Proullaud296

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Les écrivants benêts

    je ne sais pas DE QUI EST LE TABLEAU CI-DESSUS. QU'IL AIT L'ELEMENTAIRE CORRECTION DE ME CONTACTER AVANT DE PORTER PLAINTE, MERCI.

     

    16 – 10 – 2020

    J'aime surtout rêver. Une douce lumière d'après-midi joue sur mes pages. Douce également la musique. Éviter l'élégie.

    Tantôt d'une méthode, tantôt d'une autre. Ils s'obstinent longtemps, même et surtout si c'est inadapté, si c'est inefficace. La pipe s'ils en ont se fume, l'inspiration traîne, parfois jusqu'au talent. Et de reprendre sans cesse, de récrire en mieux. A d'autres, qu'ils ignorent, d'assiéger les maisons de passe à livres, de nouer d'appréciables connaissances, ce que les miens ne savent pas faire. De se faire publier. Mais ceux que j'aime ne sont pas de ceux-là. Ils n'osent habiter nulle capitale, ils n'oseraient paraître. Et c'est à longueur d'heures qu'ils écrivent, glanées parmi leurs emplois du temps besogneux, nourris de ce qu'ils ne peuvent, ne savent écrire.

    Je songe à Marcel Proust qui raconte en trois tomes comment il s'est enfin décidé à composer ; à Joachim Du Bellay, qui explique tout au long sa manière d'être inspiré. Mais Joachim fut seigneur, et Marcel riche. Ceux dont je parle se consolent en se penchant sur eux, sur leurs liasses provinciales d'impuissants sympathiques dont les rêves alimenteront quelques jeunes suiveurs. D'autres pipes, la lumière s'intensifie, l'esprit s'émousse, l'auteur s'arrête, retourne à ses briques, à ses copies, touche à ses limites, dans une époque aussi noire qu'une autre. Il sait qu'aux temps constants de décadence chacun perd. Il admet difficilement qu'une seule page suffise. S'il savait qu'il la referait, il songerait à l'humanité. Voici pour finir le moment crucial. Fini de baguenauder de la quéquette. Il faut s'attaquer à un sujet, sortir de soi. Un courant d'air qu'ils supportent mal.

     

     

    X

     

    Il était une fois un schizophrène (bis). Il exerçait le doux métier de professeur et lassait tout un chacun de ses nombrileries. Il voulait ne jamais quitter l'œuf. Écrire sans effort, au fil de la plume. Et s'indignait qu'on vînt le lui reprocher. Comment écrire sans souffrir ? Comment oser dresser son flûtiau parmi les grands arrachés des puissants trombones ? Cependant ne va pas succomber au piège de la méthode. Noter successivement n'est pas l'unique salut. Libre à toi de penser qu'un peu de publicité, qu'un peu d'admiration habituelle, transformerait tes manuscrits en belles pages au programme. Souviens-toi de la page sur Céline, parce qu'il faut bien décemment, parler de lui ; mais trois pages pour les « poèmes unanimistes » de Jules Romains, normalien, de l'Académie Française ; ainsi se retrouve-t-on étiqueté dans la vaste armoire à confitures de l'Histoire.

    Survient soudain le Révolutionnaire, ignorant tout de Proust et de Gide, et qui te fusille pour tiédeur.