Proullaud296

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Le Monsieur, la Madame,le Monsieur

 

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Debout contre une porte obscure de la rue St-Hugues, nous l'obstruons tous les deux. « Pardon... - Nous sommes encombrantes, n'est-ce pas...” - lapsus faisant de nous deux femmes dans le noir – à présent je ne puis plus désirer que celle-ci, ma bien-aimée, devenant aussi sottement exclusif qu'une femme : progrès, diront-elles ? je dis « aussi con ». Hanouki assure que c'est pour elle une occasion unique de faire l'amour avec une femme. Je me suis très tôt senti femme, ayant expérimenté dans ma chair l'impossibilité de parvenir à quoi que ce soit dans le domaine matériel (professionnel, ambitionnel). Disons « concret », qui n'est pas péjoratif – c'est qu'ils sont chatouilleux, nos « pratiques ».

 

 

 

 

La Kafetière élecrique.JPG

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Dans mes accès de misogynie, combien de fois me suis-je cru castré. mpuissant d'un côté, entravé de l'autre - l'impuissance a bon dos. L'amour impossible aussi. Hanouki s'étant livrée si vite, ravisée, puis refusée - coucher tout de suite, se refuser ensuite : est-ce leur nouveau truc ? tenant bon des semaines et des mois, jusqu'à plus d'un an – astucieux réhameçonnage ! je sentais bien pourtant toute sa rétention, sa discipline, « pour rester soi-même » - C'était, me dit-elle, parce que, dans le fond, j'étais indifférent. Quel fond ? - disciplinant, comme toutes les femmes en vérité ? - se régissant, se réprimant – depuis si peu de temps je pense avoir acquis certains élément du jeu : en paralysé, qui se relève. Je suis sûr et certain que les désirs d'une femme de 40 ans sont équivalents à ceux d'un hommme de 60. A celle qui s'indignait que les hommes n'aient pas appris, comme les femmes, à dominer leurs pulsions, je répondrai, vertement, que les femmes ne savent pas de quoi elles parlent. Que leurs pulsions sont faibles. Qu'elles n'ont jamais eu besoin d' « apprendre » à les dominer. Qu'elles n'en ont presque pas. Comparativement. Qu'elles s'apaisent d'un simple frottement. Qu'à nous autres les hommes, il nous faut plus. Quand nous verrons des agressions sexuelles de femmes sur des hommes, oui, nous pourrons dire alors qu'elles possèdent des « pulsions ». Je n'ai jamais dit que c'était mieux. Je déteste les viols.

 

Dans un moment de délire, j'écris ceci : « Tu es grande (« at gadolè ») ; réduisant au fond de ton ventre les sexes par toi vaincus à ces filets de philtres ; qui te nourrissent : ta vie triomphe - riche de toi-même. » Est-il exact que des femmes se montrent si bornées, passionnées de perfection, au point de rabattre leurs bien-aimés déçus et refusés jusqu'aux bordels ? faut-il railler l'absence totale de solidarité féminine ? - mais qui parle de solidarité... «C'est plus facile pour moi si on ne va pas jusqu'au bout ; tu comprends ?» Je ne comprends pas. Et je comprends, par simple affaiblissement peut-être de mes facultés génésiques. De ma sécrétion de testostérone ; à quoi tiennent les opinions...

 

Hanouki s'aperçoit, horreur et confusion, qu'elle n'a pu se passer de moi plus de trente jours : elle a besoin, physiquement, de « ma tendresse ». « Tendresse », pas « coups de queue ». Je vire femme, la voilà qui vire homme : elle voudra bientôt, comme un homme, un rappel de tendresse par quinzaine, comme une baise, en soft – voire – on peut rêver – une baise authentique (« je ne suis pas une sainte » disait-elle naguère) – mystère...

 

 

 

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Lorsque tu parleras de moi, Brocanteur - évoque une œuvre en perpétuel devenir, inachevée, commencée trop tard, comme un enfant qu'on a vers soixante ans. J'ai toujours vécu en grand écrivain, comme un grand homme. Avec la différence, tout de même, tout de même... que je n'y crois pas, que je me souris en coin, bien loin de me draper dans une suffisance douloureuse. « Ils peuvent toujours venir me chercher, avec leur Goncourt ! » s'exclame l'écrivain, pathétiquement logé au rez-de-chaussée d'un immeuble populaire. Autour de lui, par la porte entrouverte, tout un univers d'écrivain, le bureau, la bibliothèque, le cocon, où s'élabore une œuvre à tout jamais nulle et non avenue...

 

 

 

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Crises de Nils : messages interceptés. « Viens, on va les écouter ensemble ». Autant dire goût pervers de l'humilation, de la scène pour la scène, sous couleur d'(ignoble) transparence. Le désir de bien mettre à l'autre le nez dans sa merde. Bassesse indigne. Hanouki refuse tout tribunal. Nils alterne insultes (“sac à foutre” ! - d'après elle - je m'indigne) et protestations d'amour : inculte. Ivrogne. Autodidacte. C'est ainsi du moins qu'il m'est dépeint. Manipulateur et sincère ; il existe donc chez l'homme du peuple une certaine profondeur, à laquelle jamais je n'aurais cru. Je croyais les hommes du peuple semblables à leurs conversations ; incapables de s'élever au-dessus du papier peint qu'il faut changer, ou de l'embrayage de sa bagnole. 

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Elle refuse. Le héros le prend en pitié. « Ne faut jamais parler de l'autre”, paraît-il...

 

Commentaires

  • - Tu vois, plus tard, tu auras une petite graine, et la fille un petit pot de fleur. Et tu lui offriras ta petite graine. - Mais si la fille ne veut pas de ma graine, qu'est-ce que je fais ?" Ben voilà mon gars, à cinq ans t'as déjà tout compris.

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