre d'une acrimonie conjugale quelconque entre Sidoine et Papianille. Mais le gendre panégyriste se vit consolidé au sein du clan Avitus, naguère encore Maître de la Milice.